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vendredi 21 avril 2017

France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §9/12

Quatre candidats au poste de super-premier-ministre

2. Jean-Luc Mélenchon


Entre nous, j'ai l'impression d'avoir déjà tout dit du bonhomme ! 

Lors du premier débat télévisé à cinq, il n'a pas été mauvais ; c'est à peu près tout ce que je puis dire de positif du personnage. Pour le reste, enfumeur un jour, enfumeur toujours !

En tout cas, celui-là aura passé le clair de son temps à singer le Front National, lui reprenant quasiment tous ses slogans tout en les recyclant : France apaisée/insoumise, Au nom du peuple/la force du peuple, et j'en passe.


Pour une justice... au nom du peuple


Quand je pense qu'il va y avoir des gogos pour se laisser prendre à ce petit numéro de mauvais prestidigitateur ? Car enfin, à qui Mélenchon va-t-il faire croire que, dès son arrivée éventuelle à l'Elysée, il va automatiquement pouvoir réaliser tout ce qu'il annonce ci-dessus ?

Entre nous, quel enfumeur que ce Mélenchon, avec cette OPA exécutée sans états d'âmes sur le Parti Communiste - enfin, ce qu'il en reste !-, dont je me demande sérieusement dans quel état elle va laisser les apparatchiks de la Place du Colonel Fabien !

En attendant, notre révolutionnaire bolivaro-castriste de pacotille nous fait le coup du "moi-je" ; on voit bien qu'il n'a toujours pas compris que les élections les plus importantes de l'année, ce sont les législatives !

Imaginons, un instant, que ça se passe mal pour lui, comme je l'avais prédit en 2012. Je rappelle qu'il n'y a plus de groupe communiste à l'Assemblée Nationale. Par ailleurs, où est la lisibilité politique du courant Mélenchon, je veux dire qu'ils vont participer aux législatives sous quelle(s) couleur(s) ? Je pense, notamment, au député André Chassaigne, qui n'a jamais porté Mélenchon dans son cœur ?

C'est Alexandre Jardin qui distingue les gens entre "faiseux" (ceux qui réalisent des choses) et "diseux" (ceux qui ne font que parler). Et, de ce point de vue Mélenchon est le roi des "diseux" ; voyez son projet pour ce serpent de mer qu'il a baptisé "Sixième République" !

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Je veux convoquer une assemblée constituante... Autant dire renvoyer l'affaire aux calendes grecques ! Vous connaissez la formule ? Quand on veut enterrer un problème, on convoque une commission !

Verdict : enfumeur un jour, enfumeur toujours ! L'arbre qui cache la forêt de l'inexorable déconfiture du Parti Communiste, dont on verra bien ce qu'il en restera au soir du second tour des législatives...


France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §8/12

Quatre prétendants au poste de super-premier-ministre

Ces quatre-là semblent ne jamais avoir lu la Constitution de la 5ème République, ce qui est tout bonnement stupéfiant !


1. François Fillon

En voilà un qui "fait président" ! Et il est, de loin, le plus 'capé' de tous les candidats, avec sa longue expérience au sein de divers gouvernements, notamment les cinq années passées à Matignon. 

Et pourtant !

Sa campagne télévisée a l'air vraiment bâclée : ça se voit trop qu'il a les yeux rivés sur son prompteur. : du vrai travail d'amateur, pas du tout digne d'un homme politique de cette envergure... Sur ce plan, il fait exactement comme Sarkozy  en 2007 et 2012 ! Remarquez, il doit penser que cela n'a pas empêché Sarkozy de l'emporter en 2007 !



Pour le reste, il présente effectivement un programme de super-premier-ministre. Le problème de cette campagne de François Fillon c'est qu'il a déjà été premier ministre, soit, comme Lionel Jospin, sur toute une mandature législative. Fillon ne doit pas avoir apprécié, à l'époque, d'avoir été traité de "collaborateur" par Sarkozy. Mais pourquoi diable, dans ces conditions, fait-il comme si son prochain premier ministre ne serait qu'un collaborateur ?

