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vendredi 1 mars 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #14


Épisode §14. L'essentiel et l'accessoire...

... ou de la structure vs. conjoncture



"Vous allez échouer, sauf si...".

Les Gilets Jaunes sont-ils partis pour échouer ?

À en croire nos politologues et politocrates, les cortèges des déambulations hebdomadaires rétrécissent, ce qui serait le signe du déclin progressif du mouvement ; par ailleurs, les sondages montrent une lente désaffection des Français pour le mouvement, en même temps qu'une progression de la popularité de l'exécutif... 

- Ah, les fameux sondages ! Mais que seraient nos politocrates sans les sondages ? 

Les visiteurs habituels de ce blog connaissent le peu de considération que m'inspirent ceux que l'on appelle des politologues, et que moi, j'appelle des politocrates, comme bureaucrates, auxquels il faut ajouter toute la camarilla des politiciens et autres politicards qui, s'ils étaient médecins ou pilotes de ligne, seraient responsables de bien des hécatombes dans les hôpitaux et de crashs aériens dans lesquels ils auraient toutes les chances de passer de vie à trépas !

Entre nous, quand on voit la fréquence avec laquelle ils se plantent et voient leurs programmes et prévisions échouer, combien de responsables politiques, de politiciens et politiciennes, voire de politologues et autres politocrates seraient encore en vie, s'ils avaient été pilotes professionnels dans l'aviation ?

Prenons la France : voilà des gens qui ont fait des études non pas inférieures, mais supérieures - et tout le monde sait ce que c'est que d'être passé par l'ENA, Sciences Po', Polytechnique, Normale Sup' et autres "grandes écoles" bien dans la tradition aristo-élitiste française - et qui s'avèrent incapables d'apprécier à sa juste mesure une insurrection comme celle des Gilets Jaunes, laquelle survient après plein d'autres insurrections que nos grands esprits n'ont jamais su anticiper ni accompagner, ce qui fait que ce pays passe son temps à réparer des installations dégradées, qu'il s'agisse du Grand Marché International de Rungis dévasté par des marins-pêcheurs, de telle ou telle préfecture ou de tel ou tel centre d'impôts attaqué(e) par des agriculteurs, de l'Arc de Triomphe parisien couvert de tags, de radars automatiques incendiés et rendus inutilisables, du prestigieux Parlement de Bretagne, à Rennes, détruit par des marins-pêcheurs eux-mêmes bretons, des ronds-points bloqués, des rues dépavées par les manifestants dans le Quartier Latin parisien, des portiques dédiés à la perception de l'éco-taxe et vandalisés par des "bonnets rouges"..., sans parler des ravages humains, avec tous ces policiers et gendarmes caillassés et devenant, par la force des choses, tabasseurs de manifestants (cf. Malik Oussekine) voire manieurs de tasers, flash-balls et autres Lanceurs de Balles de Défense (LBD) ou grenades de désencerclement (cf. Rémy Fraisse)..., la liste est longue, qui fait de la France la championne européenne des jacqueries et insurrections en tous genres. 

Florilège :






 
























Observons que, dans le florilège précédent, il n'y a pas la Corse, ni le pays basque...

Mais, parmi tous ces grands esprits que j'évoquais plus haut, personne pour faire le lien entre l'instauration - ou plutôt la restauration - du bonapartisme en France par De Gaulle et cette terrible impression que ce pays est difficilement gouvernable, comparé à tous ses voisins de l'Union Européenne qui, sans exception, ont fait le choix du strict parlementarisme.

Et pourtant, ces mêmes grands esprits vous affirment, mordicus, que ladite Vème République représente la quintessence même de l'organisation politique, dès lors que - contrairement à d'autres régimes - elle garantit au pays une stabilité qui n'existerait pas ailleurs. Et là, on vous ressort le sempiternel épouvantail de la Quatrième République, jugée ingouvernable car (trop) strictement parlementaire.

