Translate

Affichage des articles dont le libellé est inter. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est inter. Afficher tous les articles

vendredi 9 décembre 2016

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femelle Alpha - Episode 2

Dans la rubrique : "Ne dites surtout pas à ma mère que je suis journaliste, elle me croit bonimenteur/euse à la Foire du Trône !"...

- Dis Papa, c'est quoi un(e) journaliste ?

- Un(e) journaliste ? C'est quelqu'un qui raconte des conneries dans le journal, ou à la radio, ou encore à la télévision.


Propos de "journalistes"

Anne-Claire Coudray/TF1 - Interview Canal Plus, 08.12.2016
… On s’adresse à 7 millions, presque à 8 millions de personnes en fin de journal, le dimanche…

Patrick Cohen, France Inter, 18.11.2016 (8h46)
Vous êtes six millions à écouter la matinale de France Inter…, la matinale la plus écoutée de France…

Yves Calvi, RTL, 18.11.2016 (8h)
Vous êtes plus de 300.000 à avoir rejoint la matinale de RTL…

Six millions de quidams qui écoutent quotidiennement la matinale de France Inter, quelque trois cents mille qui ont rejoint celle de RTL, et encore sept à huit millions qui sont branchés sur TF1...

Et, bien évidemment, tout ça est archi-faux !

- Madame, le monsieur dit que P. Cohen, Y. Calvi, A.-C. Coudray, ces immenses journalistes, disent des mensonges à l'antenne !

- Demande donc au monsieur ce qui lui permet d'affirmer de telles choses à l'égard de journalistes apparemment dignes de confiance : on a quand même affaire à la première matinale de France, à la première radio de France et à la première chaîne de télévision d'Europe !

Le monsieur répond que les messages triomphaux de ces "journalistes" relèvent plus du boniment de foire (agricole) que de l'information et, pour en faire la démonstration, il va s'appuyer sur une autre série de messages triomphaux :





Étude menée auprès de 5000..., 159161 consommateurs...

Ainsi, donc, quand les supermarchés Lidl rendent compte du choix des consommateurs en matière de classement des chaînes de magasins, il prennent soin de préciser de quoi il retourne, à savoir deux sondages (Chaînes de magasins et Enseignes alimentaires), lesquels, comme le prévoit la réglementation, sont impérativement accompagnés de la fiche technique correspondante, faisant apparaître, notamment, l'effectif du panel consulté.

Mais il faut croire que les grands "journalistes" de France Inter, RTL et TF1 évoqués plus haut - et il n'y a pas qu'eux - ignorent tout de la réglementation s'appliquant aux sondages, laquelle interdit toute extrapolation (ce qui va sans dire : vous pouvez difficilement affirmer, dans la même phrase, que le sondage a été réalisé auprès d'un panel de 'x' centaines de personnes, d'une part, et qu'il vous crédite de 'y' millions d’aficionados, d'autre part !).

Autant dire que les déclarations triomphatrices de nos "journaleux" relèvent de la manipulation la plus grossière ; tout le monde le sait, et pourtant, tout le monde fait semblant de l'ignorer, le plus incroyable étant que l'ensemble du "paysage audiovisuel français" vive accroché à cette escroquerie !

D'où une lancinante interrogation de ma part : mais qu'est-ce qu'on leur apprend, donc, dans les écoles de journalisme ?

Ce qu'on leur apprend dans les écoles de journalisme ?

Va savoir ! 

Prenez un autre grand représentant de cette corporation d'affabulateurs : Thomas Legrand, entendu tantôt sur la radio gouvernementale (précision utile pour mes visiteurs ne vivant pas en France) France Inter.

France Inter, 9 décembre 2016 – Thomas Legrand. Chronique : Fillon et la Syrie

Patrick Cohen :  Thomas L. la position de François %Fillon sur la Syrie commence à poser des problèmes dans son propre camp.

Thomas Legrand : Oui. François Fillon, ces derniers mois, ne voyait pas, ne voulait pas voir ce qu’il se passait à Alep : les Russes et les troupes de Bachar Al Assad, loin de combattre DAECH pilonnent les rebelles, de préférence les plus modérés, pour tuer toute possibilité de troisième voie entre islamisme et le régime ; ils bombardent aussi, en les ciblant, civils et hôpitaux. Durant des mois, François Fillon n’a pas voulu voir cette réalité simple : son angle de vue sur ce conflit était celui d’une communauté qui lui est chère, on peut le comprendre, celui des chrétiens d’Orient, communauté dont, en Syrie, la plupart des membres vivent dans des régions tenues par le régime, sous la protection du dictateur…

Ce qui précède est ma propre transcription de l'archive (audio) de la chronique délivrée, le 9 décembre 2016, par T. Legrand, au micro de la radio gouvernementale France Inter. Je n'en ai conservé que la première partie, où il est, notamment, affirmé que les Russes et les troupes de Bachar Al Assad, loin de combattre DAESH pilonnent le rebelles, de préférence les plus modérés... 

