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mardi 7 janvier 2020

Réflexion sur une forme d'amnésie collective

Memento ("je me souviens")

Documentaliste de formation (entre autres métiers pratiqués) dans une vie antérieure, mais surtout collectionneur compulsif de toutes sortes de documents, et ce, depuis ma plus tendre enfance, je vous avoue avoir du mal à jeter du papier. Donc, je stocke livres, disques, DVD, journaux, magazines, ordinateurs, instruments de musique..., au point de devoir doubler la surface de mon logement tous les dix ans à peu près, pour cause d'encombrement !

Avril 2017, un marché de la banlieue parisienne, des distributeurs de tracts. On est en pleine campagne pour l'élection présidentielle. Rentré chez moi, je scanne le tract et l'archive sur un disque dur amovible. Vous trouverez mon analyse de cette campagne électorale dans les archives de ce blog. Lisez notamment ce que je dis de ce fameux débat d'entre les deux tours, où il fut abondamment question de... General Electric, vous savez ?, ceux qui sont en train de licencier à Belfort !

En ces temps de blablabli-blablabla généralisé, où à peu près tout le monde semble frappé d'amnésie (ce à quoi je ne crois pas une seconde, ne connaissant que trop bien la propension au cynisme des politiciens et autres politicards), il m'a semblé utile de ressusciter cette archive pas si vieille que ça.

Pour le reste, no comment.


 



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mercredi 1 janvier 2020

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #27


Épisode §27. Faillite de l'État bonapartiste. Et si les Gilets jaunes avaient raison ?

"Quand le sage désigne la lune, l'imbécile regarde le doigt.". Adage chinois

En ce moment même, tout ce que la France compte d'imbéciles et de crétins, voire de politologues et autres politocrates, pense que le mouvement dit des Gilets Jaunes est passé de mode et est tombé en obsolescence, le tout en raison d'effectifs de plus en plus squelettiques lors de ces déambulations du samedi qui firent la réputation du mouvement.

Ceux et celles qui ont suivi le présent feuilleton depuis le début savent que je n'ai jamais été un adepte desdites déambulations hebdomadaires, compte tenu des traumatismes musculaires et articulaires qu'elles ne peuvent pas manquer de provoquer.  C'est ainsi que je me suis longtemps interrogé sur la pertinence de marches forcées sur un secteur pavé comme les Champs-Elysées, peu indiqué pour des marcheurs âgés, trop jeunes ou handicapés, de même que je me suis interrogé sur l'opportunité d'un défilé allant de la Gare parisienne de l'Est jusqu'au Trocadéro, soit une traversée de plus de la moitié de la largeur de Paris !

Autant dire que je ne mesure pas la réussite ou l'échec des Gilets Jaunes à l'aune des effectifs proclamés par la Préfecture de police !

By the way, par parenthèse, y a-t-il jugement plus objectif sur les G.J. que celui de ce touriste étranger passablement navré de son dernier périple parisien ?
"Je m'exprime en tant que touriste, un touriste dont le train pour Paris a été supprimé, un touriste dans l'impossibilité d'emprunter la plupart des lignes de métro durant les vacances ; et malgré cela, les mérites des Gilets Jaunes sont admirables. Contre M., ...". (Source)

L'avant-dernier épisode de cette série s'intitulait 'L'âge de raison'. Entre temps, les Gilets Jaunes ont manifesté pour la cinquante-neuvième fois à travers les villes de France. Et après plus d'un an de manifestations hebdomadaires, que voyons-nous ? Un pays en panne, comme perclus des rhumatismes de la grève des services publics, une spécialité tellement française au sein de l'Union Européenne.

Et moi de me demander ce qu'il adviendrait de la France, là maintenant, si, d'aventure, le Referendum d'Initiative Citoyenne, le fameux RIC tant vanté par les Gilets Jaunes, avait été adopté par le pays, ce qui aurait permis aux électeurs français de se prononcer, sur leur propre initiative, au sujet de l'adaptation éventuelle des retraites aux évolutions démographiques en cours.