Et c'est sur la base de cette escroquerie intellectuelle que la France est gouvernée depuis soixante ans maintenant, nos politocrates confondant stabilité bureaucratique et stabilité sociale. Le fait est que la pseudo-stabilité institutionnelle française (comparée avec l'apparente instabilité de la Belgique ou de l'Italie) est un leurre dissimulant une énorme instabilité sociale dont on voit bien que l'actuel et fort imprudent "Jupiter" français a fort peu de chances de sortir indemne ! 

Car, si le parlementarisme était systématiquement générateur d'instabilité, qu'on nous explique pourquoi tant de pays, au sortir de la monarchie absolue ou de la dictature, ont délibérément renoncé au modèle autocratique cher à De Gaulle et aux dictateurs africains, asiatiques ou sudaméricains.

C'est ainsi que l'Allemagne post-hitlérienne renoue avec la bonne vieille et parfois décriée République de Weimar, de même que l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal sortent de la dictature pour instaurer/restaurer le parlementarisme [la majorité parlementaire désigne le chef de l'exécutif], à l'instar des ex-satellites de l'URSS que sont Roumanie,  Pays Baltes, Hongrie, Bulgarie, États ex-tchécoslovaques et ex-yougoslaves.

Revenons en France : il suffit, souvent, d'observer ce pays depuis l'étranger - ce que j'ai fait, des années durant, depuis l'Allemagne ou l'Autriche - pour sentir à quel point l'escroquerie de la soi-disant stabilité politique a la peau dure.

Il se trouve que j'étais en Allemagne, pour y apprendre la langue de Goethe, Hölderlin et Schiller, lors de l'avènement de François Mitterrand comme président de la République française. Mitterrand est élu en mai 1981 ; Helmut Kohl devient chancelier allemand en octobre 1982.

Et, depuis l'Allemagne, vous apprenez qu'en France, les  cheminots ou les contrôleurs aériens sont en grève, ou alors les enseignants, ou encore que les viticulteurs arraisonnent des camions-citernes transportant du vin italien ou espagnol qu'ils vont déverser dans le caniveau, à moins qu'il ne s'agisse d'une jacquerie initiée par des marins-pêcheurs, ou peut-être des infirmières, des lycéens, étudiants, gardiens de prison, la télévision ou la radio publique, mais peut-être a-t-on plutôt affaire à des manifestations de chauffeurs routiers, de producteurs de lait, d'éleveurs de porcs, de volaillers, de chauffeurs de taxi, de chasseurs, d'organisations familiales catholiques opposées aux projets du ministre de l'Éducation nationale, etc.

Et, pendant que les Français se farcissaient grèves et jacqueries populaires, en Allemagne, Autriche..., c'était zéro virgule zéro zéro zéro arrêt de travail, zéro manifestation violente, zéro déploiement de policiers ou de gendarmes casqués censés canaliser une foule en colère, etc. Il est vrai que l'Allemagne avait été secouée par la mouvance R.A.F. de Baader et Meinhof, tandis que l'Italie avait droit à ses Brigades Rouges, l'Espagne à l'E.T.A., sans oublier l'activisme militariste de l'I.R.A. au Royaume-Uni. Mais la France a eu également sa dose en la matière avec Action Directe ! 

Prenez la stabilité gouvernementale : je rappelais que Mitterrand et Kohl sont arrivés aux affaires à une année et demie d'intervalle. Mitterrand va cumuler deux septennats à l'Elysée, contre seize années de ministère Kohl. Et c'est ici que j'invite quiconque à faire le décompte des premiers ministres s'étant succédé en France durant les deux septennats de Mitterrand, sachant que, dans le même laps de temps, l'Allemagne n'aura connu qu'un seul et unique chancelier !

Mieux : depuis 1982, l'Allemagne a connu trois chanceliers (Kohl, Schroeder, Merkel) quand, dans le même temps, la France s'offrait combien de premiers ministres, entre Pierre Mauroy (1981) et Edouard Phlippe (2019) ? Que les politocrates et autres profs à Science Po' fassent le décompte et cessent de nous bassiner avec cette pseudo-stabilité des institutions de la Cinquième République ! 

