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mercredi 1 février 2012

Z comme Z... Éloge de la complexité

Entendu ce matin du 1er février 2012 sur l'antenne de la radio parisienne RTL. Matinale de Vincent Parizot. Editorial de Eric Zemmour.



Parizot

Alors, la Ligue Arabe a imploré, hier, les Nations Unies à sortir de leur inaction face, je cite : "à la machine à tuer du régime syrien qui aurait fait au moins cinq mille morts depuis mars dernier.". L'ONU quand même tente d'agir, avec une résolution qui est appuyée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ; elle prévoit la mise à l'écart du président Bachar el-assad mais voilà, Moscou, qui est un allié traditionnel de Damas traîne les pieds.

Zemmour

Oui. Chez les Assad, on est tyran de père en fils ; bouchers héréditaires ; on massacre en gros. Au départ timoré et modeste, le fils Bachar se révèle le digne successeur de son père. Alors, les Français, les Américains, les Anglais, la Ligue arabe, tous les intellectuels humanitaristes français et occidentaux exigent son départ, mais seuls les Russes bloquent la machine onusienne qui a déjà fait la peau de Kadhafi. Les Russes pensent bien sûr à leurs intérêts et à conserver leur dernier allié dans la région. Il se pourrait aussi que leur position ne soit pas dénuée de tout fondement rationnel. Car la situation a très vite évolué en Syrie. La révolte contre un pouvoir tyrannique s'est muée en guerre civile. Assad a distribué des armes dans les régions où dominent les Allaouites, ces chiites dont est issue sa famille.  Les islamistes ont pris la direction de la révolution. Ils veulent prendre leur revanche sur le père Assad, qui avait, en 1982, bombardé la ville de Hama où ils s'étaient révoltés. A l'époque, les Islamistes, après avoir assassiné le président égyptien Sadate, voulaient faire subir le même sort à son homologue syrien. La Syrie est aujourd'hui le théâtre sanglant de l'affrontement millénaire sanglant entre une minorité de chiites, mais qui tient l'appareil d'Etat et l'armée, et une majorité sunnite, qui donnerait, en cas d'élection, la majorité aux islamistes, comme elle l'a déjà fait en Egypte, en Tunisie. Derrière les combattants s'affrontent aussi leurs alliés : l'Iran pour les Chiites, l'Arabie saoudite et l'Egypte pour les sunnites.

Parizot. Le tableau que vous dressez (…) est évidemment bien plus compliqué que le schéma classique d'une révolution dans laquelle un peuple se soulève contre un tyran.

Zemmour : Eh oui, les printemps arabes ont ébranlé un monde figé, congelé par les dictatures. Elles [les révolutions] ont libéré, ressuscité les haines ancestrales ; c'est le paradoxe de la tyrannie : elle réprime la liberté mais assure la paix civile. La révolution se fait au nom de cette liberté mais entraîne souvent le chaos et le déchaînement des passions. En Egypte, les Coptes sont plus que jamais persécutés. En Tunisie la foule crie : "à mort les Juifs !", la Libye est au bord de la guerre tribale. En Syrie, les minorités chrétienne et druze sont dans le collimateur des islamistes. Pour l'instant, elles sont protégées par l'armée ; elles peuvent encore pratiquer librement leur religion ; elles seront massacrées en cas de chute du clan Assad. C'est le syndrome Saddam Hussein. Quand le tyran irakien fut renversé par les soldats américains, la démocratie s'installa, la guerre civile aussi, entre chiites et sunnites, et les chrétiens furent tués ou poussés à l'exode. Les néo-conservateurs américains de George Bush avaient seulement oublié un détail : la démocratie suppose l'existence de citoyens rationnels et suffisamment détachés de leur appartenance ethnique et religieuse. Si les réflexes communautaires prennent le dessus, la loi de la majorité devient celle de massacrer la minorité. C'est ce qui s'est passé en Irak ; c'est ce qui se passera demain en Syrie, dès qu'Assad tombera. Une fois encore, les bien-pensants occidentaux, tous les démocrates, les humanistes... auront joué aux apprentis-sorciers ; il y a encore pire qu'un ordre injuste : le désordre !

Fin de citation



Je me suis permis de transcrire cet édito in extenso, tant je l'ai trouvé excellent, en tout cas, bien plus subtil et plus nuancé que tout ce que j'ai pu entendre comme âneries sur les ondes voire lire ici ou là. Bon, soyons honnête, depuis la dernière boucherie onusienne en Libye, j'ai quasiment cessé de lire les journaux. Mais je rassure tous les autres médias : ma consommation de journaux télévisés ou radiodiffusés a été divisée par cent voire deux cents. Le fait est qu'on s'en passe très bien !

Ce qui est marrant, c'est que j'ai été de ceux qui sont tombés à bras raccourcis sur Eric Zemmour après sa sortie télévisée sur les noirs et les arabes responsables du trafic de drogue en France, sortie qui lui a valu quelques ennuis judiciaires. Les familiers de ce blog se souviennent de ma réplique à Mathieu Aron, de France Infos, sur les suites judiciaires probables de ce dossier, telles que je les pressentais à l'époque. 

Voilà qui devrait convaincre le plus grand nombre de mon absence de tout sectarisme. Le fait est que je suis un auditeur attentif des chroniques matinales de Zemmour, non pas par malice ni avec des intentions malveillantes, mais tout simplement parce que - hormis cet impair télévisé, survenu dans le cadre d'une émission mal foutue, du type bla-bla mondain, ce qui devrait lui valoir quelques circonstances atténuantes (à Zemmour, pas à l'émission d'Ardisson !) - je trouve ses papiers en général bien plus charpentés, plus subtils voire plus intelligents que la prose de la plupart de ses confrères, je pense notamment à ces deux dinosaures aux analyses bien approximatives que sont Alexandre Adler (Europe 1) et Bernard Guetta (France Inter).

Ça vous en bouche un coin, n'est-ce pas ?




N.B.

1. Et comme pour donner raison à Zemmour, ne voilà-t-il pas qu'en Égypte, le jour même, un banal match de football à Port Saïd se transforme en une infâme boucherie du fait de la plus pure connerie que l'on puisse imaginer ?


