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mercredi 12 juin 2019

Sémantique de la désinformation #9


Épisode §9.  Surtout ne pas oublier de citer Durkheim !

Vu sur un site "web" 
 



Citation (non retouchée, hormis les numéros)
Je (1) ne crois pas me tromper en disant que nous étions nombreux à être inquiets (2) ces dernières semaines du résultat attendu des élections européennes, et plus encore le jour de l’élection. L’irrésistible ascension du Rassemblement national (RN) (3), la maladresse stratégique de l’équipe de Macron, et les séquelles du moment «gilets jaunes» annonçaient une nette victoire du RN Dimanche 26 mai après-midi (4), des rumeurs sur les sondages (5) sortie des urnes promettaient un creusement supplémentaire de l’écart entre le RN et La République en marche (LREM). Dans cette ambiance glauque, la remontée spectaculaire et inattendue du taux de participation, de 42,4% en 2014 à 51,3% en 2019, ne pouvait que profiter au RN qui allait récupérer les votes des «gilets jaunes» (6). Le dernier écart mesuré en fin de campagne étant de 2% à 2,5% (7), la majorité allait vers une défaite piteuse, voire une crise de régime, si l’écart atteignait ou dépassait 4% (8). Des estimations en ce sens ont paru assez crédibles pour fausser les réactions des commentateurs à l’annonce des premières estimations (9).
À 20 heures, l’écart n’est que de 1,5% – il se réduira au cours de la soirée jusqu’à 0,9%, soit le résultat définitif, avec le même nombre de sièges pour les deux listes, vingt-trois. Il n’empêche, les plateaux télé annoncent alors une «nette victoire du RN» (10). Les militants présents aux QG endossent immédiatement l’interprétation des journalistes : joie débordante au RN, silence circonspect à la LREM. La même analyse va se maintenir un peu partout, y compris dans le quotidien de référence, qui organise un direct le mardi 28 mai «Posez vos questions sur la victoire du Rassemblement national» [retitré depuis, ndlr]. C’est exactement une «représentation collective» au sens que Durkheim (11) donnait à ce concept mais, dans le cas, une représentation fausse.

Vous voulez que je vous dise ? J'ai trouvé ce papier tellement nul que je me suis vite dit : "Non mais, tu ne vas pas perdre ton temps avec cette daube !?".

Entre nous, qu'est-ce que c'est mal foutu ! Et ça paraît sur Slate, dirigé par un ancien du Monde ! Sont-ils fauchés à ce point pour faire écrire n'importe quoi par n'importe qui ? Remarquez, ils ne sont pas les seuls dans ce cas ! Voyez du côté de Causeur, dont je parcours la daube assez régulièrement, surtout quand elle prétend dénoncer l'"islamisation" de la France.

J'ai pris soin de poser quelques numéros/balises ici ou là, histoire de mettre en exergue certains passages "intéressants", au cas où l'envie me viendrait de commenter cette chose. Le plus drôle, c'est quand même la référence à Émile Durkheim, que nos auteurs (si, si, ils se sont mis à plusieurs pour pondre cette chose !) ont dû récupérer dans un dictionnaire de citations, à moins que l'on ne se soit contenté de citer le titre d'un ouvrage (article).

Par parenthèse, et contrairement aux auteurs sus-mentionnés, je n'ai ressenti aucune inquiétude concernant les résultats attendus l'autre soir, dès lors que je m'applique à observer le Landerneau politico-médiatique français avec la plus grande objectivité, et je commence à en avoir un peu plus qu'assez de cette pitoyable logorrhée (diarrhée verbale serait peut-être plus exact) visant à "barrer la route au Front National" hier, "au Rassemblement National" aujourd'hui, ce mouvement n'étant frappé d'aucun interdit relativement à ses droits civiques ! 

Cela dit, entre nous, et histoire de rigoler un peu, n'est-ce pas la même Marine Le Pen que d'aucuns voyaient en perdition au soir d'un débat électoral face à Emmanuel Macron, il y a un peu plus de deux ans ? Et n'est-ce pas le Front National à qui les mêmes, ou à peu près, prédisaient pis que pendre à la suite de la défection de ce "poids lourd" que fut Florian Philippot ?

J'observe encore que, deux ou trois jours avant ces élections européennes, le Parlement Européen se fendait d'un communiqué qui semblait tomber à point nommé...

Source  -  Source

Sinon, le "papier" de Slate a fait l'objet d'une présentation sur un autre site, ce qui a donné lieu à une foule d'interventions dans un forum de discussion, et vous allez finir par connaître mon appétence pour ce genre de "salon où l'on cause"... 