Je vais casser la baraque, je vais faire ci, je vais faire ça…









Un programme de super-premier-ministre !

 Je, je, je...

Mais, après tout, Fillon se prépare peut-être à entrer de nouveau à Matignon ! Imaginez qu'il soit battu à la présidentielle et que son parti l'emporte aux élections législatives, puis que le président élu rappelle Fillon à Matignon… 

Verdict : François Fillon n'a pas livré une campagne pour la présidence de la République ; il suffit de lire le programme du candidat et de consulter ses discours : tout cela est inimaginable en dehors d'une action gouvernementale, laquelle passe par une victoire aux législatives ! Mais peut-être Fillon considère-t-il son (éventuel) futur premier ministre comme devant être un simple collaborateur, comme preuve qu'il n'a (toujours) pas bien lu la Constitution !




France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §7/12

Trois "petits" candidats

Dupont-Aignan, Arthaud, Poutou

Les deux trotskystes

Philippe Poutou


En voilà au moins un qui aura réussi à renouveler sa campagne, à défaut de renouveler son discours. Mais pourquoi renouveler un discours si les problèmes évoqués, eux, restent les mêmes ?

Donc, Poutou reste accroché à ses fondamentaux, mais en y mettant les formes, notamment en sortant du studio-cagibi dans lequel d'autres se complaisent, ce qui nous donne des sketches souvent drôlatiques - on a même revu ce bon vieux Besancenot ! - dans lesquels le "méchant capitaliste" est systématiquement tourné en ridicule. C'est de bonne guerre, non ?





Cela dit, tout le monde a compris que la campagne présidentielle servait surtout à nos trotskystes d'exposition médiatique destinée, avant tout, à assurer la promotion de leur chapelle politique.

Jusqu'à la prochaine élection présidentielle...

Verdict : comme pour Arthaud : président, pour quoi faire ? Sinon, ce fut assez drôle !



France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §6/12

Trois "petits" candidats

Dupont-Aignan, Arthaud, Poutou

Les deux trotskystes...


Comment dire les choses simplement ? Malgré ma sensibilité politique marquée très à gauche, je déteste prodigieusement ces militants qui se disent trotskystes. Parce que j'ai appris, depuis, que Lev Bronstein n'était qu'une taupe de la banque new-yorkaise et qu'il est parti de New-York avec des projets qui lui avaient été soufflés par ses "parrains" de Wall Street. Ça paraît incroyable, et c'est pourtant vrai (cf. le travail archi-documenté de Antony Sutton, Wall Street and the Bolshevik Revolution). Alors, quand je vois des gens faisant semblant d'ignorer le double jeu et la traîtrise du pseudo-révolutionnaire qu'ils se sont choisi pour mentor, j'ai tendance à zapper tout ce qu'ils disent. C'est précisément ce que j'ai toujours fait avec Laguillier et Besancenot. 

Le fait est que ce n'est que lors de l'actuelle campagne présidentielle que je me suis véritablement intéressé aux deux gugusses trotskystes, même pas assez confraternels pour avoir joué de la synergie en s'associant ! Comme quoi, on peut être trotskyste et bonapartiste !

Deuxième des "petits candidats" : Nathalie Arthaud.

Dire que je ne la découvre que maintenant n'est pas tout à fait exact. Première impression : en cinq ans, elle n'a pas pris un gramme, et ça, c'est plutôt un bon point pour elle : ainsi que je l'écrivais, tantôt, à Dieudonné M'bala M'bala (le meilleur humoriste de France et de Navarre, boycotté par tous les médias de l'Establishment pour de sombres raisons, mais qui a vu son tour de taille gonfler de manière inquiétante..., ce qui a justifié que je lui passe un savon pour son laisser-aller...) : "un révolutionnaire obèse, ça n'existe pas !".