2. Penser à signaler à Zemmour que les Anglais sont les habitants de cette région du sud de la Grande-Bretagne qu'on appelle Angleterre, et dont la principale ville est Londres. Depuis, par paresse intellectuelle, on a pris la mauvaise habitude d'assimiler le tout à la partie ou l'inverse (en rhétorique, on parle de synecdoque ; ex. un troupeau de trois cents têtes, ou encore : cent voiles cinglaient vers la Mer des Sargasses.). Donc, ici, plutôt qu'Anglais, il vaudrait mieux dire Britanniques, ce substantif/adjectif (cf. les Îles britanniques) étant lui-même une approximation, dès lors que l'État concerné est le Royaume Uni (United Kingdom), lequel inclut l'Irlande du Nord, alors même que la République d'Irlande (du Sud) fait bien partie des Îles Britanniques mais pas du Royaume Uni !



jeudi 3 mars 2011

Procès Zemmour : clap de fin ?



Clap de fin ? Il faut croire !

Bien évidemment, je compatis à la douleur et probablement au sentiment d’humiliation que doivent ressentir les admirateurs et soutiens de ce cher Eric Zemmour, ulcérés d’avoir dû constater que leur battage médiatique n’avait pas ému les juges de la 17ème Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Je pense notamment aux Chevènement, Tillinac, Bilger, Naulleau, Ménard et à toutes ces sommités du microcosme politico-médiatique qui ont cru, un peu vite, qu’un simple froncement de sourcils de leur part suffirait à émouvoir des magistrats professionnels.

Grandeur et décadence…

Mais bon, comme je sais, par expérience, que la mémoire n’est pas le fort de nos contemporains, souvent enclins à blablater au jour le jour, à la minute la minute, oubliant aujourd’hui ce qu’ils ont dit hier, et ce, malgré, ou peut-être à cause de toutes ces technologies de l’information qui ont envahi notre environnement domestique, je me suis livré à une petite revue de presse autour de cette fameuse polémique suscitée par Eric Zemmour. Ça se passe presque de commentaires. 




En soutenant Eric Zemmour, au moyen de la présente pétition, l’UNI entend d’abord défendre le principe de la liberté d’expression, de plus en plus étouffée au nom d’un conformisme intellectuel omniprésent et toujours pesant. (…) Sur le point particulier qui fait l’objet de la polémique actuelle, l’UNI constate qu’Eric Zemmour a fait état d’un fait qui, jusqu’à présent, ne semble pas avoir été sérieusement contesté. Pire, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo a tenu des propos similaires à ceux pour lesquels il poursuit aujourd’hui Eric Zemmour en 2005. (…) Si certains veulent exprimer leur désaccord, la seule façon honnête de le faire est de réfuter ce fait au moyen d’arguments solidement établis. Au lieu de quoi on a, une fois de plus, affaire au procédé éculé, malhonnête et cher au terrorisme intellectuel qui consiste à lancer, sans l’ombre d’une justification, l’accusation de racisme, brandie comme l’arme absolue qui coupe court à tout débat.



Jean-Pierre Chevènement a apporté son soutien à Eric Zemmour, jugé pour provocation à la haine raciale, dans un courrier au tribunal où il affirme que plus de la moitié des infractions sont "imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine", apprend-t-on mercredi 12 janvier. (…) Sur la même ligne qu'Eric Zemmour, qui a déclaré au tribunal ne pas vouloir "se coucher devant le politiquement correct", le sénateur dit "craindre que le politiquement correct ne finisse par tuer le débat républicain". (…) Il regrette qu'on puisse "incriminer un journaliste d'avoir avancé un argument, certes formulé maladroitement, mais correspondant à une réalité, certes dérangeante, mais propre à susciter une prise de conscience partagée (...)"

Aux yeux de Jean-Pierre Chevènement, "la liberté d'expression n'a pas besoin d'être inutilement corsetée par des interdits judiciaires".

Cette lettre de l'ancien ministre, qui dit aussi "regretter de ne pouvoir participer à l'audience", a été évoquée mardi par les parties civiles qui souhaitaient la voir écarter des débats.



Philippe Bilger, avocat général : Zemmour n’a pas tort.

En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce « fait », la justesse de cette intuition qui, aujourd'hui, confirment un mouvement né il y a quelques années. (...) Tous les Noirs et tous les Arabes ne sont pas des trafiquants mais beaucoup de ceux-ci sont Noirs et Arabes. Je précise car rien dans ce domaine n'est inutile : qu'il y ait aussi des « trafiquants » ni Noirs ni Arabes est une évidence et ne me rend pas plus complaisant à leur égard. Il n'est point besoin d'aller chercher des consolations dans les statistiques officielles dont la finalité presque exclusive est de masquer ce qui crève les yeux et l'esprit.



"Si je devais attaquer Zemmour chaque fois que je suis en désaccord avec lui, je passerais ma vie au tribunal", ironise ce jeudi Eric Naulleau, visiblement aussi à l'aise face aux juges que devant les caméras. L'enjeu judiciaire de "l'affaire Zemmour" n'a, semble-t-il, pas altéré son sens de la formule. Et le public, venu en masse assister au "spectacle", s'en réjouit. Depuis mardi, première journée d'audience du procès, la XVIIème chambre correctionnelle du tribunal de Paris a en effet pris des allures de plateau de télévision. (...) À l'instar du mordant critique littéraire, un défilé de personnalités politiques et médiatiques se succède à la barre pour soutenir Eric Zemmour (son portrait ici), accusé de diffamation et de provocation à la haine raciale par cinq associations (Sos Racisme, la Licra, le Mrap, l'UEFJ et J'accuse). Robert Ménard, Claude Goasguen, Denis Tillinac et quelques autres, figurent parmi les "people" appelés à témoigner en faveur du polémiste. Tous ont, à leur manière, souligné les limites d'un procès dont les débats n'avaient peut-être pas leur place dans un prétoire. 

La liberté d'expression menacée ?

"Cette phrase ne me heurte pas", commente ainsi Claude Goasguen, député-maire UMP du XVIème arrondissement de Paris, en réaction aux propos tenus par Eric Zemmour dans Salut les Terriens, le 6 mars 2010: "[les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres] parce que la plupart des trafiquants sont Noirs et Arabes... c'est un fait". "Nier ça, c'est nier ce qui n'est pas niable", s'emporte l'homme politique, avant d'ajouter que c'est surtout "l'atteinte contre un journaliste qui est regrettable".

Extrait du forum de l'express.fr :

"pour avoir des chiffres fiables il suffit d assister aux audiences des tribunaux correctionnels (entree libre sauf cas de mineurs), de consulter les roles des tribunaux, de se poster devant une prison, d avoir acces a un registre des gardees a vue..etc il y a plein de facon de confirmer les propos de zemmour encore faut il avoir envie de chercher la verite....qui est aileurs que dans ces oficines politisees" (sic)

Là, j'oserai un commentaire : encore un …, comment dire ? – ne soyons pas méchant ! – un qui ne sait visiblement pas ce que le mot « statistique » veut dire ! "Assister aux audiences (combien ? toutes les audiences ? et dans combien de tribunaux ?)..., devant une prison (pourquoi 'une' et pas toutes les prisons ?)..., un registre des gardes à vue" (seulement 'un' ?), etc. Bref, un tissu d'inepties ! Ce qui est plus préoccupant, c'est qu'un tissu d'inepties  du même tonneau soit proféré par un avocat général : "je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris"...

