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jeudi 29 avril 2021

La Traite des noirs expliquée aux petits écoliers allemands au... 18ème siècle

Pourquoi ne pas le dire ? Les Allemands sont un peuple formidable, quoi qu'on pense des crimes de Guillaume II, de Bismark ou d'Hitler !

Rappelons, en passant que, grâce à Martin Luther et à son illustre devancier Johanes Gutenberg, l'Allemagne va se doter de la première paysannerie lettrée du monde, les paysans allemands ayant appris à lire (la Bible allemande) et à écrire grâce à Luther, et ce, dès la première moitié du 16ème siècle ! Jetez un œil sur la filmographie de S. M. Eisenstein pour vous faire une idée de l'état des koulaks et du prolétariat russe au début du 20ème siècle, pour ne parler que de la Russie. Le fait est que, partout dans le monde, les paysans sont la dernière catégorie sociale à sortir de l'obscurantisme. C'est dire l'avance culturelle prise par l'Allemagne (toutes catégories sociales confondues, et non pas, comme ailleurs, juste quelques élites) plus de deux siècles avant le monde dit moderne. 

Pour ma part, 98% de mes acquisitions de produits culturels proviennent d'Allemagne, à l'instar de cet étonnant dictionnaire encyclopédique destiné aux petits écoliers allemands du 18ème siècle, soit avant l'année 1801 !

L'ouvrage réalisé à Weimar par l'éditeur Friedrich Justin Bertuch s'intitule Le Recueil d'images de Justin Bertuch pour les enfants (Le savoir illustré du 18ème siècle) et est une authentique encyclopédie compilant les connaissances acquises par les sociétés savantes de l'époque, et ce, sur tous les domaines de la connaissance scientifique, moyennant des dessins détaillés sur une multitude de sujets relevant de la zoologie, de la botanique, de l'ethnologie, de la géographie, etc.

Ce qui nous vaut, par exemple, de disposer d'une présentation assez étonnante de la lune et de ses reliefs montagneux.

 

Mon attention a été tout particulièrement attirée par un article sur la traite des noirs, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il aborde la question avec une justesse tout à fait remarquable pour l'époque, surtout lorsqu'on pense à quelques faussaires de l'histoire et autres négationnistes soucieux de minimiser l'ampleur du crime commis à l'époque envers le continent africain. 

Ci-dessous, un fac simile de l'article, sa transcription par mes soins en allemand moderne, ainsi que ma propre traduction en français.


 

Das empörendste Unrecht, welches der Mensch  begehen kann, ist, seinen Mitmenschen zu seinem niedrigen Sklaven zu machen, und gleich einem Tiere Handel damit zu treiben. Und doch geschieht dieses heutigen Tages noch immer mit den unglücklichen Negern in Afrika. Den Europäern, die sich zum Teil zu Herren des festen Landes von Amerika und von den westindischen Inseln gemacht haben, fehlt es in den dortigen Gegenden au Arbeitern zu ihren Plantagen und Bergwerken; den die Eingeborenen sind zu schwächlich und auch in zu geringer Anzahl, und Europäer lassen sich zu solchen niedrigen Sklavendiensten nicht brauchen. Sie schicken daher jährlich eine Menge von Schiffen nach der Westküste von Guinea ab, die von den dortigen Sklavenhändlern auf Menschenmärkten, die armen Neger wie Schlachtvieh kaufen. Diese unglücklichen Geschöpfe werden durch List oder mit Gewalt in dem Inneren von Afrika weggefangen, oder von ihren Familien weggerissen, Paarweise zusammengekuppelt, und so Schaarenweise nach den Sklavenmärkten mitgetrieben. Wir sehen auf Fig. I solch ein schreckliches Schauspiel, wo die schwarzen Sklavenhändler einen Vater von seinen Kindern losreißen, und nach den Transportschiffen, die man in der Ferne sieht, schleppen. Ein solches Schiff (Fig. 2) ist ein wahrer Kerker für die armen Gefangenen, da der Kapitän aus Gewinnsucht den Raum möglichst zu benutzen sucht. Die Sklaven liegen deswegen in engen dritteinhalb Fuß hohen Behältnissen Paarweise zusammen gefesselt, so eng nebeneinander (Fig.2 A, B, C) daß sie sich nicht rühren können. Nur selten werden sie auf das Verdeck an die Luft geführt, und ihre Nahrung besteht in einem dickgekochten Brei.  Viele sterben daher aus Verzweiflung lieber Hungers, um sich nur von ihrem grenzenlosen Elende zu befreien. Die meisten werden aber durch ansteckende Krankheiten, die bei dem heißen Klima aus der verdorbenen Luft in den engen Behältnissen entstehen, darin gerafft. Kömmt das Sklavenschiff an Ort und Stelle, so macht des Kapitän öffentlich seine Ankunft bekannt, und verkauft nun den herzuströmmenden Pflanzern oder ihren Mäklern seine Sklaven. Der Preis eines gesunden männlichen Sklavens in Westindien ist gewöhnlich 300 Thaler; die Weiber kosten etwas weniger. Die gekauften Sklaven werden von dem Pflanzer nun auf seine Plantage getrieben, und da hängt ihr gutes oder schlechtes Loos von der Willkür ihres neuen Herrn ab.

