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mercredi 31 mars 2021

Du Tibet au Xinjiang : des décennies de désinformation et de propagande improductive

N.B. Ce texte a été enrichi d'une archive. Voir plus bas.

Tout le monde se souvient de l'acteur américain Richard Gere ? Très bon acteur, au demeurant, qui a étendu ses activités vers ce qu'on pourrait appeler l'humanitaire. Et le voilà parti dans une croisade pour défendre le peuple tibétain face à l'"ogre chinois".

Et puis, un jour, plus rien ! Les Tibétains ne sont plus persécutés par l'"ogre communiste chinois" ? Va savoir !

Pourquoi je vous parle de Richard Gere maintenant ? Parce que des évènements récents me font furieusement penser à la campagne médiatique d'alors. Nous sommes toujours en Chine, mais il n'est plus question de Tibétains, mais de Ouighours.

Et comme avec les Tibétains, une petite armée d'activistes nous abreuvent quotidiennement de leurs cris d'orfraies face à ce qui serait un génocide, et quand ce n'est pas un génocide, il est question de camps de concentration, de travail forcé, etc.

Vous aurez remarqué que les vociférateurs d'aujourd'hui, à l'instar de ceux d'hier, ne s'offusquent jamais des crimes avérés commis par la puissance occupante en... Palestine, pour la bonne et simple raison que ces "braves" gens ignorent visiblement où se trouve la Palestine.

Le fait est que j'ai appris à me méfier de la propagande anti-chinoise, concoctée depuis les bureaux de la C.I.A. !

Pour preuve, revenons au Tibet. Il se trouve qu'il y a d'excellentes chaînes de télévision, parmi lesquelles le consortium européen baptisé ARTE figure en très bonne place.

Et voilà cette chaîne diffusant récemment une série de reportages particulièrement intéressants, un de ces reportages nous conduisant au... Tibet.

Le personnage central du reportage est une photographe américaine de mère, née d'un père tibétain vivant en Inde. Pour revivifier certaines pratiques artisanales locales,  la mère et la fille ont décidé de créer un atelier de tissus, le Tibet étant connu pour la qualité de sa laine de yacks.

Nous avons, donc, une citoyenne américaine, dont le mari tibétain est basé en Inde, et qui décide, avec sa fille, de créer une entreprise dans ce Tibet qu'on nous disait ravagé et mis à feu et à sang par le "régime totalitaire" de Pékin.

J'ai choisi de résumer ce récit passionnant moyennant le choix d'images que voici.

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Familiariser les tibétains avec des techniques de tissage modernes et assez sophistiquées, tel était le projet de cette américaine et de sa fille, projet qu'elles auraient pu réaliser en Inde. Elles ont opté pour le Tibet, et durant la totalité du reportage, on n'a à aucun moment aperçu le moindre fonctionnaire ou drapeau chinois. 

Peut-être apprendrons-nous, un jour, que toute cette agitation autour d'un présumé génocide des Ouighours aura été à ranger sur la même étagère que les fake news sur le Tibet, colportées naguère par le sieur Richard Gere. 

Wait and see!

 

P.S. Ma réponse (illustrée) à un tweet émanant de l'animatrice d'un site musulman. L'archive nous apprend que le NED manipule les Ouighours depuis au moins 2004. Question : comment le régime chinois a-t-il pu se laisser berner aussi facilement ?

 

Pour ceux qui ne le savent pas, le NED c'est ça :

The National Endowment for Democracy (NED) is a private, nonprofit foundation dedicated to the growth and strengthening of democratic institutions around the world. Each year, NED makes more than 1,600 grants to support the projects of non-governmental groups abroad who are working for democratic goals in more than 90 countries.  

En bon français, le NED est une de ces officines américaines pilotées par la même mafia qui dirige le monde occidental depuis des siècles et qui s'est spécialisée dans les ingérences à tout va dans les affaires d'un grand nombre de pays. Hier la Corée, le Vietnam, Cuba, l'Iran de Mossadegh,  le Congo, le Soudan, le Chili, l'Iraq, l'Afghanistan, le Tibet..., la Libye, aujourd'hui la Syrie, le Venezuela..., le Xingjiang ! Le bilan de tout ça, ce sont des dizaines de millions de morts évitables, dont des dizaines de milliers de soldats américains, mais c'est aussi beaucoup d'argent dépensé au seul profit d'un lobby militaro-industriel et financier, qui ne peut survivre que grâce à la guerre (plus de 800 bases militaires américaines à travers le monde, soit autour de 160 par continent !), et qui fut dénoncé naguère par le mouvement "Occupy Wallstreet".


