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mercredi 17 mai 2017

France. Présidentielle 2017 ou comment Le Pen tua Macron §2


Comme suite du (voire de deux) chapitre(s) précédent(s) [cf. également la série 'Lettres ouvertes aux étudiants de Science Po'], je m'en vais en remettre une couche, et ce, malgré les balivernes colportées dans la grande presse, et selon lesquelles Marine Le Pen aurait sombré face à Emmanuel Macron lors de ce fameux débat d'entre les deux tours.

Je rappelle que, contrairement à moult bonimenteurs (boni-menteurs), je dispose d'un enregistreur numérique ainsi que d'un banal système informatique de capture d'images qui me permettent d'analyser ce fameux débat image par image, outre le fait que je maîtrise un peu la langue française, capacité faisant cruellement défaut à plus d'un "expert" (et le fait que ce texte comporte éventuellement, ça et là, l'une ou l'autre coquille ou faute de frappe, que je rectifierai dès la prochaine relecture, ne change rien à l'affaire !).

Petit rappel, en passant : nos bonimenteurs et -menteuses ne nous ont-ils pas fait le coup, et ce, au mépris de toute évidence, que Marine Le Pen était venue chargée de dossiers, tandis que son adversaire n'avait aucune note ?! 


Par parenthèse, en avez-vous entendu ou lu un(e) seul(e) battre sa coulpe pour avoir raconté des bobards et menti sciemment sur l'absence de notes devant Macron ?

Autre chose ? Avant ce fameux débat de l'entre-deux-tours, rien n'était intervenu auparavant, ni autres débats, ni interviews des deux candidats, ni meetings, ni même programmes ! Nos experts n'ont, donc, eu que ce débat pour se faire une idée du contenu des programmes des deux protagonistes de ce second tour de présidentielle !

Et ce sont les mêmes qui tentent de nous faire avaler, depuis septembre 2001, la théorie de deux tours jumelles s'affaissant droites comme des 'I' dans leur propre empreinte, par la faute de kamikazes ayant détourné deux avions de ligne, tout en étant - nos experts - d'une discrétion de Sioux à propos d'une troisième tour (WTC7) s'étant affaissée comme les deux premières, mais sans avoir été touchée par le moindre aéronef !

Et comme j'ai pris l'habitude de ne me faire une idée sur les choses que par moi-même, en me méfiant comme de la peste des analyses vasouillardes des pseudo-experts de la petite-et-grande-presse, je m'en vais poursuivre l'examen de ce fameux débat à l'aide de ma propre transcription.

Pour être honnête, étant donnée "l'incompétence crasse de Marine Le Pen en matière économique", surtout face à cet excellent débatteur qu'est censé être Emmanuel Macron, ce sont les réponses de ce dernier que j'ai tenu à examiner attentivement.


Rappel :

C. J. : Christophe Jakubyszyn, journaliste
N. S. C. : Nathalie Saint-Cricq, journaliste
M. L. P. : Marine Le Pen
E. M. : Emmanuel Macron

Fin du premier quart d'heure


M. L. P. (...) Encore une fois, de grandes entreprises vous ont vu, ce sont celles que vous avez fait acheter par des grands groupes américains, au détriment, évidemment, de l’intérêt national : c’est Alstom, c’est Technip, il y en a eu toute une série d’autres dans le cadre de conflits d’intérêts d’ailleurs un peu problématiques avec l’ancienne banque chez qui vous travailliez. Donc, vous voyez, vous n’avez pas d’esprit national, vous ne pensez pas à l’intérêt supérieur de la nation, vous défendez, je vous le reprocherai toujours, des intérêts privés, je pense que les Français en ont pris conscience, le problème c’est que derrière, il y a de la casse, il y a de la casse de votre politique à Whirlpool, il y a les entreprises qui délocalisent, et puis, ça ce n’est pas une anecdote, monsieur Macron, ce sont des entreprises que vous avez vendues, SFR, par exemple, à votre ami Monsieur Drahi, le patron de BFM, six mille emplois, six mille emplois, perdus…

E.M. Alors, là, si vous m’y autorisez… ça fait donc, à peu près trois minutes que madame Le Pen nous explique sa stratégie pour lutter contre le chômage en France.

M.L.P. Je vous l’ai dit : baisse des charges des TPE-PME

E.M. Il n’y a en a pas… Non mais il n’y en a pas, vous nous faites votre stratégie…

M.L.P. Je vous ai tout donné, monsieur Macron, tout ce que vous n’avez pas fait !

E.M. Madame Le Pen, Madame Le Pen, ce qui est extraordinaire c’est que votre stratégie, mais c’est normal, ça fait des décennies que ça dure, votre stratégie, c’est simplement de dire beaucoup de mensonges (1), et de dire tout ce qui ne va pas dans le pays. Mais vous ne proposez rien. Parce que si vous aviez suivi le film des dernières années, les charges ont baissé ;  le CICE, c’est une baisse de charges (2a)

M.L.P. Des grandes boîtes !

E.M. Non, le CICE c’est pour toutes les entreprises.

M.L.P. Vous savez très bien que les TPE-PME n’en ont pas profité !

E.M. Madame Le Pen, Madame Le Pen…

M.L.P. Elles vous l’ont dit, d’ailleurs, elles vous l’ont dit !

