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lundi 25 avril 2022

Daniel Kovalik: Why Russia's intervention in Ukraine is legal under international law

Face au médiocre rouleau compresseur de la désinformation tel qu'organisé par des médias qui se croient encore "mainstream", heureusement qu'il y a l'Internet !
 
Et, conformément à mes habitudes, je me suis fait le plaisir de traduire en français un nouvel article tiré de RT (anglais) - pour les francophones, mais aussi tous les non anglophones dont la langue apparaît sur le traducteur intégré visible plus haut - rédigé par un Américain, comme preuve que la pauvre Ursula von der Leyen et les gugusses qui l'entourent au sein de ladite Union Européenne n'ont rien compris !

Relecture en cours

Daniel Kovalik : pourquoi l'intervention de la Russie en Ukraine est légale au regard du droit international (source)

L’argument selon lequel la Russie a exercé son droit à la légitime défense est parfaitement recevable.

Daniel Kovalik enseigne les droits humains internationaux à la faculté de droit de l'Université de Pittsburgh et est l'auteur de No More War : How the West Violates International Law by Using "Humanitarian" Intervention to Advance Economic and Strategic Interests. (Plus jamais de guerre : comment l'Occident viole le droit international en se servant des interventions "humanitaires" pour faire avancer ses propres intérêts économiques et stratégiques.)

Pendant de nombreuses années, j'ai étudié et beaucoup réfléchi à l'interdiction des agressions militaires par la Charte des Nations Unies. Personne ne peut sérieusement douter que l'objectif principal du document - rédigé et approuvé dans la foulée des horreurs de la Seconde Guerre mondiale - était et est d'empêcher toute guerre et de "maintenir la paix et la sécurité internationales", une formule répétée tout au long du texte.

Comme l'ont conclu à juste titre les juges de Nuremberg :  Initier une guerre d'agression... n'est pas seulement un crime international ; c'est le crime international suprême qui ne diffère des autres crimes de guerre qu'en ce qu'il contient en lui-même le mal accumulé de l'ensemble. C'est-à-dire que la guerre est le crime suprême parce que tous les maux que nous abhorrons tant - génocide, crimes contre l'humanité, etc. - sont les fruits terribles de l'arbre qu’est la guerre.

À la lumière de ce qui précède, j'ai passé toute ma vie d'adulte à m'opposer aux guerres et aux interventions étrangères.   Bien sûr, en tant qu'Américain, j'ai eu amplement l'occasion de le faire étant donné que les États-Unis sont, comme l'a déclaré Martin Luther King, "le plus grand pourvoyeur de violence au monde".  De même, Jimmy Carter a récemment déclaré que les États-Unis étaient "la nation la plus belliqueuse de l'histoire du monde". C'est manifestement vrai, bien sûr. Au cours de ma seule vie, les États-Unis ont mené des guerres agressives et non provoquées contre des pays tels que le Vietnam, la Grenade, le Panama, l'ex-Yougoslavie, l'Irak (deux fois), l'Afghanistan, la Libye et la Somalie. Et cela ne compte même pas les nombreuses guerres par procuration que les États-Unis ont menées via des substituts (par exemple, via les Contras au Nicaragua, divers groupes djihadistes en Syrie, et via l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dans la guerre en cours contre le Yémen). 

En effet, à travers de telles guerres, les États-Unis ont fait plus, et intentionnellement, que n'importe quelle nation sur terre pour saper les piliers juridiques interdisant la guerre.   C'est en réaction à cela, et avec le désir exprès d'essayer de sauver ce qui reste des interdictions légales de la Charte des Nations Unies contre la guerre d'agression, qu'un certain nombre de nations, dont la Russie et la Chine, ont fondé le Groupe des amis pour la défense la Charte de l'ONU.

En bref, pour les États-Unis, se plaindre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en tant que violation du droit international est, au mieux, l'hôpital qui se moque de la charité. Pourtant, le fait que les États-Unis soient si manifestement hypocrites à cet égard ne signifie pas nécessairement que Washington ait automatiquement tort. En fin de compte, nous devons analyser la conduite de la Russie conformément à sa propre logique. 

