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lundi 12 octobre 2020

Affaire Navalny : comme un air d'ingérence allemande dans les affaires russes

Thomas Röper est le principal animateur d'un excellent site alternatif allemand qui s'intitule sans ambages "Anti-Spiegel", le Spiegel étant le magazine allemand "de référence" bien connu, sorte d'Express d'outre-Rhin. Le long article (près de 13.600 signes pour l'original) apporte un éclairage intéressant sur l'affaire Navalny, basé sur une interview du présumé "leader de l'opposition à Vladimir Poutine" à en croire les médias dits "mainstream". Comme vous le savez sans doute, nous sommes quelques-uns à douter et de ce statut d'opposant en chef à Poutine, et de la soi-disant contamination criminelle de Navalny via un Novichok qui aurait dû le laisser raide mort dans les minutes de la contamination ! Le lien vers le texte original se trouve plus bas, pour ceux et celles qui aiment la langue de Goethe et de Schiller.


L'Allemagne au service de la propagande intérieure russe contre le gouvernement 

Le gouvernement allemand semble déterminé à utiliser l'affaire Navalny pour ruiner les relations germano-russes sur le long terme. Un autre exemple de la chose est une interview récemment publiée.

Il y a dix jours, j'ai écrit sur le fait que le gouvernement allemand semblait faire tout son possible pour détruire à long terme les relations de l'Allemagne avec la Russie. Le ministère russe des affaires étrangères semble lui aussi perdre patience, comme le montrent ses récentes annonces :

"Il faut se rappeler qu'en Occident, on prétend souvent que, dans les relations avec la Russie, on ne peut pas revenir à l'agenda habituel ; il ne faut, donc, pas revenir au "business as usual". Pour notre part, nous concluons qu'au vu de ce comportement de l'Allemagne et de ses alliés de l'UE et de l'OTAN, c'est l'Occident avec lequel il est impossible d'avoir quoi que ce soit à faire tant qu'il n'aura pas mis de côté ses méthodes de provocation et de manipulation et qu'il ne commencera pas à se comporter de manière honnête et responsable".

Il n'y avait pas eu de paroles aussi claires de Moscou envers Berlin depuis des décennies. Et maintenant, le gouvernement allemand a infligé une autre piqûre à Moscou.

En Russie, il existe un journaliste blogueur populaire sur YouTube nommé Jurij Dud, qui compte plus de huit millions d'abonnés avec sa seule chaîne YouTube vieille de trois ans. Dud est un opposant manifeste du gouvernement (russe) et son concept est basé sur des entretiens longs et détaillés, qui rappellent un peu Ken-FM. Cependant, le format de Dud est plus adapté aux jeunes, ce qui est évident avec des artifices stylistiques tels que les coupures et les fondu-enchaînés. Mais ses interviews sont intéressantes et approfondies.

Il est remarquable que le chef de la télévision russe, Dmitri Kiselyov, que les lecteurs d'Anti-Spiegel connaissent via des traductions du programme russe "Nouvelles de la semaine", que Kiselyov anime, ait aussi livré à Dud une interview de près de heures. Ce serait à peu près la même chose que si le patron de l'ARD, Tom Burow, ou Claus Kleber de la ZDF, se livraient durant deux heures à un interrogatoire critique sur Ken-FM. En Allemagne, où il y a liberté d'opinion et liberté de la presse, une telle chose est impensable, mais dans la dictature autoritaire russe, tourmentée par la censure, une telle chose n'est pas un problème.

Il faut également reconnaître à Dud qu'il n'élude pas ses erreurs et que s'il en commet lors d'un entretien, il les corrige par des insertions écrites à l'endroit approprié. Cela a été particulièrement remarqué après son interview avec le chef de la télévision russe, parce que ses tentatives de "griller" Kiselyov ont complètement échoué. Il a dû ainsi corriger toutes ses accusations contre Kiselyov sur différents sujets, avec des insertions dans la vidéo. Kiselyov l'a patiemment rectifié à chaque fois et lui a expliqué comment faire des recherches correctes afin que de telles erreurs ne se reproduisent pas. Dud a vérifié les réponses de Kiselyov après l'interview et a inséré toutes les corrections utiles. J'avais trouvé que la vidéo était amusante et valait la peine d'être regardée.


Comment Dud est-il arrivé à Berlin ?