637 réactions au matin du 12.06.2019

Extraits :


By the way, soit dit en passant, prenez la balise (1) : pourquoi diable est-il écrit "Je", alors même qu'ils sont plusieurs à signer le texte ?!?!?!

Maintenant, la question qui doit tarauder tout le monde est de savoir si je vais me résoudre à commenter le reste de la daube affichée plus haut. Pour ça, wait and see!


Lectures 01 - 02 - 03

samedi 25 mai 2019

Regards sur les prochaines élections européennes


Les élections européennes vues de France : ou quand les politocrates montrent qu'ils n'ont rien compris

 Lu dans la presse


"Le scrutin de dimanche s'annonce décisif pour l'avenir du pays."

L'avenir du pays ? Mais de quel pays, s'agissant d'une élection continentale ? Il est vrai que le rédacteur a pris soin de préciser qu'il s'agissait d'"un évènement continental, mais à la portée nationale."

Et c'est là qu'on aurait aimé comprendre, dès lors qu'il ne s'agit pas de la toute première élection d'un parlement européen, et que les précédentes ne semblent pas avoir eu une quelconque portée nationale.

Soit dit en passant, voir que sur l'ensemble du continent européen, les électeurs vont voter en traînant les pieds, voire ne vont pas voter du tout, en dit long sur le peu de talent de la classe politique européenne, surtout lorsqu'on considère la faible appétence de la jeunesse pour les élections au parlement européen.

Et pourtant, tout semble avoir été fait pour doper le sentiment d'appartenance de la jeunesse à la grande famille européenne : il y eut l'ouverture des frontières et la libre circulation, l'intégration progressive de pays autrefois périphériques (Espagne, Portugal, Grèce) et de piliers du défunt Pacte de Varsovie (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), sans oublier la réunification allemande. Et avec tout ce mouvement politique, vous aviez des innovations pratiques comme le programme Erasmus, la fédération internationale des auberges de jeunesse, la carte Interrail, grâce à laquelle les jeunes de moins de vingt-six ans pouvaient sillonner l'Europe en train et sans limitation durant quelques semaines, etc., toutes choses qui auraient dû se traduire par un renforcement des liens entre citoyens européens, et ce, d'autant plus que tout ce brassage de populations a induit de nombreux mariages.

Las ! Des jeunes n'ayant connu aucune guerre entre pays européens car nés autour de 1989, voire longtemps après l'effondrement du mur de Berlin - donc, aujourd'hui trentenaires, pour les plus âgés -, ne semblent pas plus concernés que ça par l'idéal des Monet, Adenauer, Brandt et autres Schumann. Comme preuve que la pédagogie, c'est un métier !

Et il n'y a pas que les politiques. Voyez le journal reproduit plus haut !

Pour avoir lu quelques articles par-ci, par-là et suivi l'un ou l'autre débat à la radio et à la télévision, je suis toujours surpris de voir à quel point l'homo mediaticus ou journalisticus manque d'imagination, l'industrie sondagière tenant lieu de vademecum chez l'ensemble des journalistes et autres politologues ou politocrates.

C'est ainsi qu'on a passé son temps à épiloguer sur "quelle liste arriverait en tête au soir du 26 mai", comme si c'était la chose la plus importante, alors même que l'essentiel était ailleurs.

751 députés européens, soit une majorité absolue à 376 parlementaires. Huit groupes, dont le plus important, à ce jour (PPE), cumulait 222 eurodéputés, effectif à doubler quasiment pour disposer d'une majorité confortable lors d'un vote final. Vous avez compris que le Parlement Européen était le royaume de la négociation et du compromis ?

Voilà qui amène - ou aurait dû amener - quelques questions que personne ne s'est vraiment posées.

I. Trente-quatre listes sont en présence en France, qui vont devoir se positionner par rapport aux huit groupes déjà présents au Parlement européen. Or, lors des nombreux débats intervenus dans les média (un médium, des média), personne ne s'est interrogé sur l'avenir, au sein du Parlement, d'au moins vingt-six des listes en présence en France.

II. Le positionnement relatif du Rassemblement National et de la coalition LREM ? J'ai déjà évoqué cette question ici même en la jugeant sans intérêt. Et pourtant ! Tout a été fait pour faire croire aux électeurs que c'était là l'enjeu principal du scrutin, alors même que le mouvement LREM n'a aucune existence au Parlement Européen, contrairement à l'ex-Front National ! Par ailleurs, conservateurs et sociaux-démocrates étant les deux groupes les plus importants du Parlement, il va sans dire que RN et LREM ne pourraient y jouer qu'un rôle marginal si, d'aventure, ils ne sont pas assez consistants pour y constituer au moins une minorité de blocage.

