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samedi 17 août 2019

France Ô ou une certaine idée de la (re)colonisation #7


Épisode §7. Portrait(s)-robot(s)

Pour comprendre certaines situations, il est parfois nécessaire de renoncer aux mots pour s'en tenir aux faits tels qu'ils peuvent nous être fournis par de simples images.

Et en ce qui concerne les relations qu'entretient la France avec certaines de ses colonies, rebaptisées "Départements" ou "Territoires d'Outre-mer", il y a une image très parlante, celle du (!) représentant du pouvoir central au sein de la... colonie.

Voici, donc, le résultat d'une petite recherche visant à dresser le trombinoscope des préfets de la République en poste actuellement dans l'ensemble de l'Outre-mer français.

Pour mémoire (le gros de mes visiteurs ne vivant pas en France), hormis Saint-Pierre et Miquelon, l'Outre-mer est la partie du territoire français affichant la plus grande proportion de sujets non caucasiens ; en clair, une majorité de descendants d'Africains, d'Amérindiens, de Canaques, de Maoris, de Chinois, Malais, Hindous, etc.







Mais j'en entends qui m'interrogent : "Oui, bon, ce sont des préfets de la République ; il est où le problème ?".

Il est vrai qu'à première vue, je veux dire aux yeux de certains, il n'y a pas de problème, n'est-ce pas ? On a là un personnel chevronné, rompu au jeu des chaises musicales entre les différents Outre-mer. À part ça, d'aucuns pensent qu'il n'y a absolument aucun problème, eux qui n'ont pas dû souvent visiter les territoires concernés ni ne connaissent le moindre ressortissant de ces "contrées sauvages et reculées" ! 

Mais j'en entends d'autres qui s'interrogent : "Mais mon bon monsieur, quel rapport avec France Ô ?"

Quel rapport ? Une certaine idée de la (re)colonisation, chez des gens affichant, par ailleurs, une phénoménale inculture !

Tiens, by the way, soit dit en passant, à propos de la chaîne France Ô, dont certains souhaitent la disparition, avez-vous entendu parler d'une consultation préalable, disons, au sein des populations concernées ?

Citation :
Nombreux sont (...) les ethnologues, les sociologues et les anthropologues qui entendent mettre leurs capacités d’expertise et, plus largement parfois, leur discipline respective au service de l’empire. Quant aux dirigeants de la Troisième République, qui affrontent des problèmes nouveaux et difficiles à résoudre en raison de l’expansion rapide des territoires d’outre-mer, de l’importance et de la diversité des populations désormais passées sous le joug de la métropole, ils sollicitent souvent les personnalités connues de ces différentes sciences. Les ambitions et les désirs de reconnaissance des uns, les nécessités pressantes des autres, et l’adhésion de presque tous au grand dessein impérial de la métropole ont ainsi favorisé l’avènement de rapports inédits entre ces sciences et l’État.

L’écrasante majorité des acteurs de la politique coloniale de la France, qu’ils soient conseillers du pouvoir, professionnels du droit, législateurs ou ministres, considère donc que des dispositions particulières doivent être élaborées et appliquées dans les territoires de l’empire pour tenir compte de l’infériorité des « indigènes », de leurs singularités et des contrées dans lesquelles ils vivent, sans oublier les intérêts supérieurs du pays et les impératifs de l’ordre public colonial. Cet ordre public dont la défense impitoyable, face à des populations que l’on dit barbares ou sauvages, est une tâche majeure devant laquelle les "scrupules juridiques et les considérations sentimentales doivent s’effacer."
Ils s’effaceront effectivement. (Source)



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