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mercredi 20 février 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #12.2


Épisode §12.2. Remembering Rabbi Farhi...

Le prix de haute tartuferie me paraît revenir sans conteste à ceux qui, dans la presse et dans la Chambre, déclament contre le péril clérical et la dictature militaire, tout en donnant libre carrière à ces puissances contre le méprisable sémite avec qui l'aryanisme aristocratique n'a rien à faire (Clémenceau, Iniquité, 1899, p. 261).

Citations :
"Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes." Emmanuel Macron a vivement réagi, samedi 16 février, après les insultes dont le philosophe Alain Finkielkraut a été victime, à Paris, lors du le 14e samedi de mobilisation des "gilets jaunes".  
Les images ont été tournées par Yahoo Actualités, boulevard du Montparnasse, dans le 14e arrondissement de la capitale. "Sale sioniste de merde !", "dégage", ont hurlé des manifestants. "Nique ta mère", lance un autre, tandis que des personnes crient "Palestine". Dans le brouhaha, on entend d'autres insultes proférées qui ressemblent à "sale juif". 

"Espèce de raciste, t'es un haineux, tu vas mourir, tu vas aller en enfer, espèce de sioniste", a crié un manifestant. "Il est venu exprès pour nous provoquer", a affirmé un autre. Le philosophe n'a pas répliqué et s'est éloigné. Dans une interview au Figaro samedi matin, il s'est montré critique vis-à-vis du mouvement, estimant que "les différents leaders de cette révolte protéiforme (...) sont devenus les stars du petit écran. Cette promotion leur est montée à la tête et l'arrogance a changé de camp."  
"Méthodes fascistes d’intimidation"
"Une honte absolue. Des méthodes fascistes d’intimidation", a réagi la Licra sur Twitter. Le philosophe a également reçu, sur le même réseau social, le soutien de ses confrères. "Total soutien à Alain Finkielkraut, et surtout : totale admiration pour le calme qu'il a su garder face à cette pisse mentale", a écrit Raphaël Enthoven. 
De son côté, Bernard-Henri Lévy a condamné des "nazillons". "Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les gilets jaunes", a-t-il ajouté. 
"Déferlement de haine à l'état pur"
"La haine à l’état brut dans les rues de Paris", a écrit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Et de conclure : "Ceux qui insultent ont le visage découvert. J’espère qu’ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés." 
"Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu, a écrit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE." 
"Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a également écrit Emmanuel Macron sur Twitter. 
Auprès du Journal du Dimanche, Alain Finkielkraut dit avoir "ressenti une haine absolue". Mais le philosophe raconte avoir été rassuré par la présence de policiers : "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là." L'académicien souligne que tous les manifestants n'étaient pas agressifs. Il précise que l'un d'eux a salué son travail et qu'un autre lui a proposé de revêtir un gilet jaune et de rejoindre le cortège. 
Dans un autre entretien, cette fois au Parisien, il a expliqué qu'il n'allait pas porter plainte : "ça pourrait en valoir la peine mais ce ne sera sans doute pas la dernière fois que cela m’arrive. Il ne faut pas trop en faire non plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu’à moi."