Il faut commencer cette discussion en acceptant le fait qu'il y avait déjà une guerre en Ukraine pendant les huit années précédant l'incursion militaire russe en février 2022. Et, cette guerre du gouvernement de Kiev contre les peuples russophones du Donbass - une guerre qui a coûté la vie à environ 14 000 personnes, dont beaucoup d'enfants, et déplacé environ 1,5 million d'autres avant même l'opération militaire russe - a sans doute été génocidaire. C'est-à-dire que le gouvernement de Kiev, et en particulier ses bataillons néo-nazis, ont mené des attaques contre ces peuples avec l'intention de détruire, au moins en partie, les Russes de souche précisément en raison de leur appartenance ethnique. 

Alors que le gouvernement américain et les médias s'efforcent d'obscurcir ces faits, ils sont indéniables et ont en effet été rapportés par la presse occidentale grand public avant qu'il ne devienne gênant de le faire. Ainsi, un commentaire diffusé par Reuters en 2018 expose clairement comment les bataillons néo-nazis ont été intégrés dans les forces militaires et policières ukrainiennes officielles, et sont ainsi devenus des acteurs étatiques, ou du moins quasi-étatiques, pour lesquels le gouvernement ukrainien porte la responsabilité légale. Comme le rapporte l'article, il y a une trentaine de groupes d'extrême droite opérant en Ukraine, qui "ont été officiellement intégrés dans les forces armées ukrainiennes", et que "les plus extrêmes parmi ces groupes promeuvent une idéologie intolérante et illibérale..."

Autrement dit, ils possèdent et promeuvent la haine envers les Russes de souche, les Roms et les membres de la communauté LGBT également, et ils mettent en pratique cette haine en attaquant, tuant et déplaçant ces personnes. L'article cite le groupe occidental de défense des droits de l'homme Freedom House pour la proposition selon laquelle "une augmentation du discours patriotique soutenant l'Ukraine dans son conflit avec la Russie a coïncidé avec une augmentation apparente des discours de haine publics, parfois de la part de fonctionnaires et amplifiés par les médias, ainsi que la violence envers les groupes vulnérables tels que la communauté LGBT. Et cela s'est accompagné de violences réelles. Par exemple, « Azov et d'autres milices ont attaqué des manifestations antifascistes, des réunions de conseils municipaux, des médias, des expositions d'art, des étudiants étrangers et des Roms ». 

Comme l'a rapporté Newsweek, Amnesty International avait rendu compte de ces mêmes groupes haineux extrémistes et des activités violentes qui les accompagnaient dès 2014.

C'est précisément ce type de preuve - discours de haine public combiné à des attaques systémiques à grande échelle contre les cibles du discours - qui a été utilisé pour condamner des individus pour génocide, par exemple dans l'affaire du génocide rwandais contre Jean-Paul Akayesu.

Pour ajouter à cela, il y a bien plus de 500 000 habitants de la région ukrainienne du Donbass qui sont également citoyens russes. Bien que cette estimation ait été faite en avril 2021, après que le décret de Vladimir Poutine de 2019 a simplifié le processus d'obtention de la citoyenneté russe pour les résidents des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, cela signifie que les citoyens russes ont été victimes d'attaques racialisées par des groupes néonazis intégrés dans le gouvernement de l'Ukraine, et ce, juste à la frontière de la Russie. 

Et de peur que la Russie ne se pose plus de questions sur les intentions du gouvernement ukrainien concernant les ethnies russes du Donbass, le gouvernement de Kiev a adopté de nouvelles lois linguistiques en 2019 qui indiquaient clairement que les russophones étaient au mieux des citoyens de seconde classe. En effet, Human Rights Watch (HRW), généralement pro-occidental, s'est alarmé de ces lois. Comme l'a expliqué HRW dans un rapport du début de 2022,  qui n'a reçu pratiquement aucune couverture dans les médias occidentaux, le gouvernement de Kiev a adopté une loi qui obligeant les médias imprimés enregistrés en Ukraine à publier en ukrainien. Les publications dans d'autres langues doivent également être accompagnées d'une version ukrainienne, équivalente en contenu, volume et mode d'impression. De plus, les lieux de distribution tels que les kiosques à journaux doivent avoir au moins la moitié de leur contenu en ukrainien. 