D'être mentionné s'il n'y avait pas le Corona. Les frontières allemandes sont fermées aux Russes ; vous ne pouvez venir en Allemagne en tant que Russe qu'avec une autorisation exceptionnelle du gouvernement allemand. Mais ils ont enregistré l'interview à Berlin, comme cela est mentionné plusieurs fois dans l'interview. Cela signifie que le gouvernement allemand a accordé à Dud un permis spécial d'entrée sur le territoire.

Personne à l'Ouest n'évoquera cette interview, car Navalny n'y dit rien de nouveau ou d'intéressant que les médias pourraient reprendre. Mais en Russie, le document fait fureur et a déjà collecté plus de 15 millions de clics en quelques jours. Le gouvernement allemand a donc accordé à Dud un permis d'entrée exceptionnel afin qu'il puisse faire de la propagande anti-russe en Russie. Il aurait pu enregistrer la vidéo par vidéoconférence, comme cela est devenu habituel à cause du Corona. Mais il a dû trouver plus intéressant d'avoir de belles images professionnelles dans un environnement de studio, pour que l'interview soit mieux perçue.

Ce n'est certainement qu'une autre pique de l'Allemagne contre la Russie, mais on peut supposer que le gouvernement russe a également enregistré cela et le range comme étant une mesure clairement anti-russe. Par parenthèse, c'est une preuve supplémentaire que les "médias de qualité" mentent lorsqu'ils répandent l'idée qu'en Russie, il existe une censure ou des restrictions pour les journalistes et les blogueurs qui critiquent le gouvernement. Dud continue de travailler, personne ne l'a jamais arrêté ni dérangé, bien qu'il mette constamment sur YouTube des interviews de deux heures, critiques pour le gouvernement, qui recueillent des millions de clics, ce qui est le cas de cet entretien, au cours duquel Dud a fourni à Navalny, avec ses questions, assez d'occasions pour accuser personnellement Poutine du présumé empoisonnement, ce qui n'aura aucune conséquence pour l'intervieweur,

Mais le fait que l'Allemagne ait laissé Dud entrer dans le pays pour cela n'a probablement pas été bien accueilli à Moscou.


Navalny et Dud à propos de leurs financiers

L'interview a également porté sur la question de savoir qui a payé l'avion privé qui a transporté Navalny de la Russie vers Berlin. C'était une question jusque-là sans réponse, à laquelle Navalny a répondu dans l'interview. Il s'agit de l'entrepreneur russe Boris Simin, qui était inconnu en Allemagne. Simin a gagné des millions dans les années 1990 parce qu'il possédait un réseau de téléphonie mobile en Russie. Entre-temps, il a quitté la Russie et, selon Navalny Simin est l'un de ses supporters. C'est Simin qui a payé les 70,000 euros pour le jet privé médicalisé.

Simin finance également Navalny en général, comme l'intéressé l'a reconnu, de même que Dud, qui a déclaré que son revenu imposable (selon sa déclaration en 2019 5,4 millions de roubles, à l'époque près de 80.000 euros) provenait pour une grande part de Simin comme soutien. Simin fait donc partie de ceux qui soutiennent l'opposition russe et se retrouve par-là même en bonne compagnie avec Soros, Khodorkovsky et d'autres,

D'une manière générale, le "métier d'opposant" en Russie semble être financièrement intéressant. Navalny est si généreusement payé par l'Occident qu'il a pu envoyer sa fille étudier à Stanford, l'université d'élite américaine. Dans l'interview de Dud, Navalny nous dit que ses études sont gratuites car il envoie chaque année à l'université une confirmation que ses revenus sont inférieurs à la limite à partir de laquelle les études deviennent payantes. Il ne paie donc que 22 000 dollars par an pour le gîte et le couvert, que l'université continue de facturer.

Et Dud semble aussi bien vivre, car il finance toute une équipe pour son studio qui, même en Russie, coûte aussi de l'argent, mais il lui restait encore un revenu imposable de près de 80 000 euros en 2019, après avoir payé tous les frais. Il l'a dit aussi lui-même dans l'interview, lorsqu'ils ont évoqué Simin, qui les finance tous les deux. Comme le taux d'imposition en Russie est de 13 %, Dud avait près de 70 000 euros nets en 2019.

Mais d'autres opposants au gouvernement russe sont également bien payés par l'Occident. Lorsqu'il s'agit de scandales impliquant la Russie, que ce soit le MH17, l'affaire Skripal, le meurtre du Zoo ou autre, le Spiegel rapporte qu'avec Bellingcat et le Russe "The Insider", il a trouvé des choses très intéressantes au cours de ses recherches. L'Insider est un organe de Moscou, dont les médias aiment évoquer les recherches, et il a ouvertement admis dans l'interview du Spiegel qu'il est financé par l'Occident, avec 10 000 dollars par mois.

