Un pseudo-printemps arabe en Syrie, cousu de fil blanc. C'est, en tout cas, ce que révélait, il y a bien longtemps déjà, Thierry Meyssan, vous savez ? le dangereux "complotiste", sur son site du Réseau Voltaire. (Source)
Il se trouve que je fais partie de ceux qui font mille fois plus confiance à ce "dangereux complotiste" qu'à toute la presse occidentale réunie. Mais passons.
Je tombe, l'autre jour, sur un "papier" publié sur le net, et que je "re-twitte" ici, in extenso. Le genre de choses dont vous n'entendrez jamais parler sur les chaînes d'information bla-blateuses et autres organes de la presse "mean-stream" (je n'ai pas écrit 'main' mais bien 'mean' !).
Et, pendant ce temps, quelques gros connards et autres pouffiasses, qui se prennent pour des journalistes, nous bassinent avec leur "agonie d'Alep" !
LA GUERRE DE SYRIE EST ENCORE UNE GUERRE POUR LE PÉTROLE ET
LE GAZ [BEST OF] par AYMERIC CHAUPRADE
21/07/2016 68607 901 (Source)
La Syrie est un point de passage stratégique pour
l'acheminement des hydrocarbures. C'est aussi un gigantesque réservoir de
gaz... Une situation qui n'est évidemment pas sans rapport avec la terrible
guerre civile dans laquelle a été plongé le pays en 2011.
Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis essaient
de casser la dépendance de l'Union européenne au gaz et au pétrole russe. Pour
cela, ils favorisent des oléoducs et gazoducs s'alimentant dans les réserves
d'Asie centrale et du Caucase mais qui évitent de traverser l'espace
d'influence russe. Ils encouragent le projet Nabucco, lequel part d'Asie
centrale, passe par la Turquie (pour les infrastructures de stockage), visant
ainsi à rendre l'Union européenne dépendante de la Turquie, puis par la
Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l'Autriche, la République tchèque, la
Croatie, la Slovénie et l'Italie.
Nabucco a été lancé pour concurrencer deux projets russes
qui fonctionnent aujourd'hui?
Northstream qui relie
directement la Russie à l'Allemagne sans passer par l'Ukraine et la
Biélorussie. Southstream qui relie la Russie à l'Europe du
Sud (Italie, Grèce) et à l'Europe centrale (Autriche-Hongrie). Mais
Nabucco manque d'approvisionnements et, pour concurrencer les projets russes,
il lui faudrait pouvoir accéder :
1/ au gaz iranien qui rejoindrait le point de groupage de
Erzurum en Turquie ; 2/ au gaz de la Méditerranée orientale : Syrie, Liban,
Israël.
Depuis 2009, des bouleversements considérables se sont
produits en Méditerranée orientale. Des découvertes spectaculaires de gaz et de
pétrole ont eu lieu, dans le bassin du Levant, d'une part, en mer Égée, d'autre
part. Ces découvertes exacerbent fortement les contentieux entre Turquie,
Grèce, Chypre, Israël, Liban et Syrie.
En 2009, la compagnie texane Noble Energy, partenaire
d'Israël pour la prospection, a découvert le gisement de Tamar à 80 km d'Haïfa.
C'était la plus grande découverte mondiale de gaz de 2009 (283 milliards de m3
de gaz naturel) qui a radicalement bouleversé la position énergétique d'Israël,
faisant passer l'État hébreu d'une situation presque critique (trois ans de
réserves et une très forte dépendance vis-à-vis de l'Égypte) à des perspectives
excellentes. En octobre 2010, une découverte encore plus considérable a donné à
Israël plus de cent ans d'autosuffisance en matière gazière et la capacité même
d'exporter son gaz. Israël a en effet découvert, avec ses partenaires américains,
un mégagisement offshore de gaz naturel qu'il estime être dans sa zone
économique exclusive : le gisement Léviathan.