Et, selon HRW, "l'article 25, concernant la presse écrite, fait des exceptions pour certaines langues minoritaires, l'anglais et les langues officielles de l'UE, mais pas pour le russe", la justification étant "le siècle d'oppression de … l'ukrainien au profit du russe. Comme l'a expliqué HRW,  il existe des inquiétudes quant à savoir si les garanties pour les langues minoritaires sont suffisantes. La Commission de Venise, le principal organe consultatif du Conseil de l'Europe sur les questions constitutionnelles, a déclaré que plusieurs articles de la loi, dont l'article 25, "n'ont pas réussi à trouver un juste équilibre" entre la promotion de la langue ukrainienne et la sauvegarde des droits linguistiques des minorités. Une telle législation n'a fait que souligner la volonté du gouvernement ukrainien de détruire la culture, sinon l'existence même, des Russes de souche en Ukraine.

De plus, comme l'a rapporté l'Organisation pour la paix mondiale en 2021, selon le décret n° 1 du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l'Ukraine, 117/2021, l'Ukraine s'est engagée à mettre toutes les options sur la table pour reprendre le contrôle de la région de Crimée annexée par la Russie. Ayant signé le décret le 24 mars, le président Zelensky a engagé le pays à poursuivre des stratégies qui . . . "prépareront et mettront en œuvre des mesures pour assurer la désoccupation et la réintégration de la péninsule". Étant donné  que les habitants de Crimée, dont une majorité sont russophones, sont tout à fait satisfaits avec la situation actuelle sous un gouvernement russe, selon un rapport du Washington Post de 2020, la menace de Zelensky à cet égard n'était pas seulement une menace contre la Russie elle-même, mais aussi une menace d'effusion de sang potentiellement massive contre un peuple qui ne veut pas retourner en Ukraine.

Sans qu’il soit besoin d’en rajouter, cette situation représentait un cas beaucoup plus convaincant pour justifier l'intervention russe en vertu de la doctrine de la responsabilité de protéger (R2P) qui a été préconisée par des "humanitaires" occidentaux tels que Hillary Clinton, Samantha Power et Susan Rice, doctrine sur laquelle on s'est appuyé pour justifier les interventions de l'OTAN dans des pays comme l'ex-Yougoslavie et la Libye. Et de plus, aucun des États impliqués dans ces dernières interventions ne pouvait prétendre à une quelconque  légitime défense. C'est particulièrement le cas des États-Unis, qui envoient des forces à des milliers de kilomètres pour larguer des bombes sur des terres lointaines. 

En effet, cela rappelle les mots du grand intellectuel palestinien, Edward Saïd, qui affirmait, il y a des années, dans son fameux ouvrage "Culture et impérialisme", qu'il est tout simplement injuste d'essayer de comparer la construction de l'empire de la Russie à celle de l'Occident. Comme l'a expliqué le Dr Said, "la Russie… a acquis ses territoires impériaux presque exclusivement par contiguïté. Contrairement à la Grande-Bretagne et à la France, qui ont sauté des milliers de kilomètres au-delà de leurs propres frontières vers d'autres continents, la Russie s'est déplacée pour avaler toutes les terres ou tous les peuples qui se trouvaient à côté de ses frontières… mais dans les cas anglais et français, la simple distance des territoires attractifs a appelé la projection d’un intérêt visant des sites lointains...".  Cette observation vaut doublement pour les États-Unis.

Pourtant, il y a autre chose à considérer en ce qui concerne les justifications revendiquées par la Russie pour l'intervention. Ainsi, non seulement il y a des groupes radicaux à sa frontière qui attaquent les Russes ethniques, y compris les citoyens russes, mais aussi, ces groupes auraient été financés et entraînés par les États-Unis avec l'intention même de déstabiliser et de saper l'intégrité territoriale de la Russie elle-même. 

Comme Yahoo News! expliquait dans un article de janvier 2022 :

"La CIA supervise un programme secret de formation intensive aux États-Unis pour les forces d'opérations spéciales d'élite ukrainiennes et d'autres membres du renseignement, selon cinq anciens responsables du renseignement et de la sécurité nationale familiers avec ce programme." Le programme en question, qui a débuté en 2015, est basé dans un site non rendu public dans le sud des États-Unis, selon certains de ces responsables.

