Translate

Affichage des articles dont le libellé est levavasseur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est levavasseur. Afficher tous les articles

samedi 1 février 2020

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #28


Épisode §28. ... au risque de l'illisibilité

Nous sommes en 2020. Il y a soixante-quinze ans disparaissait Josef Goebbels, le ministre de la propagande (et de la désinformation) du IIIème Reich.

Vous connaissez la nouvelle ?

Il paraît que le Gilet-Jaune-Canal-Historique Eric Drouet  se serait acheté une rutilante Jaguar.

Une rutilante voiture de sport !

Le Gilet Jaune Eric Drouet !

Je vous laisse deviner le scandale et l'indignation dans le Landerneau, car, bien évidemment, on suggère que Drouet aurait vicieusement détourné l'argent de la cagnotte qu'il avait mise en place afin de venir en aide aux GJ victimes de dégâts collatéraux (restons polis !) lors de discussions (!!!) avec les forces de l'ordre.


Eric Drouet s'est-il jamais plaint de la consommation d'essence de sa Jaguar, et la photo ci-dessus est-elle seulement authentique ? Quelle importance ?

À l'attention de ceux et celles qui ne connaissent pas la France, ce M. Naulleau compte parmi les figures les plus souvent vues à la télévision française, où il est censé assurer des chroniques voire des émissions entières.

Vous voulez que je vous dise ? Sur le moment, je me suis dit : "S'il (Drouet) a fait ça, alors c'est un bel enfoiré, qui va mettre le mouvement par terre !".

Et puis je me suis souvenu que nous avions changé d'époque, et que le temps de la presse de Grand-Papa était définitivement révolu.

La presse de Grand-Papa ? Tous ces organes de presse et toutes ces gens (des journalistes ?) qui écrivent (écrivaient) des choses sans qu'on puisse vérifier quoi que ce soit.On trouve quand même des choses un peu plus originales, à l'instar de France Culture.
Est-il d’extrême droite ? Est-il raciste ? Et une affirmation, une seule affirmation : Éric Drouet est fan d’automobile, ou bien encore fan de tuning. Et de fait, Éric Drouet, avant d’être administrateur de la page Facebook La France en colère est le créateur d’un autre groupe Facebook, le groupe Muster Crew, groupe de passionnés de voitures, rassemblant des amateurs de Youngtimers, autrement dit des collectionneurs de voitures plutôt récentes, modèles des années 80 ou 90, ou bien encore amateurs de tuning — le tuning, cette pratique qui consiste à modifier l’apparence d’un véhicule de série en lui donnant par exemple une allure plus sportive. (...) Et finalement, il y a beaucoup à dire non pas sur la passion d’Éric Drouet pour l’automobile, mais sur la manière dont celle-ci est souvent décrite, un peu comme s’il s’agissait de présenter une passion étrange, un peu comme la poule qui rencontrerait un couteau. Car finalement cette fracture automobile recouvre une fracture culturelle. à chaque fois qu’il est question de tuning, le message sous-jacent est : comment peut-on aimer les voitures ? Comment peut-on aimer les voitures alors qu’au mieux cet ustensile doit être perçu de manière utilitaire, sans compter tous ceux qui dans les grandes villes désormais n’en possèdent plus. (Source)
Il se trouve que, désormais, nous avons l'Internet. Donc, après un petit laps de temps à me dire que Drouet avait probablement une belle tête d'enfoiré, et que, du coup, on avait bien fait de se méfier de ce quidam un peu louche, je me suis pris par la main et suis allé jeter un œil sur lesdits réseaux sociaux, qu'en temps normal, j’exècre un tantinet, et auxquels je n'accède généralement que muni d'une solide paire de gants. Et qu'est-ce que j'ai trouvé sur lesdits réseaux sociaux ? 

Eric Drouet en personne, s'expliquant sur l'embrouille supposée autour de la Jaguar : un véhicule d'occasion moins coûteux qu'une Clio neuve !

Source
Vous savez quoi ? Si l'Internet n'existait pas, il faudrait assurément l'inventer !

La Jaguar d'Eric Drouet : une embrouille à deux balles, concoctée par des gens qui n'ont toujours rien compris, à savoir qu'en matière d'infos, on avait définitivement changé d'époque !

Ce qui précède n'était qu'une parenthèse qui m'a été imposée par les dernières nouvelles (rumeurs) en date. J'étais parti pour parler de tout autre chose.

J'imagine qu'en ce moment-même (samedi 1er février, 14 heures) des quidams équipés ou non de gilets jaunes traversent telle ou telle ville de France, dans ce qui serait la soixante-quatrième déambulation du genre.

L'ennui naquit un jour de l'uniformité, a dit quelqu'un. C'est aussi ce que je pense au sujet de ce mouvement, qui donne l'impression de ne pas pouvoir inventer autre chose que ces déambulations hebdomadaires.

Tu es un "Gilet Jaune" et tu penses que la politique de ton pays est mal faite. Et pour en faire la démonstration, tu te contentes de traverser telle ou telle ville chaque samedi. Autant dire que tu es prêt(e) à traverser la cité tous les samedis, mais pas à t'impliquer dans l'organisation de ladite cité ?

L'organisation de la vie de la cité, c'est bien ce qu'on appelle la politique, non !?