III. Autre problème : compte tenu de la composition de la coalition LREM, regroupant socialistes, centristes, écologistes et anciens du Parti républicain, on est en droit de s'interroger sur le positionnement respectif de ces diverses composantes par rapport aux trois groupes principaux (PPE, Sociaux-démocrates, Verts) : par exemple, comment vont voter les ex-socialistes français de la liste LREM par rapport à leurs ex-collègues sociaux-démocrates, ou les ex-Républicains par rapport à leurs ex-collègues du PPE, ou les ex-EELV par rapport à leurs ex-collègues du mouvement écologiste européen, etc. ? Voilà des questions que je n'ai entendu formuler nulle part ! 

IV. Découlant de ce qui précède, il se trouve que la totalité des États de l'Union européenne, à une exception près, sont des régimes de type strictement parlementaire, un style d'organisation imposant généralement la mise en place d'une combinaison de forces. C'est dire si ces États (voyez l'Allemagne, l'Autriche ou l'Italie) fonctionnent sur la base de la coalition, autant dire de la négociation et du compromis entre des forces pouvant être antagonistes à la base, tout le contraire du seul régime autocratique de l'Union Européenne : la France, dans lequel un homme seul décide quasiment de tout ! Question : comment vont pouvoir se comporter des élus LREM censés appliquer "la politique voulue par le roi, pardon ! par le président", lorsqu'il s'agira de trouver des compromis, dans le but d'atteindre la barre fatidique des 376 eurodéputés ?

Et comme les politocrates ne sont doués que pour le commentaire de sondages, voyons ce qu'avec un peu de talent et de jugeote, on pourrait dire (écrire) sur les principales listes en présence lors de ce scrutin européen.

1. Les petites listes ? Why not? Warum nicht? Et pourquoi pas ? Dès lors que le scrutin semblait abordable (un seul tour, proportionnelle intégrale), tout le monde pouvait tenter sa chance. Et pourtant ! (Source)

Fort de ce que j'ai pu écrire tantôt à propos des projets (avortés) du Gilet Jaune (canal historique) Ingrid Levavasseur, je constate simplement que de nombreux panneaux électoraux sont restés vierges de toute affiche, les candidats s'étant découverts fauchés comme les blés, ce qui n'est pas très glorieux, mais surtout, est de nature à déprimer leurs plus fidèles supporters. Autant dire que le Gilet Jaune Levavasseur l'a échappé belle !



 
Je profite de l'occasion pour féliciter Ingrid Levavasseur d'avoir eu l'intelligence de se désister à temps et de ne pas être allée ruiner ses maigres économies et celles de ses amis proches dans cette galère, à l'instar de quelques quidams imprudents. 

Comme dirait l'autre : il y eut beaucoup d'épelés et peu de lus !

Que dire de Francis Lalanne ? Je l'ai écouté lors de l'un ou l'autre débat télévisé. Je l'ai trouvé assez drôle et pas inintéressant, mais surtout drôle ! Pour le reste, sans être un Gilet jaune "canal historique", il s'est bien inutilement fourvoyé dans une galère qui risque de jeter le discrédit sur l'ensemble du mouvement. Fort heureusement pour eux, les Gilets Jaunes ont clairement affiché la couleur en ne soutenant aucune liste pour les élections européennes.

Phillipot ? J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (cf. la série "Marine Le Pen et le plafond de verre") ce que je pensais de cet individu flou et louvoyant. Député européen sur une liste Front National, sa carrière politique semble sur le point de prendre fin un peu brutalement, et ça, il ne l'aura pas volé ! Quant à sa tentative d'OPA sur la marque "Gilet Jaune", disons qu'elle en dit long sur son désarroi face aux mauvais sondages. Cela dit, je reste persuadé qu'il finira par atterrir chez Les Républicains. Wait and see!

Dupont-Aignan ? Lors de la dernière campagne présidentielle, il claironnait partout qu'on le retrouverait au second tour. Cette fois, on l'a entendu claironner partout qu'il y aurait dix élus de son mouvement au Parlement Européen. Lui aussi sait être drôle, mais pas autant que Francis Lalanne !

Arthaud ? Je la trouve sympathique, quoique pas mal intégriste ! Cette fille est professeur d'économie, donc, au minimum, titulaire d'un CAPES. C'est dire si elle ne raconte pas de conneries, contrairement à pas mal d'autres. Problème : pourquoi la mayonnaise ne prend-elle pas avec les couches populaires ? Pour être prof, il faut être un peu - et même beaucoup - pédagogue, non ? Alors, Nathalie, pourquoi ça coince ?  