Pourquoi juste les audiences correctionnelles ou criminelles à Paris ? Parce que hors de Paris, ce n'est pas le cas ? Monsieur Bilger est peut-être avocat général, reconnaissons que sa maîtrise de la rhétorique est bien faiblarde !



Article de Collado Jérémy

Zemmour cloué au pilori du “politiquement correct”? (affirmation gratuite sans le moindre commencement d’analyse !). 

Pas de doute, le chroniqueur du Figaro règle ses comptes. Avec SOS-Racisme, l'association qui l'a fait rompre avec la gauche. Et avec les populations immigrées d'aujourd'hui, accusées de s'affranchir des efforts d'assimilation que lui a dû subir. Plusieurs fois, il haussera les sourcils, hochant la tête en signe de désaveu face aux propos des parties civiles. Son avocat lui sourit, en signe d'approbation, avant que le journaliste reprenne la parole sous les gloussements du public. (…) Accusé par Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, de ne voir la société qu’avec des “lunettes racialisées”, Eric Zemmour a justifié ses propos par plusieurs études scientifiques. Tout en assurant que sa formulation est due au format télévisuel, “qui empêche de revenir sur ce qu’on a dit” pour le préciser. Mais aussi à la réalité qui, selon lui, est “brutale”. Reste à savoir si ses propos seront protégés par la liberté d'expression. Et si tout cela valait assignation en justice.

Sans vouloir être méchant, j'ai trouvé cette chronique franchement plate, sans relief, bref, assez faiblarde, au point qu’on la croirait signée par un émule de Mathieu Aron (France Info).



Rue89, qu'on ne peut pas soupçonner d'être Zemmour-compatible, a cherché à savoir si des chiffres existaient pour valider ou non les propos du journaliste du Figaro. Et surprise, alors que les statistiques ethniques sont interdites en France, des chiffres sur ce sujet ultra-sensible existent bel et bien :
(...)
Lorsqu'ils sont placés en garde à vue, Noirs et Arabes se retrouvent, comme tout citoyen ayant affaire avec la police, inscrits dans le fichier « Canonge ». Ce fichier a la particularité de classer les interpellés par origine ethnique. Même si les statistiques du Canonge restent à prendre avec des pincettes, il indique qu'Arabes et Noirs sont « surreprésentés » (comprendre : plus nombreux en proportion que dans la population totale). A la lecture de ce fichier, L'Express montrait ainsi en 2006 qu'à Paris : 37% des 103 000 référencés étaient blancs, 29% étaient nord-africains, 19% étaient noirs.
(...)
Rue89 précise que ces statistiques sont biaisées: «Noirs et Arabes sont aussi davantage contrôlés et interpellés. Et souvent davantage placés en garde à vue, à une époque où le recours à cette dernière explose.»

Extrait du forum de slate.fr : citation d’un papier du monde.fr qui, lui-même, cite le Washington Post

Le quotidien américain Washington Post constate, dans un reportage paru dans son édition du mardi 29 avril, la surreprésentation des prisonniers mulsumans dans le système carcéral français, en particulier par rapport à ses voisins européens. Prenant comme exemple la maison d'arrêt de Sédequin, à Lille, et se basant sur des chiffres compilés par des responsables de la communauté musulmane, des sociologues et des chercheurs, l'article estime que "60 % à 70 %" des détenus en France sont musulmans alors qu'ils représentent "à peine 12 % de la population totale du pays". "Sur un continent où la présence des immigrés et de leurs enfants dans les systèmes carcéraux est généralement disproportionnée, les données françaises sont les plus flagrantes", note l'article.
(…)
Les chiffres avancés ne sont pas officiels, explique le Washington Post, car l'Etat français ne demande pas à ses citoyens de communiquer leur origine ou leur religion. En revanche, le quotidien affirme qu'il s'agit d'"estimations généralement acceptées" par les démographes et les sociologues.

Commentaire : on commence par nous balancer des chiffres, avant de concéder qu'ils ne sont pas officiels, bref, qu'ils manquent de consistance. Incroyable !


RMC, Émission Les Grandes Gueules, mercredi 2 mars 2011. Invité Daniel Leconte : "La condamnation de Zemmour est une connerie !" 

Le producteur et réalisateur Daniel Leconte était l'invité des Grandes Gueules à l'occasion de la sortie en salles d'un documentaire sur l'affaire Clearstream, "Le Bal des Menteurs" : il a donné son avis sur Zemmour. (...) S'il établit le même constat que le chroniqueur de France Télévisions, Daniel Leconte n'en partage pas les conclusions : "C'est une connerie ! On ne revient pas sur une décision de justice, et pourtant Dieu sait que je ne partage pas les excès de langage de Zemmour, mais ces affaires-là se règlent dans les médias et non dans les tribunaux ! Personne ne conteste ce que dit Zemmour. !" Daniel Leconte va même plus loin dans son jugement, en affirmant : "Si on ne dit pas cette vérité là, qui va la dire ? Marine Le Pen !"

J'ai appris, à l'occasion, que Daniel Leconte était docteur en histoire, lequel déclare, sans ambages, que "personne ne conteste ce que dit Zemmour !", ce qui est factuellement faux, à en croire la procédure juridictionnelle ! De même qu'il ajoute, à propos des États-Unis, que les Noirs y sont majoritaires dans les prisons. Dommage que notre docteur en histore s'arrête à des considérations "phénotypiques", pour parler pompeusement, je veux dire à des considérations se limitant à l'apparence. Et imaginons qu'en vrai historien, je veux dire en vrai chercheur, Leconte ait été un peu plus fin dans son analyse, en se demandant quelle pouvait être la proportion, dans ces prisons américaines, d'enfants d'ouvriers, de paysans pauvres, de cadres supérieurs ou d'universitaires. Par exemple, Leconte a-t-il seulement cherché à comparer la proportion de prisonniers blancs, originaires de familles ouvrières, avec celle de prisonniers noirs, originaires de familles des classes moyenne et supérieure ?