Lectures : 01  -  02  -  03  -  0405

 

dimanche 28 février 2021

À propos du prétendu "islamo-gauchisme". Retour sur un oxymore

Rédaction en cours...

 

Spécialités bien françaises : les débats récurrents sur "l'immigration", "le mal des banlieues", "l'islamisme", "l'islamisation", "l'échec scolaire"... et, depuis quelque temps, "l'islamogauchisme" ou "islamo-gauchisme".

Quand j'écris "spécialités bien françaises", il s'agit essentiellement de thèmes récurrents dans les médias, notamment audiovisuels, compte tenu de l'explosion des débats en tous genres occupant les chaînes dites d'information. Mais il s'agit aussi de thèmes que l'on ne retrouve pas traités avec la même hystérie dans d'autres pays, à commencer par les voisins européens de la France, malgré une composition sociologique pas si éloignée.

Prenons l'Allemagne, avec sa forte diaspora turque. La question de l'Islam(isme) ne s'y pose pas avec la même acuité qu'en France, et ce, malgré l'énorme contingent de sièges au Bundestag (88 sur 709) occupés par des députés de ladite Alternative Für Deutschland, parti de la droite extrême. 

Prenons l'Espagne et l'Italie, deux pays méridionaux directement impactés par les arrivées massives de clandestins amenés là par des mafias spécialisées dans les trafics d'humains, une partie notable de ces clandestins provenant de pays musulmans.

Prenons la Grèce, pays orthodoxe, dont on connaît la proximité et l'animosité ancestrale avec l'ex-empire ottoman.

Mais on pourrait aussi citer le Royaume-Uni, avec ses importantes cohortes de sujets originaires de tout l'ex-empire, à commencer par l'Inde et le Pakistan, le Nigeria, l'Afrique de l'Est, ainsi que tous ces "migrants", notamment afghans, venus s'agglutiner, en France, sur les plages du Pas de Calais, avec pour unique obsession la possibilité de franchir le Channel. 

Ça nous fait des pays européens confrontés à de vastes contingents de populations musulmanes, le tout, moyennant pas loin de zéro controverse sur un quelconque péril islamiste, en tous cas, pas du tout dans les mêmes proportions qu'en France, et ce, malgré un nombre d'attentats conséquent ici ou là,
Le soi-disant islamisme : une hystérie française ? On en était à ces cogitations quand la bulle médiatique s'est enflammée d'un néologisme jusque-là en sommeil : l'islamo-gauchisme.
Et, bien entendu, mon premier réflexe a été de voir ce qu'en disait le dictionnaire (en ligne).

« Islamo-gauchisme » est un néologisme désignant la proximité supposée entre des idéologies et partis de gauche et les milieux islamiques ou islamistes. Il est principalement utilisé en France, où il est notamment popularisé par l'extrême droite. Composé des termes « islam » et « gauchisme », le terme est également utilisé pour « symboliser une ligne de fracture politique sur les causes du djihadisme ».

En France, la locution est utilisée la première fois par le sociologue Pierre-André Taguieff en 2002, qui déplore depuis son usage « à toutes les sauces ». Aujourd'hui utilisée par certains universitaires ou responsables politiques pour dénoncer la proximité et le laxisme supposés de certaines personnalités politiques françaises de gauche envers l'islamisme, cette expression est critiquée par d'autres — comme la Conférence des présidents d'université et le Centre national de la recherche scientifique, pour qui elle ne correspond à aucune réalité scientifique — qui l'estiment non pertinente, voire stigmatisante, l'accusant de viser à décrédibiliser une partie de la gauche.

 

À suivre

samedi 14 avril 2018

Josef Goebbels et les nains de jardins


Petite mise au point datée du 15.04.2018, soit au lendemain de la rédaction du présent article.

Je zappe négligemment sur diverses chaînes (sur la TNT) de la télévision française, en cette fin d'après-midi de dimanche, où l'on trouve toujours profusion d'émissions "politiques", vous savez ? ces "talks shows" blablateurs, dont les invités sont systématiquement des politiciens, jamais des hommes et femmes de sciences, jamais des artistes, écrivains, créateurs divers, à croire que le journaliste déteste les gens plus intelligents que lui (ou elle) !