Donc, si j'ai bien compris nos "Gilets Jaunes", traverser la cité tous les samedis, ça, ils sont prêts à le faire, mais s'impliquer dans la vie de la cité, ça non !?

Étrange !

Il se trouve que l'organisation de la vie de la cité va connaître une étape importante avec le renouvellement des conseils municipaux en mars prochain. Fin de l'inscription sur les listes électorales le 7 février 2020, dans moins d'une semaine, donc.

Et que font nos "Gilets Jaunes" entre temps ? Ils appellent leurs sympathisants à s'inscrire sur les listes électorales ? Je n'en ai pas l'impression, dès lors que l'occupation favorite de ce mouvement consiste à traverser telle ou telle ville le samedi.

Nouvelle interrogation : tu es un "Gilet Jaune" et vis dans un petit ou moyen patelin. Il se trouve qu'un maire sur deux entend ne pas se représenter aux prochaines municipales. Mettons que ce soit le cas dans ton patelin. En clair, ton village risque de se retrouver sans maire dans quelques semaines. Et tu fais quoi en attendant ? Tu te contentes de traverser ton village ou la ville d'à côté en hurlant des slogans contre le gouvernement ?

Entre nous, n'est-il pas étrange que les élections locales à venir intéressent moins de monde, du côté des Gilets Jaunes, que le barnum européen d'il y a quelques mois ?

Par parenthèse, quelqu'un a-t-il aperçu Francis Lalanne et les 'x' autres candidats réputés "jaunes" lors de la dernière campagne pour les européennes ? J'ai cru comprendre que Lalanne était absorbé en ce moment-même par la promotion d'un disque retraçant ses quarante ans de carrière.

Le parlement européen, expliquais-je dernièrement, est un énorme marigot au sein duquel un groupe isolé - n'appartenant pas à une des grosses structures supranationales - n'a aucune visibilité, autant dire aucune existence. C'est la raison pour laquelle j'avais, à l'époque, vilipendé les velléités d'une Ingrid Levavasseur de se porter candidate pour lesdites élections.

Observons en passant que, lors de ces élections, les petites listes ont été balayées, y compris celle de ce matamore qu'est Dupont-Aignan. Autant dire que Levavasseur et ses comparses l'ont échappé belle !

Mais comme elle n'est pas stupide, il semble que le Gilet Jaune, Canal Historique Levavasseur ait tiré les leçons du ratage des européennes, en se mobilisant pour le scrutin le plus susceptible de concerner le citoyen lambda : celui des municipales.

Lu sur le site du Journal du Dimanche :
Elle tracte et multiplie les séances de porte-à-porte, mais sans la chasuble fluo, qu'elle n'a "même plus dans [sa] voiture". Ancienne figure des Gilets jaunes, Ingrid ­Levavasseur dit avoir été "piquée" par la politique à cette occasion : "Le point positif de ce mouvement, c'est qu'il nous a permis d'avoir une conscience politique." Au point que l'aide-­soignante présentera sa candidature aux municipales de mars à Louviers (Eure), commune de près de 20.000 habitants où elle a emménagé il y a quelques mois. Mais elle ne sera pas tête de liste, et surtout pas étiquetée "Gilets jaunes". "C'est une liste citoyenne avec une personne issue des Gilets jaunes, précise-t-elle. Je ne renie pas le ­mouvement, mais celui du 17 ­novembre 2018 n'existe plus." Elle a pris ses distances, mais ne cache plus ses orientations : elle se définit comme écologiste et figure sur une liste de gauche, soutenue par EELV, La France insoumise et le PCF.
(...)

Dans l'Essonne, Benjamin ­Cauchy brigue quant à lui la mairie de ­Vigneux-sur-Seine. Le ­Toulousain avait rejoint Nicolas Dupont-­Aignan pour les européennes. Porte-parole de Debout la France, ce cadre commercial tente de décliner au niveau local les préoccupations des Gilets jaunes. Il propose un RIC, cette fois pour "référendum d'initiative communale" : les projets municipaux seraient soumis au vote des habitants si 10 % des électeurs inscrits le demandaient.

Ex-porte-­parole des Gilets jaunes dans l'Indre, Jean-François Barnaba promeut une mesure semblable chez lui, au Blanc. "Est-ce qu'on veut un ­McDonald's ? Il y a des sujets qui pourraient être soumis à l'approbation de la population", dit-il. Barnaba s'était allié aux Patriotes de ­Florian Philippot, sans le rejoindre. Sa liste de 29 candidats est cette fois "sans étiquette" : "­Afficher le nom “Gilets jaunes” nuirait au rassemblement dont nous avons aujourd'hui besoin". (Source)
Cette fois-ci, je ne puis que féliciter Ingrid Levavasseur (seule des trois susnommés à ne pas être allée se noyer dans le barnum des européennes) pour sa capacité à rebondir. Gageons qu'en cas de franchissement des minima requis, l'élue locale que sera notre Gilet Jaune Canal Historique pourra apprendre sur le terrain (municipal) son métier de futur responsable politique, ce qui s'avèrera bien plus valorisant que ces déambulations du samedi qui n'ont amené, jusqu'à présent, que destructions de vitrines et confrontations brutales avec les forces de l'Ordre de la part d'une poignée d'agités,  mutilations et éborgnements en tous genres de la part d'autres excités en uniforme, sans parler du manque à gagner pour les commerçants et restaurateurs (je suis passé à Rouen une semaine après un rassemblement GJ dans la ville, et j'ai bien vu les vitrines couvertes de planches...).