Il faut croire que certains de nos contemporains ont la mémoire courte, pour avoir oublié, par exemple, l'incroyable affabulation que l'on doit à un... rabbin, prétendument agressé par un quidam lui ayant crié "Allahu akbar" !
Trois mois après le coup de couteau qui a blessé le rabbin Gabriel Fahri dans sa synagogue du XIe arrondissement de Paris, "la version de l'automutilation" est désormais "une hypothèse prise au sérieux" par les enquêteurs, a affirmé France-2 mardi soir.  
Le rabbin a assuré qu'il avait été poignardé le 3 janvier par un homme casqué dans les locaux de sa synagogue, après avoir reçu auparavant des menaces de mort. Quelques jours plus tard, sa voiture avait été incendiée.
La rumeur devient hypothèse
Mais selon la chaîne, les enquêteurs "s'éloignent progressivement de la première lecture des faits -tentative d'assassinat et menaces de mort réitérées". "Dans les couloirs du palais de justice de Paris, la version de l'automutilation n'est plus une rumeur mais une hypothèse prise au sérieux." 
Selon les informations citées dans un reportage diffusé dans le journal de 20 heures, le couteau utilisé pour blesser le rabbin, "provient de la cuisine de la synagogue", et une contre-expertise médicale qualifie le coup de couteau d"'hésitant", ce qui irait à l'encontre de la thèse de l'agression.
Un "acte odieux"
Après la publication en janvier d'articles mettant en doute la réalité de son agression, le rabbin avait déjà démenti des "rumeurs" qui ne reposent "sur aucun élément probant".  
L'agression du rabbin avait soulevé une vive émotion dans la classe politique. Le président Jacques Chirac avait dénoncé un "acte odieux" tandis que nombre d'hommes politiques, dont quatre anciens Premiers ministres et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, étaient venus lui manifester leur soutien lors d'une cérémonie de prières. 
Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour "tentative d'assassinat, menaces de mort et dégradations de biens" pour élucider cette affaire. (source

On lira à ce propos une édifiante compilation d'affabulations en tous genres survenues en France ces dernières années (2016). Observons, par parenthèse, qu'aucun "Arabe", ni même "gentile" (cf. Dieudonné en Martinique)  n'a jamais prétendu, à tort, avoir été agressé par un individu de confession juive ! (source)

Quant aux événements survenus lors de l'épisode XIV des Gilets Jaunes, laissons faire les enquêteurs...

Et si je peux me permettre une observation, disons que la main qui a apposé les mentions "Juden" (pluriel de "Jude", ce qui, en soit, n'est pas une insulte, à ceci près que la judéité des personnes visées n'est inscrite nulle part sur la devanture du magasin, du moins, pas à ma connaissance !) et "Guten Tag" (en respectant la majuscule sur le substantif 'Tag', de même que l'accusatif, ainsi qu'il sied à la syntaxe quand on dit "Bonjour !" en allemand) sur la vitrine de telle épicerie, appartenait à quelqu'un de familiarisé avec l'allemand... ou le yiddish



Du coup, compte tenu des paragraphes précédents, j'imagine que les enquêteurs n'éliminent pas du tout la piste de l'"insider" ! Mais, wait and see!

Et à part ça ?

À part ça, deux images fortes sont à retenir de cette 14ème déambulation urbaine des Gilets Jaunes, 'rapport à' quelques énergumènes excités, voire dangereux : l'agression contre Ingrid Levavasseur et l'assaut délibéré mené contre un fourgon de police.

⧫ Qu'Ingrid Levavasseur ait commis l'une ou l'autre erreur d'appréciation en se précipitant, un peu inconsidérément, dans la création d'une liste pour les élections européennes, je l'ai écrit ici, sans toutefois chercher à l'accabler, tant je me mettais un peu à sa place. Du reste, elle a eu l'intelligence d'admettre son erreur, et je n'en attendais pas moins de la part d'une des personnes détentrices d'un ciboulot au sein des G.J.


Mais que, précisément, une escouade de gros bras, dont le cerveau semble localisé dans leurs seuls biscotos, s'en prennent à cette (une !) femme, au nom de je ne sais quelles valeurs bidons, voilà qui serait de nature à me faire rééditer mes imprécations du début du mouvement, après le saccage de l'Arc de Triomphe !

Et c'est ici que j'aurais aimé voir les animateurs de ce mouvement manifester un peu plus de solidarité avec l'un(e) des leurs. En tout cas, moi, j'aurais pris publiquement position contre les malabars au faible Q.I. que l'on aperçoit plus haut, et dont la véhémence ne peut que nuire à un mouvement originellement pacifique et visiblement populaire. Mais peut-être ces gros bras ne sont-ils là que pour contribuer à faire discréditer le mouvement, allez  savoir ?! 