E.M. … c’est pour ça que dans le projet que je porte, je propose de baisser de six points les charges des TPE-PME (2b). C'est pour ça que je propose de baisser l’impôt sur les sociétés à 25 %. Vous ne proposez rien…

M.L.P. Pour toutes les entreprises, monsieur Macron, y compris pour les grosses. Alors que moi…, moi je donne une priorité totale aux TPE-PME.

E.M. Mais, vous faites ce que vous voulez…

M.L.P. Je crois que c’est moi qui crée l’emploi dans notre pays…

E.M. … rien. Vous êtes…

M.L.P. Vous, vous facilitez simplement la vie des grands groupes.

E.M. Vous êtes depuis tout à l’heure dans l’insinuation.

M.L.P. C’est normal, ce sont vos amis, avec qui vous buvez des coups à la Rotonde ! On comprend hein !

E.M. Ce ne sont, madame Le Pen, les Français et les Françaises, ils méritent mieux que cela. Je vous assure.

M.L.P. La vérité, ils méritent…

E.M. Ils souffrent, oui, ils méritent d’abord la vérité, plus que les insinuations, parce que si vous étiez bien renseignée sur tous les cas industriels que vous avez cités, vous sauriez que c’est très différent : je n’étais pas ministre quand SFR a été vendu, et SFR était la propriété d’un groupe totalement privé (3a).

M.L.P. Pardon ! Vous n’étiez pas ministre ?

E.M. Non, je n’étais pas ministre.

M.L.P. Vous avez déjà commis ce mensonge devant dix millions de personnes lors du débat que nous avions eu…

E.M. Ça peut vous contrarier…

M.L.P. … et quand monsieur Dupont-Aignan vous a posé cette question, évidemment, vous étiez ministre, vous avez été à la manœuvre sur l’intégralité de ces dossiers.

E.M. Attendez ! Vous pouvez décider…

M.L.P. Puisque monsieur Montebourg refusait que SFR précisément soit vendu à monsieur Drahi,

E.M. Mais l’Etat…

M.L.P. Et le jour où monsieur Montebourg a été remplacé par vous, monsieur Macron, eh bien, immédiatement, vous avez signé la vente. C’est ça la réalité.

E.M. Madame Le Pen, madame Le Pen, SFR était la propriété d’un groupe privé, qui s’appelle Vivendi. Nous sommes dans un Etat où la propriété privée est respectée (3b). C’est le groupe Vivendi qui l’a vendu, ne dites pas de bêtises (1) ! Vous en dites beaucoup, ce n’est qu’une des bêtises que vous avez proférées depuis tout à l’heure, mais surtout, ça ne fait pas avancer le pays…

M.L.P. Mais votre prédécesseur, il ne voulait pas la vendre !

E.M. Mais personne ne voulait la vendre ! (3c) Simplement, quand vous avez un groupe privé, qui est détenu par des capitaux privés, oui cherchez dans votre dossier. Vous feriez bien de vérifier, mais allez-y !

M.L.P. Oh oui, je vais vous trouver ça immédiatement et vous allez voir que vous allez être en difficulté une fois de plus.

E.M.  Je connais, je connais un peu les dossiers de l’économie française.

M.L.P. Janvier 2015, devant l’Assemblée, j’ai pris la décision, pour Alstom, vous avez dit à Monsieur Dupont-Aignan, c’est pas moi.

E.M. Mais, on parle d’Alstom ou de SFR (3d) ?

M.L.P. Janvier 2015, devant l’Assemblée, j’ai pris la décision de permettre à General Electric de rentrer dans Alstom, moi personnellement.

E.M. Mais madame Le Pen, vous ne parlez pas du même sujet ; vous parlez d’Alstom et de General Electric (3e) !

MLP. Le lendemain, le lendemain… Laissez-moi terminer ! Le lendemain, le lendemain du départ de M. Montebourg, vous avez accordé, alors qu’il le refusait, la vente de SFR. C’est la réalité, pourquoi vous ne l’assumez pas ? Assumez-le !

EM. Je l’assume d’autant plus que…

MLP. C’est ce que vous faites le mieux, de dépecer des entreprises et de faire des fusions-acquisitions ; ça vous savez très bien le faire ! Y a aucun problème !

EM. Madame Le Pen, vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier que vous avez cité (3f). C’est triste pour vous, parce que ça montre votre impréparation à nos concitoyens.

MLP. Deux dossiers vendus contre les intérêts de la France !

EM. C’est faux, je n’étais pas ministre pour SFR. Quant à General Electric et Alstom, M. Montebourg s’est battu, je me suis battu à ses côtés pour que ça ne soit pas vendu (3g) ; on peut rentrer si vous voulez dans l’intimité du dossier, vous allez pas tenir longtemps parce que comme vous les confondez les uns avec les autres, il y en a un qui fait des téléphones, et l’autre, ça n’a rien à voir, il fait à la fois des turbines et du matériel industriel (3h), ce n’est pas la même chose !

MLP. Vous savez tout vendre, vous !

EM. Moi je ne vends pas, moi je défends, moi je défends…

M.LP. Vous savez tout vendre, le seul problème est que vous savez tout vendre mais pas au bénéfice des intérêts nationaux

E.M. Mais vous avez cité un cas : la lutte contre le chômage, elle suppose des réformes en profondeur… Parce que vous pouvez remuer les choses…

MLP. Loi El-Khomry, dérégulation, dérèglement… C'est ce que vous voulez faire, monsieur Macron.