Parce que je suis à peu près certain d'une chose - mais, contrairement au docteur en histoire qu'est Leconte, pour être péremptoire, moi, je commencerais par consulter des statistiques absolument fiables, avant d'affirmer n'importe quoi...  - : dans les prisons américaines, comme dans toutes les prisons du monde, on trouve essentiellement des pauvres, ce qui explique que les groupes sociaux les plus touchés par la pauvreté soient aussi ceux qui assurent le gros des contingents de délinquants.


Dans le même ordre d'idées, Daniel Leconte ne sait peut-être pas qu'il y a des systèmes juridictionnels recourant abondamment à la caution : vous payez une caution et vous êtes libre au moins jusqu'à l'audience. Ce qui expliquerait largement pourquoi ceux qui ne peuvent pas s'acquitter de la caution soient aussi ceux qui emplissent les prisons !

Par voie de conséquence, moi, si j'étais docteur en histoire, mais pas forcément, je poserais, par hypothèse, qu'on doit s'attendre à trouver  dans les prisons américaines plus de Blancs issus de familles pauvres que de Noirs issus de familles riches. Et, du coup, l'on constaterait que le problème ne tient pas du tout à la couleur de la peau ni à l'origine ethnique, mais bel et bien à la ségrégation sociale.

Qu'est-ce qu'il a dit déjà, Leconte ?, que la condamnation d'Eric Zemmour est une connerie ? Moi j'en vois une autre, de connerie, et bien plus grave, que des diplômés des universités s'évertuent à s'abaisser à ressasser des arguments de bas de gamme, juste dignes d'un vulgaire café du commerce !

Mais il y a certainement plus grave, c'est de voir des élus, des législateurs, ceux-là mêmes qui votent les lois et sont les auteurs des Codes (civil, pénal, etc.), s'asseoir allègrement sur les grands principes - ex. Nul n'est censé ignorer la loi ! - et sur ce qui aurait dû leur servir de déontologie, en crachant sur des textes de référence démocratiquement élaborés par les Assemblées et qui, précisément, s'imposent à tous, citoyens, administration et juges, oubliant un peu vite que ces derniers ne font qu'appliquer la loi ! 

In fine, comment résister au plaisir (!) de republier ce papier signé par Mathieu Aron sur France Info ?

"Il (Zemmour) assume la totalité de ses propos. (...) Orateur brillant, polémiste redoutable, au fil des débats, Eric Zemmour assoit son autorité sur l'audience. Ses contradicteurs font pâle figure ; ils osent à peine lui poser quelques questions. (...) Alors, de plus en plus incisif, le prévenu attaque. Il attaque le catéchisme bien pensant des antiracistes, dénonce une inquisition moyen-âgeuse. On se glorifie d'une France black- blanc-beur quand l'équipe de France remporte une coupe du monde, mais on n'aurait pas le droit de faire des statistiques ethniques. (...)  Je dis ce que je vois ; je rends compte de la réalité et aujourd'hui, c'est la réalité qu'on veut criminaliser. (...) Et puis, cruel, il rapporte une tentative de médiation de la Licra  : "son président était prêt de retirer sa plainte si je débattais avec lui à la télévision ; il voulait bien profiter de ma notoriété.""
(…)
"Curieuse audience où le prévenu se mue en accusateur et transforme son procès en redoutable tribune." 

Vous voulez que je vous dise ? Ce vibrant papier, malheureusement un peu daté, maintenant, hélas !, aurait pu valoir à Aron le prix Pulitzer !

mardi 1 mars 2011

Eric Zemmour définitivement condamné ? Normal !



Entre nous, vous parlez d’un scoop !

Vous connaissez l’adage : « Les paroles s’envolent, les écrits restent. » 

Il se trouve que j’ai écrit des choses ici même, et que j’ai pris quelques risques à écrire que je voyais mal les juges du tribunal correctionnel ne pas condamner Zemmour, et j’en ai rajouté une couche en déclarant que Zemmour y regarderait à deux fois avant de prendre le risque d’interjeter appel.

Il faut croire que Zemmour Eric lit mon blog.

Plaisanterie mise à part, je suis très sérieux !

Du coup, j’en vois qui vont penser que je m’obstine contre ce pauvre homme, au point d’en faire un persécuté ! Non mais sans blague ! Persécuté, Eric Zemmour ? Mon problème, désormais, est la question du deux poids, deux mesures, quand je pense aux interventions quotidiennes à hebdomadaires de Zemmour sur les ondes et dans la presse écrite, dans un pays qui prétend interdire à l’un de ses meilleurs humoristes, voire le meilleur de tous, de s’exprimer librement, lui aussi, tout en l’interdisant de toute présence médiatique, tous médias confondus, comme s’il n’y avait qu’un seul chef d’orchestre pour organiser ce boycott. Car, enfin, difficile de croire qu’un tel synchronisme puisse intervenir sans la moindre concertation !

Alors, moi je dis au CSA que Zemmour doit être traité sur un pied d’égalité avec Dieudonné, et réciproquement. Ni plus, ni moins. Ou alors, c’est qu’il y a maldonne ! C’est-à-dire qu’il y a des raisons inavouées qui sous-tendent l’embargo dont Dieudonné fait l’objet. Et ça, dans le pays dit des Droits de l’Homme, je n’ose pas trop le croire.

On parie combien que le CSA va devoir sortir de sa léthargie à propos de la condamnation définitive d’Eric Zemmour et du traitement scandaleusement inéquitable dont Dieudonné est la victime ? Ou alors, qu’on nous dise que « les nègres et les bougnoules n’ont pas voix au chapitre en France ». Au moins comme ça, les choses seront tout à fait claires. 

Claires ? Je plaisante !

Tiens, puisque nous en sommes à nous poiler…, l’autre lundi, j’écoute quelqu’un que j’apprécie plutôt : Daniel Mermet, France Inter, Là-bas si j’y suis, 28 février 2011, entre 15h et 16h.. Invités : Alain Badiou, Eric Hazan, sur l’antisémitisme. Les deux auteurs s’en prennent à cette intelligentsia qui prétend pourfendre les actes d’antisémitisme, en soulignant que les principales cibles de ces attaques sont surtout des intellectuels de gauche soucieux de jeter un pont entre eux-mêmes et la jeunesse des cités ouvrières. Tout ça avait l’air très intéressant, jusqu’à ce que ce brave Mermet, lui-même visé par les tenants du terrorisme intellectuel contre le soi-disant antisémitisme, n’entonne le grand air du pharisien, dans le genre : « nous autres ne sommes pas antisémites, mais ce n’est pas le cas de… », et Mermet de citer ce bon Dieudonné.