Voilà un État autocratique, sorti tout droit du cerveau embrumé d'un général de brigade né au dix-neuvième siècle, et dont les détenteurs du pouvoir préfèrent braver l'impopularité et les jacqueries d'une partie de la population, plutôt que de rétrocéder la parole au peuple, pour reprendre la formule du sociologue suisse Jean Ziegler.

Rétrocéder la parole au peuple, est-ce si difficile ? Il faut croire que oui !

Offrons-nous un petit survol de la planète sujette à des ébullitions sociales : Algérie, Hong-Kong, Venezuela, Liban, Chili, Bolivie, Nicaragua, Iraq, Soudan, Yémen, Iran, Haïti..., France.

Hé oui, il faut ajouter la France à ce groupe funeste de démocratures !

Le point commun de tous ces régimes ? Aucun d'eux n'est une république parlementaire (1) ; rien que des régimes autocratiques. Autant dire des démocraties de façade, et ce, quels que soient les agendas avoués ou inavoués motivant toutes ces jacqueries et tous ces soulèvements populaires.

Le fait est que l'histoire des soulèvements populaires nous montre que ces derniers se produisent, voire se reproduisent de façon récurrente dans des États infra-démocratiques, la Suisse en étant le plus parfait contre-exemple : dans ce pays, probablement le plus démocratique du monde, avec son recours massif à la votation, à savoir au referendum d'initiative populaire, les grèves et tensions sociales violentes se comptent, chaque année, sur les doigts d'une main.

Tandis qu'en France, pays limitrophe de la Suisse !

Par parenthèse, on nous parle beaucoup des manifestants "pro-démocratie" de Hong-Kong. Et là, on rapproche les statistiques : voyez le nombre de Gilets Jaunes mutilés ou estropiés en France, et le nombre de militants "pro-démocratie" estropiés à Hongkong, et concluez !

Memento : 1958-1962 : instauration de la constitution autocratique de ladite Cinquième République par De Gaulle. Une décennie plus tard, l'autocrate doit faire face aux événements de Mai 68 ; par la  suite, on aura les grandes grèves des transports publics en 1986, 1995, des jacqueries paysannes récurrentes illustrées par les saccages du Marché de Rungis, les déversements de produits agricoles devant des préfectures, des scènes de guérilla urbaine dans les banlieues de Paris, Lyon, Toulouse, en passant par l'incendie du Parlement de Bretagne (Rennes, février 1994), jusqu'aux bonnets rouges, destructeurs de péages sur les routes, avant les Gilets Jaunes. La France façonnée par De Gaulle et ses épigones cumule plus de grèves, de révoltes populaires et de jacqueries que la totalité des autres pays de l'Union Européenne réunis !

Et dire que les Gilets Jaunes avaient sonné l'alarme : en mettant l'accent sur le RIC, ils avaient montré qu'eux au moins avaient perçu le mal profond minant les institutions de ce pays : l'autocratie, qui fait qu'un homme seul décide de tout, tout en faisant peser la responsabilité sur d'autres (le gouvernement), dès lors que lui-même n'est responsable de rien !

Extrait des vœux que le monarque élu a adressés aux Français dans la soirée du 31 décembre 2019 : "Avec les organisations syndicales qui le veulent, j'attends d'Édouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide".

Vous avez compris que, dans un régime autocratique, il y a quelqu'un (le monarque élu) qui fait des discours et impose ses vues à quelqu'un  (le premier ministre) qui n'a d'autre issue que d'appliquer des réformes dont il n'est pas l'initiateur ? 

Problème : le militaire initiateur de la Cinquième République, en dictateur refoulé, rêvait de faire de la France une démocrature, ce à quoi il a en partie réussi, le tout à l'aide d'un artifice électoral - le scrutin uninominal à deux tours - consistant à transformer une ultra-minorité en ultra-majorité, à l'exemple de Jacques Chirac lors de la présidentielle de 2002, passant d'à peine 20 % des suffrages exprimés au premier tour, à un mirobolant 82 % au second.