Sinon, Arthaud a bien retenu les leçons prodiguées par sa devancière, Arlette Laguillier : elle ne s'adresse jamais à son public, contrairement à beaucoup d'autres candidats (ex. chers compatriotes de métropole et d'outre-mer...). Le discours est archi-stéréotypé, même si notre agrégée d'économie dit des choses tout à fait censées : la pauvreté qui sévit ici, les milliards qui sont accumulés là ; les retombées des ingérences néo-coloniales (Arthaud dit surtout "impérialistes") avec ce terrorisme qu'on peut expliquer objectivement, et sur ce plan, elle a mille fois raison !





Le fait est qu'ayant moi-même une sensibilité plutôt très à gauche, je suis quasiment en accord avec tout son discours.

Et pourtant, quelque chose coince quelque part, qui pourrait venir d'une certaine expression du visage, avec cet éternel rictus confinant à la grimace :


Ce qui pourrait s'expliquer par un réel manque d'empathie envers les gens : Laguillier, au moins, commençait toujours ses harangues par un sonore "Travailleuses, travailleurs !".

Verdict : présidente ! Pour quoi faire ? Mais le souhaite-t-elle seulement ? Rendez-vous à la prochaine campagne promotionnelle pour Lutte Ouvrière, dans cinq ans !


France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §5/12

Trois "petits" candidats

Dupont-Aignan, Arthaud, Poutou


Franchement, je ne vois aucun de ces trois-là entrer, demain, à l'Elysée !

Nicolas Dupont-Aignan

Lui, j'ai l'impression qu'il pourrait parler durant vingt heures sans que cela n'imprime ! Et pourtant, il a l'air honnête. Et il est forcément courageux, pour n'avoir jamais tenté de monnayer son soutien à un Sarkozy, par exemple, dans le seul but d'hériter d'un "marocain" ministériel ! C'est dire si l'homme a choisi la difficulté, au risque de s'imposer des traversées du désert, et cela force le respect.


Le problème c'est que Dupont-Aignan n'est pas qu'un souverainiste ; il est aussi un gaulliste, canal historique. Et ce qui est navrant avec un Dupont-Aignan – mais aussi un Fillon –, c'est cette incapacité à expliquer pourquoi tous les présidents de la Cinquième République ont connu tant d'échecs, à commencer par le plus illustre de tous, De Gaulle en personne ! Donc, on refuse, mordicus, d'admettre l'évidence, à savoir que le logiciel a vieilli, chose que Jack Lang admettait pourtant dès avril 1995 : après avoir été boudé par les adhérents socialistes, qui lui ont préféré Lionel Jospin comme candidat à la présidentielle, Lang se retrouve, le soir même, dans le studio du journal de 20 heures de la deuxième chaîne, et délivre ce verdict : "Ce régime (la 5ème République) est usé, à bout de souffle…".

Dupont-Aignan prétend vouloir changer des choses et redorer le statut de la France, mais en bon gaulliste orthodoxe, il n'imagine pas d'actualiser le fameux logiciel bonapartiste hérité d'un certain général, premier d'une longue liste de présidents ayant lamentablement échoué.

Il se trouve que je fais partie de ceux qui considèrent le gaullisme comme une parenthèse dans l'histoire de France, une interminable parenthèse puisqu'elle dure depuis bientôt soixante ans, et qui prendra fin, de facto, avec l'instauration du référendum d'initiative populaire, bien plus qu'avec l'hypothétique 6ème République annoncée par certains.

Verdict : président de la République,  pour échouer comme ses sept prédécesseurs, est-ce vraiment un destin enviable ?




France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §4/12

Deux candidats "bizarres" mais pas inintéressants

Deuxième de ces candidats : Jacques Cheminade.





Même impression que pour Asselineau : il ne donne pas l'impression de dire des inepties : il dit des choses intéressantes sur la nécessaire suppression du Franc CFA ou sur sa vision de la conquête spatiale (mais là, je ne suis pas sûr que ça passionne les foules !).

Là encore, on ne se sent pas toujours concerné par tout son discours, tant Cheminade ne manifeste que peu d'empathie pour les gens à qui il s'adresse, ce qui pourrait s'expliquer par son absence totale d'expérience en politique ; voyez le Salon de l'Agriculture, les poignées de main, les caresses sur la croupe des vaches, etc.