Il vaut donc la peine, financièrement, d'être opposant en Russie.

 

Les accusations de Navalny contre Poutine

Navalny tient Poutine pour personnellement responsable de l'empoisonnement présumé. Il l'a déjà dit dans l'interview du Spiegel et il l'a répété encore et encore pendant plus de deux heures dans l'interview de Dud. Et pour ceux que ça intéresse, les raisons qu'il évoque sont intéressantes.

Sa principale thèse est, premièrement, que le Novichok ne peut être utilisé que par le gouvernement russe et non par des personnes privées telles que des oligarques ou des organisations criminelles. Ce que Navalny oublie, c'est qu'après que le Novichok a été connu à l'Ouest il y a près de 30 ans, les services secrets tchèques, allemands, britanniques et américains l'ont expérimenté et ont développé beaucoup plus de variantes que les Soviétiques eux-mêmes. En outre, la Russie a détruit ses stocks d'armes chimiques - dont le Novichok - sous le contrôle de l'OIAC.

En outre, et cela n'a pas été signalé à l'Ouest non plus, la Russie a proposé une interdiction totale de toutes les variantes de Novichok lors de la réunion de l'OIAC en février 2019. Mais l'Occident a usé de sa majorité de voix au sein de l'OIAC pour voter contre. Et alors que l'OIAC a signalé, en septembre 2017, que la Russie avait rempli ses obligations au titre du traité et détruit toutes les armes chimiques, les États-Unis affirment qu'ils n'ont pas pu le faire aussi rapidement en raison de problèmes financiers. La date contractuelle de destruction de toutes les armes chimiques américaines a été fixée par les États-Unis à 2012. En fait, dans les faits, en raison du manque de financement du programme de destruction de leurs armes chimiques, les États-Unis donnent maintenant 2023 comme date de destruction de leurs dernières armes chimiques. Si tout se passe bien.


Les accusations de Navalny contre les médecins d'Omsk

Navalny affirme que les médecins d'Omsk voulaient le tuer, et que cela a échoué ; puis ils ont empêché son transport vers l'Allemagne jusqu'à ce que le poison dans son corps ne puisse plus être détecté. Mais comment le laboratoire de l'armée allemande aurait-il pu détecter le Novichok après tout ? Ou même l'OIAC, qui n'a été autorisée à prélever des échantillons de Navalny que des semaines plus tard ?

Navalny ne mentionne pas le fait que les médecins russes aient approuvé le transport vers Berlin, mais qu'il a ensuite été retardé de plusieurs heures parce que les pilotes devaient observer leurs périodes de repos avant le décollage. Mais tous ceux qui ont suivi les nouvelles en Russie ce jour-là ont pu voir comment l'équipe de Navalny a exigé un transport immédiat vers Berlin, les médecins l'ayant approuvé publiquement, mais ensuite, rien ne s'est passé pendant des heures car les pilotes n'ont pas été autorisés à voler en raison de périodes de repos insuffisantes.

En outre, l'empoisonnement au Novichok est de toute façon plus qu'improbable, car Navalny s'en tient à la version selon laquelle il aurait lui-même été empoisonné dans sa chambre d'hôtel et les symptômes ne sont apparus que quelques heures plus tard. Ce n'est pas possible avec le Novichok, puisque le poison agit immédiatement.

De plus, Navalny déclare dans l'interview que s'il avait été dans le coma à Omsk pendant quelques heures de plus, il serait aujourd'hui mort ou mentalement handicapé. Mais Navalny n'explique pas pourquoi un coma à Omsk est censé être fatal, mais pas le coma dans lequel il est resté encore plus longtemps à Berlin.

Dud a également demandé à Navalny s'il avait déjà été attaqué dans le passé. L'Allemagne le sait à peine et ce n'était pas une véritable attaque. Il y a quelque temps, on a jeté du Basic Green1 au visage de Navalny. Il s'agit d'un liquide vert appelé "Seljonka" (qui signifie "le vert") et qui est largement utilisé en Russie comme antiseptique. Mais ce n'est pas dangereux, mais Navalny en a fait toute une histoire : il aurait failli perdre un œil. Sur les photos de ce jour-là, cependant, cela n'avait pas l'air si dramatique. Cette histoire est intéressante car Navalny a fait soigner son "œil blessé" à l'Ouest.