Pour mémoire : vingt-sept équipes gouvernementales entre Mitterrand (1981) et Macron (2019). (Source)

Une pure escroquerie intellectuelle que cette République dite Cinquième, dès lors que, dans la réalité, elle prend fin avec la réforme constitutionnelle de 1962 ! Ce qui veut dire que ce pauvre Mélenchon n'a rien compris, qui nous pompe avec sa Sixième République, alors même que nous y sommes entrés de jure en 1962, et de facto en 1965, le reste n'étant que "foutage de gueule" de la part d'une oligarchie cynique et complètement déconnectée des réalités !

Mais je sais que quelques pseudo-experts vont me rétorquer :
- Mais, monsieur, votre "de jure" est excessif, voire superfétatoire, dès lors que la Sixième République n'a jamais été instaurée ni en 1962, ni en 1965 !
J'entends bien l'objection, que je trouve plutôt faiblarde, dans la mesure où il est évident que, dans n'importe quelle démocratie authentique, les changements intervenus en 1962 auraient conduit à un changement de matricule de la Constitution. Sauf qu'en France, en 1962, on a une équipe de larbins (cf. Michel Debré), toute à la dévotion du "grand" général de brigade, admirateur de Franco et de Perón, et dont les souhaits non avoués devaient être dissimulés à un peuple français assimilé à des veaux ! Pour mémoire, l'annonce par De Gaulle de la réforme constitutionnelle à venir intervient quelques semaines à peine après l'attentat dit du Petit Clamart...  

De fait, le propre des autocrates est de toujours avancer masqués, pour mettre bas les masques dès que l'occasion se présente. Voyez le Turc Erdogan, prenant prétexte - ben voyons ! - d'un présumé coup d'État militaire visant sa personne pour s'attribuer l'essentiel des pouvoirs, moyennant un tripatouillage constitutionnel que n'aurait pas renié son mentor,  Charles de Gaulle, lequel, au hasard d'une conférence de presse, feignait l'indignation en lançant à la cantonade : 
- Mais pourquoi voulez-vous qu'à soixante-sept ans je commence une carrière de dictateur ? (Source)

Et c'est là qu'on aurait pu lui rétorquer : 
- Mais tout simplement parce que les chiens ne font pas de chats ! Pouvez-vous nous citer un seul régime politique démocratique initié par un militaire ?

Ce qu'il y a de particulièrement intéressant avec le mouvement des Gilets Jaunes, c'est probablement le fait que, contrairement à mes soupçons du début ("encore une jacquerie désordonnée qui va finir en eau de boudin comme toutes celles qui l'ont précédée"...), ce mouvement a très rapidement appris à décanter ses revendications, ce qui fait que, contrairement à ce que prétextent nos politocrates, selon lesquels le mouvement part dans tous les sens, au point qu'on n'arrive plus à identifier ses réelles intentions, quiconque détient un minimum de jugeote et de culture générale voit bien que les revendications du mouvement ont été très rapidement hiérarchisées entre exigences d'ordre structurel (cf. la démocratie "directe") et revendications d'ordre conjoncturel (pouvoir d'achat, taxes...).

Et, pour s'en convaincre, il suffit d'observer les pancartes et banderoles et les principaux slogans qui y sont inscrits : il s'agit bien d'aller à l'essentiel en ciblant le(s) princip(al)(aux) symbole(s) de l'autocratie.









Par voie de conséquence, ceux qui nous disent que le discours des Gilets Jaunes est désormais illisible, voire inintelligible, sont soit des crétins, soit des escrocs, voire les deux. 