Verdict : il serait tout à fait à sa place à l'Elysée, même si on ne comprend pas toujours son discours. Cela dit, un peu plus d'humanité ne nuirait pas !





France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §3/12

Deux candidats "bizarres" mais pas inintéressants

Le premier d'entre eux est Jean Asselineau.


C'est qu'en le voyant à la télévision, on se dit qu'on a déjà vu cette tête quelque part : sur toute ces affiches siglées UPR placardées un peu partout.

Et comme les affiches ont apparu longtemps avant la présidentielle, on se demande d'où il peut bien sortir ! D'autres ne sont pas parvenus jusque là, pour cause de non accès aux 500 signatures, mais eux au moins, on les connaissait : Alliot-Marie, Yade, Larrouturou, Jardin, Guaino.

Ainsi, donc, Asselineau appartiendrait à la caste des hauts-fonctionnaires, ayant appartenu à divers cabinets ministériels. On voit bien qu'il connaît ses dossiers, du moins, ceux dont il parle volontiers, notamment les traités internationaux.

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Le discours d'Asselineau est technique ; trop sans doute : déformation professionnelle de technocrate ?

Le problème est que cette technicité donne l'impression que l'homme ne semble pas en mesure de parler d'autre chose ; c'est ainsi que je ne l'ai pas entendu proférer un seul mot sur les événements en Guyane ni sur la situation des Dom-Tom en général, pour ne prendre que ces exemples.

Et puis, surtout, il y a ce manque manifeste d'empathie pour les gens : Asselineau connaît peut-être ses dossiers, on aurait aimé qu'il parle un peu plus des (vraies) gens !

Verdict : comme président, il ne ferait certainement pas plus mal que ce que la France vit depuis au moins dix ans. Mais ce n'est pas un premier choix !






France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §2/12

Si je devais décider, là maintenant, de la personnalité appelée à entrer dès demain à l'Elysée, je crois que j'opterais pour le berger des Pyrénées, Jean Lassalle.

Tout simplement parce qu'il fait président.

Mais, surtout, parce que, contrairement à tant d'autres, qui n'ont absolument rien compris à l'essence même d'une campagne présidentielle, il n'est pas candidat au poste de super-premier-ministre !

J'observe simplement que, depuis les origines, ou presque, les campagnes pour la présidence de la République française sont polluées par les tombereaux de promesses en tous genres, comme preuve que les candidats ne connaissent pas les institutions qu'ils prétendent incarner.

Ce qui fait dire invariablement aux gogos d'électeurs qu'un tel n'a pas respecté ses promesses de campagne, que tel autre a délibérément tourné le dos à ses promesses...


Or, en voilà un, qui semble avoir parfaitement compris qu'il y aurait - de toute façon - un gouvernement pour assurer la conduite de la politique, ce qui fait que lui, s'en est tenu à l'essentiel.

Le fait et qu'un président de la République ne s'abaisse pas à épiloguer sur les rations de frites dans les cantines scolaires, ni sur la présence ou non de téléphones portables dans les collèges, comme je l'ai lu dans le programme d'un des favoris. Et là, on se dit : "C'est vraiment du n'importe quoi !".

Jean Lassale n'a pas fait dans le n'importe quoi, et comme je suis parfaitement objectif, je le verrais bien entrer à l'Elysée.

Du coup, je n'ai nullement éprouvé le besoin de lire son programme ! Pour quoi faire ?

Cela dit, sa campagne télévisée fut bien tristounette :  lui qui aurait pu faire visiter au public quelques-uns des plus beaux panoramas de ses Pyrénées, a choisi de s'enfermer dans une espèce de cagibi plongé dans le noir !
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Il faut croire que l'impression laissée sur le public a dû susciter quelques réactions, puisqu'à la fin, Lassale a consenti à quitter son cagibi.

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Observons, en passant, que l'ex berger déteste les ours et veut éradiquer les loups ; par ailleurs, son parcours politique est celui d'un centriste plutôt de droite, toutes choses situées aux antipodes de mes propres convictions, mais j'avais promis d'être objectif.