Dans l'interview avec Dud, la question s'est posée de savoir pourquoi Poutine aurait d'abord voulu tuer Navalny, pour ensuite le laisser s'envoler pour l'Allemagne. L'explication de Navalny était captivante, car il a mis en jeu son traitement après l'incident au Seljonka et a avancé la thèse selon laquelle un Navalny borgne ou souffrant des conséquences d'un empoisonnement serait pire pour Poutine qu'un Navalny en bonne santé, car il y aurait de telles conséquences sanitaires que cela susciterait la sympathie pour lui en Russie.

Dud, bien sûr, n'a pas demandé à Navalny si une mort très stylisée, qui en aurait fait un martyr, ne serait pas pire pour Poutine qu'un Navalny borgne. La question est justifiée et l'on se demande quels avantages Poutine pourrait réellement tirer de la prétendue attaque de Novichok.


Ce qui a été dit d'autre dans l'interview

Dans l'interview, il a également été dit que Navalny était sous protection policière en Allemagne et qu'il disposait de toute une armée de gardes du corps qui ont même préalablement fouillé le studio de Berlin où l'interview a été enregistrée.

Dans l'ensemble, l'entretien a été très professionnel et Dud a interviewé la femme de Navalny et Navalny lui-même, individuellement, puis ensemble. Comme les séquences des trois parties de l'interview ont été montées ensemble selon des blocs thématiques, une interview très facile à regarder en a résulté, ce qui ne nécessitait pas beaucoup de réflexion de la part du spectateur. Avec toutes les contradictions que Navalny avait émises dans ses déclarations, les téléspectateurs qui réfléchissent seraient probablement également agaçés.

L'interview tenait un peu de la conversation télévisée superficielle telle qu'on en voit en Allemagne, par exemple avec Markus Lanz : un programme léger, mais avec des récits très habilement construits, censé bercer le spectateur, mais pas le faire réfléchir.

La question demeure de savoir pourquoi l'Allemagne a autorisé Jurij Dud à entrer dans le pays. Les relations entre l'Allemagne et la Russie ne sont-elles pas assez empoisonnées comme cela ? Après tout, on aurait pu mener l'interview par le biais d'une connexion vidéo en ligne. Mais alors les images n'auraient pas été aussi belles et aussi apaisantes...

 

Source allemande

 

mercredi 19 avril 2017

Barbouzardises en tous genres en Syrie. Que savait François Hollande ? §3


Lectures préalables : 1 -  2  -  3

Il paraît que 'voltairenet.org' est un site "complotiste", à en croire les crétins et autres professionnels de la désinformation animant ce que d'aucuns appellent la presse "mainstream" et que moi, j'appelle la presse "meanstream" (mean = grossier, vulgaire). Le fait est que les informations du site de Thierry Meyssan sont mille fois plus consistantes, car, documentées, que les vasouillardises infâmes que l'on nous sert à longueur de journée sur radios et télévisions ainsi que dans la presse écrite. 

Le fait est qu'il est établi depuis longtemps que les mercenaires auxquels sont confrontées les forces régulières syriennes sont essentiellement étrangers, que ces étrangers sont entrés - par dizaines de milliers - par la Turquie, membre de l'OTAN. Par voie de conséquence, ces mercenaires tuent et violent en connexion directe avec leurs manipulateurs de l'OTAN et des monarchies sunnites de la région, sans oublier l'occupant israélien sur le plateau du Golan.

Il se trouve que les mercenaires basés en Syrie ont largement publié des images prouvant qu'ils détenaient des armes chimiques.

Or, voilà qu'une résolution déposée devant le Conseil de Sécurité de l'ONU prétend... quoi déjà ? On ne sait pas trop !

Entre nous, si vous deviez enquêter sur l'usage d'armes chimiques quelque part, avec divers protagonistes en présence, vous vous contenteriez de réclamer des "plans de vols" de la part d'un seul protagoniste ? Et les rapports d'autopsie ? Et la localisation exacte des bombardements (aériens)... et de leurs victimes supposées ? Et la  présence ou non d'animaux morts (il est impossible qu'un épandage de gaz létal ne tue que des humains !) ?Et les prélèvements chimiques sur les divers sites concernés ? Et le rapport sur les conditions climatiques du jour (sens du vent) ? Et l'intervention des enquêteurs sur la totalité des zones concernées ?

Pour mémoire, l'épandage de gaz mortel ayant suscité le projet de résolution qui nous intéresse est intervenu sur des zones détenues par les "rebelles", donc non contrôlées par le gouvernement de Damas.