Hamon ? Il paraît qu'il risque de prendre une grave décision s'il se plantait de nouveau dans une élection. Pauvre Benoît Hamon ! Encore un qui n'a rien compris à la politique, qui préfère créer une petite officine pour en être le chef incontesté, plutôt que de travailler à la "remontada" de son camp socialiste après une tuile (2017) qui n'était probablement que conjoncturelle !

Brossat ? Encore un prof (ça en faisait trois, avec Arthaud et Bellamy). Donc, bon pédagogue ? Le problème du Parti Communiste ne serait-il pas son positionnement en Europe, face à la disparition quasi totale des partis frères en Italie, Portugal et ailleurs, sans parler des anciennes Démocraties populaires ? Que Brossat ait été un bon candidat est une chose, que le PCF trouve sa place au sein du Parlement Européen sera une autre paire de manches !

2. Les mouvements déjà présents au Parlement Européen 

Jadot ? Le candidat idéal pour vous dégoûter de l'écologie ! Je l'entends encore, au hasard d'une intervention télévisée, proclamant la nécessité d'en finir avec "le diesel", tout en affirmant plus loin qu'il fallait aussi en finir avec les énergies fossiles. Mais personne ne lui a demandé en quoi les agro-carburants entraient dans la catégorie "énergies fossiles". Incohérent un jour, incohérent toujours.

Glucksman ? Dans la catégorie "Imbu de soi-même", en voilà un qui mériterait d'être sur le podium. "Gouverner c'est prévoir" dit l'adage. Sauf que l'inventeur de "Place Publique" n'est pas du genre  prévoyant, ou alors ce n'est qu'un cynique ! Le fait est que son entrée en politique a eu pour effet automatique de pousser sa dulcinée - journaliste politique ! - vers deux mois de chômage technique. "Je suis bouleversé !" aurait déclaré notre branquignol. Parce qu'en plus, lui et sa dulcinée ne se parlent pas et n'ont pas discuté en temps et en heure des risques que ses ambitions politiques - à lui - faisaient courir à sa carrière - à elle - ? Sinon, lors des débats télévisés, il a paru bien emprunté, le plus étonnant étant quand même le choix fait par le Parti Socialiste, malgré les récriminations de quelques ténors du parti. Et puis, comment comprendre la sortie de Glucksman à propos du rôle de François Mitterrand au Rwanda ? Même à supposer qu'il ait raison, le timing avait de quoi surprendre - même s'il semble que les média aient déterré une ancienne prise de position, mais bon, voyez l'adage déjà cité : "Gouverner c'est prévoir" ! -, en pleine campagne électorale ? Suicidaire ? Va savoir ! (Source)

Bellamy ?  Le troisième prof avec Arthaud et Brossat. Enfin, prof, c'est vite dit : en activité ou en disponibilité ? "Übung macht den Meister!" disent les Allemands : "c'est en forgeant qu'on devient forgeron !". Du coup, je me méfie de ces profs qui désertent les salles de classe. Mais il me semble que l'on peut être adjoint au maire (Versailles) tout en conservant son métier d'origine. Le fait est que Bellamy n'a pas été mauvais. Par ailleurs, on peut raisonnablement s'interroger sur l'avenir des anciens "Républicains" de la coalition LREM (Le Maire, Darmanin, Raffarin...) si, d'aventure, l'expérience "macroniste" faisait long feu : imagine-t-on qu'ils reviennent au bercail ? Toujours est-il que, contrairement aux spéculations sondagières, c'est le camp de Bellamy qui risque de se retrouver de nouveau en tête au Parlement Européen. Et il semble que les conservateurs européens soient rompus à l'exercice de la "combinatione", du compromis avec d'autres, notamment les sociodémocrates. Alors, du coup, tout ce blablabli-blablabla des politocrates pour opposer les uns et les autres dans un cadre strictement franco-français a quelque chose de dérisoire !

Bardella ? Jeune loup aux dents longues et très propre sur lui. Personnellement, je l'aurais préféré de gauche, mais bon ! Le fait est qu'il a assuré, comme on dit, à l'instar des Aubry, Bellamy, Brossat. Et c'est là que les politocrates se perdent en conjectures, qui nous avaient prédit l'effondrement de Marine Le Pen à l'issue d'un certain débat d'entre les deux tours de la présidentielle, chose que j'ai toujours contestée (voir les archives de ce blog). Du coup, si, d'aventure, le Rassemblement National devait de nouveau virer en tête à l'issue de ce scrutin européen, alors je connais quelques politocrates qui devraient avaler leur chapeau et changer de métier dans la foulée ! On verra bien !