C. J. Madame Le Pen, on a compris votre différence…

EM. Madame Le Pen ne veut pas faire un débat sur le fond, c'est grave ! Elle veut parler du passé (4)

Suite de notre examen du débat :

(1) Mensonges, bêtises : affirmations lâchées sans autre précision ni explication : c'est là qu'on voit (entend !) très clairement que notre débatteur avait été dûment équipé par ses coaches de..., comment disent-ils déjà, les journalistes ? "éléments de langage" ?

J'entends d'ici les coaches et sparing-partners de Macron : "vous devez avoir l'air professoral et lui asséner des uppercuts comme "mensonges" ou "bêtises"". Et ce ton professoral va revenir très vite, à travers l'explication : 

(2a) "les charges ont baissé ;  le CICE, c’est une baisse de charges".
Et c'est là que ça devient intéressant : quand Le Pen fait observer que les charges ont surtout baissé pour les grands groupes, on a droit à cette réplique, qui ne semble pas avoir stupéfié outre mesure nos "experts".

(2b) c’est pour ça que, dans le projet que je porte, je propose de baisser de six points les charges des TPE-PME.
Comme un aveu, histoire de donner raison à Le Pen sur le fait que les charges sur les TPE-PME étaient encore trop élevées ! Le Pen ne dirait, donc, pas que des... "bêtises" !

Nous en venons à la vente d'entreprises françaises à de grands groupes étrangers, sujet que Le Pen remet sur le tapis. Seulement voilà... 

(3a) (...) je n’étais pas ministre quand SFR a été vendu, et SFR était la propriété d’un groupe totalement privé.

(3b) Nous sommes dans un Etat où la propriété privée est respectée...
Et là, on s'interroge : "il est où, le problème, dans le fait qu'il n'ait pas été ministre ou dans la propriété privée des firmes en question ?". Par parenthèse, il est allé à Whirlpool en qualité de... ministre en exercice ? Ou alors a-t-il voulu nous faire croire que Whilrpool serait devenue une entreprise... publique ?

Et si l'Etat n'a rien à voir dans la vente d'entreprises privées, pourquoi fait-il cette étrange réponse, sur le ton de l'exclamation ?

(3c) Mais personne ne voulait la vendre ! 
Dans ce "personne", faut-il entendre "y compris des représentants de l'Etat ?", mais alors, dans ces conditions, pourquoi tente-t-il de mener le téléspectateur en bateau depuis tout à l'heure ?

Voilà que Marine Le Pen lui sort sa déclaration à propos d'Alstom, ce qui nous vaut ce commentaire :

(3d-3e)  On parle d’Alstom ou de SFR ? (...) vous ne parlez pas du même sujet ; vous parlez d’Alstom et de General Electric !
Entre nous, est-ce important qu'il s'agisse de "X" ou de "Y", dès lors qu'on est en présence de cas strictement similaires ? Auquel cas, comment peut-on dire "j'ai décidé" dans telle affaire, et se déclarer incompétent dans telle autre, s'agissant de deux entreprises privées ?

Il me semble qu'au minimum, Macron aurait dû reconnaître l'incohérence de ses positions fluctuantes sur la question de la gestion de la cession de groupes particuliers. Et c'est là qu'on voit qu'il a  préparé son débat, mais d'un point de vue purement formel, à savoir celui de la simple répartie. Le fait est que sa position, tantôt interventionniste, tantôt abstentionniste, frise l'incohérence, et pour se sortir de ce mauvais pas, il n'a d'autre échappatoire que la contorsion.

(3f) Vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier que vous avez cité.
Voilà une observation de pure forme, qui ne répond pas à la question posée, celle du dilettantisme dont Macron, ministre, est censé avoir fait preuve face à la braderie de grandes entreprises françaises.

De fait, Marine Le Pen ne cédant pas sur ce terrain ("Deux dossiers vendus contre les intérêts de la France !"), on est quand même un peu interloqué d'entendre ceci :

(3g) C’est faux, je n’étais pas ministre pour SFR. Quant à General Electric et Alstom, M. Montebourg s’est battu, je me suis battu à ses côtés pour que ça ne soit pas vendu. 
Comme quoi, on (Macron) n'est toujours pas sorti de l'auberge ! Dans un cas, il n'était pas ministre, mais quelle importance puisque SFR et Vivendi sont des entreprises privées, dit-il. Mais alors, la suite est stupéfiante :  dans l'autre cas, pourquoi évoquer la bataille menée par lui-même et Montebourg pour Alstom, alors que, comme SFR, Alstom relevait également du privé, à l'en croire ?!

Et pourquoi diable Macron se croit-il obligé d'ajouter cette observation qui n'apporte rien au débat, sinon dans le seul but de donner l'impression que celui des deux débatteurs qui se trouve dans les cordes, ce n'est pas lui, mais Le Pen ?

(3h) Il y en a un qui fait des téléphones, et l’autre, ça n’a rien à voir, il fait à la fois des turbines et du matériel industriel.
Entre nous, quel est le collégien français, pas trop bête, qui, entendant cette dernière observation, n'a pas eu l'impression que Macron menait les téléspectateurs en bateau ?