Quel dommage ! Non mais quel dommage que Mermet estime judicieux de plaider sa bonne foi, au prix d’une mise à l’index d’autrui, un peu comme ces maffieux à qui la police propose de « donner » leurs petits camarades, moyennant une remise de peine.

Franchement, ce n’était pas glorieux de la part de quelqu’un pour qui j’avais de l’estime, jusqu’à cette minute précise, quelqu’un qui, du reste, n’a jamais éprouvé le besoin d’inviter Dieudonné s’expliquer de vive voix – et pourtant, il en reçoit, des invités, le cher Mermet ! – pour qu’on en finisse définitivement avec ces citations bidonnées et rapportées n’importe comment !

Face à ce numéro de pharisaïsme, j’ai zappé. Du coup, je me demande si je suis prêt à réécouter cette émission, que j’appréciais pourtant !

Pour mémoire, il serait grand temps que les Français, et notamment leurs élites intellectuelles et médiatiques sachent – et je défie quiconque, fût-il ou elle professeur agrégé ou docteur ès… à la Sorbonne ou au Collège de France, de soutenir le contraire ! – qu’il n’y a pas de langue naturelle sémitique, et partant, pas de population sémite (native = indigène) en Europe ! Les Finkielkraut, Cukierman, Blumstein, Weintraub et autres Fajnzylber…, en clair, les Juifs d'Europe ne sont pas des sémites mais des descendants de Slaves ou d’Allemands, et que je sache, il n’existe aucune langue sémito-slave ou sémito-germanique, pas même le yiddish (déformation de l’allemand jüdisch), une langue totalement germanique, qui n’a quasiment rien à voir avec l’hébreu, et que je comprends fort bien, du reste, quand on la parle lentement. La confusion faite généralement entre judaïsme et sémitisme relève, à ce propos, de la pure et simple escroquerie. Les seuls sémites vivant actuellement en Europe sont les Arabes et Maghrébins issus de l’immigration. Du coup, par voie de conséquence, on ne saurait accuser un Arabe ou un Maghrébin de je ne sais quel antisémitisme, car cela équivaudrait à accuser un Sénégalais ou Malien de racisme anti-noir !

Pour en revenir à Daniel Mermet, comme j’ai un peu de culture « religieuse » - la faute à mon père ! -, je suis allé me renseigner à bonne source : je veux parler de la fameuse parabole sur le pharisien et le publicain, telle que rapportée dans l’Evangile de Luc :

« Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain. Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18, 9-14)

jeudi 24 février 2011

Dieudonné for president?!


Il paraît qu’il ne faut plus prononcer son nom ! Qui ça ? Vous ne voyez pas ? Vous ne connaissez pas le pestiféré de la République, l’ennemi public numéro UN ? Devenu plus infréquentable que les Le Pen, eux qui ont droit, désormais, à la Une de nos magazines, au « prime time » à la télévision, toutes chaînes confondues !

Dieudonné, nom complet : Dieudonné M’bala M’bala, est cet amuseur public, pour moi le meilleur de tous, que l’on tente de museler – mais là, ils auront du mal – en le privant de toute couverture médiatique, au moment même où l’on déroule le tapis rouge sous les pieds de la présidente du principal parti d’extrême-droite. C’est tout dire !

À propos de l’affaire Zemmour, j’avais écrit que la décision de justice imminente risquerait de faire jurisprudence, si d’aventure elle s’écartait d’une certaine norme, en enfermant le débat dans une simple affaire de liberté d’opinion, à en croire la volaille qui fait l’opinion. La condamnation d’Eric Zemmour par le tribunal correctionnel de Paris est venue verser de l’eau à mon moulin, en me rassurant, au passage, sur la persistance de la culture juridique héritée de mes années de FAC de droit !

Hé oui, et j’en suis navré pour tous les mauvais commentateurs de la grande et petite presse : n’importe quel bon étudiant en droit vous aurait dit que Zemmour ne pouvait qu’être condamné, non pour avoir exprimé des opinions mais bel et bien pour avoir proféré publiquement de fausses assertions, ou si l’on préfère, des assertions mensongères.

Non, il n’y a pas, en France, de statistiques ethniques relatives au classement des délinquants et oui, la loi française interdit la discrimination à l’embauche. Et c’est pour avoir délibérément ignoré ces réalités-là que Zemmour a été condamné. Et pour ma part, je suis très curieux de voir si ce maître à penser de café du commerce osera interjeter appel, au risque de voir alourdir la peine, plutôt légère (car assortie du sursis), mais lourde, sur le plan symbolique (bravo les juges !) dont il a écopé.

Et comme il fallait s’y attendre, le Landerneau politico-médiatique, jetant à la rivière tous les sacro-saints principes tenant à la déontologie et à la bienséance, a entrepris de critiquer une décision de justice.

LIBERTE D’EXPRESSION hurlaient les uns, RÉSISTANCE À LA BIENPENSANCE ET AU POLITIQUEMENT CORRECT vociféraient les autres.

Et voilà même que l’UMP organise un colloque, durant lequel leur maître à penser est invité à prendre la parole, le tout au nom de la défense de la liberté d’expression.

La liberté d’expression ? Moi je serai plutôt pour. Mais je n’ai pas besoin de démontrer, pour la nième fois, que la dernière décision de justice concernant Zemmour n’a rien à voir avec une quelconque liberté d’expression.

Mais, surtout, je me demande où étaient ces braves défenseurs de la libre expression quand on traînait Dieudonné dans la boue, ainsi que devant les tribunaux, y compris pour faits de théâtre !

Souvenez-vous du sketch du colon juif extrémiste (beau pléonasme, quand on connaît la prose des colons installés en Cis-Jordanie ou dans le Golan syrien, à qui Dieu aurait attribué ces terres bibliques !). Il s’agissait bien d’un sketch, donc d’un morceau de représentation théâtrale. Pour preuve, l’acteur était déguisé, donc en représentation, comme Bruno Ganz représentait Hitler dans le film « La Chute ». Et dans La Chute, Ganz est Hitler et s’exprime avec les mots d’Hitler. Nous étions dans une fiction. Et le sketch joué sur France 3 par Dieudonné était aussi une fiction. Vous connaissez la formule : « Toute ressemblance avec des personnes ou des événements… ».

Vous souvenez-vous du sketch « Marrakech », joué par Guy Bedos et Sophie Daumier, et écrit par Jean-Loup Dabadie ? Il y était question d’un couple de beaufs français, rentrant de vacances au Maroc, et passablement horrifié d’avoir dû fréquenter autant d’Arabes durant leurs vacances…

Imagine-t-on Bedos et Daumier (les acteurs), voire Dabadie (l’auteur) traînés en justice pour incitation à la haine raciale ? Nous étions au spectacle et le public était tordu de rire !