Aubry ? Très bonne candidate, malgré sa jeunesse. Et c'est là qu'on mesure toute la différence entre quelqu'un d'expérimenté au sein d'un parti politique (Bellamy, Bardella, Brossat) ou d'une ONG et quelqu'un qui s'improvise candidat au tout dernier moment (Glucksman). Mon problème avec Manon Aubry s'appelle Jean-Luc Mélenchon, un quidam tout sauf fiable (voir les archives de ce blog) ! Par ailleurs, le Front de Gauche de 2014 a explosé en plusieurs morceaux, et la Gauche française, au total, est bien partie pour perdre encore des plumes, le tout - entre autres raisons - à cause du caractère éminemment bonapartiste des partis qui la composent, ce qui leur fait préférer les guéguerres de personnes à la défense de grandes idées fédératrices. Autre chose : les Insoumis vont se retrouver au Parlement Européen, mais pour y siéger aux côtés de qui ?

3. Le cas Loiseau

Le moins qu'on puisse dire est que rien ne lui aura été épargné, entre le supposé manque de charisme et l'une ou l'autre bévue présumée commise par l'étudiante de Science Po'. Et au risque de surprendre, j'affirme ici que c'est pourtant, et de loin, la plus capée des têtes de liste de ce scrutin européen. Et pour avoir souvent critiqué le "Roi Macron", qui n'a toujours pas compris que la Cinquième République était à bout de souffle, je me dois de reconnaître que Nathalie Loiseau a le parfait profil pour conduire une liste au Parlement Européen, cette institution où l'on débat et négocie énormément, dès lors que l'on n'a pas, comme dans cette république bonapartiste qu'est la France, ces subterfuges anti-démocratiques transformant un 24 % de voix au premier tour en 66 % au second tour d'une élection ! 

Par ailleurs, bien des politocrates, obnubilés qu'ils sont par les sondages - et ce ne furent pas les seuls dans ce cas ! - semblent avoir voulu confondre le Parlement européen avec les Folies Bergères et je ne sais quel cabaret de strip-tease ! Le fait est que l'ex-ministre chargée des affaires européennes - à qui personne ne demande de danser à moitié nue sur une estrade - détient sans aucun doute la capacité technique et probablement humaine et de négociatrice pour jouer un rôle moteur au sein des cadors de ce Parlement européen, dont je rappelais (voir le papier sur Ingrid Levavasseur) que ses principaux animateurs (Barnier, Alliot-Marie, Hortefeux, Lamassoure, Verhofstadt... sans oublier les Junckers, Delors, Veil, etc.) sont/furent souvent d'anciens ministres affichant pas mal d'heures de vol. 

Il reste maintenant à tout ce petit monde à faire des progrès en matière de pédagogie, histoire d'amener le maximum de citoyens à croire en l'avenir de cette usine à gaz qui n'en finit pas de susciter la méfiance des Européens, à commencer par les plus jeunes. Et ça, c'est pas gagné !
 

mercredi 24 avril 2019

Comme une histoire presque sans paroles #3


Si vous ne disposez pas de lunettes stéréoscopiques comme celles reproduites ci-dessous, je ne saurais trop vous conseiller de vous en procurer quelques exemplaires (vendues autour de 2 euros les dix pour les modèles en carton, voire moins chères à l'unité quand achetées par milliers sur certains sites extrême-orientaux...).
  
Que dire de Notre-Dame de Paris, sinon que je photographie cette cathédrale (parmi plein d'autres monuments : les cathédrales de Strasbourg, Chartres, Amiens, Rouen, Reims,  Köln..., le Louvre, Versailles, l'Opéra Garnier...) en stéréoscopie depuis quelques années, et ce, par tous les temps ou presque, de jour comme de nuit. Ça nous donne des images exclusives (par milliers !) dont vous n'apercevrez, ici, que des broutilles.





Un clic gauche sur les images pour les agrandir






mercredi 27 mars 2019

Réflexions sur ce que d'aucuns appellent "antisémitisme" #5.2


Épisode 5.2. La camionnette "antisémite" (suite)


Si j'ai bien compris, selon les officiels (la Préfecture) du département, la stèle commémorant l'ancienne synagogue de Strasbourg aurait été percutée par une automobile. Pas un camion, ni un semi-remorque, et encore moins un engin de chantier...

Admettons.

Le problème est que quelque chose cloche dans ce discours.

Commençons par récupérer quelques images du site, avant et après coup.