Ce qui est en jeu, ici, ce ne sont pas les équipements téléphoniques, d'une part, ou les turbines d'autre part, mais le fait que notre ex-ministre de l'économie dit à peu près tout et n'importe quoi, ce qu'aucun "expert" de la chose télévisée n'aura observé, nos "grands observateurs" aveugles, sourds et mal-entendants n'ayant d'yeux et d'oreilles que pour les soi-disant "bourdes" proférées par Marine Le Pen.

Lecture utile : 

Pourquoi Montebourg s’énerve de voir SFR racheté par  Numericable

(...)
Un brin condescendant pour le câblo-opérateur, Arnaud Montebourg estime que Numericable est "une petite entreprise par rapport à ce qu'est SFR", qui n'aurait pas les reins assez solides pour s'offrir l'opérateur mobile. "C'est une entreprise de 5 milliards qui s'endette à hauteur de 10 milliards pour acheter plus gros lui", résume-t-il, en disant craindre "le surendettement", et donc la faillite subséquente de l'opérateur qui n'arriverait plus à rembourser ses emprunts. Une menace pour l'emploi, assure-t-il, un peu hypocrite.
Car le vrai problème de fond pour Arnaud Montebourg est que si Vivendi décide de vendre SFR à Numericable, il y a aura toujours sur le marché quatre opérateurs mobiles : SFR, Bouygues Telecom, Orange, et Free. Or le Gouvernement veut voir le marché revenir à trois opérateurs mobiles, en fusionnant SFR et Bouygues, pour casser la concurrence sur le marché et permettre de nouveau le retour à des marges bénéficiaires suffisamment fortes pour réaliser une taxation indirecte par la vente des futures licences 5G, et favoriser les investissements dans la fibre optique.
Arnaud Montebourg le reconnaît d'ailleurs explicitement. "Nous sommes favorables à un retour à trois opérateurs (…) parce que nous pensons que ça ne porte pas préjudice aux consommateurs, et ça permet de stabiliser un secteur où nous avons à investir pour moderniser la France. 30 milliards d'euros dans la fibre. Nous avons besoin non pas de câble, mais de fibre".
Enfin, le ministre du redressement productif s'attaque aux montages fiscaux réalisés par Patrick Drahi, le PDG de Numericable. "Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à Amsterdam, sa participation est dans un paradis fiscal à Guernesey, et lui-même réside en Suisse. Donc nous avons des questions fiscales à lui poser". (Source)

Tout le monde a compris ?

Que Marine Le Pen se trouve face à un prestidigitateur particulièrement bien coaché ?

"Nous sommes favorables à un retour à trois opérateurs.", déclare Arnaud Montebourg, histoire de nous rappeler le rôle éminent de l'Etat en matière de télécommunications.

Alors, bien évidemment, on regrettera que les soi-disant "experts" français de la chose politique, ceux et celles que j'appelle des "politocrates", ne soient, souvent, que de vieilles dames et de vieux messieurs bien décrépits, en tout cas ne sachant pas se servir d'une souris d'ordinateur, car, dans le cas contraire, ils auraient sauté sur leur ordinateur et opéré une petite recherche, histoire de se rafraîchir la mémoire. Voilà, par exemple, ce qu'on peut lire sur des milliers de sites consultables en ligne :
L’État tient un rôle majeur dans le marché des télécoms. Il est, en effet, à l’origine des différentes autorités et agences de contrôle et de régulation des télécoms en France. Il est, de plus, l’actionnaire majoritaire d’Orange, leader sur le marché de l’internet et du mobile.
Les missions de l’État sur ce secteur sont nombreuses et riches. En effet, toutes les agences de contrôle et de régulation (ARCEP, ANFR, médiateur des communications électroniques) ont été créées par l’État. Si la plupart sont indépendantes, elles restent, néanmoins, sous son contrôle. 
En effet, les directeurs des différents services de ces agences sont très souvent nommés par des représentants de l’État. Ainsi, par exemple, les 7 membres composant le collège décisionnaire de l’ARCEP sont nommés par le président de la République, le président de l’Assemblée Nationale et par le président du Sénat. (Source)
Par conséquent, à ce moment du débat, et contrairement à nos vieux et vieilles politocrates, tous ceux et celles qui ont eu le réflexe de taper quelques mots-clés sur leur clavier ont pu vérifier, en temps réel, qu'il y avait un menteur, et pas une menteuse, sur le plateau !

Du coup, l'argument tiré du domaine "privé" auquel appartiendrait telle ou telle entreprise est d'une ineptie totale, et ce, d'autant plus que, s'agissant de SFR et de Vivendi, il y avait aussi de la TÉLÉVISION en cause, ce que Macron semblait avoir oublié !

Il se trouve simplement qu'on ne cède pas une chaîne de télécommunications ou de télévision comme on vend une usine de petits pois !

27 octobre 2014 : Télécoms/médias

L'Autorité de la concurrence autorise, sous conditions, le rachat de SFR par Numericable, filiale du groupe Altice.

Parmi les engagements discutés et négociés avec l'Autorité de la concurrence, Numéricable devra notamment ouvrir son réseau câblé aux opérateurs concurrents (fournisseurs d'accès à internet, MVNO). 
C'est la première fois qu'une autorité de concurrence en Europe ouvre ainsi l'accès au câble. 