Il reste que l'homme transpire une humanité qui crève l'écran et le distingue de tant de politiciens desséchés, cyniques et coupés des réalités.

Verdict : Jean Lassale, mon candidat de coeur, mais pas nécessairement de raison.



France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §1/12

Que dire de cette nouvelle campagne présidentielle, sinon qu'elle fut bien intéressante, et ce, quoi qu'en pensent nos petits et grands politocrates.

J'entends encore sur une radio, Alain D., ce grand expert en politicaillerie, expliquer doctement qu'avec son programme économique, Marine Le Pen était à peine au niveau d'un candidat au baccalauréat (ce qui correspond, en France, à la toute fin des études secondaires, avant l'entrée à l'Université). Et moi de me demander si notre politocrate aurait tenu les mêmes termes à propos de gens comme De Gaulle ou Mitterrand, dont tout le monde devait encenser les talents d'économistes ! Par ailleurs, à part Giscard d'Estaing, j'aimerais qu'on me cite un "connaisseur" de l'économie et des finances parmi les présidents de la 5ème République !

Autre chose ? On enseigne abondamment aux petites têtes brunes et blondes, au collège, que le pouvoir exécutif est assuré conjointement par le président de la République et par le gouvernement. Et pour bien s'en rendre compte, il suffit de lire, par exemple, l'article 13 de la Constitution de la 5ème République... Sans oublier ce petit détail, qui a définitivement échappé à la corporation de Monsieur Alain D. : je veux parler du fait que le président de la 5ème République ne se montre à la tête du gouvernement qu'une fois par semaine, soit le mercredi, et que, le reste du temps, c'est bien le premier ministre qui dirige l'action gouvernementale au quotidien. C'est dire si le président de la République n'est qu'un bien intermittent chef de l'exécutif, et s'il fallait une preuve définitive de la chose, elle réside dans le fait qu'en cas de décès en cours d'exercice du président de la République - la chose s'est quand même produite une fois ! -, l'intérim est assuré par le président du Sénat, lequel a déjà du travail !

Un intérim à mi-temps !

On comprend mieux pourquoi tant de gens sont prêts à concourir pour la présidence de la République française !

Mais revenons à nos moutons : la campagne présidentielle de 2017.

Le moins qu'on puisse en dire est que l'écrasante majorité des "grands" candidats ont livré une copie "hors sujet", dès lors que leur programme relève plus du discours de politique générale d'un premier ministre que d'un projet pour être président de la République, ce qui démontre amplement les lacunes des élites de ce pays en termes de culture politique.

Le présent carnet de notes va m'amener à distinguer quatre catégories de candidats :

- un(e) que je verrais bien entrer, dès demain, à l'Elysée ;
- deux candidat(e)s "bizarres" mais pas inintéressant(e)s ;
- trois - pour le coup - "petit(e)s candidat(e)s" ;
- quatre prétendants au poste de "super-premier-ministre" ;
- le/la candidat(e) ayant livré la meilleure campagne : 
        programme + discours + charisme


mercredi 19 avril 2017

France. Présidentielle 2017. Lettre ouverte aux étudiants de 'Science Po'

On dit encore Institut d'Etudes Politiques.

[Précision utile : j'ai prévenu la direction de 'Sciences Po Paris' de l'imminence de la parution de cet article.]

Les visiteurs de ce blog qui ne connaissent pas bien la France doivent savoir qu'outre son système universitaire classique, ce pays compte un nombre important d'instituts de l'enseignement supérieur où l'on n'accède que par le biais de concours fort sélectifs (culture élitiste oblige !), qu'il s'agisse de former des ingénieurs, des hauts-fonctionnaires, des militaires voire la fine fleur de l'Administration.

S'agissant des Instituts d'Etudes Politiques, on y enseigne la mouture la plus élaborée de ce que les collégiens connaissent fort bien sous le sigle : E.C.J.S. (Éducation Civique Juridique et Sociale), et que j'évoque souvent ici.