 

Le rapt d'êtres humains et le commerce d'esclaves

Le plus ignoble des outrages que les humains puissent commettre consiste à réduire leur prochain en simple esclave et à en faire commerce comme on le ferait avec un animal. Et pourtant, cela arrive encore de nos jours aux malheureux nègres d'Afrique. Les Européens, qui se sont en partie rendus maîtres du continent américain ainsi que des Antilles, manquent de main-d'œuvre pour leurs plantations et leurs mines dans ces régions ; les indigènes sont trop faibles et trop peu nombreux, et les Européens ne peuvent pas être utilisés pour ce genre de travail servile. C’est ainsi qu’ils (les nouveaux maîtres européens en Amérique) envoient, chaque année, une quantité de navires vers la côte occidentale de la Guinée, afin d’y acheter aux marchands d'esclaves, comme on achète du bétail à abattre, ces pauvres nègres livrés sur des marchés aux esclaves. Ces malheureuses créatures sont capturées par la ruse ou par la force à l'intérieur de l'Afrique. Arrachées à leurs familles, elles sont accouplées par paires et conduites ainsi en masse vers les marchés aux esclaves. Nous avons dans la Fig. I un aperçu de ce terrible spectacle, où des marchands d'esclaves noirs arrachent un père à ses enfants et le traînent vers les navires de transport que l'on peut voir au loin. Ces navires (Fig. 2) sont de véritables geôles pour les pauvres prisonniers, car, mû par l’appât du gain, le capitaine cherche à utiliser l'espace au maximum. Les esclaves sont donc couchés deux par deux dans des conteneurs étroits de trois pieds et demi de haut, si proches les uns des autres (Fig.2 A, B, C) qu'ils ne peuvent pas bouger. Ils ne sont que rarement conduits à l'air libre sur le pont, et leur nourriture consiste en une bouillie épaisse. C'est pourquoi beaucoup d’entre eux, par désespoir, préfèrent mourir de faim, dans l’unique but de se soulager de leur incommensurable misère. Mais la plupart sont surtout victimes des maladies contagieuses qui, dans ce climat chaud, proviennent de l'air vicié des réduits dans lesquels ils sont entassés. Et lorsque le navire négrier arrive à destination, le capitaine annonce publiquement son arrivée et procède alors à la vente des esclaves aux planteurs qui arrivent de partout ou à leurs intermédiaires. Le prix d'un esclave mâle en bonne santé, aux Antilles, est généralement de 300 Thaler (*) ; les femmes coûtent un peu moins. Une fois acquis, les esclaves sont alors conduits par le planteur vers sa plantation, où leur bon ou mauvais sort dépend de l'arbitraire de leur nouveau maître.

(*) Un Thaler valait 3frs 68 de l’époque.

 

mercredi 4 septembre 2019

France Ô ou une certaine idée de la (re)colonisation #9


Épisode §9. Encore une histoire (presque) sans paroles...

Cette fois, ça va être très court...