Munis de tous ces éléments, vous allez pouvoir vous faire une idée exacte de la consistance du projet de résolution franco-américano-britannique, auquel la Russie a opposé son veto.




« Un missile avec du gaz sarin aurait affecté un territoire beaucoup plus grand. Au moins un kilomètre carré. Le gaz a été utilisé autrement. Encore un argument qui démontre que cela ressemble à une mise en scène. Je vois des hommes et des enfants touchés, mais je ne vois pas de femmes. Le gaz n'a aucun effet sur elles? Tout cela fait penser à la possibilité d'une mise en scène », a-t-il conclu. [Cf. lien §1 ci-dessus. Le fait est que s'il y a du 'sarin' dans le nuage que l'on aperçoit ci-dessus, alors, compte tenu de la densité de population et de la direction du vent, une centaine de morts, ce n'est pas grand chose, techniquement parlant ! ]



Bonbonne de gaz tombée d'un Sukhoi22 (cf. François Hollande)


Traduction libre (les mises en exergue sont de mon fait) 


Rappelant le Protocole relatif à l'interdiction de l'utilisation en temps de guerre des gaz asphyxiants, toxiques ou autres et des techniques de guerre bactériologique ainsi que la Convention sur l'interdiction du développement, de la production, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction (CWC ), ratifiée par la République arabe syrienne (1) le 14 septembre 2013, de même que les résolutions du Conseil 1540 (2004), 2118 (2013), 2209 (2015), 2235 (2015), 2314 (2016) et 2319 (2016),

Exprimant l'horreur de l'utilisation déclarée d'armes chimiques (2) dans la région de Khan Shaykhun, dans le sud de l'Idlib, en République arabe syrienne (3), le 4 avril 2017, causant une perte de vies et des blessures à grande échelle, affirmant que l'utilisation d'armes chimiques constitue une grave violation des règles internationales et soulignant que les auteurs de toute utilisation d'armes chimiques (4) doivent être condamnés à rendre des comptes pour leurs agissements,

Notant que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OPCW) a annoncé, en plus de son enquête en cours, que sa mission de recherche d'informations (FFM) est en train de recueillir et d'analyser des informations sur cet incident (5) de toutes les sources disponibles et se fera un rapport au Conseil exécutif de l'OIAC ;

Rappelant que, dans la résolution 2118 (2013), le Conseil a décidé que la République arabe syrienne ne devrait pas utiliser (6a), développer, produire, acquérir, stocker ou conserver des armes chimiques ou transférer, directement ou indirectement, des armes chimiques à d'autres États ou acteurs non étatiques ; de même qu’aucune organisation, en Syrie (6b), ne devrait utiliser, développer, acquérir, stocker, conserver ou transférer des armes chimiques,

Rappelant le rapport du Directeur général de l'OIAC (EC-82 / DG18 du 6 juillet 2016), selon lequel le Secrétariat technique de l'OIAC ne peut pas combler toutes les lacunes répertoriées, les incohérences et les divergences dans la déclaration de l’Etat syrien (7), et ne peut donc pas entièrement vérifier que la Syrie a présenté une déclaration qui peut être considérée comme précise et complète conformément à la décision exécutive (CWC ou OPCW EC-M-33 / DEC.1) du 27 décembre 2013 ou à la résolution 2118 ;

Rappelant sa détermination selon laquelle l'utilisation d'armes chimiques dans la République arabe syrienne (8) représente une menace pour la paix et la sécurité internationales,

1. Condamne, dans les termes les plus forts, l'utilisation déclarée d'armes chimiques dans la République arabe syrienne (9), en particulier l'attaque contre Khan Shaykhun rapportée le 4 avril 2017 ; exprime son indignation devant le fait que des individus continuent d'être tués et blessés par des armes chimiques en République Arabe de Syrie (10), et exprime sa détermination à ce que les responsables puissent rendre des comptes ;

2. Exprime son plein appui à la Mission de recherche d'information de l'OIAC, exige que toutes les parties fournissent un accès sans délai et sécurisé à tous les sites jugés pertinents (11a) par l'OPCW FFM et, le cas échéant, par le JIM, relativement aux événements survenus à Khan Shaykhun, y compris le site visé en date du 4 avril (11b), conformément à la résolution 2118, et demande à la FFM de communiquer dès que possible les résultats de son enquête ;