Comment, en effet, expliquer à monsieur ou madame Tout le monde que l'on continue de traverser les villes de France, alors même que des milliards de fonds ont été annoncés en direct, à la télévision, par le président de la République en personne ?

"Ils ne sont pas contents des milliards que M. leur a concédés ?, mais de quoi se plaignent-ils ?", voilà ce qu'on entend au Café du commerce au sujet des Gilets Jaunes et de toutes ces manifestations qui ont failli mettre l'économie du pays par terre, à en croire les économistes.

Suite de la revue de presse : 

          Quotidien 20 Minutes
Le voilà donc estampillé France Insoumise. Enfin, pas tout à fait. « Décidons Paris c’est un truc ouvert, je ne suis pas un Insoumis, je n’ai pas de carte de parti et je n’en aurai jamais, précise-t-il. D’ailleurs plus de la moitié des gens qui sont dans ce collectif ne font pas partie des Insoumis. C’est un appel municipaliste et communaliste ». Disons au moins qu’il partage certaines valeurs avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. L’ancien tricolore détaille : « La solidarité, l’altruisme, l’entraide, la croyance dans le rôle essentiel du service public. Dans mon cas personnel, j’ai beau avoir eu du talent et avoir beaucoup travaillé, si je n’ai pas la France, je n’existe pas. Je suis un enfant de la sécurité sociale, des assurances chômage et des allocations familiales. » (Source)

Public Sénat

"C'est sûr qu'il faut penser à l'après. Savoir, si on prend le pouvoir, comment on fait. Mais là, on va s'éparpiller (...) nous, on a un noyau de 10, 15 personnes et j'ai entendu que dans les autres groupes c'est pareil, une dizaine de personnes qui font tout", pas de quoi se concentrer sur la création d'une liste. "Il faut continuer l'action, les blocages", estime la trentenaire.
De fait, reconnaît Claude, le "gilet jaune" de Commercy, construire des listes, essayer de gagner des mairies, "ça ne résout pas tout, ça ne résout pas le problème du pouvoir d'achat, ça ne résout pas le problème des taxes ... mais ça sera une excellente école locale, pour nous réapproprier notre quotidien. Redevenir des citoyens à part entière." (Source)
Comme preuve qu'il y a une vie après les déambulations urbaines du samedi : "excellente école locale, pour nous réapproprier notre quotidien, redevenir des citoyens à part entière".  

C'est bien pour ça que je me suis évertué à affirmer que les élections européennes arrivaient trop tôt pour les G.J., et qu'il leur fallait d'abord faire l'acquisition d'un minimum de bagage en termes de culture politique sur le terrain.

Cela dit, j'ai été un tantinet surpris de découvrir les orientations politiques de Vikash Dhorasso. Je pensais qu'à l'instar de pas mal de ses collègues, sa principale raison d'être était de grossir son compte en banque et son catalogue de groupies. Mais je suis médisant ! Le jeune Mbappé ne vient-il pas de créer une fondation destinée à aider des adolescents défavorisés ?

Alors, bravo à Levavasseur et  à Dhorasso : une historique et un anticonformiste.

On résume ? 

Un maire sur deux envisage de ne pas se représenter aux prochaines municipales. Pour ma part, je comprendrais mal que des gens contestant une politique autocratique depuis plus d'un an, au point de réclamer plus de démocratie, via l'instauration d'un Referendum d'Initiative Citoyenne, préfèrent défiler dans les rues une fois par semaine plutôt que de prendre leurs responsabilités dans la vie de leur cité, surtout si cette dernière risque de se retrouver sans maire !

Il me semble que si un referendum d'initiative citoyenne devait être instauré, son efficacité ne pourrait être démontrée qu'en commençant par le niveau le plus basique de l'organisation politique, à savoir la commune. 

Sinon, tous ces 'RIC' sur les pancartes n'auront été que des slogans creux, rendus parfaitement illisibles par des gens condamnés à tourner en rond, faute d'imagination !



By the way, j'espère que le sieur Eric Naulleau va se fendre incessamment d'un tweet exprimant ses plus plates excuses pour avoir relayé une Fake News à propos d'Eric Drouet et sa Jaguar moins chère qu'une Clio neuve !

Wait and see!? 


Lectures : 01 - 02 - 03



samedi 25 mai 2019

Regards sur les prochaines élections européennes


Les élections européennes vues de France : ou quand les politocrates montrent qu'ils n'ont rien compris

 Lu dans la presse


"Le scrutin de dimanche s'annonce décisif pour l'avenir du pays."

L'avenir du pays ? Mais de quel pays, s'agissant d'une élection continentale ? Il est vrai que le rédacteur a pris soin de préciser qu'il s'agissait d'"un évènement continental, mais à la portée nationale."

Et c'est là qu'on aurait aimé comprendre, dès lors qu'il ne s'agit pas de la toute première élection d'un parlement européen, et que les précédentes ne semblent pas avoir eu une quelconque portée nationale.