Lectures :  01 - 02 - 03 -  04 - 05 - 06 - 07 - 08 - 09 - 10 - 11 - 12


Petit supplément 01 : quand je vous dis que les politocrates ne sont rien d'autre que de vulgaires commentateurs de sondages, voici le genre de choses qu'un "directeur de recherches au CNRS" est capable de pondre :
Les « gilets jaunes » tentent aujourd’hui de se structurer, deux mois et demi après leur première journée de mobilisation, le 17 novembre 2018. Le défi est de taille vu la singularité du mouvement, hétéroclite, non partisan et qui rejette le système représentatif. Olivier Costa, directeur de recherches au CNRS, estime que les « gilets jaunes », inexpérimentés en matière politique, sont aujourd’hui « confrontés au principe de réalité et découvrent toute la difficulté à mener une action publique ».
Les « gilets jaunes » tentent depuis quelques semaines de se structurer, tout en rejetant le système représentatif. Peuvent-ils résoudre cette équation ?
Olivier Costa : La mobilisation des « gilets jaunes » est nourrie par le rejet des partis et de la classe politique et aspire à une autre forme de démocratie, plus participative. Mais pour faire exister un mouvement de cette ampleur et lui permettre d’influer sur la vie publique, une structuration est inévitable, et exige de répondre à des questions incontournables : qui dirige, comment les leaders sont contrôlés, quelle ligne politique est retenue, etc. Les « gilets jaunes », pas ou peu politisés, sont aujourd’hui confrontés à ce principe de réalité, et découvrent toute la difficulté à mener une action publique. Ils retombent sur les problématiques des organisations et partis politiques classiques, qui sont précisément le point de départ de la contestation. C’est la quadrature du cercle.
La difficulté à se structurer ne tient-elle pas aussi à l’hétérogénéité du mouvement et de ses revendications ?
Oui. Le mouvement a mobilisé des gens de tous horizons, de gauche comme de droite, avec des thématiques communes dénonçant l’abandon des territoires, la corruption des élites et le pouvoir d’achat insuffisant. Mais les solutions proposées, elles, partent dans tous les sens, et on voit mal une ligne politique se dégager. (source)
Entre nous, vous n'êtes pas mort(s) de rire ? Par parenthèse, en ce moment-même, un autre grand politocrate et expert dans le commentaire de sondages (Olivier Duhamel) est en train d'animer une émission de radio (Europe 1), et - après avoir annoncé la fin prochaine du mouvement des G.J. - il vient de poser à ses invités cette question essentielle : "Aux élections européennes, qui de Macron ou de Le Pen va arriver en tête ?" (Samedi 2 mars, 10h36). Voilà qui vous donne une idée du niveau d'une certaine "élite" française ! Mais bon, si vous connaissez Michel et Monique Pinçon-Charlot (lien), alors vous savez qu'il existe des gens autrement plus intéressants et plus performants que les profs de Science Po' !


Petit supplément (illustré) 02 : 






mercredi 6 février 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #11


Épisode §11. Au fait, ça sert à quoi, un président de la République ?

Dans un précédent article, j'évoquais la notion de discours performatif ou perlocutoire (John Austin), bien connue des linguistes. L'inventeur du propos avait voulu distinguer la parole purement descriptive de celle qui crée une situation.

Ainsi, lorsque l'officier d'état civil annonce aux fiancés se présentant devant lui : "Je vous déclare mari et femme.", ils se retrouvent, de facto, mari et femme. La même chose se produit lorsqu'un maître de cérémonie dit : "Je déclare la séance ouverte.". Par parenthèse, l'énoncé perlocutoire ou performatif ne doit pas être confondu avec le simple ordre ou l'injonction (énoncé impératif), dans la mesure où un ordre peut fort bien n'être suivi d'aucun effet. 

Les férus de magie ou de spiritisme, voire les croyants... pourraient extrapoler la chose à bien des situations : pensons à l'"hocus pocus" du magicien, au "Sésame ouvre-toi" d'Ali Baba, voire au fameux "Que la lumière soit, et la lumière fut.", de la Genèse.