A La Réunion et à Mayotte, Numéricable devra, par ailleurs, céder l'activité téléphonie mobile d'Outremer Télécom. (Source)

On voit bien que, face au pilonnage en règle que lui a fait subir son adversaire, il ne restait à Emmanuel Macron qu'à se raccrocher aux branches, en cherchant des échappatoires, et en espérant que les petits et hauts-parleurs experts en désinformation voleraient à son secours, ce qu'ils ne se sont pas privés de faire.

(4) Madame Le Pen ne veut pas faire un débat sur le fond, c'est grave ! Elle veut parler du passé.
Il faut croire que l'ancien de chez Rothschild ignore apparemment ce que c'est qu'un bilan (de l'activité d'une entreprise durant l'année... écoulée !!!) exercice accessible, pourtant, à tout candidat au CAP de comptabilité !

Et comme je le suggérais tantôt, en ce qui me concerne, le débat s'est pratiquement achevé ici, soit autour de quatorze minutes et des poussières.

Et comment ne pas féliciter, encore une fois, tous ces pseudo-experts de la presse écrite et audio-visuelle, sans oublier les usines à sondages, qui auront réussi à persuader plus d'un téléspectateur que Marine Le Pen avait sombré face à Macron. Comme quoi, le rouleau compresseur médiatique a encore de beaux restes ! Cela dit, combien des organes de presse ayant contribué à la victoire d'Emmanuel Macron en 2017 seront encore en vie en 2022 ? 

Le fait est qu'un public qu'on gruge, et qui s'en rend compte, finit, tôt ou tard, par se venger, et cesse de lire le journal et de regarder la télévision. Ça tombe bien, les jeunes plébiscitent l'Internet ! 

Par ailleurs, la manipulation des foules, que nous expérimentons de visu depuis le 11 septembre 2001, ainsi que depuis les armes de destruction massive de Saddam Hussein, ne doit pas dispenser Marine Le Pen et ses équipes de l'incontournable "débriefing" qui constitue l'alpha et l'oméga des organisations bien gérées (cf. mon précédent papier sur 'le syndrome LH').

C'est, précisément, en ce sens que j'entends poursuivre la série sur "Marine Le Pen et le plafond de verre".



Ci-dessus, lu sur le site des Echos, magazine économique : "Les 7 fausses informations éco de Marine Le Pen", et rien sur Macron ? Où l'on découvre que Le Pen est la seule à avoir produit de fausses informations lors de ce débat !

Lire également :

7. La vente de SFR

En position d'attaque, la candidate du Front national a accusé Emmanuel Macron d'être responsable de la vente de SFR à Patrick Drahi. "Vous étiez ministre quand vous avez vendu SFR à votre ami Monsieur Drahi.", a-t-elle tancé.

SFR : les trois grands défis que doit relever Altice
L'OPE d'Altice sur SFR contestée par des actionnaires minoritaires
Une information qu'a démentie l'interressé. Mais dans les faits, tous les deux ont à la fois tort, et raison. C'est en mars 2014 que Vivendi, la maison-mère de SFR, choisit d'entrer en négociations exclusives avec Numéricable, filiale du groupe Altice, dont Patrick Drahi est propriétaire. Après une dernière surenchère de Bouygues, également intéressé, la transaction sera signée début avril.

A l'époque, c'est Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Économie, du redressement productif et du numérique qui était aux commandes. Il n'avait d'ailleurs pas caché sa préférence pour Bouygues dans l'affaire. Emmanuel Macron, lui, occupait le poste de secrétaire général adjoint à la présidence, spécialiste des questions économiques.

Si la vente a été signée en avril, la transaction a officiellement été conclue au mois de novembre 2014 , après obtention des diverses autorisations. Et le ministre de l'Economie s'appelait alors... Emmanuel Macron.

vendredi 23 décembre 2016

Marine le Pen et le plafond de verre. Episode 4

FIGURES IMPOSÉES

Commençons par rassurer certaines personnes coutumières de ce blog : non, elles n'ont pas la berlue et, non, je n'ai pas perdu la tête ni ne suis devenu un partisan de l'idéologie "extrémiste de droite" !

Il se trouve que j'ai une petite culture scientifique (autant que littéraire, d'ailleurs), et que je sais pertinemment que la Science impose que l'on se soumette aux faits plutôt que de les soumettre à nos désirs et envies.

Pourquoi le taire ? D'un point de vue purement scientifique, c'est-à-dire objectif, nous assistons à une véritable débâcle des (grands) dirigeants du monde, une réelle faillite qui explique amplement la poussée de mouvements nationalistes un peu partout, notamment dans la partie occidentale de l'Europe.

Et comme, de surcroît, vous avez, en France, un régime autocratique qui ne dit pas son nom, initié par un général de brigade né au XIXème siècle, l'unique régime de ce type en Europe occidentale, avec, par ailleurs, une classe politique entièrement obnubilée par le culte de l'Homme (plus souvent que la femme) providentiel(le), j'en suis arrivé à penser que la seule chose qui pourrait sortir la France du marasme idéologique dans lequel elle se morfond depuis bientôt soixante ans serait une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017.

Ailleurs, on appellerait cela un électro-choc, et ce fut précisément l'objet d'un courrier que j'adressai, tantôt, à ce "sauveur de l'Humanité" bien imprudent, à mon goût, qu'est Emmanuel Macron (voyez le premier épisode de cette série).