Mais il faut croire que les temps ont changé, et qu’il existerait, désormais, un pays, qui se trouve être le pays de Molière, de Voltaire et de Diderot, où un acteur, un homme de spectacle, peut être traduit devant la Justice pour avoir incarné un personnage de fiction sur la scène d’un théâtre, lequel personnage aurait proféré des paroles ayant déplu à certains.

Dans une affaire plus récente, rebelote : là encore, nous étions sur scène, en plein spectacle. Et au cours dudit spectacle, Dieudonné appelle sur scène un historien, qui se trouve être controversé, mais ça c’est la vie privée de l’individu en question. Cet homme aurait pu être déguisé, cagoulé, comme il aurait pu se présenter sous n’importe quel nom. Le fait est qu’on était AU SPECTACLE.

Et voilà la ligue de répression des faits de spectacle, à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle milice des bonnes mœurs, comme les Talibans en ont instaurées en Afghanistan, ou les Gardiens de la Révolution en Iran, qui traîne notre humoriste devant les tribunaux, pour FAIT DE SPECTACLE !

Curieusement, les mêmes qui défendent Zemmour contre vents et marées, sont aux abonnés absents en ce qui concerne la liberté de parole – et de création artistique ! – de Dieudonné.

Deux poids, deux mesures ! Comme d’hab !

Mais parlons de Zemmour. L’avez-vous entendu, une seule fois, prendre fait et cause pour le droit de Dieudonné à s’exprimer et à créer librement ?

Du coup, tout ce débat autour de la liberté d’expression sonne faux, et révèle que, décidément, ce pays, la France, a un énorme problème avec ses minorités, et qu’il ne faut pas gratter bien longtemps pour que le racisme le plus vil n’apparaisse à la surface, comme dans l’affaire ultra-médiatisée de la révolte des joueurs de l’équipe de France de football. Dieudonné M’bala M’bala, Nicolas Anelka, même combat, et ça, ça commence à bien faire !

Au fait, vous avez vu les deux buts d’Anelka en huitième de finales de Champion’s League pour Chelsea ?

S’agissant de Dieudonné ou de Nicolas Anelka, dont l’énorme talent ne doit rien à personne, leurs adversaires vont devoir se faire une raison, en se disant que « ce qu’ils n’ont pas fait, ils auront beaucoup de mal à le défaire ! ».

samedi 15 janvier 2011

Les mensonges d'Eric Zemmour



Eric Zemmour est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour ses propos controversés sur les trafiquants noirs et arabes.

Eric Zemmour est un Berbère. Peut-être ne le sait-il pas lui même. Mais je suis persuadé qu'il le sait : les Seymour, Zemmour,  Zemmoura, Attia, Attias, tous les "Ben-quelque-chose" : Benyamin, Ben Yamina, Benchetrit, Benkemoun, Benguigui, les Belkacem, Belkacemi, les Boujenah, Ghrenassia, Ghanassia, Akoun, les Zekri et autres Zukri..., qu'ils soient juifs, musulmans ou chrétiens, sont des Berbères pur sucre.

Enfin, pur sucre, je n'en suis même plus très sûr. L'ex-premier ministre portugais, Mario Soares, n'expliquait-il pas, un jour, que compte tenu des sept siècles de présence arabe sur la péninsule ibérique, il y avait de fortes chances que la majorité de ses habitants, dont lui-même, aient du sang arabe dans leurs veines ? Autant dire que hormis dans quelques bleds fort reculés, les Berbères pur sucre ne doivent plus être bien nombreux en Afrique du Nord.

Est-ce donc pour conjurer cette réalité que Zemmour s'agite autant autour des questions liées à l'identité française, comme pour conjurer ses propres tourments identitaires ?

"Mes propos sont brutaux, mais la réalité est brutale.", a-t-il déclaré. Et ça, je ne le lui fais pas dire : tous les matins, en se rasant, il doit découvrir la réalité "brutale" de sa berbérité, et peut-être même arabité, alors je comprends qu'il puisse avoir des émois ! En forme de fuite en avant ? Façon de tuer les pères, je veux dire les ancêtres ?

Ce pauvre Eric Zemmour !

Alors évidemment, le Landerneau politico-médiatique s'est enflammé autour de cette mise à l'index de notre débatteur-polémiste, et chacun d'y aller de son commentaire et de son expertise, soit à peu près tout et n'importe quoi ! Il faut dire qu'avec l'Internet, et toutes les tonnes de mauvaise prose qu'on peut y lire, jour après jour, on est servi !

Et comme il fallait s'y attendre, les spécialistes de la noyade de poisson y sont allés franco, qui se sont mis à nous expliquer qu'il était question de lutter contre le politiquement correct, qu'il fallait en finir avec la pensée unique, et autres billevesées. Et voilà la cohorte des belles âmes se mobiliser comme un seul homme pour défendre ce brave polémiste que l'on voudrait condamner au silence.


Un compte-rendu particulièrement croquignolesque de la première journée du procès nous a été fourni par le "chroniqueur judiciaire" (c'est en tout cas ainsi qu'il faut l'appeler) de France Info, je veux parler de Matthieu Aron, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne manque pas d'air. 


Citation :
 
"Il (Zemmour) assume la totalité de ses propos. (...) Orateur brillant, polémiste redoutable (1), au fil des débats, Eric Zemmour assoit son autorité sur l'audience. Ses contradicteurs (2) font pâle figure ; ils osent à peine lui poser quelques questions. (3) (...) Alors, de plus en plus incisif, le prévenu attaque. Il attaque le catéchisme bien pensant des antiracistes, dénonce une inquisition moyen-âgeuse. On se glorifie d'une France black- blanc-beur quand l'équipe de France remporte une coupe du monde, mais on n'aurait pas le droit de faire des statistiques ethniques. (4) (...)  Je dis ce que je vois ; je rends compte de la réalité et aujourd'hui, c'est la réalité qu'on veut criminaliser. (5) (...) Et puis, cruel, il rapporte une tentative de médiation de la Licra (6) : "son président était prêt de retirer sa plainte si je débattais avec lui à la télévision ; il voulait bien profiter de ma notoriété.""