Le programme a impliqué "une formation très spécifique sur des compétences qui amélioreraient" la "capacité des Ukrainiens à repousser les Russes", a déclaré l'ancien haut responsable du renseignement. L'entraînement, qui comprenait des "trucs tactiques", "va commencer à avoir l'air plutôt offensif si les Russes envahissent l'Ukraine", a déclaré l'ancien responsable. Une personne familière avec le programme l'a dit plus crûment. "Les États-Unis forment une insurrection", a déclaré un ancien responsable de la CIA, ajoutant que le programme a appris aux Ukrainiens comment "tuer des Russes".

Pour lever toute ambigüité sur le fait que la déstabilisation de la Russie elle-même a été l'objectif des États-Unis dans ces efforts, il convient d'examiner le rapport très révélateur de 2019 de la Rand Corporation - un entrepreneur de défense de longue date appelé à conseiller les États-Unis sur la manière de mener à bien ses objectifs politiques. Dans ce rapport, intitulé "Overextending and Unbalancing Russia, Assessing the Impact of Cost-Imposing Options" (Surendettement et déséquilibre en Russie, évaluation de l'impact d'options coûteuses), l'une des nombreuses tactiques énumérées est de "fournir une aide létale à l'Ukraine" afin "d'exploiter le plus grand point de vulnérabilité externe de la Russie".

En bref, il ne fait aucun doute que la Russie a été menacée, et de manière assez profonde, par des efforts concrets de déstabilisation de la part des États-Unis, de l'OTAN et de leurs substituts extrémistes en Ukraine.   La Russie est ainsi menacée depuis huit ans. Et la Russie a été témoin de ce que ces efforts de déstabilisation ont signifié pour d'autres pays, de l'Irak à l'Afghanistan en passant par la Syrie et la Libye - c'est-à-dire un anéantissement presque total du pays en tant qu'État-nation fonctionnel. 

Il est difficile de concevoir un cas plus pressant pour la nécessité d'agir pour la défense de la nation. Si la Charte des Nations Unies interdit les actes de guerre unilatéraux, elle prévoit également, à l'article 51, que "rien dans la présente Charte ne portera atteinte au droit naturel de légitime défense individuelle ou collective...". Et ce droit de légitime défense a été interprété pour permettre aux pays de répondre non seulement aux attaques armées réelles, mais aussi à la menace d'une attaque imminente. 

À la lumière de ce qui précède, j'estime que ce droit a été activé en l'espèce et que la Russie avait le droit d'agir en état de légitime défense en intervenant en Ukraine, qui était devenue un mandataire des États-Unis et de l'OTAN, pour un assaut concerté, non seulement contre les ethnies russes en Ukraine, mais aussi contre la Russie elle-même. Une conclusion contraire ignorerait simplement les terribles réalités auxquelles la Russie est confrontée.

 

 

vendredi 6 mars 2020

Sémantique de la désinformation #27


Épisode §27. Barbouzards et barbouzardises ou la face cachée du "djihad pour les nuls"


Que ceux et celles de mes lecteurs qui ne vivent pas en France (la majorité) sachent que ce pays connaît, depuis un certain temps, une véritable flambée psychotique visant un soi-disant regain de l'islamisme, voire de je ne sais quelle propension au "séparatisme islamiste" (sic.), ce qui me fait systématiquement penser à ce formidable poème de Victor Hugo : "Lorsqu'avec ses enfants, vêtus de peaux de bêtes...", où il est bien plus question de névrose que de psychose. Mais bon, on en reparlera sûrement un jour.

Ainsi, donc, disais-je, la France vit depuis peu sous le régime de l'islamisme radicalisé, ou de la radicalisation islamiste, voire carrément de séparatisme..., formules vagues et creuses, en tout cas utilisées de manière fortement euphémistique dans le but évident d'agresser les musulmans, mais sans en avoir l'air, d'aucuns s'appliquant désormais à traquer le moindre indice de radicalisation chez, qui un voisin, qui un collègue de travail, etc. Le résultat en est une profusion de parutions d'ouvrages visant à exploiter le filon, dont certains rédigés, voire dirigés par des universitaires, et allant tous dans le même sens, à savoir la dénonciation d'un péril imminent.