J'observe simplement que de nombreux visiteurs de ce blog ne me lisent qu'en diagonale : "Non mais, sans blague, tu roules maintenant pour Le Pen !?". Le fait est que s'ils lisaient vraiment ce qui est écrit, au lieu de procéder à des raccourcis dans leur petite cervelle, ils constateraient que cette série, que je consacre à Marine Le Pen, depuis plusieurs semaines maintenant, est truffée de critiques à l'égard d'une responsable politique dont il me semble avoir affirmé, en diverses occasions, que les prétendus plafonds de verre, on se les fabriquait souvent soi-même

Ce qui veut dire, en bon français, qu'on ne peut pas à la fois vouloir faire du Front National un parti d'aboyeurs et de vociférateurs, d'une part, et un mouvement de rassemblement et de concorde nationale, d'autre part. Entre les deux attitudes, il va bien falloir choisir.

Une explication ?

J'entends bien que l'on raconte partout que Marine Le Pen et la nouvelle direction de son parti s'attachent à "dédiaboliser" un mouvement à l'image passablement ternie par les "saillies verbales et outrancières" de Jean-Marie Le Pen. Fort bien. Saluons cet effort plus que louable.

Seulement, voilà : qui, donc, a déclaré, un jour, que les prières de rues étaient assimilables à l'Occupation (de la France par les armées d'Hitler), Jean-Marie Le Pen ou Marine Le Pen ? 

Bien évidemment, on me fera observer que Marine Le Pen a eu gain de cause devant les tribunaux, les organisations musulmanes qui l'avaient attaquée en Justice ayant été déboutées. Mais, entre nous, il est où, le gain politique, pour Marine Le Pen ? En clair, comment va-t-elle s'y prendre, demain, pour convaincre les Français musulmans - qui représentent des millions d'électeurs, tout de même ! - de voter pour elle et ses troupes aux prochaines élections ? Le fait est que de nombreux Musulmans, eux-mêmes réfractaires aux prières de rues, ont pris les mots de Marine Le Pen comme autant de flèches visant l'ensemble de leur communauté !

Pour ma part, je suis un adversaire résolu des prières de rues, que certains Musulmans tentent d'imposer à diverses municipalités ; néanmoins, j'estime qu'il existe des arguments autrement plus intelligents à leur opposer que la simple invective bête et méchante à la sauce Le Pen. (**)

Je commencerai par observer une bien étrange et tragique amnésie de la part de la présidente du Front National - amnésie dont Jean-Marie Le Pen ne souffre visiblement pas, lui ! -, lorsqu'elle feint d'ignorer l'apport des soldats amenés, manu militari, des colonies, pour libérer la France du joug hitlérien, un grand nombre de ces tirailleurs étant de confession musulmane (Archive01) (Archive02).

J'ai intitulé ce chapitre "Figures imposées" en m'inspirant d'un "faux-ami" tiré de l'anglais. En effet, l'anglais "figure" se traduit en français par chiffre, nombre...; en clair, il s'agit de données comptables. Ex.: "The second figure looks like a five" (le deuxième chiffre ressemble à un 5), ou encore "Unemployment figures" (les chiffres du chômage) : chiffres, nombres, données comptables ou comptabilisables, etc.

Le fait est qu'en matière politique, il est une "figure imposée", une donnée incontournable (en anglais, l'on dirait : an inescapable fact), à savoir le principe qui veut qu'un second tour de présidentielle se gagne avec au moins 50 % des voix plus une !

D'où mon interrogation : comment Marine Le Pen compte-t-elle s'y prendre pour obtenir 50 % des voix lors d'un second tour de présidentielle, en poussant, délibérément, tant de gens (exemple des millions de Français musulmans), dans le camp de ses adversaires, voire, dans le meilleur des cas, dans l'abstention ?

Et il n'y a pas qu'elle ! Voilà que l'on apprend que le maire de Béziers, l'ineffable Robert Ménard, apparenté FN, va devoir se justifier devant les tribunaux pour ce qui ressemble à de l'incitation à la haine... Encore un qui doit considérer que les électeurs de confession musulmane comptent pour du beurre, au point de pouvoir s'en passer. Le fait est que Ménard a une excuse, lui qui peut se faire élire maire à la faveur d'une triangulaire au second tour. 

On a vu également Marion Maréchal-Le-Pen, candidate à la présidence de la région PACA, se lancer dans une diatribe contre le Planning Familial, à croire qu'elle cherchait à éloigner d'elle tout un électorat féminin, voire féministe, aggravant son cas par des affirmations tout à fait étranges sur une supposée supériorité du christianisme sur d'autres religions... Et, comme chacun sait, Maréchal-Le-Pen n'a pas été élue présidente de la région PACA, les socialistes préférant se saborder afin de la priver de la triangulaire tant espérée. 

Pour ma part, n'étant pas un sympathisant du Front National, je n'en suis pas moins favorable à toutes formes d'échanges de vues avec des militants de ce parti, dans la mesure où l'on ne choisit pas forcément son voisin de zinc dans le bar-tabac du coin..., et je vois bien combien est grand le malaise qu'éprouvent moult d'entre eux devant de bien étranges initiatives.