Il va sans dire que la seule mesure fiable du niveau de l'adhésion des électeurs au programme du monarque élu est celle des résultats du premier tour.

Le fait est que le monarque élu par les Français en mai 2017 a obtenu moins d'un quart des suffrages exprimés au premier tour, ce qui revient à dire que trois quarts des Français n'ont pas été spontanément séduits par son programme.

Et pourtant, depuis lors, ne voilà-t-il pas que les Français n'ont plus droit qu'à des "mon programme", "mes réformes", "j'irai au bout de ceci", "j'irai au bout de cela"...

Une ultra-minorité convertie en ultra-majorité par un tour de passe-passe électoral, voilà qui incite le monarque élu à se croire amplement majoritaire, face à des détracteurs (les 76 % du premier tour) rendus amplement minoritaires !
Source

Et quid des trois-quarts des citoyens qui n'ont pas plébiscité le programme du monarque élu, et qui se rappellent, depuis, à son bon souvenir ?

"... les protestations sont une partie minoritaire du pays..."

Et dire que les Gilets Jaunes avaient sonné l'alarme, ce à quoi on leur a répondu par de simples mesures comptables, comme si la démocratie pouvait s'entretenir uniquement  à l'aide de milliards d'euros !

Après moi, il n'y aura plus que des comptables aurait prophétisé François Mitterrand.

Et, pendant ce temps, du côté des politologues et autres politocrates...

Source
Vous avez compris qu'on ne pouvait pas reprocher à un candidat à la monarchie élective de s'asseoir sur les remontrances des trois quarts de la population d'un pays non convaincus par son programme au premier tour d'une élection présidentielle ? À moins que l'on ne tente de nous faire le coup de la multiplication des pains, chose à laquelle nous sommes quelques-uns à ne pas croire du tout !

Pour dire les choses simplement : en un mot comme en cent, s'il y avait eu deux tiers des électeurs pour plébisciter le programme de l'actuel monarque français, ils auraient voté pour lui dès le premier tour de la présidentielle, mais ça n'a pas été le cas et le scrutin uninominal à deux tours reste une escroquerie.

Cela étant, peut-être le monarque élu en mai 2017 va-t-il finir par saisir le peuple par referendum sur la réforme des retraites, ainsi que la Constitution le lui permet. Il a eu l'opportunité de l'annoncer lors des vœux du 31 décembre dernier. Il n'en a rien été.

Il faut croire qu'aux yeux de certains, rétrocéder la parole au peuple constitue un véritable supplice !

Attendez-vous, donc, à voir en 2020 les mêmes soulèvements populaires et autres jacqueries se maintenir en Algérie, Chili, Soudan, Bolivie, Venezuela, Nicaragua, Hong-Kong, Yémen, Haïti..., France !


(1) Extrait du cours de droit constitutionnel de première année de Fac : un régime parlementaire se caractérise par le contrôle strict de l'exécutif par le Parlement. De fait, c'est le parti majoritaire (rare) ou (plus souvent) la coalition détenant la majorité absolue à l'Assemblée Nationale qui verra l'un de ses membres désigné pour former le gouvernement en qualité de premier ministre (un peu partout), chancelier (Allemagne), président du gouvernement (Espagne), etc.



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jeudi 30 mai 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #24


Épisode §24. La vie d'artiste(s)


Stupeur et tremblements ! Qui l'eût cru ? Rendez-vous compte : des bobos, des nantis, des stars... montent au créneau en faveur du mouvement des Gilets Jaunes !

Chose étrange, enfin, étrange !?!? Je me comprends... Chose étrange, donc, aucun de ces artistes n'est apparu récemment dans les grands média pour s'expliquer... Aucune interview, rien, nichts, nothing, nada!

Et pourtant, les média, notamment audiovisuels, adorent les interviews de stars du théâtre, de la chanson, du cinéma, de la littérature. Le festival de Cannes vient de prendre fin, et il est certain qu'un certain nombre des signataires de la pétition susmentionnée sont passés par Cannes... Mais bon !