Question : pourquoi maintenant ? Autre question : pourquoi la France, et pas d'autres pays comme la Suisse ou l'Autriche, par exemple ?

Là-dessus, j'ai ma petite explication. Le fait est que je n'ai jamais cru en cette thèse d'un soi-disant "djihadisme" subitement sorti de terre vers les années 2000, avec les attentats de septembre 2001, et encore moins en un quelconque "séparatisme islamiste", toutes choses relevant de la lubie voire de l'hallucination plus ou moins collective.

Pour dire les choses simplement et clairement, je vous invite à retenir ceci : contrairement aux balivernes proférées par un certain nombre de pseudo-experts, au premier rang desquels j'inscrirais volontiers le dénommé Gilles Kepel, j'estime qu'il n'y a pas plus de "djihadistes" actuellement dans le monde qu'il n'y a de guépards sur la banquise arctique.  Le reste n'est que boniments pour vendre du papier. 
Quarante ans à vendre sa petite bibine autour d'un prétendu "djihad", pauvre Gilles Kepel ! (Source)
 
Affaire à suivre.

Dès lors, permettez que je vous serve la traduction d'un excellent article paru (en anglais) sur le site Mintpress, et qui devrait vous permettre de comprendre bien plus de choses qu'à travers la prose désinformatrice des "experts" évoqués plus haut.

Pour mémoire, Anne-Sophie Lapix, présentatrice de journal télévisé sur la principale chaîne publique française, se retrouve, un soir, en train d'interviewer un fameux barbouzard reconverti ministre de je ne sais plus trop quoi, lorsqu'elle lui demande s'il y a des "forces spéciales" françaises en Syrie. Réponse de notre barbouzard : "Je ne répondrai pas à cette question !". Et Lapix de rétorquer du tac au tac : "Donc, il y a des forces spéciales en Syrie !".

Par parenthèse, que ceux qui auraient tendance à l'ignorer sachent que le droit international repose sur le principe - normalement intangible - qui veut qu'un État soit entièrement souverain à l'intérieur de frontières présumées inviolables.

L'ingérence dans les affaires d'autres États, au besoin par le biais de l'intervention armée, c'est ce qu'en langage un peu familier on appelle (j'appelle !) une "barbouzardise" (du substantif "barbouze", via l'adjectif "barbouzard"), et voilà qui va probablement vous expliquer pourquoi il y a (eu) des attentats pseudo-islamistes en France, Royaume-Uni, Belgique, Turquie..., tous pays membres de l'Otan, et ZÉRO attentat pseudo-islamiste en Suisse, Autriche...

L'article en question comporte des accusations particulièrement graves, qui n'ont rien d'inédit, quand on se souvient des accusations plus que limpides formulées par Bachar Al-Assad en moult occasions. Le problème est que les interviewes de Bachar Al-Assad dans les médias français ne sont pas légion.  

Titre de l'article de Mintpress :


On retrouve la signature (les empreintes digitales) de la France un peu partout derrière l'action des terroristes opérant à Idlib (Syrie). Le soutien de la France aux groupes extrémistes en Syrie, et tout particulièrement dans la région d'Idlib, remonte aux tout premiers jours de la rébellion anti-gouvernementale entamée en 2011 avec l'assistance de la CIA.

Wassim Nasr de FRANCE 24, spécialiste des réseaux djihadistes, a récemment discuté, via Skype, avec le recruteur français Omar Omsen, chef du groupe djihadiste Furkat-al-Ghuraba, affilié d'Al-Qaïda à Idlib.
Il y a aujourd'hui de nombreux terroristes français à Idlib, qui se battent pour y établir un État islamique à partir d'un petit morceau de la Syrie laïque. Leur rêve est celui d’une utopie sunnite à la frontière turque, où ils pourront bénéficier du plein soutien du président turc Erdogan, qui est le chef du parti AK, un parti affilié aux Frères musulmans, et qui dirige la Turquie depuis environ 20 ans.