Soit dit en passant, voir que sur l'ensemble du continent européen, les électeurs vont voter en traînant les pieds, voire ne vont pas voter du tout, en dit long sur le peu de talent de la classe politique européenne, surtout lorsqu'on considère la faible appétence de la jeunesse pour les élections au parlement européen.

Et pourtant, tout semble avoir été fait pour doper le sentiment d'appartenance de la jeunesse à la grande famille européenne : il y eut l'ouverture des frontières et la libre circulation, l'intégration progressive de pays autrefois périphériques (Espagne, Portugal, Grèce) et de piliers du défunt Pacte de Varsovie (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), sans oublier la réunification allemande. Et avec tout ce mouvement politique, vous aviez des innovations pratiques comme le programme Erasmus, la fédération internationale des auberges de jeunesse, la carte Interrail, grâce à laquelle les jeunes de moins de vingt-six ans pouvaient sillonner l'Europe en train et sans limitation durant quelques semaines, etc., toutes choses qui auraient dû se traduire par un renforcement des liens entre citoyens européens, et ce, d'autant plus que tout ce brassage de populations a induit de nombreux mariages.

Las ! Des jeunes n'ayant connu aucune guerre entre pays européens car nés autour de 1989, voire longtemps après l'effondrement du mur de Berlin - donc, aujourd'hui trentenaires, pour les plus âgés -, ne semblent pas plus concernés que ça par l'idéal des Monet, Adenauer, Brandt et autres Schumann. Comme preuve que la pédagogie, c'est un métier !

Et il n'y a pas que les politiques. Voyez le journal reproduit plus haut !

Pour avoir lu quelques articles par-ci, par-là et suivi l'un ou l'autre débat à la radio et à la télévision, je suis toujours surpris de voir à quel point l'homo mediaticus ou journalisticus manque d'imagination, l'industrie sondagière tenant lieu de vademecum chez l'ensemble des journalistes et autres politologues ou politocrates.

C'est ainsi qu'on a passé son temps à épiloguer sur "quelle liste arriverait en tête au soir du 26 mai", comme si c'était la chose la plus importante, alors même que l'essentiel était ailleurs.

751 députés européens, soit une majorité absolue à 376 parlementaires. Huit groupes, dont le plus important, à ce jour (PPE), cumulait 222 eurodéputés, effectif à doubler quasiment pour disposer d'une majorité confortable lors d'un vote final. Vous avez compris que le Parlement Européen était le royaume de la négociation et du compromis ?

Voilà qui amène - ou aurait dû amener - quelques questions que personne ne s'est vraiment posées.

I. Trente-quatre listes sont en présence en France, qui vont devoir se positionner par rapport aux huit groupes déjà présents au Parlement européen. Or, lors des nombreux débats intervenus dans les média (un médium, des média), personne ne s'est interrogé sur l'avenir, au sein du Parlement, d'au moins vingt-six des listes en présence en France.

II. Le positionnement relatif du Rassemblement National et de la coalition LREM ? J'ai déjà évoqué cette question ici même en la jugeant sans intérêt. Et pourtant ! Tout a été fait pour faire croire aux électeurs que c'était là l'enjeu principal du scrutin, alors même que le mouvement LREM n'a aucune existence au Parlement Européen, contrairement à l'ex-Front National ! Par ailleurs, conservateurs et sociaux-démocrates étant les deux groupes les plus importants du Parlement, il va sans dire que RN et LREM ne pourraient y jouer qu'un rôle marginal si, d'aventure, ils ne sont pas assez consistants pour y constituer au moins une minorité de blocage.

III. Autre problème : compte tenu de la composition de la coalition LREM, regroupant socialistes, centristes, écologistes et anciens du Parti républicain, on est en droit de s'interroger sur le positionnement respectif de ces diverses composantes par rapport aux trois groupes principaux (PPE, Sociaux-démocrates, Verts) : par exemple, comment vont voter les ex-socialistes français de la liste LREM par rapport à leurs ex-collègues sociaux-démocrates, ou les ex-Républicains par rapport à leurs ex-collègues du PPE, ou les ex-EELV par rapport à leurs ex-collègues du mouvement écologiste européen, etc. ? Voilà des questions que je n'ai entendu formuler nulle part ! 

IV. Découlant de ce qui précède, il se trouve que la totalité des États de l'Union européenne, à une exception près, sont des régimes de type strictement parlementaire, un style d'organisation imposant généralement la mise en place d'une combinaison de forces. C'est dire si ces États (voyez l'Allemagne, l'Autriche ou l'Italie) fonctionnent sur la base de la coalition, autant dire de la négociation et du compromis entre des forces pouvant être antagonistes à la base, tout le contraire du seul régime autocratique de l'Union Européenne : la France, dans lequel un homme seul décide quasiment de tout ! Question : comment vont pouvoir se comporter des élus LREM censés appliquer "la politique voulue par le roi, pardon ! par le président", lorsqu'il s'agira de trouver des compromis, dans le but d'atteindre la barre fatidique des 376 eurodéputés ?

Et comme les politocrates ne sont doués que pour le commentaire de sondages, voyons ce qu'avec un peu de talent et de jugeote, on pourrait dire (écrire) sur les principales listes en présence lors de ce scrutin européen.