Cela dit, nos artistes étaient trop connus pour être balancés sous un éteignoir, d'où l'obligation pour nos "grands" média d'évoquer cette pétition, quand même, quitte à faire ce qu'ils font généralement dans ce genre de situation : dire, sans dire, tout en disant.

Citation :
(...) Les écrivains Edouard Louis et Annie Ernaux ont alors dénoncé le mépris d’une certaine classe culturelle face à un mouvement qui n’est pas issu de la population parisienne, cultivée, avertie et politisée. Aujourd’hui, on retrouve logiquement Annie Ernaux et Edouard Louis parmi les signataires du collectif mais aussi d’autres noms qui sont « enfin » sortis de leur silence.
Les Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Stéphane Brizé, Bruno Gaccio, ou Stanislas Nordey, mais aussi la nouvelle génération comme l’acteur de « Petit paysan » Swann Arlaud ou la réalisatrice Justine Triet. 1400 personnalités de la culture pro gilets jaunes qui dénoncent sans détour la violence sociale et policière, le tout en écriture inclusive, c’est la reformation d’une ligue qu’on croyait dissoute depuis la défaite de Lionel Jospin en 2002 !
D’aucuns ne manqueront pas de railler ces bobos sortis du guet. Les révoltés, les indignés, les bonne-consciences qui ne changeront rien au problème. Sans oublier l’absence de réserves du texte sur les véritables dérives racistes et sexistes du mouvement(...) «A dream you dream alone is only a dream /A dream you dream together is a reality/Un rêve que vous faites tout seul n’est qu’un rêve/Un rêve que vous faites ensemble est une réalité ». La citation de John Lennon qui clôt la tribune est un peu gnangnan mais elle fixe une ligne d’horizon : réveiller un collectif somnambule.
 France Culture dixit.

Vous avez compris l'art de l'"euphémisation", ou de la "litotisation", artifices langagiers destinés à tromper le lecteur ? Observez un peu cette formule : "D'aucuns ne manqueront pas de railler ces bobos...", façon de dire, sans dire, tout en disant..., puisque personne, au moment où le quidam rédige son article, n'a (encore) manifesté quelque critique que ce soit à propos de la pétition (d'où le futur : 'ne manqueront pas...'), et encore moins traité les pétitionnaires de "bobos". Par ailleurs, on anticipe bien les critiques et les railleries, mais pas les soutiens et les félicitations, histoire de sous-entendre que cette pétition ne suscitera QUE des critiques et des quolibets.

Du mauvais usage d'une rhétorique plus qu'approximative !

À l'attention de ceux qui ne vivent pas en France : France Culture est LA radio (publique) qui fait autorité en matière culturelle en France, aux côtés de son alter-ego musicale France Musique.

Ces braves gens auraient fort bien pu s'abstenir d'évoquer la petite clique de bobos de "gauche", mais il faut croire que la tâche eût été difficile car frisant un peu trop la censure (gouvernementale ?) suggérée par les signataires du manifeste, qui dénoncent clairement les média dominants.

Admirons au passage cet avis péremptoire de France Culture : "Sans oublier l’absence de réserves du texte sur les véritables dérives racistes et sexistes du mouvement.".

Signalons, en passant, à la radio gouvernementale qu'est France Culture, que le racisme est un délit punissable - ça va sans dire - d'amendes voire de la prison. Autant dire que s'ils ont eu des preuves de "véritables dérives racistes et autres", il leur incombait de les signaler aux autorités ! 