Être situés à la frontière turque leur offre le luxe d'être nourris et habillés par des agences d'aide internationale, telles que le Programme alimentaire mondial de l'ONU et d'autres groupes humanitaires qui distribuent des fournitures aux civils et à leurs enfants, frères, maris ou pères qui constituent la masse salariale d'Al-Qaïda, financée par le Qatar et certaines monarchies arabes du Golfe. Les groupes humanitaires, dont l'ONU, travaillent comme facilitateurs, prolongeant les souffrances des innocents en poursuivant les approvisionnements. Si les ressources quotidiennes des familles des terroristes s'étaient taries, les terroristes auraient été obligés de fuir en Turquie, et éventuellement en Europe, pour profiter davantage des subsides gratuits offerts par "Mère Merkel", en référence à la chancelière allemande Angela Merkel.
Les terroristes français ont été recrutés en France et non en ligne. Le réseau Sevran, un réseau de recrutement de terroristes à Sevran, près de Paris, opérait à partir d'une salle de prière informelle, car il ciblait de jeunes hommes avec un mélange sophistiqué de méthodes psychologiques et, selon certains, des tactiques d'hypnose qui ont été acquises par Al-Qaïda pendant des décennies en Afghanistan, cette organisation étant bien connue pour ses compétences avancées en hypnose avérées bien avant l’implication de la CIA, compétences exploitées par la suite par la CIA dans le programme de djihad pour contrer la présence soviétique.

Le recruteur djihadiste français, Omar Omsen, a simulé sa mort en août 2015, pour réapparaître des mois plus tard dans une interview télévisée. On ne sait pas combien de terroristes ont simulé leur mort pour effacer leur identité et ré-émerger plus tard en Europe ou aux États-Unis.
Le gouvernement français a commencé son soutien aux terroristes en Syrie à partir de 2011 lorsque la CIA a ouvert son premier bureau à Adana, en Turquie, juste au-delà de la frontière d'Idlib. Les présidents français de Sarkozy à Hollande et maintenant Macron ont tous poursuivi le projet de « changement de régime » ordonné par les États-Unis en Syrie. En 2017, le président américain Trump a mis fin au programme de soutien de la CIA à Al-Qaïda en Syrie. Cependant, Al-Qaïda fonctionne pleinement à Idlib et bénéficie d'un soutien très évident aux plus hauts niveaux, comme en matière d’armement, de munitions, de missiles antiaériens, drones et chèques pour payer les salaires.

Les "rebelles modérés" syriens (1)
En septembre 2015, le président syrien Assad a imputé la crise des réfugiés européens au soutien de l’Ouest aux terroristes. Se référant à la photo virale en ligne d'un enfant syrien échoué sur une plage turque, il a déclaré : «  Comment pouvez-vous vous sentir triste de la mort d’un enfant dans la mer et ne pas ressentir la même chose pour les milliers d’enfants tués par les terroristes en Syrie ? Ni pour les personnes âgées, les femmes et les hommes ? Ce double standard européen n’est plus acceptable. »

 Il a ajouté que : « L’Occident soutient les terroristes depuis le début de cette crise en prétendant qu’il s’agissait d’un soulèvement pacifique. Ils ont dit plus tard que c'était une opposition modérée et maintenant ils disent que ce sont des terroristes comme al-Nusra et ISIS. »

Jibhat al-Nusra est la filiale d'Al-Qaïda en Syrie et elle contrôle Idlib.

 En juin 2015, le procès à Londres d'un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s'est effondré après qu'il est devenu clair que les services de renseignements britanniques avaient armé les mêmes groupes que l'accusé était suspecté de soutenir. L'accusation a abandonné l'affaire, apparemment pour éviter d'embarrasser les services de renseignements. Les agents de renseignement français travaillaient main dans la main avec les États-Unis et le Royaume-Uni en Syrie.

Un an après le début de la rébellion syrienne, les États-Unis et leurs alliés n’ont pas seulement soutenu et armé une opposition qu’ils savaient dominée par des groupes sectaires extrêmes ; ils étaient prêts à accepter la création d'une sorte d'« État islamique ». L'habitude occidentale de jouer avec des groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre des années 1980 contre l'Union soviétique en Afghanistan, qui a favorisé la mouture originelle d’Al-Qaïda, alors sous la tutelle de la CIA.