Visiblement, la stèle était primitivement insérée dans un espace vert et entourée d'une haie ainsi que d'une grille, installations remplacées par un unique mur à l'arrière de la stèle.



Notons aussi que le monument est installé sur une zone piétonne plutôt large (soit 4 à 5 mètres).


Sur l'image suivante, nous voyons que la stèle déborde très légèrement sur l'allée, ce que nous estimons ne pas dépasser les 5 cm, ce qui veut dire qu'en cas de percussion par un véhicule, la zone touchée ne saurait excéder le secteur encadré de vert...


Sur l'image suivante, le tracé rouge permet de se faire une idée de la position originelle de la stèle, de manière à apprécier le déplacement imposé par le choc subi. Cela nous fait, au bas mot, 1,5 mètre de pivotement vers la droite. La flèche bleue symbolise le déplacement en marche arrière du véhicule supposé avoir percuté la stèle.



On résume ?

Une allée piétonne de près de cinq mètres de large et un automobiliste qui s'y engage en marche arrière. Mais, au lieu de rester au milieu de l'allée, voilà qu'il va coller sur le côté gauche (du point de vue du conducteur), réussissant à percuter une stèle sur une minuscule zone (moins de cinq centimètres de large) débordant sur l'allée. 

Autrement dit : une stèle extrêmement lourde (1,6 tonne) est percutée sur un minuscule espace de moins de cinq centimètres de large par un automobiliste très maladroit ou très adroit, c'est selon, ou alors en état d'alcoolémie fort avancée, pour n'être pas resté au milieu de l'allée et être allé "chercher" la stèle en collant littéralement sur sa gauche. Le choc est tel que la stèle bascule sur plus d'un mètre, mais...

Parce qu'il y a un mais, voire plusieurs !

Les autorités nous ont dit chercher des indices sur les images de la vidéo-surveillance. Ça veut dire qu'il n'y avait aucun indice matériel sur le site (= au sol) ? Aucune trace de peinture sur la stèle, aucun débris de verre ou de plastique (cf. l'équipement le plus fragile d'un véhicule automobile : l'éclairage en plastique ; ici, le feu arrière gauche) ?

Autant dire que le véhicule était du genre robuste pour n'avoir perdu aucun petit bout de verre/plastique ni laissé la moindre trace de peinture sur la stèle..., et il faut croire que la bagnole venait d'être traitée au Kärcher, puisqu'il n'y avait même pas de trace de boue sur le sol !!! (1)

Et il y a ce témoignage :




Une stèle extrêmement lourde ; il faut une force importante pour la déplacer...

Une force importante, en clair, une énergie conséquente.

Et c'est là qu'on se remémore les cours de physique du lycée ; vous savez ? La statique et la dynamique des solides.

Vous avez un(e) voisin(e) qui va au lycée ? Alors, demandez-lui de vous faire une petite estimation mathématique.

1,6 tonne pour la stèle, c'est la masse. Le poids vient de la composition de la masse par l'accélération (pesanteur), le fameux g = 9,81 !

Ce qui nous donne en Newtons pour le poids de la stèle :

1600 (kg) x 9,81 = 15.696 Newtons

Dans notre cas pratique, le choc subi par la stèle ne l'envoie pas vers le haut mais la fait glisser horizontalement. La force qui va provoquer le déplacement n'est, donc, pas verticale (comme dans le cas du théorème d'Archimède), ce qui risque de fausser les calculs. Et il faut aussi intégrer les frottements (horizontaux ceux-là), qui vont requérir un surcroît d'énergie.

Il n'empêche, ce petit calcul va nous donner un ordre de grandeur de l'énergie requise pour déplacer notre stèle.

En clair, nous avons une énergie de (grosso modo) 15700 newtons, et pour déplacer la stèle, il faut que le choc dû à l'automobile soit au moins équivalent à 15.700 Newtons, énergie que l'automobile acquiert en raison de sa vitesse. Et là, tous nos bons collégiens et lycéens connaissent l'énergie cinétique : 0,5 m x v², soit le produit de la moitié de la masse par le carré de la vitesse.

Imaginons, donc, un véhicule standard d'une tonne opérant une marche arrière sur une allée. Question : sur la base du principe de conservation de l'énergie, quelle a pu être la vitesse du véhicule en marche arrière ?

Si nous considérons que l'énergie cinétique du véhicule est entièrement absorbée par le déplacement de la stèle, nous pouvons estimer que :

➼ 0,5 x 1000 x v² = 15.700 Newtons
➼ 500 x v² = 15.700 Newtons
➼ v² = 15.700/500 = 157/5 = 31,4
➼ v = 5,6 mètres/seconde
➼ v = 5,6 x 3600 m/h = 20,17 km/h

On résume ?