Fin du papier de Matthieu Aron : "Curieuse audience où le prévenu se mue en accusateur et transforme son procès en redoutable tribune." (7)

Ne parlons pas de la blogosphère et du réseau mondial, et de la montagne de forums de discussion sur lesquels chacun y est allé de sa prose. J'ai même lu ici ou là que Zemmour avait déjà gagné contre la Licra, SOS Racisme, etc. (8)

Un ancien ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, y va de son soutien, ainsi que cité par Le Monde : "Il suffit, comme j'ai eu l'occasion de le faire, de consulter les listings de la Direction centrale de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur (9), pour constater que plus de 50 % des infractions constatées  (10) sont imputables à des jeunes (11) dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine (12)", souligne Jean-Pierre Chevènement (lemonde.fr).

Pour leur part, une trentaine (entre nous, ça ne fait pas beaucoup !) de députés de droite y vont aussi de leur soutien en faveur du journaliste : "Vingt-huit députés de la majorité estiment que, sous couvert de lutte contre le racisme, "on prétend faire taire un journaliste qui exprime une opinion (13), qu'elle soit vraie ou non (14), parce qu'elle dérange." Pour les signataires, ce procès "en dit long sur la dérive qui conduit à bâillonner la liberté d'expression par les tyranneaux de la pensée unique et de l'antiracisme." (lemonde.fr)

Ce que tout cela m'inspire ? Que, décidément, la France manque cruellement d'intellectuels ! Dit autrement ? Qu'il faut plaindre le pays dans lequel un Eric Zemmour fait figure de maître à penser !

Tout ça pour dire que j'ai trouvé le niveau du débat autour de ce polémiste particulièrement affligeant, et ça, ce n'est pas un scoop.

Alors, élevons donc un peu le débat ! Je me contenterai, ici, de reprendre les éléments mis en exergue ci-dessus.


1. Orateur brillant, polémiste redoutable

Il semble que Matthieu Aron, ci-devant chroniqueur judiciaire à France Info, ne connaisse pas bien les rouages de la procédure pénale, à savoir qu'on n'est pas là pour polémiquer, mais pour convaincre des juges et apporter des preuves de ce qu'on avance, conformément à deux principes qui fondent le droit dans tout pays civilisé :

- le contradictoire
- la charge de la preuve : "il incombe à la partie qui invoque un fait d'en apporter la preuve."


2. Ses contradicteurs font pâle figure...

Ça ne s'arrange pas ! Et précisément, s'agissant des contradicteurs du prévenu, nous nous trouvons dans le cadre d'un tribunal correctionnel, avec un prévenu interrogé par le/la président(e), moyennant l'une ou l'autre intervention du véritable contradicteur du prévenu, à savoir le/la représentant(e) du parquet (cf. la formule rituelle : "Ministère public contre M. X"). Mais bon, Matthieu Aron pense peut-être pouvoir, en toute impunité, prendre les auditeurs de France Info pour des cons !


3. osent à peine lui poser quelques questions

Encore une étrange formulation de la part de notre chroniqueur judiciaire. Parce qu'il semble qu'il ait quelque peu tronqué son compte-rendu, pour ne pas dire escamoté certains aspects de la polémique, quand on le confronte avec d'autres éclairages. C'est ainsi, notamment, que l'on peut lire sur le site lemonde.fr :

Quelques heures plus tôt, le 6 mars, le chroniqueur avait tenu d'autres propos controversés sur le plateau d'une émission de France Ô, "L'Hebdo". Les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs, avait-il répondu à une question qui lui avait été posée.

Eric Zemmour n'a donc pas prononcé qu'une seule phrase controversée, contrairement à ce que ce nigaud d'Aron essaie d'accréditer, mais une deuxième, dans un tout autre contexte, et toujours à la télévision, à propos, cette fois-ci, du droit des employeurs de refuser d'embaucher des Arabes ou des Noirs, ce que la présidente du Tribunal ne manquera pas de lui rappeler, et que ce pauvre Aron a complètement zappé !

La présidente qui ne perd pas de vue l'origine des débats, enjoint alors le journaliste de s'expliquer sur la teneur de ses déclarations.

Le fait est que la question du droit des employeurs à sélectionner leurs futurs collaborateurs selon des critères raciaux a bien été posée à Monsieur Zemmour, tenant à l'illégalité de l'embauche sur critères raciaux..


4. on n'aurait pas le droit de faire des statistiques ethniques

Cette assertion ne manque pas d'intérêt, dans la mesure où elle prouve qu'au moment où Zemmour tient ses propos sur les trafiquants de drogue, il ne détient, de fait, aucune statistique ! En clair : en déclarant, devant un tribunal, qu'on n'aurait pas le droit de faire des statistiques ethniques, de deux choses l'une :

- soit Zemmour avance sa thèse sur les trafiquants de drogue à partir de statistiques qu'il tient d'une Administration, auquel cas il accrédite la thèse que l'Administration française viole la loi ;

- soit Zemmour n'a reçu aucune statistique de l'Administration, auquel cas, il en invente une à la télévision, histoire de faire son intéressant, et dans ce cas, il ment effrontément !

Et en l'espèce, c'est en parfaite connaissance de cause, à savoir que les statistiques ethniques ne sont pas légales qu'il formule sa déclaration télévisée sur les trafiquants noirs et arabes.
 

5. c'est la réalité qu'on veut criminaliser

Et là, on est presque mort de rire, étant donné le point précédent : de quelle réalité peut-il bien parler puisque ses affirmations ne reposent sur aucune statistique existante ! Et c'est là que l'on peut vérifier quel piètre intellectuel est Eric Zemmour, qui se contredit ostensiblement et se prend les pieds dans le tapis en l'espace de quelques minutes !


6. tentative de médiation initiée par le président de la Licra...

Étrange méthode de la part du prévenu, se permettant de révéler un fait invérifiable, mais, surtout, carence d'un "intellectuel", mais alors, d'un intellectuel ignare, qui ne sait pas qu'il n'est pas là pour croiser le fer avec telle ou telle association antiraciste, dans le cadre de je ne sais quelle tribune médiatique, mais tout simplement pour répondre d'infractions voire de délits inscrits dans le code pénal. Quant à notre  "chroniqueur judiciaire", qui rapporte le mot du prévenu, lui non plus ne semble pas très bien avoir compris de quoi il retournait. Parce qu'en bon "journaliste", on aurait pu attendre de lui qu'il allât interroger le président de la Licra accusé de tentative de compromission avec Zemmour. 


7. transforme son procès en redoutable tribune

Qu'est-ce que je vous disais ? Ce pauvre Matthieu Aron en est à confondre une vulgaire péroraison, comme Eric Zemmour en livre une demi-douzaine par semaine sur les ondes de divers médias, voire dans la presse écrite, avec l'obligation pour ce dernier d'apporter un commencement de consistance à ses allégations, chose qui n'apparaît à aucun moment de la chronique de Monsieur Aron.