 Sotchi 2018

 L'accord obligeait la Turquie à évincer des terroristes tels que Jibhat al-Nusra, et autorisait la Turquie à installer 12 postes d'observation à Idlib pour séparer les terroristes des civils non armés. Cependant, près de deux ans après la conclusion de l'accord, la Turquie n'a pas respecté ses engagements et Moscou a ouvertement accusé la Turquie d'aider les terroristes. Cela a conduit à l'offensive de l'armée arabe syrienne à Idlib qui a commencé en décembre 2019 pour libérer les civils et éliminer tous les terroristes. Cette opération militaire est en cours et les Syriens, avec l'aide de la puissance aérienne russe, ont fait des progrès spectaculaires.

Procès fantômes en France

En janvier 2020, un tribunal parisien a entamé une procédure contre des terroristes français en Syrie, mais la majorité des accusés étaient morts. Les médias français l'ont qualifié de « procès fantôme ».

Antoine Ory, l'un des avocats de la défense, a déclaré : "En France, en 2020, nous refusons de rapatrier les vivants mais nous jugeons les morts." La France a pour politique de ne pas reprendre ses terroristes, même s'il y en a des milliers en Syrie.

Le décor (de théâtre) de Hatay

La frontière entre la Syrie et la Turquie est une ligne relativement droite d'est en ouest jusqu'à ce qu'elle atteigne le fleuve Oronte, puis elle plonge soudainement et se dirige vers le sud sur environ 80 miles. Ce morceau de terre visiblement amputé de la Syrie a été offert à la Turquie par la France en 1939 pour s’assurer que la Turquie se battrait pour la France contre l'Allemagne d'Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

La Liwa Iskanderoun des Syriens s'appelle désormais la province (turque) de Hatay ; elle contient les villes d’'Antakya et d'Iskenderun, qui étaient auparavant connues sous le nom d'Antioche et d'Alexandrette. Cette zone est du côté turc d'Idlib.

En 1939, cette région était un mélange de nationalités, avec des Turcs, des Turkmènes, des Arabes sunnites, des Alaouites, des Arméniens et des Grecs. Leurs descendants parlent aujourd'hui encore l'arabe, contrairement au reste de la Turquie qui ne parle que le turc. Avant 2011, le président turc Erdogan et le président syrien Assad avaient une relation très étroite et un accord a été signé pour construire un barrage d'amitié syro-turque de 28 millions de dollars sur l'Oronte. Hatay a été transformé en un lieu de rassemblement pour les terroristes internationaux, y compris les Français, qui ont envahi la Syrie pour participer à l'attaque États-Unis-OTAN-UE contre la Syrie pour un  « changement de régime », et aujourd'hui, le monde observe qu'une éventuelle guerre ouverte pourrait être déclarée.


Steven Sahouni est un analyste politique et écrivain syrien indépendant basé au Liban ; il couvre la crise syrienne depuis son apparition en 2011 et a publié plusieurs articles dans de nombreux médias. Il est régulièrement interviewé par des médias américains, canadiens et allemands.
  

(1) C'est moi qui ajoute les guillemets : ni "rebelles", ni "insurgés" (cf. le bonimenteur et désinformateur Bernard Guetta, longtemps affecté à la diffusion de fake news sur la radio publique France Inter), rien que des mercenaires stipendiés par les États-Unis et leurs laquais européens et proche-orientaux. De fait, sans l'argent des pétro-monarchies et les armes de l'OTAN, il n'y a pas de "djihad".


Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 (Névrose et mauvaise conscience, version Victor Hugo)



vendredi 19 juillet 2019

Sémantique de la désinformation #11


Épisode §11. Nouvelles brèves de... l'Iran


Vous suivez les informations sur les 'grands' média (un médium, des média) internationaux ? Alors vous devez savoir que le pays des mollahs "traverse une crise économique terrible due aux sanctions états-uniennes", tout en étant confronté à une fronde venant de féministes de moins en moins prêtes à se plier au dictat du port obligatoire du tchador.