Un automobiliste qui s'engage en marche arrière dans une allée, tout en choisissant de coller au plus près du bord gauche de l'allée, au point de percuter une stèle sur une minuscule surface de moins de 5 cm de large, voilà qui relève d'une précision presque chirurgicale !

Pour mémoire, les occupants du véhicule disent avoir juste senti un choc.

Et tout ça s'est déroulé à près de 20 km/h en marche arrière ! Toujours est-il que le choc est assez puissant pour propulser la stèle et la faire pivoter sur près d'un mètre cinquante, et, pourtant, aucun débris du véhicule n'est retrouvé sur place, pas même un minuscule bout de plastique provenant du feu arrière gauche, ni la moindre trace de peinture non plus sur la stèle !

La stèle ! Mais, au fait, dans quel matériau ? se demande le quidam lambda !

En marbre noir, nous disent les gazettes.

Or, le marbre passe pour être un matériau fragile, tout le contraire du granit :
Le marbre et le granit sont des matériaux couramment utilisés dans l’aménagement et la décoration de vos habitats. Que ce soit dans la fabrication de votre plan de travail, pour vos salles de bain ou pour vos revêtements de sols intérieurs ou extérieurs. Étant tous deux des pierres naturelles, le marbre et le granit sont toutefois bien différents notamment au niveau de leurs propriétés physico-chimiques-mécaniques. Alors, comment choisir entre marbre et granit ?(…)Composé principalement de carbonate de calcium, le marbre est une roche calcaire cristalline  transformée par compression naturelle et des températures très élevées. De couleur claire, il peut présenter des veines ou des marbrures colorées. Le marbre est un matériau relativement fragile qui ne résiste ni à une chaleur trop importante, ni aux griffes et se raye donc très facilement. De plus, il absorbe aisément l’eau et le gras et réagit facilement aux acides. Nous constatons également que le marbre perd rapidement de son brillant. Malgré tout, le matériau qu’est le marbre peut être facilement poli et transformé pouvant ainsi s’adapter à de multiples utilisations. De par sa porosité, nous vous déconseillons l’utilisation de marbre en extérieur, qui pourrait devenir sensible aux intempéries. Facile d’entretien, nous vous déconseillons l’utilisation de détergents ou de produits corrosifs qui pourraient attaquer le marbre. Un nettoyage régulier à l’eau, permettra au marbre de bien vieillir. (Source)

Nous voilà, donc, avec une stèle taillée dans un matériau connu pour sa fragilité, donc peu recommandé dans l'aménagement d'une cuisine, et qui se trouve percutée à une étonnante vitesse par un objet métallique d'au moins une tonne, sans être le moins du monde éraflée !!!!

Voyez l'image après l'impact :


Comme on peut le voir, la zone censée avoir été percutée à près de 20 km/h par un véhicule en marche arrière n'a pas subi la moindre éraflure, alors même que l'énergie (autour de 15.700 newtons) n'a porté que sur quelques centimètres carrés, entraînant une ÉNORME pression (quotient : force / surface) sur ce coin gauche de la stèle !

Comprenez-vous maintenant pourquoi j'ai quasiment sauté au plafond en découvrant la thèse officielle ?

Le fait et que, parmi les nombreuses déclarations intervenues, mon attention a été attirée par ce qui suit : 
Sur la stèle, on distingue ce qui ressemble à des traces de levée avec un pied de biche. Pour le premier adjoint, Alain Fontanel, "on ne pousse pas une stèle de ce poids par hasard. Surtout que le message est clairement écrit dessus". (Source)

Des traces de levée avec un pied de biche ; ce n'est quand même pas rien ! Quant au message clairement écrit dessus, là, j'avoue que je me perds en conjectures !

Mon petit conseil aux autorités strasbourgeoises ou autres, chargées d'élucider ce dossier : en ces temps où ce qu'on appelle des "fake news" se multiplie à grande vitesse, où les thèses officielles sont systématiquement contredites par les réseaux sociaux et autres forums de discussion sur l'Internet (cf. le World Trade Center), je trouve particulièrement inconséquent de venir nous vendre une thèse absolument bidonnée autour de la profanation de cette stèle strasbourgeoise, l'absence totale de traces matérielles d'une percussion par un véhicule automobile étant un indice sérieux de l'inconsistance de la thèse officielle.

Bien évidemment, j'en entends qui vont me reprocher de donner dans le complotisme et autres conneries. À ceux-là, je répondrai simplement que la meilleure façon de susciter des thèses dites complotistes consiste à mentir aux gens, ce qui finit toujours par se savoir, tôt ou tard.