Autre pétition : 
Beaucoup d’universitaires, d’intellectuels (enseignants, chercheurs, etc.) et d’artistes s’en sont tenus jusqu’à maintenant à un silence prudent, y compris ceux qui affichent leur sympathie pour la gauche et l’extrême-gauche. Sans doute parce que ce mouvement échappe aux catégories habituelles du jugement politique – imprévisible, inclassable, comme Mai 68 en son temps, comme tout événement historique digne de ce nom. Certains ont pris position en faveur de ce mouvement populaire, mais leur parole est ignorée par les médias dominants. C’est ce silence que nous voulons contribuer à briser, en affirmant publiquement notre solidarité avec les Gilets Jaunes et en appelant les intellectuels, les universitaires et les artistes à les rejoindre.
Il s’agit certes d’un mouvement hétérogène, traversé de multiples contradictions, et qui fait l’objet de tentatives d’infiltration et de récupération de la part de l’extrême-droite. Il importe de demeurer vigilants face à toute dérive complotiste, raciste ou homophobe. Mais ces dérapages restent le fait d’une petite minorité et ne peuvent en aucun cas servir de prétexte pour déconsidérer l’ensemble des Gilets Jaunes. Tout en condamnant sans réserve les menaces de mort envers des élus ou envers des Gilets Jaunes accusés de "trahison", nous contestons l’usage indifférencié du terme violence qui confond les violences physiques contre les personnes, qui sont inacceptables, et les dégradations de biens (voitures brûlées, vitrines brisées ou porte de ministère enfoncée…) qui accompagnent toujours les soulèvements populaires. Sans oublier que, comme l’écrivait Brecht, ’On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent / Mais on ne dit jamais rien de la violence / Des rives qui l’enserrent’.

Le moins qu'on puisse dire est que, pour modérées et équilibrées qu'elles soient, ces pétitions n'ont généralement droit, au mieux qu'à des persiflages à la sauce "France Culture", au pire qu'à l'indifférence desdits "grands" média, autant dire au minimum minimorum.

Et pourtant, Juliette Binoche, par exemple, est tout de même une des rares récipiendaires d'un oscar hollywoodien ! Et pourtant, j'ai cherché partout des traces d'une interview de Binoche en lien avec son soutien aux Gilets Jaunes, et là, rien, nichts, nothing, nada! Quant à Emmanuelle Béart, dont on ne peut pas dire qu'elle squatte les studios des radios et télévisions, il me semble qu'elle fait partie de la poignée d'actrices françaises à avoir joué dans un "blockbuster" (Mission Impossible), non ? Et malgré tout ça... Vous avez dit "boycott" ?

Pour être honnête, dans des circonstances pareilles, comment échapper au site du principal organe de presse de la droite française, j'ai nommé Le Figaro (groupe de presse détenu par la famille Dassault, grands marchands d'armes, ndlr), histoire de rire un peu ? Je dois vous avouer que j'ai un petit faible pour le courrier des lecteurs (ou forum) de ce médium ostensiblement anti-gilets-jaunes.

Extraits (citations non retouchées) : 

"Le chef de l'État «Emmanuel Macron a assurément ses qualités mais sa politique environnementale n'est pas adaptée à la situation actuelle". Elle y est allée comment à Berlin? En trottinette électrique?
Avatar. Ah, ces riches artistes toujours en décalage avec la réalité ! Mais, business is business !
Avatar.....ces ralliements opportunistes qui puent l'hypocritie sont misérables !

Avatar. Ce serait bien que les artistes jouent le rôle d'artistes, car dès qu'ils ou qu'elles ouvrent la bouche pour donner leur avis sur la politique, cela est pitoyable.

Avatar. Où l'on se rend compte une fois encore que la médiatisation ne qualifie pas pour discuter de tout...

Avatar. Elle comprend mais elle habite rive gauche et touche des sous comme intermittente du spectacle ?

Avatar. Quand on perçoit une partie de ses cachets mirobolant à l'aide de l'argent du contribuable (SOFICA) , on prend garde de la fermer plutôt que de tenir des propos carrément indécents dans la situation actuelle.

Avatar. Faisons une quête pour aider Juliette Binoche à boucler ses fins de mois.... L'indécence et l'irresponsabilité des propos n'honorent pas cette comédienne.

Avatar. Merci d'avoir compris. Critiquons Macron pour l'environnement. Cela passe le temps mais ne sert pas à grand chose.

Avatar. Qu'elle se contente de jouer et d'empocher des millions.

Avatar. Actrice sur le déclin qui veut maintenant attirer un public de ronds points... Le Figaro n'aurait pas dû parler de son avis qui ne compte pas, aucun journal ne devrait publier une telle chose innomable.