Toujours est-il que je tombe, sur la chaîne publique dite France 5, sur une émission baptisée C Politique, et dont l'animateur principal (l'homme en pull rouge-orangé, visible ci-dessous) est un journaliste reconnu, l'invité du jour étant le médecin et co-fondateur de "Médecins Sans Frontières"Rony Braumann.

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Et c'est là que notre grand journaliste déclare à son invité ceci (18h53) : "En 2013, après les premières attaques connues au gaz sarin de Bachar el-Assad contre son peuple...".

Vous avez compris ? En 2013, en Syrie, l'attaque au gaz sarin, c'était Bachar el-Assad...

Et c'est là que je me dis : "Nom d'un chien ! Et ce type se dit  journaliste ?!?!?!"

Il faut dire qu'il n'est pas le seul, cinq ans après, à continuer d'agiter cette baliverne. 

Fin de l'avertissement  


Vous savez quoi ?

Le cynique vous ment en vous regardant droit dans les yeux ; il sait que vous savez qu'il ment ; il n'en continue pas moins de vous mentir, en vous regardant droit dans les yeux !
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Un lanceur d'obus de mortier utilisé par les rebelles dans la Ghouta orientale. La zone (récemment) libérée était utilisée par les "mercenaires pilotés par l'OTAN" (note du traducteur) comme zone de tirs et de bombardements tous azimuts en direction de Damas. 

Les nains de jardins sont des cyniques...

Et en cela, ils essaient de prendre exemple sur leur maître incontesté : Josef Goebbels. Je dis bien Goebbels, le ministre de la propagande d'Adolf Hitler. Pour tout vous dire, après avoir soigneusement lu l'un et l'autre [cf. Hitler passait pour un adepte du monologue, les plus fameux étant intervenus dans son Quartier Général, édités sous le titre allemand : 'Monologe im Führer Hauptquartier 1941-1944', sans oublier ses "propos de table"/'Tischgespräche im Führer Hauptquartier'. Quant à Josef Goebbels, il est l'auteur d'un 'journal' (l'équivalent de l'anglais 'diary') qui court de 1923 à 1945.], je dois dire que des deux, celui qui m'intrigue le plus, ce n'est pas Hitler, mais Goebbels. Du reste, son choix comme maître de la propagande du Reich atteste de la fascination qu'il exerçait sur Hitler.

Cela dit, Goebbels n'a pas inventé la propagande, ni l'usage systématique du cynisme à des fins politiques. Mais je parie que vous n'avez aucune idée de celui auprès de qui Goebbels s'est abreuvé en matière de cynisme !

Alors, permettez que le fils de pasteur que je suis vous fasse une suggestion ; ça tient en une phrase : "Dieu endurcit le coeur de Pharaon." (1)

Vous avez trouvé ? Non ! Alors tant pis pour vous !

Mais revenons à notre sujet de départ : Goebbels et les nains de jardins. Ces derniers pensent, à l'instar de leur maître national-socialiste, qu'un mensonge finit toujours par devenir une vérité à la condition d'être asséné suffisamment longtemps.

Peut-être ; mais ça, c'était du temps de Goebbels, c'est-à-dire longtemps avant l'invention de l'Internet, cette formidable banque de données qui va finir par avoir la peau de la presse (écrite et audiovisuelle) des siècles passés.

Si l'Internet et Youtube avaient existé entre 1933 et 1945, il n'y aurait jamais eu de Josef Goebbels ; en tout cas, tout son activisme aurait été voué à l'échec !

Et cela vaut pour ses petits épigones d'aujourd'hui... Tiens, by the way, jetez donc un oeil à cette archive audiovisuelle que les médias "mainstream" croient pouvoir dissimuler à leur auditoire alors même qu'elle est en train de faire le tour du monde (source).

À votre avis, comment réagiront les centaines de millions à milliards de gens connectés à l'Internet, qui découvriront le témoignage de première main de ces deux hommes présents dans l'hôpital de la Ghouta lors de la pseudo-attaque à l'arme chimique dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours ?

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"Il y a eu des émanations de fumée, suite à un bombardement qui a touché l'hôpital ; certaines personnes montraient des signes d'asphyxie, lorsqu'un homme, que je ne connaissais pas, a balancé que "c'était une attaque au gaz !", et là, les gens, paniqués, se sont mis à se verser de l'eau sur la tête...".  

Entre nous, que penseront les lecteurs de la presse 'meanstream' en constatant, qu'une fois de plus, la 'grande' presse a tenté de leur dissimuler la vérité, se contentant de ne plus être qu'une vulgaire courroie de transmission au service des balivernes émises par quelques dirigeants bien peu doués pour la propagande ?