3. Demande au Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour que le Mécanisme commun d'enquête ONU-OCPP assure une liaison étroite avec la Mission d'établissement des faits pour enquêter rapidement sur un événement que la FFM estime avoir impliqué, selon toute probabilité, l'utilisation de produits chimiques (12) comme armes afin d'en identifier les auteurs, conformément aux dispositions du paragraphe 5 de sa Résolution 2235 ;

4. rappelle que, dans ses résolutions 2118 et 2235, il a décidé que la République Arabe Syrienne et toutes les parties en Syrie coopéreraient pleinement (13) avec l'OIAC et les Nations Unies, y compris le mécanisme commun d'enquête ;

5. souligne que cela implique l'obligation pour la République Arabe Syrienne de se conformer aux recommandations pertinentes de l'OIAC et des Nations Unies (14a), y compris le JIM, en acceptant le personnel désigné par l'OIAC ou les Nations Unies en prévoyant et assurant la sécurité des  activités entreprises par ce personnel, en fournissant à ce personnel un accès immédiat et sans entraves aux sites concernés (14b), ainsi que le droit d'inspecter, conformément à sa mission, tous les sites concernés ; en permettant un accès immédiat et sans entrave aux personnes que l'OIAC a des raisons de croire être importantes pour l’enquête et, en particulier, cela inclut les obligations pour la République Arabe Syrienne (14c) de fournir au JIM et à le FFM les éléments suivants :

(A) les plans de vol, les journaux de vol (14d) et toute autre information sur les opérations aériennes, y compris tous les plans de vol ou journaux de vol déposés le 4 avril 2017 ;

(B) les noms de tous les individus impliqués (14e) dans le commandement de tout escadron d'hélicoptères ;

(C) organiser les réunions demandées, y compris avec les généraux ou d'autres agents (14f), dans un délai maximum de cinq jours à compter de la date à laquelle cette réunion est demandée ;

(D) donner immédiatement accès aux bases aériennes pertinentes (14g) à partir desquelles le JIM ou le FFM croient que les attaques impliquant des produits chimiques comme des armes peuvent avoir été lancées ;

6. Prie le Secrétaire général de signaler si les informations et l'accès décrits au paragraphe 5 ont été fournis dans ses rapports au Conseil de sécurité, et ce, tous les 30 jours, conformément au paragraphe 12 de la résolution 2118.


7. Rappelle sa décision en réponse aux violations de la résolution 2118 visant à imposer des mesures en vertu du chapitre VII (15) de la charte des Nations Unies.


Observations : radioscopie d'une escroquerie !

Bien évidemment, tous les hérauts de la désinformation y sont allés de leurs clameurs, accusant la Russie d'avoir, une nouvelle fois, fait opposition à une résolution visant à enquêter sur les tueries par gaz sarin du 4 avril 2017 en Syrie.

Il faut dire que les hérauts de la désinformation continuent de prendre les gens pour des cons et n'ont toujours pas compris que l'Internet serait, désormais, une arme de démystification massive de leurs magouilles.

Le fait est qu'un simple coup d’œil sur le projet de résolution traduit par mes soins montre que ses auteurs, dès le départ, avaient anticipé un veto russe, leur souci majeur étant la "com" qu'ils allaient pouvoir en tirer, sur le modèle : "Vous voyez bien que les Russes protègent Bachar al-Assad !", tout en espérant que nous ne lisions JAMAIS le texte débile et immonde qu'ils ont osé soumettre au Conseil de Sécurité.

Mais reprenons les points les plus saillants de ce texte :

(1) Il est question d'une Convention sur l'interdiction (...) d'armes chimiques, ratifiée par la République arabe syrienne. Vous avez compris qu'en ne mentionnant que cette partie-là, on entendait dédouaner implicitement, voire EXPLICITEMENT, les parties non signataires de ladite convention, donc, non liées par elle ? 

(2) Ici, on manifeste  l'horreur de l'utilisation déclarée d'armes chimiques. Et moi qui croyais bêtement que c'est précisément pour en avoir le cœur net qu'on voulait enquêter ! Voilà qu'avant toute enquête, on en est déjà à tirer des conclusions !

(3) Il s'agit d'armes chimiques en République arabe syrienne. En principe, nous en déduisons qu'il s'agit d'armes chimiques utilisées EN (= sur le territoire de la) République Arabe Syrienne, et non obligatoirement par ladite république...

(4) Les auteurs de toute utilisation d'armes chimiques doivent être condamnés... "Auteurs de toute utilisation" voulant forcément dire "tous les auteurs"...