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Alors, comme ça, avec vos confrères et consœurs de l'ENA [certain(e)s fort(e)s en thème cumulant ou ayant cumulé les deux !], vous constituez la future élite politico-médiatique de la France !?

Permettez-moi de regretter qu'il se trouve si peu de scientifiques parmi vous. Après tout, pourquoi ne serait-ce, donc, pas possible ? Le fait est que la classe politique française est étonnamment pauvre en scientifiques de haut niveau ; tout au plus a-t-on aperçu, ici ou là, quelque ancien élève de l'Ecole Polytechnique (Valéry Giscard d'Estaing, Nathalie Kosciusko-Morizet), ce qui, de mon point de vue, ne veut strictement rien dire. Je doute, en effet, que le peu de temps passé à l'"X" suffise à pourvoir les élèves concernés du bagage requis pour être un scientifique de haut niveau, le plus important étant ce qu'on fait après être sorti de "Polytechnique". Par ailleurs, si je prends deux scientifiques de haut niveau ayant tâté de la politique : Claudie Haigneré et Claude Allègre, par exemple, je ne sache pas qu'ils soient jamais passés par Polytechnique. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'ils ne doivent pas avoir gardé un souvenir impérissable de leur passage dans la politique.

Mais où veut-il en venir ?, s'interrogent certains.

J'y viens !

Il se trouve que je suis persuadé, depuis pas mal de temps maintenant, que politique et science ne font pas bon ménage, dès lors que le discours politique se fonde sur des 'a-priori' idéologiques, tout le contraire du discours scientifique, lequel repose sur des 'a-posteriori'. C'est ainsi qu'Archimède ne dit pas "je trouverai !" mais "j'ai trouvé !", quand les politiques passent le clair de leur temps à s'envoyer des anathèmes du type : "Mais votre politique ne marchera jamais !", ou encore, s'agissant des projets européens de certaine candidate : "Les projets de M. L. P. avec la sortie de l'Union européenne vont être une catastrophe pour la France !", et patati et patata.

Vous comprenez maintenant pourquoi je me désole que fort peu d'entre vous aient une vraie culture scientifique ?

Mais au fait, pourquoi cette lettre ouverte ?

Tout simplement parce que, parmi vos illustres professeurs, anciens ou actuels, il y a de nombreux commentateurs politiques, caste fort prisée sur les plateaux de télévision et dans les studios de radios, notamment en période électorale.

Et là, j'avoue que si je devais attribuer une note à l'ensemble de nos grands politologues, dont certains enseignent voire ont enseigné à Science Po, aucun d'entre eux ne décrocherait la moyenne.

D'où une question lancinante : mais pourquoi diable vos (anciens) profs sont-ils aussi nuls ?

Vous me trouvez outrecuidant, d'oser ainsi jeter l'anathème sur la fine fleur de l'intelligentsia politique française ?

Je vais être plus précis.

Exemple n° 1 : le président de la République s'appelle Nicolas Sarkozy. Il a pour premier ministre François Fillon. Et voilà que le Landerneau se met à bruisser de mille rumeurs selon lesquelles Jean-Louis Borloo allait, incessamment, remplacer Fillon à Matignon. (Liens : 1  -  2)

Et nos grands "politologues", que je préfère appeler des "politocrates" d'y aller de leurs commentaires : "c'est normal, c'est le président de la République qui décide."

Et, à l'époque déjà, je pensais  : "Faux, archi-faux !". Lisez mon (autre) blog !

Evidemment que le président de la République ne doit pas - parce qu'il ne peut pas ! - virer son premier ministre.

J'en vois qui lèvent les yeux au ciel : "mais qu'est-ce qu'il raconte ! Evidemment que le président peut...".

Et moi, je vous dis qu'il ne peut pas ! Du reste, lors d'une fameuse interview assez "glamour", réalisée par l'animatrice Karine Lemarchand, sur la chaîne M6, Fillon a clairement martelé qu'une fois nommé, le premier ministre ne pouvait pas être destitué par le Président.