1. Les petites listes ? Why not? Warum nicht? Et pourquoi pas ? Dès lors que le scrutin semblait abordable (un seul tour, proportionnelle intégrale), tout le monde pouvait tenter sa chance. Et pourtant ! (Source)

Fort de ce que j'ai pu écrire tantôt à propos des projets (avortés) du Gilet Jaune (canal historique) Ingrid Levavasseur, je constate simplement que de nombreux panneaux électoraux sont restés vierges de toute affiche, les candidats s'étant découverts fauchés comme les blés, ce qui n'est pas très glorieux, mais surtout, est de nature à déprimer leurs plus fidèles supporters. Autant dire que le Gilet Jaune Levavasseur l'a échappé belle !



 
Je profite de l'occasion pour féliciter Ingrid Levavasseur d'avoir eu l'intelligence de se désister à temps et de ne pas être allée ruiner ses maigres économies et celles de ses amis proches dans cette galère, à l'instar de quelques quidams imprudents. 

Comme dirait l'autre : il y eut beaucoup d'épelés et peu de lus !

Que dire de Francis Lalanne ? Je l'ai écouté lors de l'un ou l'autre débat télévisé. Je l'ai trouvé assez drôle et pas inintéressant, mais surtout drôle ! Pour le reste, sans être un Gilet jaune "canal historique", il s'est bien inutilement fourvoyé dans une galère qui risque de jeter le discrédit sur l'ensemble du mouvement. Fort heureusement pour eux, les Gilets Jaunes ont clairement affiché la couleur en ne soutenant aucune liste pour les élections européennes.

Phillipot ? J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (cf. la série "Marine Le Pen et le plafond de verre") ce que je pensais de cet individu flou et louvoyant. Député européen sur une liste Front National, sa carrière politique semble sur le point de prendre fin un peu brutalement, et ça, il ne l'aura pas volé ! Quant à sa tentative d'OPA sur la marque "Gilet Jaune", disons qu'elle en dit long sur son désarroi face aux mauvais sondages. Cela dit, je reste persuadé qu'il finira par atterrir chez Les Républicains. Wait and see!

Dupont-Aignan ? Lors de la dernière campagne présidentielle, il claironnait partout qu'on le retrouverait au second tour. Cette fois, on l'a entendu claironner partout qu'il y aurait dix élus de son mouvement au Parlement Européen. Lui aussi sait être drôle, mais pas autant que Francis Lalanne !

Arthaud ? Je la trouve sympathique, quoique pas mal intégriste ! Cette fille est professeur d'économie, donc, au minimum, titulaire d'un CAPES. C'est dire si elle ne raconte pas de conneries, contrairement à pas mal d'autres. Problème : pourquoi la mayonnaise ne prend-elle pas avec les couches populaires ? Pour être prof, il faut être un peu - et même beaucoup - pédagogue, non ? Alors, Nathalie, pourquoi ça coince ?  

Hamon ? Il paraît qu'il risque de prendre une grave décision s'il se plantait de nouveau dans une élection. Pauvre Benoît Hamon ! Encore un qui n'a rien compris à la politique, qui préfère créer une petite officine pour en être le chef incontesté, plutôt que de travailler à la "remontada" de son camp socialiste après une tuile (2017) qui n'était probablement que conjoncturelle !

Brossat ? Encore un prof (ça en faisait trois, avec Arthaud et Bellamy). Donc, bon pédagogue ? Le problème du Parti Communiste ne serait-il pas son positionnement en Europe, face à la disparition quasi totale des partis frères en Italie, Portugal et ailleurs, sans parler des anciennes Démocraties populaires ? Que Brossat ait été un bon candidat est une chose, que le PCF trouve sa place au sein du Parlement Européen sera une autre paire de manches !

2. Les mouvements déjà présents au Parlement Européen 

Jadot ? Le candidat idéal pour vous dégoûter de l'écologie ! Je l'entends encore, au hasard d'une intervention télévisée, proclamant la nécessité d'en finir avec "le diesel", tout en affirmant plus loin qu'il fallait aussi en finir avec les énergies fossiles. Mais personne ne lui a demandé en quoi les agro-carburants entraient dans la catégorie "énergies fossiles". Incohérent un jour, incohérent toujours.

Glucksman ? Dans la catégorie "Imbu de soi-même", en voilà un qui mériterait d'être sur le podium. "Gouverner c'est prévoir" dit l'adage. Sauf que l'inventeur de "Place Publique" n'est pas du genre  prévoyant, ou alors ce n'est qu'un cynique ! Le fait est que son entrée en politique a eu pour effet automatique de pousser sa dulcinée - journaliste politique ! - vers deux mois de chômage technique. "Je suis bouleversé !" aurait déclaré notre branquignol. Parce qu'en plus, lui et sa dulcinée ne se parlent pas et n'ont pas discuté en temps et en heure des risques que ses ambitions politiques - à lui - faisaient courir à sa carrière - à elle - ? Sinon, lors des débats télévisés, il a paru bien emprunté, le plus étonnant étant quand même le choix fait par le Parti Socialiste, malgré les récriminations de quelques ténors du parti. Et puis, comment comprendre la sortie de Glucksman à propos du rôle de François Mitterrand au Rwanda ? Même à supposer qu'il ait raison, le timing avait de quoi surprendre - même s'il semble que les média aient déterré une ancienne prise de position, mais bon, voyez l'adage déjà cité : "Gouverner c'est prévoir" ! -, en pleine campagne électorale ? Suicidaire ? Va savoir ! (Source)