Je pense, notamment, à la promotion plus que rapide, aux yeux de certains, d'un Florian Philippot devenu omniprésent dans les médias, où il ne s'est pas privé de prendre ses distances avec la Manif pour tous, à croire que le vote de millions de catholiques ne l'intéresse pas du tout. Entre temps, l'homme avait fait un "coming out", qui n'était pas vraiment un "coming out", tout en ressemblant à un "coming out". Et moi de penser que la "Manif pour tous", en clair, les catholiques traditionalistes, voire les chrétiens tout court, ça devait représenter un paquet de gens que la désinvolture, tant de Marine Le Pen que de Florian Philippot ne pouvait que pousser dans les bras d'un... François Fillon, par exemple.

Le fait est que, lors des dernières régionales, dans la très catholique région Grand-Est, que je connais bien, la triangulaire de fait imposée par le dissident socialiste n'a pas du tout profité au candidat F. N., comme preuve que, coming out ou pas, le côté "flou" du personnage (Philippot) a dû rebuter plus d'un(e) électeur/trice.

Par parenthèse, Philippot, combien de divisions ? En clair, quel est son potentiel électoral au sein du FN ? J'observe simplement que Jean-Marie Le Pen ne se prive jamais de médire sur F.P. et, apparemment, il n'est pas le seul.

Les situations évoquées plus haut me semblent de nature à invalider un peu plus la thèse d'un quelconque plafond de verre, qui empêcherait le Front National d'accéder à des responsabilités politiques nationales. Le fait est que c'est en parfaite connaissance de cause que divers candidat(e)s et responsables de ce parti ont choisi de dresser une partie de l'électorat, singulièrement les Musulmans, mais, plus étrangement aussi, une grande majorité de Catholiques - forcément et dogmatiquement opposés à un quelconque mariage "pour tous", voire à toute forme d'union estimée contre-nature par les 'Saintes Écritures' - contre le parti de Marine Le Pen.

J'observe qu'en cette fin d'année 2016, Marine Le Pen a entamé ses déplacements sur le terrain par des voyages Outre-mer, dans l'Océan Indien puis en Guyane, ce dont je la félicite. Et j'espère qu'elle n'évitera pas non plus la Nouvelle-Calédonie, ni la Martinique et la Guadeloupe ! Je sais que le F.N. souffre encore d'un profond ostracisme dans certaines régions (éloignées) de France, et je ne saurais trop inviter mes amis martiniquais et guadeloupéens à se montrer civilisés, ainsi qu'il sied de faire lorsqu'on reçoit quelqu'un venu - pacifiquement ! - d'assez loin pour vous rendre visite.

Et c'est là que j'aurais une suggestion à faire à Marine Le Pen : dans la mesure où certains territoires d'Outre-mer (mais je n'oublie pas la Corse !) sont agités par de fortes pulsions séparatistes, pourquoi ne pas leur tenir un discours fort simple : "Vous voulez l'indépendance ? Je suis prête à vous la proposer, à la condition que vous soyez assez nombreux à la voter. Ça s'appelle la démocratie. Chiche !"

Et là, je suis certain que même un Elie Domota serait disposé à dérouler le tapis rouge sous les pieds de la présidente du F.N., en la recevant en grandes pompes en Guadeloupe ; et comme les voisins martiniquais ne voudront pas être en reste, on devine aisément la suite.

Alors, à quand une visite triomphale de Marine Le Pen aux Antilles ? Ben, aux conditions que je viens d'évoquer, car je ne vois pas très bien les "Domiens" cracher sur un surcroît de démocratie qui pourrait jouer en leur faveur !

Le problème est qu'un plafond de verre, ça se combat avec de l'audace (cf. une femme présidente de la République, Ségolène Royal a été à deux doigts de le faire, avec des positions inédites, comme sa démocratie participative, n'ayant été battue probablement que par la magouille et les millions de Kadhafi versés à un authentique gangster ; la vérité sortira, tôt ou tard, du puits !) ainsi qu'avec des idées réellement novatrices.

Reprenons le voyage récent de Marine Le Pen en Réunion, à Mayotte et en Guyane. Bien évidemment, la question de l'immigration sauvage qui touche ces départements ne saurait être éludée, mais peut-on sérieusement se contenter de propositions archi-rabachées, comme la non-scolarisation des enfants de clandestins ? 

Pour ma part, je me mets à la place d'un non-électeur du FN, farouchement réfractaire aux idées de Marine Le Pen et, franchement, j'estime qu'il lui faudrait trouver autre chose que les recettes éculées de l'extrême-droite pour me convaincre de voter pour elle (entre nous, n'est-il pas affligeant, voire consternant, de faire payer à des enfants les erreurs de leurs parents ?), ce que je résumerais volontiers par une formule simple : en politique, une grande idée vaut mieux que cinquante petites !   

Une grande idée ? Prenez le slogan "La France apaisée" et la devise "Au nom du Peuple". Pourquoi ne pas le dire ? Je les trouve excellents. Mais, du coup, je ne comprends pas très bien comment Le Pen et d'autres peuvent noyer une grande idée, comme la question de la "rétrocession du pouvoir au peuple" - pour reprendre la jolie formule de Jean Ziegler - dans un fatras de considérations boutiquières comme celles qui ont vu s'opposer, tout récemment, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le-Pen !

Entre nous, imagine-t-on, un instant, le peuple français, convoqué par Marine Le Pen, faire la fine bouche en refusant d'exercer un pouvoir (la démocratie directe) dont la politocratie bonapartiste le prive depuis si longtemps ?