Avatar. Elle a le droit de s’exprimer y compris pour dire n’importe quoi, ce qui est le cas.

Avatar. Elle a besoin d’élargir son public et drague les GJ??
Elle doit certainement préparer une promo quelconque.

Avatar. Elle n'était pas aussi critique quand son chouchou Hollande a alourdi la fiscalité. Elle ferait mieux de faire une auto critique sur ses soutiens passés qui sont la cause de la situation désastreuse du pays que Macron doit redresser.

Avatar. Moi président je... Entre deux bouchées de caviar elle a de l’empathie.
Soit dit en passant, les forums de discussion en ligne sont de précieux outils d'études sociologiques, dans la mesure où l'on peut constater qu'à l'instar desdits "réseaux sociaux", où l'on a tendance à s'agglutiner par affinités idéologiques ou communautaristes, avec ces fameux "Followers" et autres "Like",  dans le droit fil de l'adage : "qui se ressemble s'assemble.", ils (les forums) permettent quasiment d'anticiper la tendance majoritaire affichée par un groupe parfaitement organisé (co-opté ?) sur la base du conformisme le plus classique, surtout quand il se double de panurgisme.

De là mon appétence pour des forums du style de celui du Figaro, qui me plongent toujours dans une profonde crise d'hilarité. Vous avez, donc, compris que les prises de position précédentes m'ont fait passer un bon moment ?

"Entre deux bouchées de caviar..." persifle un intervenant.

Celui-là et d'autres semblent avoir oublié, ou tout simplement ne connaissent pas les conditions matérielles auxquelles de nombreux artistes doivent faire face durant leur carrière.

Cet épisode est intitulé "La vie d'artiste(s)", en référence à une fameuse chanson  de ce grand poète et chanteur français que fut Léo Ferré

(...) Il faut croire à l'histoire ancienne
Je t'ai donné ce que j'avais,
De quoi chanter, de quoi rêver,
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans,
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.

Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas
Et notre pitance incertaine
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer,
Qui constate notre faillite.
Il te reste encor' de beaux jours (...)


Ceux de mes visiteurs (étrangers ou non francophones) qui s'initient à la langue française doivent savoir que "vie d'artiste" peut également se dire "vie de Bohème", s'agissant de personnes ne roulant pas toujours sur l'or voire ayant tendance à "tirer le diable par la queue" ou à "manger de la vache enragée". À propos de la "Bohème", un autre grand artiste français l'a superbement chantée : Charles Aznavour.
    
(...) Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux 
Nous ne cessions d'y croire 
Et quand quelque bistro 
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux (...)

Il faut croire que bien des gens, qui se laissent abuser par les cachets mirobolants d'une poignée de stars du cinéma ou de la chanson, ou par les montants astronomiques réalisés lors de ventes d’œuvres d'art chez Sotheby's ou Christie's, ignorent que la totalité des acteurs de cinéma, comédiens et artistes du spectacle vivant jouissent du statut d'intermittents du spectacle, dans la mesure où ils exercent leur profession au coup par coup, au gré des engagements. Et cela a valu aussi pour les jeunes artistes désargentés qu'étaient les Picasso, Braque, Giacometti..., voire les Haydn, Mozart, Beethoven,  Wagner..., bien heureux de croiser la route d'un Comte Esterházy, d'un prince-archevêque de Salzburg, d'un Comte Razumowsky, voire d'un Louis II de Bavière. Tant il est vrai que, sans mécènes, bien des artistes n'auraient tout simplement pas existé, à ceci près qu'aucun mécène n'a pu éviter à Mozart de finir à la fosse commune.

C'est dire si les quolibets adressés aux "stars" solidaires des Gilets Jaunes ne reposent sur aucune argumentation, et ce, d'autant plus que nos artistes et autres intellectuels n'avaient strictement rien à gagner dans l'affaire.

Par parenthèse, combien de stars du sport en activité, notamment quelques millionnaires du football, parmi les soutiens aux Gilets Jaunes ? 