⧫ Quant à l'attaque de ce fourgon de police à Lyon, comment ne pas féliciter ce gradé, à qui l'on doit des images incroyables, et grâce à qui l'équipage a évité une réelle catastrophe : on imagine ce qui aurait pu arriver si, d'aventure, la jeune stagiaire, perdant ses moyens, avait embouti un véhicule en stationnement, livrant les occupants du fourgon à l'ivresse de ces barbares qui se croient dans un jeu vidéo !




Source
Par parenthèse, je n'arrive pas à comprendre que la hiérarchie policière ait pu faire preuve d'autant de légèreté en lançant un véhicule isolé au milieu d'une foule d'excités !

Re-parenthèse : j'espère vivement - mais je n'en suis pas si sûr - que, parmi les hautes autorités de ce pays, obnubilées par l'anti-machin-truc-tisme, il s'est trouvé quelqu'un pour prendre des nouvelles des deux fonctionnaires de police, dont j'espère également qu'ils ont bénéficié (vont bénéficier) de l'assistance psychologique requise, en ces temps de disette budgétaire !

By the way, soit dit en passant, je pense que, si j'étais un Gilet Jaune, je me rendrais incessamment, dans le cadre d'une délégation tout à fait pacifique, soit dans trois jours, au prochain Salon de l'Agriculture, histoire de nouer des contacts avec ces Gilets Jaunes dans l'âme que sont les agriculteurs, et aussi histoire de savoir pourquoi ce grand lobby syndical qu'est la FNSEA n'a rien fait, en plus de quarante ans (cf. le premier choc pétrolier) pour promouvoir les agro-carburants en France - principale puissance agricole de l'Union européenne, quand on pense que la Guyane se trouve juste à côté du Brésil, référence mondiale en la matière ! - notamment les agro-diesels, ce qui aurait permis à la France d'être moins dépendante du pétrole et de réduire sensiblement le prix du fioul végétal tant dans les cuves de chauffage que dans les réservoirs des automobilistes, une problématique que j'ai déjà soulevée dans les premiers articles de la présente série !


Lectures :  01  -  02  -  03  -  04


P.S. Mercredi 20 février 2019, ai-je la berlue ou France Info-Intox a-t-il révélé au public le nom (Benjamin W.) du "principal suspect" dans l'affaire des insultes publiques contre le pseudo-philosophe Finkielkraut, le tout assorti de sa profession (détenteur d'un magasin de téléphones portables) à Mulhouse ? Dans la série "Bonjour la présomption de culpabilité" !!!!!! Ah, les cons ! (source)

mercredi 6 février 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #11


Épisode §11. Au fait, ça sert à quoi, un président de la République ?

Dans un précédent article, j'évoquais la notion de discours performatif ou perlocutoire (John Austin), bien connue des linguistes. L'inventeur du propos avait voulu distinguer la parole purement descriptive de celle qui crée une situation.

Ainsi, lorsque l'officier d'état civil annonce aux fiancés se présentant devant lui : "Je vous déclare mari et femme.", ils se retrouvent, de facto, mari et femme. La même chose se produit lorsqu'un maître de cérémonie dit : "Je déclare la séance ouverte.". Par parenthèse, l'énoncé perlocutoire ou performatif ne doit pas être confondu avec le simple ordre ou l'injonction (énoncé impératif), dans la mesure où un ordre peut fort bien n'être suivi d'aucun effet. 

Les férus de magie ou de spiritisme, voire les croyants... pourraient extrapoler la chose à bien des situations : pensons à l'"hocus pocus" du magicien, au "Sésame ouvre-toi" d'Ali Baba, voire au fameux "Que la lumière soit, et la lumière fut.", de la Genèse.

Précisément, il y a quelques mois, le premier ministre français, Edouard Philippe, se présente devant les média, flanqué de son ministre de l'Intérieur (Gérard Collomb), pour livrer à la presse cette déclaration, que je résume en substance : "Nous avons décidé de renoncer au projet de création d'un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes." Edouard Philippe venait de livrer là une parole éminemment perlocutoire ! (source)

Article 20 de la Constitution de la Cinquième République (alinéa 1)Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.