Bellamy ?  Le troisième prof avec Arthaud et Brossat. Enfin, prof, c'est vite dit : en activité ou en disponibilité ? "Übung macht den Meister!" disent les Allemands : "c'est en forgeant qu'on devient forgeron !". Du coup, je me méfie de ces profs qui désertent les salles de classe. Mais il me semble que l'on peut être adjoint au maire (Versailles) tout en conservant son métier d'origine. Le fait est que Bellamy n'a pas été mauvais. Par ailleurs, on peut raisonnablement s'interroger sur l'avenir des anciens "Républicains" de la coalition LREM (Le Maire, Darmanin, Raffarin...) si, d'aventure, l'expérience "macroniste" faisait long feu : imagine-t-on qu'ils reviennent au bercail ? Toujours est-il que, contrairement aux spéculations sondagières, c'est le camp de Bellamy qui risque de se retrouver de nouveau en tête au Parlement Européen. Et il semble que les conservateurs européens soient rompus à l'exercice de la "combinatione", du compromis avec d'autres, notamment les sociodémocrates. Alors, du coup, tout ce blablabli-blablabla des politocrates pour opposer les uns et les autres dans un cadre strictement franco-français a quelque chose de dérisoire !

Bardella ? Jeune loup aux dents longues et très propre sur lui. Personnellement, je l'aurais préféré de gauche, mais bon ! Le fait est qu'il a assuré, comme on dit, à l'instar des Aubry, Bellamy, Brossat. Et c'est là que les politocrates se perdent en conjectures, qui nous avaient prédit l'effondrement de Marine Le Pen à l'issue d'un certain débat d'entre les deux tours de la présidentielle, chose que j'ai toujours contestée (voir les archives de ce blog). Du coup, si, d'aventure, le Rassemblement National devait de nouveau virer en tête à l'issue de ce scrutin européen, alors je connais quelques politocrates qui devraient avaler leur chapeau et changer de métier dans la foulée ! On verra bien !

Aubry ? Très bonne candidate, malgré sa jeunesse. Et c'est là qu'on mesure toute la différence entre quelqu'un d'expérimenté au sein d'un parti politique (Bellamy, Bardella, Brossat) ou d'une ONG et quelqu'un qui s'improvise candidat au tout dernier moment (Glucksman). Mon problème avec Manon Aubry s'appelle Jean-Luc Mélenchon, un quidam tout sauf fiable (voir les archives de ce blog) ! Par ailleurs, le Front de Gauche de 2014 a explosé en plusieurs morceaux, et la Gauche française, au total, est bien partie pour perdre encore des plumes, le tout - entre autres raisons - à cause du caractère éminemment bonapartiste des partis qui la composent, ce qui leur fait préférer les guéguerres de personnes à la défense de grandes idées fédératrices. Autre chose : les Insoumis vont se retrouver au Parlement Européen, mais pour y siéger aux côtés de qui ?

3. Le cas Loiseau

Le moins qu'on puisse dire est que rien ne lui aura été épargné, entre le supposé manque de charisme et l'une ou l'autre bévue présumée commise par l'étudiante de Science Po'. Et au risque de surprendre, j'affirme ici que c'est pourtant, et de loin, la plus capée des têtes de liste de ce scrutin européen. Et pour avoir souvent critiqué le "Roi Macron", qui n'a toujours pas compris que la Cinquième République était à bout de souffle, je me dois de reconnaître que Nathalie Loiseau a le parfait profil pour conduire une liste au Parlement Européen, cette institution où l'on débat et négocie énormément, dès lors que l'on n'a pas, comme dans cette république bonapartiste qu'est la France, ces subterfuges anti-démocratiques transformant un 24 % de voix au premier tour en 66 % au second tour d'une élection ! 

Par ailleurs, bien des politocrates, obnubilés qu'ils sont par les sondages - et ce ne furent pas les seuls dans ce cas ! - semblent avoir voulu confondre le Parlement européen avec les Folies Bergères et je ne sais quel cabaret de strip-tease ! Le fait est que l'ex-ministre chargée des affaires européennes - à qui personne ne demande de danser à moitié nue sur une estrade - détient sans aucun doute la capacité technique et probablement humaine et de négociatrice pour jouer un rôle moteur au sein des cadors de ce Parlement européen, dont je rappelais (voir le papier sur Ingrid Levavasseur) que ses principaux animateurs (Barnier, Alliot-Marie, Hortefeux, Lamassoure, Verhofstadt... sans oublier les Junckers, Delors, Veil, etc.) sont/furent souvent d'anciens ministres affichant pas mal d'heures de vol. 

Il reste maintenant à tout ce petit monde à faire des progrès en matière de pédagogie, histoire d'amener le maximum de citoyens à croire en l'avenir de cette usine à gaz qui n'en finit pas de susciter la méfiance des Européens, à commencer par les plus jeunes. Et ça, c'est pas gagné !
 

mercredi 20 février 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #12.2


Épisode §12.2. Remembering Rabbi Farhi...