Figurez-vous que je suis tombé, tout récemment, sur un article en ligne qui m'avait échappé en son temps, ce qui n'est pas très grave, étant donnée la phénoménale mémoire électronique qu'est l'Internet, qui fait que, tôt ou tard, on met la main sur une pépite.

Cette pépite prend la forme, donc, d'un papier (source) résumant un autre papier bien plus long. Pour des raisons pratiques, j'ai choisi de traduire de l'anglais le plus court des deux articles, ainsi qu'il suit. Il y est question de l'attaque au gaz sarin de la Ghouta (2013), intervenue peu avant une inspection ad hoc, par des experts mandatés par l'ONU. Et c'est là que, ayant apparemment perdu tout sens des réalités, Bachar el-Assad aurait décidé de "gazer des milliers de ses propres concitoyens", ainsi que nous l'a seriné la presse "meanstream". Bien évidemment, François Hollande et son âme damnée, Jean-Yves le Drian, ministre de la guerre, étaient sur le point de "punir Bachar El-Assad" lorsque, patatras !, Barack Obama leur a retiré le tapis sous les pieds.

Comment tout cela a-t-il été possible ? Lisez la suite...

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Texte original traduit en français


Voici comment les services de renseignement américains ont averti Obama des doutes qu'ils ressentaient à propos d'une éventuelle responsabilité d'Assad dans l'attaque au gaz en 2013

30/08/2016

Par Alexander Mercouris

La suggestion faite par (le quotidien allemand) Die Welt, selon lequel les agences de renseignement occidentales avaient des doutes, en 2013, quant aux allégations faisant peser sur le gouvernement syrien la responsabilité de l'attaque au gaz sarin intervenue sur la banlieue de Damas, avait été révélée auparavant par le président américain Obama lui-même.

Le journal allemand Die Welt a récemment fait sensation en laissant entendre que l'attaque chimique au gaz sarin sur la Ghouta, près de Damas, en août 2013, n'a peut-être pas été menée par l'armée syrienne comme les gouvernements et les médias occidentaux l’ont prétendu, mais au contraire par les rebelles syriens.

Le paragraphe pertinent de l’article de Die Welt, ainsi que traduit par The Moon of Alabama , dit notamment ceci :

"Lorsque, le 21 août 2013, le gaz neurotoxique Sarin a été utilisé dans la Ghouta, une banlieue de Damas, [Obama] a dû prendre une décision. Il a ordonné de préparer une attaque par des missiles de croisière lancés en mer. Mais les services secrets britanniques étaient en possession d'un échantillon du sarin utilisé. Une analyse a montré qu'il ne s'agissait pas du sarin du régime syrien, mais provenant du stock d'Al-Nusra. Obama a abandonné son plan. "

En l'occurrence, nous savons depuis des mois que les agences de renseignement occidentales à l'époque émettaient des doutes sur le fait que le gouvernement syrien fût effectivement responsable de l'attaque au gaz sarin sur la Ghouta.   Par ailleurs, nous savons que ce sont les doutes émis par les agences de renseignement américaines qui ont poussé Obama à annuler son attaque planifiée contre la Syrie, préparée à la suite de l'attaque au gaz sarin.

Comment le savons nous ?   Parce que pas moins qu'Obama lui-même nous l’a confié.

En mars dernier, le magazine américain The Atlantic, aussi rigide et orthodoxe que Die Welt, publiait un article de grande ampleur basé sur une série d'interviews de son journaliste Jeffrey Goldberg avec Obama.  Lors de ces entrevues évidemment évasives, Obama a rappelé ce qui était censé être son héritage en politique étrangère, du moins ce qu’il souhaitait que ce fut.

La question de l'attaque avortée contre la Syrie, en août 2013, a été longuement discutée lors de ces entretiens et constitue,   à certains égards, le sujet principal de tout l'article. Au milieu des explications compliquées d'Obama sur sa décision d'annuler son attaque planifiée sur la Syrie, enfoui au fond de l'article, nous trouvons ce paragraphe assez remarquable, qui, dans toute la vaste littérature sur l'attaque de la Ghouta au gaz sarin, est passé presque complètement inaperçu.