Quant aux universitaires de l'autre pétition sur Change.org, roulent-ils tous sur l'or, à l'instar des stars du show-business ?

Pour ma part, si j'avais un conseil à prodiguer à ces quidams si prompts à se lâcher sur des forums de discussion, enfin, disons plutôt forums de divagation, ce serait de se documenter un peu avant de se laisser aller à déblatérer à tout propos sur tout et n'importe quoi. Et peut-être seraient-ils un peu plus modérés dans leurs propos si, d'aventure, ils approfondissaient un peu plus leurs connaissances en s'intéressant, par exemple, à autre chose que ce que rapportent lesdits réseaux sociaux ou autres organes de la presse "people". Et peut-être apprendraient-ils à l'occasion que telle vedette du show-business a de grandes préoccupations sociales inconnues du grand public, à l'instar de cette grande actrice française récemment disparue.

Citation :
La politique? “Tous des crétins, tous des menteurs!” La fin du monde? “Maintenant, démerdez-vous. Ça va finir avec de grands bûchers. On n’arrivera même plus à enterrer les gens tellement ils mourront vite!” À la fin de sa vie, Anémone, dont on a appris ce mardi 30 avril la disparition, portait un regard sombre et désenchanté sur le monde.
Tout au long de sa vie, et notamment dans les dernières décennies de son existence, la comédienne s’engagera pourtant pour des causes auxquelles elle restera longtemps fidèle.
Fervente écologiste et figure pionnière de l’altermondialisme dans le monde du spectacle, Anémone fut ainsi une des toutes premières personnalités françaises à soutenir le combat d’Attac contre la mondialisation néo-libérale.
“C’était assez courageux à l’époque”.
Actuel porte-parole et ancien président du conseil scientifique d’Attac,  Dominique Plihon, joint par Le HuffPost quelques minutes après l’annonce de sa mort, se souvient avec une émotion pudique de l’engagement précoce de l’artiste. “Je l’ai connue lors des Forums sociaux, et notamment lors du tout premier à Porto Alegre”, nous confie-t-il.
Au total, toute la mauvaise foi d'un Figaro ou d'une France Culture ne changera rien au fait que ce mouvement "jaune" suscite, par son originalité même, un intérêt considérable auprès de milieux divers, comme preuve de son caractère éminemment révolutionnaire, au plein sens du terme, le tout, quelles que puissent être les statistiques plus ou moins exactes ou plus ou moins bidonnées - sur le nombre de manifestants du samedi - du Ministère de l'Intérieur !

Par ailleurs, rappelons-nous simplement que même les artistes les plus riches ont commencé par être pauvres et désargentés (on comprend mieux pourquoi un Picasso a été si dur avec ses héritiers, eux qui sont nés avec une cuiller en argent dans la bouche) ; entre nous, ils devraient le savoir, au Figaro et à France Inculture !


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Petit supplément illustré




Dans la rubrique "Vies et destins d'artistes", j'ai là deux monstres sacrés. D'abord, Picasso, jeune surdoué espagnol fraîchement débarqué à Paris, fauché comme les blés et logeant dans des mansardes entre Montparnasse et Montmartre. Picasso avait toujours sur lui un petit carnet à croquis qui lui permettait de croquer des gens croisés dans la rue. Mais le carnet lui servait aussi à noter des trajets dans Paris, voire des listes de courses. Je me suis offert un fac simile de ce carnet pour une dizaine d'euros chez mon libraire en ligne préféré (allemand, forcément !), chez qui on trouve des choses absolument incroyables, à prix écrasés (ex. tout Bach, tout Mozart, Beethoven, Brahms, Wagner... pour quelques dizaines d'euros.). 


 
    

Où l'on voit que le jeune Picasso mélangeait (encore) le français et l'espagnol : huevos, carne, verre à loupe, manteca (lard !), pan, sel..., saint-doux (sic)

C'est chez le même libraire que je me suis offert (49,90 euros) l'intégrale des opéras enregistrés par la grande Maria C., morte seule, riche et déprimée dans un appartement cossu du 16ème arrondissement parisien, à seulement 54 ans !