Le prix de haute tartuferie me paraît revenir sans conteste à ceux qui, dans la presse et dans la Chambre, déclament contre le péril clérical et la dictature militaire, tout en donnant libre carrière à ces puissances contre le méprisable sémite avec qui l'aryanisme aristocratique n'a rien à faire (Clémenceau, Iniquité, 1899, p. 261).

Citations :
"Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes." Emmanuel Macron a vivement réagi, samedi 16 février, après les insultes dont le philosophe Alain Finkielkraut a été victime, à Paris, lors du le 14e samedi de mobilisation des "gilets jaunes".  
Les images ont été tournées par Yahoo Actualités, boulevard du Montparnasse, dans le 14e arrondissement de la capitale. "Sale sioniste de merde !", "dégage", ont hurlé des manifestants. "Nique ta mère", lance un autre, tandis que des personnes crient "Palestine". Dans le brouhaha, on entend d'autres insultes proférées qui ressemblent à "sale juif". 

"Espèce de raciste, t'es un haineux, tu vas mourir, tu vas aller en enfer, espèce de sioniste", a crié un manifestant. "Il est venu exprès pour nous provoquer", a affirmé un autre. Le philosophe n'a pas répliqué et s'est éloigné. Dans une interview au Figaro samedi matin, il s'est montré critique vis-à-vis du mouvement, estimant que "les différents leaders de cette révolte protéiforme (...) sont devenus les stars du petit écran. Cette promotion leur est montée à la tête et l'arrogance a changé de camp."  
"Méthodes fascistes d’intimidation"
"Une honte absolue. Des méthodes fascistes d’intimidation", a réagi la Licra sur Twitter. Le philosophe a également reçu, sur le même réseau social, le soutien de ses confrères. "Total soutien à Alain Finkielkraut, et surtout : totale admiration pour le calme qu'il a su garder face à cette pisse mentale", a écrit Raphaël Enthoven. 
De son côté, Bernard-Henri Lévy a condamné des "nazillons". "Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les gilets jaunes", a-t-il ajouté. 
"Déferlement de haine à l'état pur"
"La haine à l’état brut dans les rues de Paris", a écrit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Et de conclure : "Ceux qui insultent ont le visage découvert. J’espère qu’ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés." 
"Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu, a écrit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE." 
"Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a également écrit Emmanuel Macron sur Twitter. 
Auprès du Journal du Dimanche, Alain Finkielkraut dit avoir "ressenti une haine absolue". Mais le philosophe raconte avoir été rassuré par la présence de policiers : "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là." L'académicien souligne que tous les manifestants n'étaient pas agressifs. Il précise que l'un d'eux a salué son travail et qu'un autre lui a proposé de revêtir un gilet jaune et de rejoindre le cortège. 
Dans un autre entretien, cette fois au Parisien, il a expliqué qu'il n'allait pas porter plainte : "ça pourrait en valoir la peine mais ce ne sera sans doute pas la dernière fois que cela m’arrive. Il ne faut pas trop en faire non plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu’à moi."

Il faut croire que certains de nos contemporains ont la mémoire courte, pour avoir oublié, par exemple, l'incroyable affabulation que l'on doit à un... rabbin, prétendument agressé par un quidam lui ayant crié "Allahu akbar" !
Trois mois après le coup de couteau qui a blessé le rabbin Gabriel Fahri dans sa synagogue du XIe arrondissement de Paris, "la version de l'automutilation" est désormais "une hypothèse prise au sérieux" par les enquêteurs, a affirmé France-2 mardi soir.  
Le rabbin a assuré qu'il avait été poignardé le 3 janvier par un homme casqué dans les locaux de sa synagogue, après avoir reçu auparavant des menaces de mort. Quelques jours plus tard, sa voiture avait été incendiée.
La rumeur devient hypothèse
Mais selon la chaîne, les enquêteurs "s'éloignent progressivement de la première lecture des faits -tentative d'assassinat et menaces de mort réitérées". "Dans les couloirs du palais de justice de Paris, la version de l'automutilation n'est plus une rumeur mais une hypothèse prise au sérieux." 
Selon les informations citées dans un reportage diffusé dans le journal de 20 heures, le couteau utilisé pour blesser le rabbin, "provient de la cuisine de la synagogue", et une contre-expertise médicale qualifie le coup de couteau d"'hésitant", ce qui irait à l'encontre de la thèse de l'agression.
Un "acte odieux"
Après la publication en janvier d'articles mettant en doute la réalité de son agression, le rabbin avait déjà démenti des "rumeurs" qui ne reposent "sur aucun élément probant".  
L'agression du rabbin avait soulevé une vive émotion dans la classe politique. Le président Jacques Chirac avait dénoncé un "acte odieux" tandis que nombre d'hommes politiques, dont quatre anciens Premiers ministres et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, étaient venus lui manifester leur soutien lors d'une cérémonie de prières. 
Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour "tentative d'assassinat, menaces de mort et dégradations de biens" pour élucider cette affaire. (source

On lira à ce propos une édifiante compilation d'affabulations en tous genres survenues en France ces dernières années (2016). Observons, par parenthèse, qu'aucun "Arabe", ni même "gentile" (cf. Dieudonné en Martinique)  n'a jamais prétendu, à tort, avoir été agressé par un individu de confession juive ! (source)

Quant aux événements survenus lors de l'épisode XIV des Gilets Jaunes, laissons faire les enquêteurs...