"Le premier ministre, une fois qu'il est nommé, ne peut pas être démis de ses fonctions par le président de la République... Il faut qu'il soit mis en minorité par l'Assemblée Nationale." (Source)

Et c'est là que nos grands politocrates vont s'empresser de dégainer..., quoi déjà ?, ben, l'article §8 de la Constitution de la Vème République.

Et c'est là que je les attendais au tournant. Car que dit ce fameux article, que je cite de mémoire ?
Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement... 
Le problème avec les politocrates, dont vous ferez partie, peut-être, si vous héritez des mauvaises habitudes de vos anciens, c'est qu'ils lisent les choses en diagonale.

Il se trouve qu'il y a cette expansion au groupe verbal fondamental - comme on dit chez les grammairiens - introduite par la préposition "sur" : "sur  la présentation par celui-ci...".

Syntaxiquement parlant, sans la proposition subordonnée qui le suit (alias "groupe verbal dépendant") [!!! Voir erratum infra], le groupe verbal fondamental ['il met fin à ses fonctions'] n'a pas de sens.

En bon français, en l'absence d'une présentation - au président de la République - par le premier ministre de la démission du gouvernement, ledit premier ministre ne peut pas être débarqué... En clair, c'est lui et lui seul qui a la main, et ce, malgré des décennies de conneries proférées par moult politologues, politocrates et/ou profs à Science Po ! 

Entendu, tantôt, à la télévision française (France 2), lors d'une émission dominicale consacrée à Edith Cresson, ex-premier ministre de François Mitterrand. Mme Cresson y a confié à Laurent Delahousse qu'on (Mitterrand) lui avait discrètement suggéré de présenter sa démission.

En voilà au moins un qui avait lu la Constitution ; rien à voir avec l'autre..., l'ancien de Normal Sup', l'agrégé de lettres classiques (Georges Pompidou), qui s'est permis de 'virer' un premier ministre (Jacques Chaban-Delmas) qui venait d'obtenir un vote de confiance à l'Assemblée Nationale ! 

Un autre qui ne semble pas avoir compris grand chose à la Constitution, c'est ce pauvre François Hollande (cf. ses confidences à des journalistes à propos de l'éviction de Jean-Marc Ayrault de Matignon). 

Tout le monde aura noté le recours à une formule volontairement floue ("quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup !", dixit Martine Aubry) : "met fin à ses fonctions", plutôt que "le démet de ses fonctions". Il faut dire que ce simili-dictateur qu'était De Gaulle préférait avancer masqué !

Vous voulez savoir pourquoi le président de la République n'a pas à 'se séparer' d'un premier ministre ?

La réponse coule pourtant de source ; et c'est le genre de choses qu'on explique aisément à de petites têtes blondes ou brunes, en cours d'ECJS, je veux dire, au collège.  

En fait, l'explication est fort simple, ainsi que le suggère François Fillon dans l'interview précitée : nous avons à l'Elysée et à l'Assemblée Nationale deux instances tirant leur légitimité du suffrage universel. Or, l'Assemblée Nationale a le pouvoir de mettre un gouvernement en minorité, ce qui entraîne automatiquement la démission de toute l'équipe gouvernementale. On imagine mal que le Président de la République puisse se dresser contre l'avis souverain de la "représentation nationale" ! Car, sinon, cela voudrait dire qu'il y aurait un suffrage universel de première classe - inhérent au Président de la République - et un suffrage universel de seconde classe, dont se réclamerait l'Assemblée Nationale !

Mais c'est précisément ce qui rend la Constitution de la Vème République si bancale, avec cette cohabitation de fait entre deux émanations du suffrage universel direct, lesquelles, en principe, devraient jouir de pouvoirs égaux, avec toutes les difficultés que cela implique.

D'aucuns ont cru bon de contourner la difficulté en inventant ce monstre baptisé "majorité présidentielle"... Vous parlez d'un oxymore !

Mais ce n'est pas tout !

Entre nous, ça veut dire quoi ce "met fin à ses fonctions" ?