Le problème avec nos "grands média" c'est qu'ils ne disent pas toujours tout - voyez les missiles que la France a "perdus" en Libye ! -, la dissimulation étant aussi une forme de désinformation.

C'est ainsi qu'aucun de nos média "mainstream" n'a daigné informer son public sur le boom intervenu en Russie dans le domaine de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire, consécutivement aux sanctions occidentales intervenues après "l'annexion" de la Crimée par les russes. Le fait est que la Russie produit désormais - entre autres denrées - moult variétés de fromages qu'elles importait encore il n'y a pas si longtemps.

Quant à l'Iran, je suis tombé récemment sur ça :
Source
L'Iran va produire, que dis-je !, produit déjà ses propres véhicules Peugeot. Et d'ici à ce que les Peugeot made in Iran envahissent certains pays, voyez l'Afrique ou l'Asie, il n'y a pas loin.

Et comme chacun sait, l'Iran ne produit pas que du pétrole et des voitures... 

Autre chose ?

On lit et entend un peu partout en ce moment que l'Iran aurait capturé un pétrolier britannique en représailles à une capture d'un pétrolier iranien intervenue à Gibraltar quelques jours auparavant. À ceci près que les sons de cloche semblent un peu divergents, selon les sources. Voyez cette capture d'écran.

Source - Source
Entre nous, qu'est-ce qui peut bien dispenser les média "dominants" de creuser un peu, histoire de ne pas systématiquement raconter la même chose, et d'éviter de passer pour des agents de la désinformation, dès lors qu'il nous est facile, en creusant un peu, de tomber sur un tout autre son de cloche.
Source - Source

L'arraisonnement serait (conditionnel), donc, consécutif à une collision provoquée par le pétrolier, lequel aurait poursuivi sa course sans se préoccuper du sort du bateau de pêche (iranien) percuté.

Autre chose ? À supposer que la thèse de la collision et du délit de fuite soit la bonne, qu'est-ce que l'opinion publique mondiale risque de penser de ces dirigeants (occidentaux) absolument silencieux devant l'arraisonnement par les Britanniques d'un pétrolier iranien à Gibraltar, tout en s'empressant d'adresser des injonctions à l'Iran, avant tout examen approfondi du dossier ? 

Panama's maritime authority has confirmed that a tanker operating under the country's flag and seized by Iran in the Persian Gulf last week for smuggling fuel, was indeed in violation of international laws.

Les autorités maritimes du Panama ont confirmé qu'un navire-citerne opérant sous le drapeau du pays et saisi par l'Iran dans le golfe Persique la semaine dernière, pour trafic de carburant en contrebande, était effectivement en infraction au regard des lois internationales. (
Source)
 
La morale de l'histoire dans tout ça ?

À votre avis ?

En tout cas, cela va finir par devenir lassant, à force de nous répéter, mais il ne semble pas que les "grands" média soient disposés à mettre un terme à la dégringolade qui les frappe en matière de perte de confiance de la part de leur lectorat, puisqu'apparemment, nos "grands" média refusent, mordicus, d'admettre qu'ils sont de moins en moins "mainstream" face au phénomène "Internet" !

Mais, par ailleurs, le grand public semble de moins en moins impressionné par les effets de manche ou les tweets de tel ou tel matamore, conscient qu'il est - le grand public - d'avoir définivement changé d'époque, les soi-disant grandes puissances d'antan - capables, autrefois, d'envahir des pays pour y planter leur drapeau, ou de mener des expéditions guerrières dans le but de contraindre l'empereur de Chine à ouvrir son pays au trafic de drogue (1) - n'étant plus, bientôt, qu'un mauvais souvenir.



(1) Par parenthèse, on reste pantois devant la phénoménale connerie de ces manifestants hong-kongais, qui n'ont rien trouvé de plus intelligent à faire que de brandir le drapeau du Royaume-Uni lors de manifestations soi-disant 'pro-démocratie', à croire qu'ils regrettent le "bon vieux temps" des colonies et le saccage du palais d'été de l'empereur Qing par le criminel tandem franco-britannique !



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