(5) On nous dit que sa mission de recherche d'informations (FFM) est en train de recueillir et d'analyser des informations sur cet incident.  Dans ces conditions, on ne comprend pas très bien comment on peut, d'ores et déjà, conclure à une utilisation de gaz toxique !

(6) On nous rappelle que le Conseil a décidé que la République arabe syrienne ne devrait pas utiliser (...)  de même qu’aucune organisation, en Syrie... Ça, on croyait l'avoir compris, dès lors qu'il ne saurait n'y avoir qu'un seul belligérant dans l'affaire (cf. note '4') ! Or, voilà que, tout d'un coup...

(7) ... Il n'est plus question que des incohérences et les divergences dans la déclaration de l’Etat syrien. Et pas d'incohérences et de divergences éventuelles chez les gens d'en face ? Curieux !

(8)(9)(10) On a droit a quelques redondances : l'utilisation d'armes chimiques dans la République arabe syrienne... Cf. la note '3' : "en République Arabe Syrienne" ne voulant (en principe) pas dire "par la République Arabe Syrienne".

(11) Pour faciliter les travaux de la mission de recherche d'informations... toutes les parties fournissent un accès sans délai et sécurisé à tous les sites jugés pertinents (...) y compris le site visé en date du 4 avril...  Pour mémoire, le site visé "en date du 4 avril 2017" se trouve en territoire sous contrôle "rebelle", selon l'expression consacrée.

(12) Concernant le crime évoqué par le projet de résolution (cf. notes '2' et '3'), il est question de... selon toute probabilité, l'utilisation de produits chimiques... On observera simplement que "probabilité" ne signifie nullement "certitude", et qu'il aurait peut-être (et même certainement) fallu enquêter sur le terrain, préalablement à toute condamnation verbeuse du type de celles proférées par moult bonimenteurs ou dirigeants irresponsables !

(13) S'agissant des parties invitées à coopérer avec la mission d'enquête, il (le Conseil de Sécurité) a décidé que la République Arabe Syrienne et toutes les parties en Syrie coopéreraient pleinement... Ça aussi, on croyait l'avoir compris ! Mais il semble que les choses ne soient pas aussi claires dans l'esprit des auteurs du projet de résolution.

(14) En fait, les choses sont tout à fait claires dans l'esprit des auteurs, puisqu'une seule des parties en présence se voit intimer des ordres précis :

- cela implique l'obligation pour la République Arabe Syrienne de se conformer aux recommandations pertinentes de l'OIAC et des Nations Unies...

- en fournissant à ce personnel un accès immédiat et sans entraves aux sites concernés...

- cela inclut les obligations pour la République Arabe Syrienne de fournir au JIM et à le FFM les éléments suivants :

- les plans de vol, les journaux de vol... 

les noms de tous les individus impliqués...

- les généraux ou d'autres agents...

- accès aux bases aériennes pertinentes... 

(15) En enfin, cerise sur le gâteau, on tente de nous refaire le coup de la résolution 1973 ayant amené l'agression internationale contre la Libye : en réponse aux violations de la résolution 2118 visant à imposer des mesures en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies.

En résumé, un projet de RÉSOLUTION DE MERDE, concoctée par des gangsters pas du tout intéressés par quelque recherche de la vérité que ce soit, mais surtout désireux de recueillir quelques informations sur l'armée de l'air syrienne ; de l'espionnage militaire en somme, mégoté de la manière la plus grossière, car supposant que les Russes, notamment, seraient assez stupide pour ne pas voir la grosse ficelle !

Mais, surtout, un projet de RÉSOLUTION DE MERDE visant d'abord à protéger les mercenaires basés sur le site supposé avoir fait l'objet d'une attaque au gaz, attitude d'autant plus éclairante que si le site en question avait effectivement été attaqué au gaz par l'armée régulière syrienne, il devait s'y trouver suffisamment d'éléments accablants pour les forces de Bachar al-Assad pour que, spontanément, les "rebelles" victimes de cette "attaque barbare" fassent tout le nécessaire pour faciliter la venue d'experts internationaux.

Le fait est que ladite visite risque fort de ne pas avoir lieu, le tout, par la volonté des mercenaires introduits en Syrie par des ordures internationales qui en sont encore à croire que nous n'avons pas lu dans leurs cartes !