Précisément, il y a quelques mois, le premier ministre français, Edouard Philippe, se présente devant les média, flanqué de son ministre de l'Intérieur (Gérard Collomb), pour livrer à la presse cette déclaration, que je résume en substance : "Nous avons décidé de renoncer au projet de création d'un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes." Edouard Philippe venait de livrer là une parole éminemment perlocutoire ! (source)

Article 20 de la Constitution de la Cinquième République (alinéa 1)Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.

Article 21 (al. 1)Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.

Vous avez compris ?

Contrairement à ce que tout le monde ou presque, je veux dire tous les politiciens, politologues, politocrates et autres profs à 'Sciences Po' ressassent à longueur de conférences ou d'éditoriaux, dans la Vème République française, c'est le premier ministre qui gouverne, pas le président de la République !

Étonnant non ?! En fait, pas vraiment, pour peu que l'on sache que les mots ont un sens. Or, du président de la République et du premier ministre, lequel des deux est au centre de la manoeuvre, avec les mains dans le cambouis au jour le jour, sinon le premier ministre ?

Le président ? Il voyage, prononce des discours et rencontre le gouvernement une fois par semaine, tous les mercredis, se contentant de survoler les affaires courantes, tant il est vrai qu'il ne maîtrise pas tous les dossiers, en tout cas, pas aussi bien que les ministres ! (1)  

Voilà qui nous ramène à notre interrogation affichée plus haut : ça sert à quoi, un président de la République ? (2)

Je ne vous cache pas que je me pose cette question depuis un bon moment maintenant, soit bien avant l'élection d'Emmanuel Macron. Et il n'y a pas que Macron ! Allez donc voir du côté du Cameroun ou de l'Algérie, dont les présidents peuvent disparaître de la circulation durant de longs mois, pour réapparaître juste avant une élection ! Et tout récemment, le président gabonais, Ali Ben Bongo, victime d'un AVC, a dû séjourner loin de son pays durant de longs mois, moyennant toutes les spéculations qu'on imagine. Et qui a assuré la conduite du pays durant la convalescence de Bongo ? Le premier ministre ! (source)

Dans la rubrique : "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...", j'ai encore dans l'oreille certaine promesse tenue lors de la dernière élection présidentielle française (avril-mai 2017). 

Citation :

Plusieurs écoles vont également fermer, au profit d’un regroupement en RPI ou RPC. Ainsi, le futur RPC de Gueschart en construction actuellement, aspirera les effectifs des écoles de Le Boisle, Maison-Ponthieu, Yvrench, Brailly-Cornehotte, Estrées-les-Crécy, Fontaine-sur-Maye, Noyelles-en-Chaussée, Boufflers et de l’ancienne école de Gueschart. L’école de Rue aspirera les effectifs d’Arry, le RPC de Vron récupérera ceux des écoles de Bernay-en-Ponthieu, et de l’ancienne école de Vron. Les effectifs des écoles de Dompierre-sur-Authie et Ponches-Estruval seront reversés à Crécy-en-Ponthieu. Dans le Vimeu, le RPC de Oisemont concentrera les effectifs des écoles de Fresneville, Andainville, Le Translay et Rambures. 
Au total une quinzaine d’écoles communales, en milieu rural, devraient ainsi fermer à la rentrée. (source)
Voilà qui va faire écho à une déclaration entendue tantôt sur une chaîne de télévision française (LCI) : 
Les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d'ajustement des politiques... C'est pourquoi il n'y aura plus de fermeture de classe en milieu rural.
Ah oui, j'ai failli oublier l'auteur de la déclaration : Emmanuel Macron, mais, contrairement à ce que je laissais entendre plus haut, la déclaration ne date pas de la période électorale (avril-mai 2017) mais du 16 mars 2018. Autant dire qu'elle émanait bel et bien du président de la République en exercice, un président dont la parole est tout sauf performative, quoi qu'il dise ou pense !