« Obama a également été perturbé par une visite surprise, au début de la semaine, de James Clapper, son directeur du renseignement national, qui a interrompu le résumé quotidien du Président , le rapport concernant diverses menaces qu’ Obama recevait chaque matin des analystes de Clapper, lequel Clapper lui a précisé que les renseignements sur l'utilisation par la Syrie de gaz sarin, bien que robustes, n'était pas un « slam dunk » (vérité d’Evangile ; en langage footballistique, on parlerait d’un « pénalty » ou d’un « but tout fait ».).   Il a choisi le terme avec soin. Clapper, le chef d'une communauté du renseignement traumatisée par ses échecs à la veille de la guerre en Irak, se gardait de promettre trop de choses, contrairement à ce que fit l'ancien directeur de la CIA, George Tenet, qui garantissait à George W. Bush un « slam dunk » en Irak. »

En d'autres termes, il n'est pas nécessaire de spéculer sur le fait que l'attaque américaine prévue sur la Syrie a été annulée en raison des doutes, au sein de la communauté du renseignement occidental, sur la responsabilité du gouvernement syrien dans l'attaque au gaz sarin.  Le président des États-Unis nous en a dit autant et a confirmé que ces doutes existaient et qu'ils constituaient une partie importante de la raison de sa décision de ne pas attaquer la Syrie dans les jours qui ont suivi l'attaque au sarin. 

En fait, les doutes étaient si grands qu'ils ont incité James Clapper, le directeur des renseignements nationaux américains, à faire rien de moins que venir (de grand matin) à la Maison Blanche pour interrompre le briefing quotidien du président et pour le prévenir personnellement.

C’est ici que j’aimerais exprimer mon opinion personnelle à savoir que c'est l'intervention de James Clapper qui, plus que toute autre chose, a décidé Obama de ne pas lancer son attaque planifiée contre la Syrie.

Le fait que les Etats-Unis se soient apprêtés à attaquer la Syrie avait déclenché une tempête politique, le gouvernement russe ayant clairement exprimé sa forte opposition, le parlement britannique votant contre l'attaque, de même qu’une large opposition à l'attaque s’est manifestée aux Etats-Unis mêmes, avec quasiment un vote à la Chambre des représentants contre une attaque en Syrie.
Dans cette atmosphère de tension, Clapper était clairement déterminé à ne pas se laisser blâmer, lui et les agences de renseignement américaines, s'il y avait une autre débâcle à l’irakienne. Il a donc agi immédiatement et de manière décisive pour faire clairement comprendre à Obama ses doutes sur la responsabilité du gouvernement syrien, de même qu’au sein de la communauté du renseignement, en prenant l'initiative extraordinaire d'intervenir sur le briefing quotidien du renseignement d'Obama pour lui en parler.

Quant à Obama, avec son propre directeur des renseignements nationaux, l'avertissant avec tant de force qu'il y avait des doutes sur les informations reçues (de Syrie), il ne pouvait tout simplement pas assumer les énormes risques politiques (et juridiques) liés au lancement d’ une attaque. Avec une opinion publique remontée contre l'attaque, et les Républicains au Congrès sur le chemin de la guerre, l'action de Clapper l'a laissé dans une position beaucoup trop personnellement exposée dans l’hypothèse d'une débâcle, au point d’éventuellement peser sur sa survie politique.

Ce qui a compliqué les choses, c'est qu'Obama, au lieu de dire simplement et de manière non biaisée qu'il n'avait pas lancé d'attaque à cause des doutes existants sur une responsabilité du gouvernement syrien, a prétendu qu'il prenait sa décision pour toutes sortes de raisons philosophiques compliquées, sur lesquelles il revient en long et en large dans l'article de The Atlantic.

La véritable raison pour laquelle l'attaque n'a pas eu lieu, ce sont les doutes au sein de la communauté du renseignement sur la responsabilité du gouvernement syrien dans l'attaque au gaz sarin sur la Ghouta ; lesquels doutes sont cependant là, bien présents dans ce paragraphe de l'article de The Atlantic.

Il est déroutant de voir que ce paragraphe continue d'attirer si peu d'attention. Non seulement les médias alternatifs le remarquent à peine, mais les médias occidentaux l'ignorent tout simplement, continuant d'écrire comme si la responsabilité du gouvernement syrien dans l'attaque au gaz sarin en août 2013 était un fait avéré et établi.

En ce qui concerne l’observation faite par Die Welt au sujet de la faible qualité du sarin utilisé dans l'attaque de la Ghouta et le fait que cela rendait peu probable son origine gouvernementale, il s’agit, en réalité, d’une information obsolète, étudiée de façon exhaustive dans  ce site (Internet, cf. lien plus bas) remarquable mais peu connu, qui a examiné de manière exhaustive et impartiale toutes les preuves publiquement connues sur l'attaque et en a conclu que les rebelles syriens en étaient presque certainement les responsables.