Article 21 (al. 1)Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.

Vous avez compris ?

Contrairement à ce que tout le monde ou presque, je veux dire tous les politiciens, politologues, politocrates et autres profs à 'Sciences Po' ressassent à longueur de conférences ou d'éditoriaux, dans la Vème République française, c'est le premier ministre qui gouverne, pas le président de la République !

Étonnant non ?! En fait, pas vraiment, pour peu que l'on sache que les mots ont un sens. Or, du président de la République et du premier ministre, lequel des deux est au centre de la manoeuvre, avec les mains dans le cambouis au jour le jour, sinon le premier ministre ?

Le président ? Il voyage, prononce des discours et rencontre le gouvernement une fois par semaine, tous les mercredis, se contentant de survoler les affaires courantes, tant il est vrai qu'il ne maîtrise pas tous les dossiers, en tout cas, pas aussi bien que les ministres ! (1)  

Voilà qui nous ramène à notre interrogation affichée plus haut : ça sert à quoi, un président de la République ? (2)

Je ne vous cache pas que je me pose cette question depuis un bon moment maintenant, soit bien avant l'élection d'Emmanuel Macron. Et il n'y a pas que Macron ! Allez donc voir du côté du Cameroun ou de l'Algérie, dont les présidents peuvent disparaître de la circulation durant de longs mois, pour réapparaître juste avant une élection ! Et tout récemment, le président gabonais, Ali Ben Bongo, victime d'un AVC, a dû séjourner loin de son pays durant de longs mois, moyennant toutes les spéculations qu'on imagine. Et qui a assuré la conduite du pays durant la convalescence de Bongo ? Le premier ministre ! (source)

Dans la rubrique : "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...", j'ai encore dans l'oreille certaine promesse tenue lors de la dernière élection présidentielle française (avril-mai 2017). 

Citation :

Plusieurs écoles vont également fermer, au profit d’un regroupement en RPI ou RPC. Ainsi, le futur RPC de Gueschart en construction actuellement, aspirera les effectifs des écoles de Le Boisle, Maison-Ponthieu, Yvrench, Brailly-Cornehotte, Estrées-les-Crécy, Fontaine-sur-Maye, Noyelles-en-Chaussée, Boufflers et de l’ancienne école de Gueschart. L’école de Rue aspirera les effectifs d’Arry, le RPC de Vron récupérera ceux des écoles de Bernay-en-Ponthieu, et de l’ancienne école de Vron. Les effectifs des écoles de Dompierre-sur-Authie et Ponches-Estruval seront reversés à Crécy-en-Ponthieu. Dans le Vimeu, le RPC de Oisemont concentrera les effectifs des écoles de Fresneville, Andainville, Le Translay et Rambures. 
Au total une quinzaine d’écoles communales, en milieu rural, devraient ainsi fermer à la rentrée. (source)
Voilà qui va faire écho à une déclaration entendue tantôt sur une chaîne de télévision française (LCI) : 
Les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d'ajustement des politiques... C'est pourquoi il n'y aura plus de fermeture de classe en milieu rural.
Ah oui, j'ai failli oublier l'auteur de la déclaration : Emmanuel Macron, mais, contrairement à ce que je laissais entendre plus haut, la déclaration ne date pas de la période électorale (avril-mai 2017) mais du 16 mars 2018. Autant dire qu'elle émanait bel et bien du président de la République en exercice, un président dont la parole est tout sauf performative, quoi qu'il dise ou pense !

Citation :
C'était l'un des engagements phares d'Emmanuel Macron pendant la campagne de 2017. Mais la promesse, martelée par candidat d'En Marche! à la présidentielle, de "maintenir" le pouvoir d'achat des retraités ne sera finalement pas tenue en 2019, ni en 2020. L'annonce faite dimanche 26 août de la désindexation pendant deux années consécutives des pensions de retraite par rapport à l'inflation vient d'atomiser le leitmotiv présidentiel, le fameux "je fais ce que j'ai dit". (source)
Voilà de quoi rendre les récepteurs de promesses un tantinet frileux à l'avenir, non ?