Citation :
C'était l'un des engagements phares d'Emmanuel Macron pendant la campagne de 2017. Mais la promesse, martelée par candidat d'En Marche! à la présidentielle, de "maintenir" le pouvoir d'achat des retraités ne sera finalement pas tenue en 2019, ni en 2020. L'annonce faite dimanche 26 août de la désindexation pendant deux années consécutives des pensions de retraite par rapport à l'inflation vient d'atomiser le leitmotiv présidentiel, le fameux "je fais ce que j'ai dit". (source)
Voilà de quoi rendre les récepteurs de promesses un tantinet frileux à l'avenir, non ?

Mais il n'y a pas que les promesses vite enterrées ; il y a aussi les "approximations". Prenez, par exemple, cette curieuse déclaration visible tout au bas de l'écran de télévision : 


"J'ai supprimé cet impôt...", ça veut dire je m'assieds sur un certain nombre de principes, obnubilé que je suis de me faire passer pour un autocrate !

Dois-je vous avouer qu'à chaque fois que je lis ou entends ce genre de propos (j'ai fait, j'ai décidé, c'est moi qui, qu'ils viennent ME chercher, j'irai au bout de Mes réformes...) dans la bouche d'Emmanuel Macron, je ne puis m'empêcher de penser : "Non mais sans blague ! Il n'a jamais lu la Constitution !".

J'estime qu'au minimum, en plus d'une occasion, Macron devrait/aurait dû utiliser le "nous", même si le risque d'une confusion avec le "Nous" de majesté est bien réel. Le fait est que le président de la République ne crée ni ne supprime aucun impôt, et ce pour la bonne et simple raison que nous ne sommes pas en monarchie. Mais peut-être Macron considère-t-il que le Parlement n'est composé que de larbins et de godillots !

Quand je vous disais, dans un précédent papier, que, décidément, il y a des gens (haut placés) qui semblent avoir séché les cours d'ECJS au collège ! (source)

Au fait, il paraît que notre président serait en train de (re)traverser la France en ce moment-même, histoire de dialoguer avec le peuple dans le cadre d'un "Grand débat", moyennant la multitude de promesses qu'on imagine !

Grand débat ?! Ne faudrait-il pas dire plutôt "Grand Blabla" ?

Il faut croire que les gens n'ont pas beaucoup de mémoire, puisque les voilà repartis comme en Quatorze, dans ce qui ressemble un peu, et même beaucoup, à une nouvelle campagne électorale. Tout ça pour noyer le poisson des Gilets Jaunes ?

Toujours est-il que les visiteurs de ce blog qui ne connaissent pas la France doivent savoir qu'il y a, dans le monde, un dirigeant, en l'occurrence un "président de la République", qui n'est pas nord-coréen, ni russe, ni africain, ni sud-américain, ni asiatique, et à qui la télévision est capable de consacrer des dizaines d'heures d'exposition chaque mois !

C'est ainsi qu'il y a quelques mois, nous avons eu droit à une "itinérance mémorielle", qui vit le président traverser l'Est de la France, en souvenir de la Grande Guerre (1914-1918), profitant de chaque occasion pour délivrer moult messages à destination du bon peuple de France. Pour être honnête, de l'avis général, ce ne fut pas un succès. (source)

Et, presque au même moment, émerge une jacquerie populaire comme la France en a le secret, et que personne - aucun politologue, aucun politocrate, aucun expert en sondages... - n'avait vu venir. Et voilà le président multipliant les déclarations solennelles à la télévision, jusqu'à ce projet bien brinquebalant de "Grand débat", mais qui ressemble un peu trop à un grand monologue face à des faire-valoir.

Il faut vraiment que les gens se rendent compte de ce qui se passe : autour de quatre chaînes de télévision diffusant simultanément la même litanie d'interventions entendues cent fois et se répétant de semaine en semaine dans des marathons de parlote dignes des discours fleuves d'un Fidel Castro, lequel ne tenait ce genre de discours qu'une fois l'an !

Tiens, voici quatre captures d'écran tirées de ce qui est en train de se passer, quelque part en France, au moment-même où je saisis ces lignes (le spectacle dure depuis deux bonnes heures, mais je n'ai pas regardé, occupé que j'étais à faire mes gammes au piano, comme quand j'étais gosse. C'est que sans exercice, les articulations, ça rouille !).