Et si je peux me permettre une observation, disons que la main qui a apposé les mentions "Juden" (pluriel de "Jude", ce qui, en soit, n'est pas une insulte, à ceci près que la judéité des personnes visées n'est inscrite nulle part sur la devanture du magasin, du moins, pas à ma connaissance !) et "Guten Tag" (en respectant la majuscule sur le substantif 'Tag', de même que l'accusatif, ainsi qu'il sied à la syntaxe quand on dit "Bonjour !" en allemand) sur la vitrine de telle épicerie, appartenait à quelqu'un de familiarisé avec l'allemand... ou le yiddish



Du coup, compte tenu des paragraphes précédents, j'imagine que les enquêteurs n'éliminent pas du tout la piste de l'"insider" ! Mais, wait and see!

Et à part ça ?

À part ça, deux images fortes sont à retenir de cette 14ème déambulation urbaine des Gilets Jaunes, 'rapport à' quelques énergumènes excités, voire dangereux : l'agression contre Ingrid Levavasseur et l'assaut délibéré mené contre un fourgon de police.

⧫ Qu'Ingrid Levavasseur ait commis l'une ou l'autre erreur d'appréciation en se précipitant, un peu inconsidérément, dans la création d'une liste pour les élections européennes, je l'ai écrit ici, sans toutefois chercher à l'accabler, tant je me mettais un peu à sa place. Du reste, elle a eu l'intelligence d'admettre son erreur, et je n'en attendais pas moins de la part d'une des personnes détentrices d'un ciboulot au sein des G.J.


Mais que, précisément, une escouade de gros bras, dont le cerveau semble localisé dans leurs seuls biscotos, s'en prennent à cette (une !) femme, au nom de je ne sais quelles valeurs bidons, voilà qui serait de nature à me faire rééditer mes imprécations du début du mouvement, après le saccage de l'Arc de Triomphe !

Et c'est ici que j'aurais aimé voir les animateurs de ce mouvement manifester un peu plus de solidarité avec l'un(e) des leurs. En tout cas, moi, j'aurais pris publiquement position contre les malabars au faible Q.I. que l'on aperçoit plus haut, et dont la véhémence ne peut que nuire à un mouvement originellement pacifique et visiblement populaire. Mais peut-être ces gros bras ne sont-ils là que pour contribuer à faire discréditer le mouvement, allez  savoir ?! 

⧫ Quant à l'attaque de ce fourgon de police à Lyon, comment ne pas féliciter ce gradé, à qui l'on doit des images incroyables, et grâce à qui l'équipage a évité une réelle catastrophe : on imagine ce qui aurait pu arriver si, d'aventure, la jeune stagiaire, perdant ses moyens, avait embouti un véhicule en stationnement, livrant les occupants du fourgon à l'ivresse de ces barbares qui se croient dans un jeu vidéo !




Source
Par parenthèse, je n'arrive pas à comprendre que la hiérarchie policière ait pu faire preuve d'autant de légèreté en lançant un véhicule isolé au milieu d'une foule d'excités !

Re-parenthèse : j'espère vivement - mais je n'en suis pas si sûr - que, parmi les hautes autorités de ce pays, obnubilées par l'anti-machin-truc-tisme, il s'est trouvé quelqu'un pour prendre des nouvelles des deux fonctionnaires de police, dont j'espère également qu'ils ont bénéficié (vont bénéficier) de l'assistance psychologique requise, en ces temps de disette budgétaire !

By the way, soit dit en passant, je pense que, si j'étais un Gilet Jaune, je me rendrais incessamment, dans le cadre d'une délégation tout à fait pacifique, soit dans trois jours, au prochain Salon de l'Agriculture, histoire de nouer des contacts avec ces Gilets Jaunes dans l'âme que sont les agriculteurs, et aussi histoire de savoir pourquoi ce grand lobby syndical qu'est la FNSEA n'a rien fait, en plus de quarante ans (cf. le premier choc pétrolier) pour promouvoir les agro-carburants en France - principale puissance agricole de l'Union européenne, quand on pense que la Guyane se trouve juste à côté du Brésil, référence mondiale en la matière ! - notamment les agro-diesels, ce qui aurait permis à la France d'être moins dépendante du pétrole et de réduire sensiblement le prix du fioul végétal tant dans les cuves de chauffage que dans les réservoirs des automobilistes, une problématique que j'ai déjà soulevée dans les premiers articles de la présente série !


Lectures :  01  -  02  -  03  -  04


P.S. Mercredi 20 février 2019, ai-je la berlue ou France Info-Intox a-t-il révélé au public le nom (Benjamin W.) du "principal suspect" dans l'affaire des insultes publiques contre le pseudo-philosophe Finkielkraut, le tout assorti de sa profession (détenteur d'un magasin de téléphones portables) à Mulhouse ? Dans la série "Bonjour la présomption de culpabilité" !!!!!! Ah, les cons ! (source)