Mais il n'y a pas que les promesses vite enterrées ; il y a aussi les "approximations". Prenez, par exemple, cette curieuse déclaration visible tout au bas de l'écran de télévision : 


"J'ai supprimé cet impôt...", ça veut dire je m'assieds sur un certain nombre de principes, obnubilé que je suis de me faire passer pour un autocrate !

Dois-je vous avouer qu'à chaque fois que je lis ou entends ce genre de propos (j'ai fait, j'ai décidé, c'est moi qui, qu'ils viennent ME chercher, j'irai au bout de Mes réformes...) dans la bouche d'Emmanuel Macron, je ne puis m'empêcher de penser : "Non mais sans blague ! Il n'a jamais lu la Constitution !".

J'estime qu'au minimum, en plus d'une occasion, Macron devrait/aurait dû utiliser le "nous", même si le risque d'une confusion avec le "Nous" de majesté est bien réel. Le fait est que le président de la République ne crée ni ne supprime aucun impôt, et ce pour la bonne et simple raison que nous ne sommes pas en monarchie. Mais peut-être Macron considère-t-il que le Parlement n'est composé que de larbins et de godillots !

Quand je vous disais, dans un précédent papier, que, décidément, il y a des gens (haut placés) qui semblent avoir séché les cours d'ECJS au collège ! (source)

Au fait, il paraît que notre président serait en train de (re)traverser la France en ce moment-même, histoire de dialoguer avec le peuple dans le cadre d'un "Grand débat", moyennant la multitude de promesses qu'on imagine !

Grand débat ?! Ne faudrait-il pas dire plutôt "Grand Blabla" ?

Il faut croire que les gens n'ont pas beaucoup de mémoire, puisque les voilà repartis comme en Quatorze, dans ce qui ressemble un peu, et même beaucoup, à une nouvelle campagne électorale. Tout ça pour noyer le poisson des Gilets Jaunes ?

Toujours est-il que les visiteurs de ce blog qui ne connaissent pas la France doivent savoir qu'il y a, dans le monde, un dirigeant, en l'occurrence un "président de la République", qui n'est pas nord-coréen, ni russe, ni africain, ni sud-américain, ni asiatique, et à qui la télévision est capable de consacrer des dizaines d'heures d'exposition chaque mois !

C'est ainsi qu'il y a quelques mois, nous avons eu droit à une "itinérance mémorielle", qui vit le président traverser l'Est de la France, en souvenir de la Grande Guerre (1914-1918), profitant de chaque occasion pour délivrer moult messages à destination du bon peuple de France. Pour être honnête, de l'avis général, ce ne fut pas un succès. (source)

Et, presque au même moment, émerge une jacquerie populaire comme la France en a le secret, et que personne - aucun politologue, aucun politocrate, aucun expert en sondages... - n'avait vu venir. Et voilà le président multipliant les déclarations solennelles à la télévision, jusqu'à ce projet bien brinquebalant de "Grand débat", mais qui ressemble un peu trop à un grand monologue face à des faire-valoir.

Il faut vraiment que les gens se rendent compte de ce qui se passe : autour de quatre chaînes de télévision diffusant simultanément la même litanie d'interventions entendues cent fois et se répétant de semaine en semaine dans des marathons de parlote dignes des discours fleuves d'un Fidel Castro, lequel ne tenait ce genre de discours qu'une fois l'an !

Tiens, voici quatre captures d'écran tirées de ce qui est en train de se passer, quelque part en France, au moment-même où je saisis ces lignes (le spectacle dure depuis deux bonnes heures, mais je n'ai pas regardé, occupé que j'étais à faire mes gammes au piano, comme quand j'étais gosse. C'est que sans exercice, les articulations, ça rouille !).