Dans notre série d'articles concernant cette formidable chaîne de télévision, la seule - du paysage audiovisuel français directement accessible sur la TNT (Télévision Numérique Terrestre) - à être parfaitement calibrée pour la mondialisation, c'est-à-dire dont la majorité des émissions peuvent être diffusées n'importe où dans le monde - notamment dans au moins trois continents : Afrique, Amériques, Asie/Océanie -, moyennant la simple adaptation du son (doublage) selon le pays concerné - chaîne qu'une petite clique de guignols stupides et phénoménalement incultes souhaite rayer de la carte -, pour rester dans la rubrique "Que serait la France sans ses sportif/ve/s issues des colonies ?", voici une image faisant logiquement suite à l'épisode précédent, et que je vous présente sans le moindre commentaire.



Citation : 
Les recherches conduites par le CNRS en outre-mer concernent des disciplines aussi diverses que l’écologie, les sciences de la vie, les sciences de la Terre, la physique, la chimie ou les sciences humaines et sociales. Ces recherches sont transversales et interdisciplinaires, fondamentales mais aussi appliquées. Elles mobilisent une communauté importante de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens. (...) Les territoires d’outre-mer sont, de par leur localisation, des lieux privilégiés pour les études sur l’environnement, notamment en ce qui concerne les modifications induites par les changements climatiques. (...) Cette exposition témoigne des travaux menés par les chercheurs des laboratoires du CNRS en outre-mer : Guyane française, Polynésie française, Antilles françaises, Nouvelle-Calédonie, îles antarctiques et subantarctiques françaises, îles Éparses, la Réunion. (Source)

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P.S. J'écoute souvent (toujours !) de la musique en travaillant sur mon ordinateur. Et là, ça a été (pour la 2584ème fois !) les Quatre Derniers Chants (Vier Letzte Lieder) de J. von Eichendorff et quelques comparses, mis en musique par Richard Strauß (pron. 'straouss'), et chantés par... à votre avis, qui d'autre que Jessye Norman ? Je vous laisse apprécier "Im Abendrot", 'featuring' Gewandhaus Orchester Leipzig + Kurt Masur. (By the way, Norman et Masur sont à la limite du décrochage, comme on dirait en aéronautique ; il faut dire qu'elle était/est une des rares à pouvoir se permettre de telles séquences d'apnée... À comparer avec la "grande" Elisabeth Scharzkopf (10' contre 8'25 ; cf. R. Fleming : 9'25, L. Popp/G. Solti, une catastrophe, surtout le chef : 6'01 !!!), que j'adore par ailleurs, chez Mozart notamment, ou dans le rôle de 'Die Marschallin', (cf. la production mâââgique de Walter Legge, avec quelques jeunes gens, dont une certaine Christa Ludwig et un certain Herbert von Karajan)...  moins ici, ces Quatre Chants exigeant que la cantatrice ait vraiment du coffre !). (Lien) (Lien) (Lien) (Lien/cf. le titre et le dernier paragraphe sont (surtout le titre !!!) à hurler de rire, enfin...)


Ça c'est un "lapsus calami" qui aurait plu à Siegmund Freud ! Où le "Chevalier à la rose" est devenu "Piano à la rose". Hilarant, non ? Mais j'imagine que M. Rockwell n'a pas saisi le texte lui-même et ne s'est relu qu'en diagonale ! Quant à sa (probable) secrétaire, loin de moi l'envie de l'incriminer : tous les dactylographes un peu rapides (j'en fais partie) ont une méchante propension à trop faire confiance à leurs doigts et ne se relisent qu'en diagonale ; et je suis le premier à être conscient de la chose. Cela dit, quand on s'appelle le NYT, on se doit d'avoir des 'relecteurs' performants. Mais d'un autre côté, il y a certainement une explication technique : l'article d'origine a été numérisé, et les logiciels de reconnaissance des caractères se trompent parfois, comme expliqué ci-dessous :

"Occasionally the digitization process introduces transcription errors or other problems. Please send reports of such problems to archive_feedback@nytimes.com.

Je me suis, donc, empressé de signaler la coquille au service des archives du grand quotidien newyorkais.