Mais j'ai encore plein d'autres captures d'écran qui ne rendent que très imparfaitement compte du ramdam médiatique entourant chaque intervention ou déplacement du roi de France, pardon, du président de la République. Les images qui suivent se répartissent sur une période d'un peu moins de deux mois (début novembre à mi-décembre 2018).

À dire vrai, mon attention a surtout été attirée par l'occurrence du patronyme "Macron" au bas des images. Ce qui suit n'est qu'un infime échantillon de l'ensemble des captures d'écran réalisées depuis l'élection de l'inventeur du sigle L.R.E.M., avec 'E. M' comme...

Par parenthèse, une horloge étant souvent visible sur les images, l'on peut se rendre compte que ce traitement intervient matin, midi et soir !























































Les images qui précèdent ne sont qu'un petit aperçu de ce qu'on peut voir à la télévision (française) tous les jours. Vous avez compris qu'en France, en ce moment, on mangeait du Macron matin, midi et soir ? Rien à voir avec Poutine en Russie, avec Xi Jinping en Chine ou Kim Jong Un en Corée du Nord, n'est-ce pas ? Le fait est que  le travail du chercheur va consister à voir s'il existe dans le monde des dirigeants aussi systématiquement (= quotidiennement) évoqués dans les média (télévisés). Et c'est là que l'ADSL va pouvoir démontrer toute son efficacité !

13 = Treize ! C'est le nombre annoncé des grandes messes oratoires auxquelles le président français est censé participer jusqu'à la mi-mars... De quoi entrer dans le Livre des Records !

Ben voilà : on l'a, la réponse à la question du début !

Cela dit, je rassure tous ceux qui pensent que je passe mon temps à somnoler devant les débats (!) ou plutôt quasi-monologues évoqués plus haut. Il se trouve qu'avec plus de 300 chaînes de télévision via l'ADSL, et des centaines d'autres grâce à l'Internet, on a largement le choix.

C'est ainsi que, l'autre soir, durant les échanges entre Macron et des maires de banlieue, j'ai zappé sur la chaîne musicale Brava pour tomber sur feu Claudio Abbado accompagnant l'énigmatique Hélène Grimaud dans le deuxième concerto de Rachmaninov. Par chance, on n'était qu'au tout début du concert ; mais il y a aussi plein de rediffusions...



Quant aux téléspectateurs français peu curieux, ou ne disposant pas d'une connection au câble (ce qui revient au même compte tenu du faible coût de la connection), ou encore ne pratiquant aucune langue étrangère, ils auront, notamment, échappé aux innombrables débats autour du Brexit à la Chambre britannique des Communes, avec ce moment assez dramatique qui vit des députés ('brexiteers') du camp de Theresa May lui jeter un vote de défiance dans les gencives, sans oublier cette vague de froid historique aux Etats-Unis, les problèmes de Maduro au Venezuela, etc.

Mais j'ai aussi découvert un pianiste de jazz noir inconnu au bataillon, et visiblement handicapé de la main droite, ainsi qu'un formidable jeune gabonais ayant appris par ses propres moyens l'art de l'origami..., entre autres pépites dénichées sur le câble durant les quasi-interminables monologues du Jupiter de l'Elysée.




















À suivre...


(1) Petit exercice à soumettre à des élèves/étudiants dans le cadre d'un cours d'E.C.J.S. ou de Droit Constitutionnel : lister, dans la Constitution de la V
ème République, l'ensemble des actes - hormis la nomination du Premier Ministre - que le Président de la République peut effectuer en totale autonomie.

(2) Tiens donc ! Je soupçonne Mme Jacline Mouraud de faire partie des visiteurs réguliers de ce blog ! En tout cas, J. Mouraud présente au moins une qualité, c'est d'avoir compris, contrairement à d'autres, que l'urgence n'était pas de se présenter (dans à peine trois mois) aux élections européennes. (source


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