Mais j'ai encore plein d'autres captures d'écran qui ne rendent que très imparfaitement compte du ramdam médiatique entourant chaque intervention ou déplacement du roi de France, pardon, du président de la République. Les images qui suivent se répartissent sur une période d'un peu moins de deux mois (début novembre à mi-décembre 2018).

À dire vrai, mon attention a surtout été attirée par l'occurrence du patronyme "Macron" au bas des images. Ce qui suit n'est qu'un infime échantillon de l'ensemble des captures d'écran réalisées depuis l'élection de l'inventeur du sigle L.R.E.M., avec 'E. M' comme...

Par parenthèse, une horloge étant souvent visible sur les images, l'on peut se rendre compte que ce traitement intervient matin, midi et soir !























































Les images qui précèdent ne sont qu'un petit aperçu de ce qu'on peut voir à la télévision (française) tous les jours. Vous avez compris qu'en France, en ce moment, on mangeait du Macron matin, midi et soir ? Rien à voir avec Poutine en Russie, avec Xi Jinping en Chine ou Kim Jong Un en Corée du Nord, n'est-ce pas ? Le fait est que  le travail du chercheur va consister à voir s'il existe dans le monde des dirigeants aussi systématiquement (= quotidiennement) évoqués dans les média (télévisés). Et c'est là que l'ADSL va pouvoir démontrer toute son efficacité !

13 = Treize ! C'est le nombre annoncé des grandes messes oratoires auxquelles le président français est censé participer jusqu'à la mi-mars... De quoi entrer dans le Livre des Records !

Ben voilà : on l'a, la réponse à la question du début !

Cela dit, je rassure tous ceux qui pensent que je passe mon temps à somnoler devant les débats (!) ou plutôt quasi-monologues évoqués plus haut. Il se trouve qu'avec plus de 300 chaînes de télévision via l'ADSL, et des centaines d'autres grâce à l'Internet, on a largement le choix.

C'est ainsi que, l'autre soir, durant les échanges entre Macron et des maires de banlieue, j'ai zappé sur la chaîne musicale Brava pour tomber sur feu Claudio Abbado accompagnant l'énigmatique Hélène Grimaud dans le deuxième concerto de Rachmaninov. Par chance, on n'était qu'au tout début du concert ; mais il y a aussi plein de rediffusions...



Quant aux téléspectateurs français peu curieux, ou ne disposant pas d'une connection au câble (ce qui revient au même compte tenu du faible coût de la connection), ou encore ne pratiquant aucune langue étrangère, ils auront, notamment, échappé aux innombrables débats autour du Brexit à la Chambre britannique des Communes, avec ce moment assez dramatique qui vit des députés ('brexiteers') du camp de Theresa May lui jeter un vote de défiance dans les gencives, sans oublier cette vague de froid historique aux Etats-Unis, les problèmes de Maduro au Venezuela, etc.

Mais j'ai aussi découvert un pianiste de jazz noir inconnu au bataillon, et visiblement handicapé de la main droite, ainsi qu'un formidable jeune gabonais ayant appris par ses propres moyens l'art de l'origami..., entre autres pépites dénichées sur le câble durant les quasi-interminables monologues du Jupiter de l'Elysée.




















À suivre...


(1) Petit exercice à soumettre à des élèves/étudiants dans le cadre d'un cours d'E.C.J.S. ou de Droit Constitutionnel : lister, dans la Constitution de la V
ème République, l'ensemble des actes - hormis la nomination du Premier Ministre - que le Président de la République peut effectuer en totale autonomie.

(2) Tiens donc ! Je soupçonne Mme Jacline Mouraud de faire partie des visiteurs réguliers de ce blog ! En tout cas, J. Mouraud présente au moins une qualité, c'est d'avoir compris, contrairement à d'autres, que l'urgence n'était pas de se présenter (dans à peine trois mois) aux élections européennes. (source


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