Pour ma part, je ne crois pas une seconde qu'un automobiliste (même pas mis en examen pour conduite en état d'ivresse excessive !!!) à jeun ait pu rouler en marche arrière sur une allée d'au moins cinq mètres de large, en s'appliquant à aller percuter un bout de marbre débordant de moins de cinq centimètres sur l'allée en question, le tout à une vitesse élevée pour une marche arrière et sans voir son véhicule sérieusement endommagé !!!

By the way, que les naïfs toujours prompts à avaler n'importe quelle salade officielle jettent un œil sur le look de véhicules ayant percuté des animaux sur une route de campagne, sachant que le corps d'un sanglier, c'est bien plus mou qu'une stèle de marbre !






Sinon, j'invite les journalistes à retrouver le propriétaire du véhicule censé avoir percuté cette stèle et à nous livrer des photos dudit véhicule. Imaginons, un instant, qu'il ait été équipé du radar de recul ainsi que de la petite caméra... 

Ma conclusion ? 

Vouloir nous faire avaler l'histoire de ce mystérieux véhicule que personne n'a vu, autant nous inciter à croire au yéti ou au monstre du Loch Ness ! Maintenant, il va falloir que les autorités nous disent la vérité sur ce qui est réellement arrivé à cette stèle ! (2)




(1) La boue sur le sol après un accident impliquant une automobile ? Ça vous étonne ? Vous avez déjà fait du vélo ? Alors, vous devez savoir qu'il s'accumule toujours de la boue à l'intérieur du garde-boue d'un vélo. Le même phénomène se produit sous le capot d'une voiture. Et en cas de choc, vous avez toujours un peu de cette boue qui se détache et tombe sur le sol. Ça fait partie des indices que les enquêteurs récupèrent à la suite d'un accident de la circulation suivi d'un délit de fuite. Et s'ils n'ont pas trouvé un peu de cette boue, à Strasbourg, c'est que le véhicule était dans un état de propreté étonnant ! Que dis-je ? Stupéfiant ! 

(2) Pédagogie oblige : il va bien falloir combler l'attente angoissée de ceux qui, ayant oublié leurs cours de physique au collège ou au lycée, se demandent quelle peut bien être l'énergie (cinétique) fournie par un véhicule lambda opérant une marche arrière à une vitesse "normale", disons autour de 10 km/h.

Petit calcul très simple, à partir de la même formule , soit la moitié de la masse à multiplier par le carré de la vitesse (en mètres/seconde), ce qui nous donne :

Vitesse : 10 km/h = 10000 m/3600 sec = 2,78 m/sec

Énergie cinétique E = 0,5 x 1000 x (2,78)² = 500 x 7,73

E = 3864,20 Newtons, ce qui correspond grosso modo à la masse d'un objet de 3864,20/9,81 = 394 kg !

Tout le monde a compris qu'un véhicule d'une tonne opérant une marche arrière à 10 km/h peut espérer déplacer une stèle de marbre de l'ordre de 400 kg, pas de 1,6 tonne ?!?!


mardi 26 mars 2019

Réflexions sur ce que d'aucuns appellent "antisémitisme" #5.1


Épisode § 5.1. La camionnette "antisémite"

Retour sur la "profanation" d'une stèle installée sur l'ancien emplacement de la synagogue du Quai Kléber, à Strasbourg.

Souvenez-vous : au début, tout le monde a cru à un nième acte "antisémite", et le ban et l'arrière-ban des croisés contre l'"antisémitisme" de monter au créneau.

Pour l'heure, je me contenterai de présenter quelques images, dont j'avoue que certaines d'entre elles m'ont plongé dans des abîmes de perplexité.

Soit dit entre nous, ne trouvez-vous rien de bizarre dans les images qui suivent ?













Alors ! Vous avez trouvé ce qu'il y avait de bizarre dans ces images ?

Moi, je vous avoue que j'ai bien failli sauter au plafond en les examinant, surtout depuis qu'il semble que la stèle ait été déplacée par un automobiliste exécutant une marche arrière.

Quel dommage que les journalistes n'aient pas retrouvé la trace de cet automobiliste, à qui on aurait aimé poser quelques questions, à commencer par le poids de son véhicule, sachant que la stèle pèse 1,6 tonne.

Vous commencez à comprendre ? Oui ? Non ? Alors, demandez à un(e) bon(ne) élève de Seconde, Première ou Terminale des lycées. Je suis sûr que, comme moi, il/elle  sera près de sauter au plafond !




À suivre...


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