Il se trouve que, sur cette question, j'écoutais un jour, plus ou moins distraitement, l'interview d'un responsable politique français : et voilà qu'il déclare quelque chose qui me fait littéralement sursauter. Et là, je me dis : "Il faut absolument que tu le notes !", tout en me promettant de lui écrire pour le féliciter. Ce que je n'ai pas manqué de faire depuis...


Prochain épisode : L. A. (no)confidential 



(**) Post-scriptum 

Je fus, un jour, amené à dispenser des cours de culture religieuse dans un établissement (= lycée) catholique sous contrat de la région parisienne. Compte tenu du caractère bigarré des populations concernées (avec un bon tiers de jeunes issus de l'immigration, comme on dit dans les médias), j'ai délibérément renoncé au mauvais exposé, cher à ce genre d'établissements, et inspiré de l'Histoire Sainte du temps des missionnaires (n.b. un(e) missionnaire qui ne ferait pas de prosélytisme ne serait pas un(e) bon(ne) missionnaire !), pour aborder la religion d'un point de vue strictement culturel, voire ethnographique. Et, pour soutenir l'attention de mes auditeurs, je leur soumettais régulièrement des "quiz".

Exemple : quelle est, donc, des trois religions monothéistes, celle qui a les plus petits lieux de culte ?

Voilà les élèves se perdant en conjectures : "Mais, c'est pas possible que ce soit une question de taille, monsieur !"

- Et pourtant si ! rétorquais-je. Et je leur montrais des images comme celles qui suivent :


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Et là, on entendait une clameur : "Ah oui, bien sûr !".

C'était tout à fait évident, mais ils n'y avaient pas pensé, pas même les jeunes originaires du Maghreb, du Sahel africain voire d'autres pays musulmans.

Moi qui connais un peu l'Islam, en ma qualité de fils (devenu incroyant !) de pasteur protestant (un tantinet islamophobe, comme tout religieux chrétien qui se respecte !), il m'arrive assez souvent de croiser le fer avec des gens se pensant musulmans (si, si, ça existe, comme il existe des gens [ex. mes deux premières 'fiancées' : une Alsacienne et une Allemande] se prenant pour des Juifs/ves sous le simple prétexte que leurs parents étaient juifs, ou catholiques, sikhs et que sais-je encore, sous le simple prétexte qu'ils portent un prénom ou un patronyme comme-ci ou comme-ça.). Et là, je les pousse régulièrement dans leurs derniers retranchements en les invitant à me rappeler les Cinq Piliers de l'Islam, à savoir les cinq préceptes fondamentaux censés guider la vie quotidienne du croyant musulman. L'un de ces "piliers", en principe, le deuxième, prescrit cinq prières quotidiennes, sans préciser à aucun moment l'endroit où elles sont censées se produire.

Le fait est que l'Islam est, originellement, une religion de bédouins, c'est-à-dire de gens du désert et de grands espaces sablonneux. Et, dans ces espaces, les villages, bourgs et autres villes sont plutôt rares. Les mosquées aussi !

Imagine-t-on seulement un Touareg traversant des centaines de kilomètres, cinq fois par jour, juste pour s'en aller prier dans la mosquée la plus "proche" ? C'est précisément à l'intention de ces gens que les pères de l'Islam ont inventé cette chose que je trouve absolument géniale qu'est le tapis de prière, lequel permet au/à la croyant(e) de transporter sa mosquée sur lui/elle et, de surcroît, de pouvoir s'adresser à son Dieu directement et sans intermédiaire, ce qui constitue, notamment, l'ADN même du sunnisme, religion à 100 % laïque car dénuée de tout clergé

Voilà comment, moi, je disqualifie les prières de rues quand il m'arrive d'en discuter avec des Musulmans, car nullement nécessaires, dès lors qu'elles ne sont prescrites par aucun traité, aucun code de l'Islam, n'étant suscitées que par un fort penchant pour la bigoterie, à savoir la simple envie de s'exhiber en public, alors même qu'on prétend que "Dieu sonde les reins et les cœurs", ce qui veut dire qu'il n'a que faire des salamalecs !

En un mot comme en cent, ces gens (pourquoi toujours des hommes, au fait !?) qui vont lever les fesses dans les rues de certains quartiers ne le font nullement par nécessité, mais pour se montrer, se donner en spectacle. Et pour cette seule raison, moi, si j'étais maire ou responsable de l'ordre public dans un quelconque patelin, j'interdirais purement et simplement ces démonstrations d'exhibitionnisme.

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Par ailleurs, j'observe qu'il y a 36.600 communes en France, et seulement 2.500 endroits recensés comme lieux de culte dédiés à l'Islam ; ça nous fait un nombre considérable de croyants musulmans ne mettant jamais les pieds dans une quelconque "mosquée", ce qui n'en fait pas de mauvais Musulmans pour autant !

D'où ma consternation en entendant Marine Le Pen assimiler prières de rues et  Occupation nazie..., car elle n'avait nullement besoin de tomber dans l'insulte et l'invective, là où un peu de culture et de jugeote aurait suffi !

Vous comprendrez peut-être maintenant pourquoi il m'arrive régulièrement d'estimer que Marine Le Pen ne travaille pas assez (ses dossiers) !