Et moi de penser : "Ah bon !", et d'aller chercher, pas très loin, dans ma mémoire, je pense à certain attentat, revendiqué par le dénommé DAESH, contre un avion russe décollant d'un aéroport égyptien, de même que l'on a vu le chef Valery Gergiev diriger un orchestre symphonique au beau milieu des ruines de Palmyre, fraîchement libérées des mercenaires dudit DAESH.  

Ainsi, donc, à en croire Thomas Legrand, sur la radio gouvernementale France Inter, les Russes n'ont jamais été  intéressés par Daesh, voire se sont appliqués à l'épargner, pour ne taper que sur des "rebelles modérés", ce qui a dû inciter ledit Daesh à se dire : "Sans blague ! Puisque les Russes ne veulent pas nous attaquer, nous allons tout faire pour les y inciter !". De sacrés masochistes, ces militants de Daesh !

Quant à Palmyre, je suppose que ce pauvre Thomas Legrand aimerait nous inciter à croire que ce site archéologique a été libéré de Daesh par une opération du Saint-Esprit et non par l'armée régulière syrienne, puissamment secondée par les Russes !

Question : Thomas Legrand et les autres nous prendraient-ils pour des cons ?

Les autres ? Quels autres ?

Je pense, notamment, à la petite clique qui nous a offert, tout récemment, une formidable 'manip' autour du passage récent de Ségolène Royal à Cuba.

Bien évidemment, mon premier réflexe a été de mettre la main sur les déclarations exhaustives de Royal devant les journalistes. Peine perdue : nada, nichts, nothing, nulle part le moindre verbatim intégral des déclarations de la ministre, laquelle a dû s'exprimer durant deux bonnes minutes et des poussières, réduites par les organes de presse à des segments de moins d'une minute, voire moins de trente secondes !

Voyez les captures d'écran qui suivent :





Sur TF1/LCI, le sujet de 2min.37sec. ne renferme qu'une trentaine de secondes des déclarations de Ségolène Royal, entièrement saucissonnées, donc, à l'oral comme à l'écrit, par la totalité des sites des organes de presse.











Des prisonniers politiques ? Il y en aurait plusieurs dizaines. Ah bon ? Pas centaines, pas milliers, plusieurs dizaines... C'est tout ? Et la liste ? La liste ?! Quelle liste ?

Voilà qui est passionnant, n'est-il pas ?

En résumé, un formidable numéro de désinformation collective, et c'est précisément cela qui m'a incité à adresser à Ségolène Royal le courrier affiché au chapitre précédent. 

Et comme, au collège, notamment en classe de Troisième, j'avais la réputation d'être un excellent élève, je me suis dit que certains "journalistes" avaient urgemment besoin d'un petit cours d'explication de texte, une chose dont ils ont dû cruellement manquer à l'école de journalisme !

Mais comme j'aime m'appliquer dans tout ce que je fais, cela va prendre un peu de temps.

Wait and see...






mardi 17 avril 2012

Journalisme de merde !, ou comment certains journalistes traitent les faits divers...


... Un article dont la bêtise et l’inanité ne tarderont pas à servir de modèle du genre « papier de merde », dans les écoles de journalisme. (Audrey Pulvar, France Inter, 26 janvier 2012)

Il s'agissait, comme tout le monde le sait maintenant, d'une diatribe de la journaliste de France Inter contre un papier paru dans Elle à propos du "Black Fashion Power".

Je me demande ce qu'Audrey Pulvar aurait dit à propos du traitement journalistique récent de la traque policière d'un tueur en série présumé (on ne sait pas encore qui a tué ni s'il y a un tueur ou plusieurs !) dans plusieurs villes de l'Essonne (91).

Car le moins qu'on puisse dire est que le traitement journalistique de l'affaire ne manque pas de sel ! Les images qui suivent sont des captures d'écran réalisées à partir de reportages télévisés.

16 avril 2012 : l'enquête de police judiciaire semble avoir abouti à l'arrestation de deux suspects, dont l'un semble correspondre au profil du "tueur" : il possède une moto correspondant au signalement, a déjà eu maille à partir avec la justice, a fréquenté au moins un stand de tir, divers indices (douille) ont été retrouvés chez lui, etc. C'est ce que confirme le procureur de la République au cours d'une conférence de presse.


Observons, en passant, que Madame le Procureur n'a livré aucun détail précis au sujet du pedigree (origine ethnique, taille, poids, statut marital ou non, etc.) du suspect.

Et comme il se doit, à la télévision, d'aucuns ont tenu à respecter la présomption d'innocence à laquelle l'homme a droit, en diffusant des images sur lesquelles on le voit avec un vêtement sur la tête. Cf. TF1, journal télévisé de 20 heures, le 16 avril 2012.



Fort curieusement, le même soir, sur la chaîne d'en face, je veux dire France 2, voilà que notre homme a une partie du visage découverte, ce qui n'a pu se faire que par la volonté d'un des policiers de son escorte, et dont un cameraman de la chaîne publique a promptement profité, sans que personne en régie ne pense à corriger cet impair en floutant l'image, par exemple.


Nous savions désormais que le suspect avait la peau noire. Du coup, la suite coulait de source... On n'allait quand même pas se gêner !