Réserves de gaz offshore et onshore
Bien évidemment ces découvertes ont attisé les rivalités
entre Etats voisins. Israël et le Liban revendiquent chacun la souveraineté sur
ces réserves et l'un des différends profonds entre le président Obama et
Benyamin Nétanyahou est que les États-Unis, en juillet 2011, ont appuyé la
position libanaise contre Israël (car Beyrouth estime que le gisement s'étend
aussi sous ses eaux territoriales). Il semblerait que la position américaine
vise d'une part à entretenir la division pour jouer un rôle de médiation,
d'autre part à empêcher Israël de devenir un acteur autosuffisant.
La Syrie se trouve au coeur des nouveaux enjeux de la Méditerranée orientale et du
Moyen-Orient. En novembre 2010, l'Arabie Saoudite et le Qatar ont demandé au
Président Bachar El-Assad de pouvoir ouvrir des oléoducs et gazoducs
d'exportation vers la Méditerranée orientale. Ces oléoducs leur permettraient
en effet de desserrer la contrainte du transport maritime via le détroit
d'Ormuz puis le canal de Suez et d'envoyer plus de gaz vers l'Europe (notamment
le Qatar, géant gazier du Moyen-Orient). La Syrie a refusé, avec le soutien marqué
de la Russie qui voit dans ces plans les volontés américaine, française,
saoudienne et qatarie de diminuer la dépendance européenne au gaz russe.
Cet affrontement traduit la compétition qui se joue entre,
d'une part, les Occidentaux, la Turquie et les monarchies du Golfe, et, d'autre
part, la Russie, l'Iran et la Syrie, auxquels s'est ajouté l'Irak dirigé par le
chiite Nouri Al-Maliki et qui s'est rapproché de Téhéran et de Damas au
détriment des Américains.
En février 2011 les premiers troubles éclataient en Syrie,
troubles qui n'ont cessé de s'amplifier avec l'ingérence, d'une part de
combattants islamistes financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, d'autre part
de l'action secrète des Occidentaux (Américains, Britanniques et Français).
Le 25 juillet 2011, l'Iran a signé des accords concernant le
transport de son gaz via la Syrie et l'Irak. Cet accord fait de la Syrie le
principal centre de stockage et de production, en liaison avec le Liban, et
l'idée de Téhéran est d'atténuer ainsi grâce à son voisin et allié syrien la
contrainte implacable de l'embargo occidental. Gelé par la guerre dans un
premier temps, le chantier aurait repris le 19 novembre 2012, après la
réélection de Barack Obama et la reprise de négociations secrètes entre les
États-Unis et l'Iran.
Du fait même de sa position centrale entre les gisements de
production de l'Est (Irak, monarchies pétrolières) et la Méditerranée
orientale, via le port de Tartous, qui ouvre la voie des exportations vers
l'Europe, la Syrie est un enjeu stratégique de premier plan (...).
Ajoutons à cela que la Syrie dispose de réserves dans son
sol (onshore) et probablement en offshore. Le 16 août 2011, le ministère syrien
du pétrole a annoncé la découverte d'un gisement de gaz à Qara, près de Homs,
avec une capacité de production de 400 000 m3/j.
S'agissant du offshore, le Washington Institute for Near
East Policy, un think tank sérieux, pense que la Syrie disposerait des réserves
de gaz les plus importantes de tout le bassin méditerranéen oriental, bien
supérieures encore à celles d'Israël.
Si un changement politique favorable aux Occidentaux, aux
Turcs, Saoudiens et Qataris devait se produire en Syrie, et que celle-ci se
coupait de la Russie (les navires de guerre russes mouillant dans le port
stratégique de Tartous, un port qui peut bien sûr accueillir des tankers
approvisionnés à partir des oléoducs qui y arriveraient), c'est alors toute la
géopolitique pétrolière et gazière de la région qui serait bouleversée à
l'avantage de l'Occident pro-américain et au détriment de Moscou et de Pékin
(...).
La « révolution syrienne » est un paravent médiatique masquant l’intervention militaire occidentale à la conquête du gaz (Source : voltairenet.org).