Imaginons un premier ministre observant la procédure de l'article §8 et présentant la démission de son gouvernement au Président de la République. Cela entraîne-t-il immédiatement la fin de ses fonctions ? Il me semble que le Président commencerait - en cas d'acceptation de la démission du gouvernement - par se mettre à la recherche d'un nouveau premier ministre.

Il se trouve simplement que les fonctions du premier ministre démissionnaire ne prennent fin que lors de la passation de pouvoirs sur le perron de l'Hôtel de Matignon. PAS AVANT !

Par conséquent, ce fameux article §8 de la Constitution de la Vème République a été fort mal rédigé... Et il n'est pas le seul dans ce cas ! Parlez-en, donc, avec vos profs !


Exemple n° 2

Avril-mai 2017 : la France est en période d'élection présidentielle.

De quelque côté que l'on se tourne, on n'entend que ça dans la bouche des journalistes, des politologues et des politocrates, sans oublier les inévitables instituts de sondages : "mais quel est le programme économique d'un(e) tel(le) ?", "mais un(e) tel(le) ne dit pas grand chose de son programme en matière de sécurité", "qu'un(e) tel(le) a le programme le plus convainquant en matière de santé", etc.

Et moi de me demander si ces gens ont vraiment lu la Constitution de la Vème République, laquelle ne consacre que quinze articles (sur 89) au seul Président de la République.

Ce que tout bon observateur peut constater, c'est que, depuis quasiment les origines, les candidats à la présidence de la République confondent leurs futurs fonctions, en cas d'élection, avec celles d'un (super)premier ministre, et le fait qu'aucun politologue ou politocrate, fût-il/elle prof à Science-Po, ne soit capable de le relever, me laisse tout bonnement pantois !

Par parenthèse, vous savez, bien évidemment, ce qu'est un "décret en conseil des ministres" ! Jetez donc voir un oeil... au hasard, sur... l'article §13 de la Constitution de la Vème République ! (Lien)

Ce que je constate, en tous cas, c'est que, sur lesdits "cinq grands candidats" à la présidentielle de 2017, j'en vois au moins quatre qui vont devoir, très vite, violer leurs promesses électorales, et ce, dès la livraison par le futur premier ministre de son discours de politique générale !

Alors, chers amis de Science-Po, on parie que j'ai raison ?! Parlez-en, donc, avec vos profs, et lisez la suite de mon analyse sur ce blog.


Erratum

Un certain "Canard" aurait rangé cela dans la rubrique "pan sur le bec" ! Je dois vous avouer que je suis un petit dormeur, soit autour de quatre heures chaque nuit. Et cette nuit-là, couché vers une heure du matin, je me réveille vers les cinq heures, quand, tout d'un coup, quelque chose dans ma tête fait "tilt".

Et là, j'entends la voix qui m'interroge : "Non mais, qu'est-ce que tu as écrit dans l'article ? "sur la présentation..." serait un groupe verbal !? Non, mais mon pauvre ami, il va falloir que tu révises tes cours de grammaire, niveau CM1 !"

Et dire que je faisais l'admiration de mes profs de français... Ils m'appelaient "le grammairien" !

Donc, bien évidemment, "sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement" est ce qu'on appelle un groupe prépositionnel ; pour être verbal, il aurait fallu qu'il comportât un verbe (!!). En fait, il y a eu une petite confusion mentale (dans ma tête) entre le substantif : "présentation" et le verbe correspondant : "présenter", ce qui a conduit à une sorte de court-circuit cérébral.

Question : mais pourquoi, donc, ne me suis-je pas contenté de corriger discrètement la bourde mentionnée plus haut ? Ben, tout simplement parce que j'ai une petite culture scientifique, et que, dans les sciences et techniques, on met toujours un point d'honneur à reconnaître qu'on s'est trompé ! Par ailleurs, nombreux sont les visiteurs de ce blog vivant à l'étranger, et comme tout le monde n'est pas forcément francophone ou -phile, je saute sur l'occasion pour aider ceux qui apprennent ou pratiquent un peu le français à s'y retrouver, voire à mieux comprendre cette langue un peu biscornue. Prof un jour, prof toujours !