Voilà ce qu'en termes journalistiques on appelle un scoop : un portrait du suspect, tiré du journal de la chaîne soeur de France 2, je veux dire France 3. Notons qu'à ce stade, on nous épargne encore le nom, la taille, le groupe sanguin, la religion, etc., du client !

Retour sur le journal de 20 heures de France 2, du 16 avril 2012. Le présentateur en studio est en duplex avec un reporter présent sur le terrain. Résumé de la conférence de presse de Madame le Procureur puis représentation du suspect sous forme d'incrustations.




Fin du reportage du journaliste de France 2. Et c'est là que je suis parti d'un grand éclat de rire.





Vous avez compris ? À France 2, on a jugé que le suspect n'avait pas droit au respect de son anonymat, tout le contraire du traitement réservé aux policiers de l'escorte, dont le visage a été dûment "flouté". Non mais, ça ne vous donne pas envie d'éclater de rire ? Enfin, c'est une façon de parler !

Le fin mot de l'histoire ?

Voyez comment, à la radio, certains journalistes ont traité l'affaire.

RTL, 15 avril 2012, 8h20 : Selon Brice Dugénie, deux hommes, dont l'un (un trentenaire possédant une grosse moto) est considéré par les enquêteurs comme un suspect très sérieux, ont été mis en garde à vue.

RTL, 15 avril 2012, 8h33 : Raphaël Vantard précise que le principal suspect en garde à vue présentait un comportement trouble et qu'il fut repéré dans un stand de tir quatre ans plus tôt, qu'il portait en permanence un bonnet vissé sur la tête...

La performance de ces deux journalistes (de RTL) est d'autant plus stupéfiante que, dès la veille, certains de leurs collègues semblaient bien plus au parfum...

France Info, 14 avril 2012, 20h02. Mathilde Lemerre (ou Lemaire) dixit : "Un jeune homme de trente-trois ans, d'origine antillaise, a été arrêté par la police en marge de l'enquête sur les tueries dans l'Essonne...".

En voilà une qui a dû bénéficier d'un tuyau, fourni par qui, sinon par la police, sur l'origine ethnico-géographique du suspect. La précision fournie par Mathilde Lemerre est d'autant plus intéressante que, sur la même chaîne, une demi-heure plus tard, on a eu droit à ça :

France Info, 14 avril 2012, 20h30. Gilles Bessec : "Un des deux suspects, âgé de 33 ans, est considéré par les enquêteurs comme particulièrement sérieux... Amateur d'armes... C'est la moto..."

RMC, 14 avril 2012, 20h57. Denis Lemoine : "Cet homme est décrit comme un Antillais...".

France Inter, 15 avril 2012, 17h01. Virginie Piraunon : "un homme originaire des Antilles...".

Conclusion : à partir des mêmes dépêches d'agence, de vrais journalistes s'en sont tenus à l'information brute, tandis que d'autres (sur France Info, France Inter et RMC) relayaient des détails, fournis par des sources proches de l'enquête (police/justice) et dont le caractère raciste n'est pas contestable.

Pour mémoire, quand un instituteur est arrêté pour suspicion de crimes sexuels commis sur des enfants de maternelle, personne ne précise quelle est son origine ethnique ou géographique, ce qui revient à suggérer de manière subliminale qu'il n'est ni noir, ni asiatique, ni arabe... 

En voulez-vous une illustration éclatante ? Voyez cette capture d'écran sur le site de la chaîne de télévision M6/MSN...


Imbécile et raciste, aurait (peut-être) dit Audrey Pulvar...

Gageons que la police ne fournira jamais à la presse la photo de l'instituteur soupçonné d'agressions sexuelles sur des bébés de moins de cinq ans... En tout cas, nous pouvons être sûrs qu'il n'est pas Africain, ni Asiatique, ni Sudaméricain... Pourquoi ? Tout simplement parce que les Africains, Asiatiques, Sudaméricains... ne mangent pas de ce pain-là ! Vous pouvez vérifier en consultant les annales judiciaires !



P.S. Reçu dans ma boîte de courriels :



Monsieur Jaquin, de la rédaction de France 3, joue avec les mots et me demande de lui indiquer les journaux ou journalistes qui auraient fait mention de l'information "d'origine antillaise". Parce que l'homme que l'on voit sur la photo ci-dessous - document France 3 - est "d'origine bretonne", ou alors "d'origine alsacienne", peut-être "d'origine corse, basque, chti..." ? 




J'ai répondu au médiateur de France 3 que j'attendais que le tueur présumé de l'Essonne ait droit au même traitement que les violeurs de bébés de maternelle, s'agissant du respect de leur anonymat et de la présomption de leur innocence, ni plus ni moins. Je constate simplement que lorsqu'un instituteur est présumé avoir violé des bébés dans une maternelle, son visage n'est jamais divulgué au grand public ! 

Le fait est que des viols de bambins, dans des maternelles antillaises, je n'en ai jamais entendu parler !

Par ailleurs, Monsieur Jaquin ajoute qu'il n'ouvre jamais les adresses grossières et qu'il n'est pas payé pour ça. On parie combien qu'il a bien lu ma prose ?