Fin du texte


(1) Sur ce point, plus d'un croyant, a fortiori plus d'un théologien s'est trouvé désemparé face à ce qui n'est rien d'autre que du cynisme XXXL ! Lisez l'interrogation angoissée de ce commentateur :

"Il peut sembler injuste (!!!), venant de Dieu, d’endurcir le cœur de Pharaon pour ensuite le punir et avec lui, l’Égypte entière, avec pour motif sa seule décision, prise après l’endurcissement de son cœur. Pour quelle raison Dieu a-t-il endurci le cœur de Pharaon rien que pour pouvoir juger l’Égypte plus sévèrement en multipliant les plaies sur le pays ?" (source)


Lecture 01

Lecture 02

Lecture 03

Lecture 04

Lecture 05

Lecture 06


Dans la rubrique "Rions un peu", quelques extraits d'un forum de discussion :
  • Again, West encouraging jihadist to conduct another chemical attack - West bear full responsibility for the previous and future chemical attacks
  • Interesting timing - just before the OPCW was due to land in Syria to inspect the chemical weapon "attack". Was America trying to stop the inspection so the truth wouldn't come out?
  • Just been watching Trump and the reasons he gave for attacking Syria before the OPCW did there investigation on Clorin or Sarin Gas attacks in Syria ...Trump says he did the attack because of what he had seen in the Media and video...he acted on that .....And this is the man who claims that the American media is FAKE....and uses "Twitter" to do his job....You cannot make this up...this Idiot is a danger to us and himself ....like most Americans he is a fecking idiot
  • "The ministry claimed that the Syrian government kept a stockpile of chemical weapons precursors at the site." So why bomb the alleged 'evidence'?
  • A question I did not see, nor did I read a reply to it: If they attack stockpiles and production sites of chemical and biological weapons, would they not uncontrollably release them through the explosion of a rocket? Would not the explosion create a cloud of chemicals that could drift into populated civilian areas? The US, GB, F military will know that. So, what did they actually target?
  • Any normal person knows that waging a war without proof of any act of aggression is insane...or pure evil. I'm a Brit whose father and uncles fought, suffered and died in WW2. They must all be turning in their graves at this betrayal of all that they fought for.
  • JULY 20, 2014: "With respect to Syria, we struck a deal where we got 100% of the chemical weapons out." – John Kerry, Secretary of State for Obama, DECEMBER 6, 2016: "We’ve eliminated Syria’s declared chemical weapons program." – Barack Obama
  • How great the American missiles are, to take down two or three facilities they need to fire 100, what an accuracy level.Even houthi missiles in yemen are more effective than American miliion dollars toma garbage.
          (source)

Plus sérieusement [Stephen Lendman est un blogueur américain fort réputé, parfaitement représentatif d'un courant politique américain, pas forcément "communiste" (cf. Oliver Stone ou le mouvement 'Occupy Wall Street'), et fortement opposé à la politique impérialiste de son propre pays] :
Trump again proved himself a world-class thug, a war criminal, serial liar, and disgrace to the office he holds – responsible for naked aggression on multiple countries since taking office, Syria its epicenter. 
His address to the nation explaining his action was beginning-to-end bald-faced lies. 
Trump: “Last Saturday, (Assad) again deployed chemical weapons to slaughter innocent civilians (in) Douma…” 
A Big Lie! No incident occurred, no one ill, hospitalized, harmed or killed by CWs! The incident was fake – staged theater, not reality, to justify the unjustifiable overnight attack, maybe more to come. 
Trump: “The evil and the despicable attack left mothers and fathers, infants and children, thrashing in pain and gasping for air. These are not the actions of a man. They are crimes of a monster instead.” 
Trump finds new ways of disgracing himself, along with repeatedly showing he’s a geopolitical know-nothing, surrounded by bloodthirsty neocon extremists, raging for endless wars of aggression, wanting one sovereign independent country after another raped and destroyed, the human toll of no consequence. 
Trump: “The purpose of our actions tonight is to establish a strong deterrent against the production, spread, and use of chemical weapons.” 
The overnight attack had nothing to do with Douma, CWs, their alleged production or use – everything to do with advancing Washington’s imperial agenda based on Big Lies, the pretexts for all acts of aggression. (source)