Citation :

"Nous ne pouvons pas abandonner et nous devons essayer, de bonne foi, le mieux possible, d'avoir un texte condamnant l'attaque, et demandant une enquête approfondie", a déclaré mardi l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre, à des journalistes. (Source)


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Original en anglais 

Recalling the Protocol for the Prohibition of the Use in War of Asphyxiating, Poisonous or other Gases, and of Bacteriological Methods of Warfare, and the Convention on the Prohibition of the Development, Production, Stockpiling and Use of Chemical Weapons and on their Destruction (CWC) ratified by the Syrian Arab Republic on 14 September 2013, and the Council’s resolutions 1540 (2004), 2118 (2013), 2209 (2015), 2235 (2015), 2314 (2016), and 2319 (2016),

Expressing its horror at the reported use of chemical weapons in the Khan Shaykhun area of southern Idlib in the Syrian Arab Republic on 4 April 2017 causing large-scale loss of life and injuries, affirming that the use of chemical weapons constitutes a serious violation of international law, and stressing that those responsible for any use of chemical weapons must be held accountable,

Noting the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) has announced, in addition to its ongoing investigation, that its Fact Finding Mission (FFM) is in the process of gathering and analysing information on this incident from all available sources and will report to the OPCW Executive Council,

Recalling that in resolution 2118 (2013) the Council decided that the Syrian Arab Republic shall not use, develop, produce, otherwise acquire, stockpile or retain chemical weapons or transfer, directly or indirectly, chemical weapons, to other States or non-State actors and underscored that no party in Syria should use, develop produce acquire, stockpile, retain or transfer chemical weapons,

Recalling the report by the Director General of the OPCW (EC-82/DG18 dated 6 July 2016) that the OPCW Technical Secretariat is not able to resolve all identified gaps, inconsistencies and discrepancies in Syria’s declaration, and therefore cannot fully verify that Syria has submitted a declaration that can be considered accurate and complete in accordance with the CWC or OPCW Executive decision EC-M-33/DEC.1 dated 27 December 2013 or resolution 2118;

Recalling its determination that the use of chemical weapons in the Syria Arab Republic represents a threat to international peace and security,

1. Condemns in the strongest terms the reported use of chemical weapons in the Syrian Arab Republic, in particular the attack on Khan Shaykhun reported on 4 April 2017, expresses its outrage that individuals continue to be killed and injured by chemical weapons in the Syrian Arab Republic, and expresses its determination that those responsible must be held accountable;

2. Expresses its full support to the OPCW Fact Finding Mission, demands that all parties provide delay-free and safe access to any sites deemed relevant by the OPCW FFM, and, as applicable, by the JIM, to the reported incident in Khan Shaykhun, including the site of the reported incident on April 4, in accordance with resolution 2118, and requests that the FFM report the results of its investigation as soon as possible;

3. Requests that the Secretary General make the necessary arrangements for the UN-OPCW Joint Investigative Mechanism to liaise closely with the Fact Finding Mission to expeditiously investigate any incident the FFM determines involved or likely involved the use of chemicals as weapons in order to identify those involved in accordance with the provisions of paragraph 5 of its Resolution 2235;

4. Recalls that in its resolutions 2118 and 2235 it decided that the Syrian Arab Republic and all parties in Syria shall cooperate fully with the OPCW and the United Nations including the Joint Investigation Mechanism;

5. Emphasises that this includes the obligation upon the Syrian Arab Republic of complying with the relevant recommendations of the OPCW and the UN, including the JIM, by accepting personnel designated by the OPCW or the United Nations, by providing for and ensuring the security of activities undertaken by these personnel, by providing these personnel with immediate and unfettered access and the right to inspect, in discharging their functions, any and all sites, and by allowing immediate and unfettered access to individuals that the OPCW has grounds to believe to be of importance of the purpose of its mandate, and specifically that this includes the obligations upon the Syrian Arab Republic to provide the JIM and FFM with the following and take the following steps: 

(a) flight plans, flight logs, and any other information on air operations, including all flight plans or flight logs filed on April 4 2017; 

(b) names of all individuals in command of any helicopter squadrons; 

(c) arrange meetings requested including with generals or other officers, within no more than five days of the date on which such meeting is requested; 

(d) immediately provide access to relevant air bases from which the JIM or the FFM believe attacks involving chemicals as weapons may have been launched;

6. Requests the Secretary-General to report on whether the information and access described in paragraph 5 has been provided in his reports to the Security Council every 30 days pursuant to paragraph 12 of resolution 2118.

7. Recalls its decision in response to violations of resolution 2118 to impose measures under Chapter VII of the United Nations charter.

(Source)