Le moins qu'on puisse dire est  qu'à la suite du panégyrique plus que dithyrambique qu'il nous livre ici, centrant son compte-rendu d'une audience de tribunal correctionnel sur la seule personne du prévenu, le "chroniqueur judiciaire" de France Info aura mérité  la médaille d'or de la flagornerie et de l'inculture juridique. Mais qu'il se rassure, il n'est pas le seul sur le podium ! On lui conseillera quand même de faire preuve d'un peu de prudence et d'attendre la décision de justice,  avant de tirer des plans sur la comète !


8. Zemmour a déjà gagné contre la Licra (sic)... 

Même topo que pour Matthieu Aron, et là encore, je ne voudrais pas être désobligeant, mais il me semble que cela procède de la même  méconnaissance de la procédure pénale : dès lors qu'un prévenu est traîné devant un tribunal, son principal adversaire s'appelle le ministère public ; c'est lui qui mène la danse,  les parties civiles éventuelles n'étant que des comparses ; du reste, c'est au ministère public qu'échoit la capacité de faire appel... Voyez l'accident du Concorde à Gonesse : le parquet a fait appel de l'ensemble du jugement. Il faut donc arrêter de dire tout et n'importe quoi : l'affaire Zemmour n'est pas jugée devant un tribunal civil mais pénal et le principal adversaire du prévenu est le représentant du Parquet.

Voici, par exemple, un aperçu d'un compte rendu journalistique du verdict du procès du Gang des barbares : "D'ores et déjà, l'avocat (de la partie civile) réclame à la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, que le parquet fasse appel de ce verdict. L'affaire Ilan Halimi n'a peut-être pas connu hier soir son épilogue." (T. Boutry, Le Parisien/Aujourd'hui en France, 11.07.2009).

Voilà : vous avez compris ? Dans un procès pénal, le(s) prévenu(s) n'a/n'ont pas pour adversaire la partie civile mais le seul Ministère Public, lequel est le maître d'oeuvre de l'accusation. La partie civile, comme son nom l'indique, n'est impliquée que sur les aspects civils (ex. dommages et intérêts) du litige, et pas du tout sur  une éventuelle condamnation. Cela doit être dit, écrit, mais cela doit aussi être su..., notamment par tous ceux qui prétendent oeuvrer comme informateurs du public.

Et sur ce que je vois, lis et entends un peu partout, le moins qu'on puisse dire est qu'il y a à boire et à manger, tant l'inculture juridique de certains "experts" est abyssale !

Il est donc stupide, pour ne pas dire idiot, de réduire l'affaire Zemmour en un simple conflit d'opinions contradictoires entre un journaliste et des associations anti-racistes !


9. listings de la Direction centrale de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur

Des listings émanant du ministère de l'Intérieur ? Il est vrai que Chevènement est un ancien de la maison ! Et puis après ?


10. 50 % des infractions constatées

Des infractions comment ? Constatées ? Ça veut dire quoi ça : infractions constatées ? Que les intéressés les avaient effectivement commises ? Il semble que le brave Chevènement ait un peu trop vite oublié que tout prévenu restait innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie devant un tribunal, et que là réside précisément une pierre d'achoppement entre policiers et juges, les premiers s'étonnant souvent que des personnes arrêtées par eux se retrouvent un peu trop vite en liberté, les seconds leur rétorquant, à juste titre, qu'en dehors de preuves intangibles, la présomption d'innocence reste la règle

Autant dire que le fameux listing des "infractions constatées"  et non suivies de condamnation, de monsieur Chevènement, d'un point de vue juridictionnel, ne vaut strictement rien ! 


11. jeunes 

Des jeunes ? Comment ça des jeunes ? Vous voulez dire que les infractions constatées par la police ne font état que de jeunes Noirs et Arabes ? Autant dire pas d'infractions constatées à mettre sur le compte de "vieux" Noirs et Arabes dans les listings de la police ? Étrange ! En tout cas, en voilà un scoop !


12. patronyme de consonance africaine ou maghrébine

Où Chevènement se révèle expert en analyse de patronymes ! Et je suppose qu'il va probablement nous dire que Amadou est un nom à consonance africaine, n'est-ce pas ? On pense au chansonnier Jean Amadou !

Mais Chevènement va aussi nous révéler que Paulin et Georges sont des patronymes à consonance africaine. Pour ceux qui auraient oublié, Paulin (Thierry) et Georges (Guy) sont un Antillais et un métis né d'une mère blanche qui sont entrés dans le club fermé des tueurs en série français des dernières années. L'un et l'autre ont connu les assises. 


13. faire taire un journaliste qui exprime une opinion

Ça c'est le point de vue d'une trentaine de députés de l'UMP, qui auraient mieux fait de tourner leur langue moult fois dans leur bouche avant de se risquer à dire n'importe quoi.

Le fait est que Zemmour a bien exprimé une opinion, à savoir qu'il comprenait que les employeurs recrutassent leurs collaborateurs sur des critères ethniques, opinion exprimée sur les antennes de France Ô.

Mais là où nos députés (et ils ne sont pas les seuls !) mentent par omission volontaire, c'est quand ils oublient que les propos sur les trafiquants noirs et arabes ne relèvent nullement de l'opinion mais de l'assertion, voire de la double assertion. En effet, Zemmour déclare que certaines personnes sont contrôlées plus souvent que d'autres... parce que la plupart des trafiquants de drogues sont des Noirs et des Arabes. Et là, n'importe quel linguiste amateur vous démontrerait qu'il n'y a là aucune expression d'une quelconque opinion, mais bien une double affirmation :

1. Noirs et Arabes sont plus souvent contrôlés que d'autres, dit Zemmour. Mais d'où tient-il cette information ? De la police ? Cette dernière aurait donc dû paraître à l'audience pour confirmer cette assertion (*), non ? L'a-t-elle fait ? Apparemment non !

2. La plupart des trafiquants de drogue sont des Noirs et des Arabes. Là encore, d'où Zemmour tient-il cette information, qui ne peut s'appuyer que sur des statistiques intégrant les personnes non pas suspectées - par la police - de trafic de drogue, mais effectivement condamnées par la Justice ? 

On voit bien que cette deuxième assertion tend à impliquer l'appareil judiciaire, en sous-entendant qu'il existe des statistiques d'origine judiciaire traitant de l'origine ethnique des trafiquants de drogue. Ou cette statistique existe, et l'on aurait aimé savoir comment Zemmour se l'est procurée. Mais s'il en avait détenu une, dûment fournie par l'Administration judiciaire, pourquoi diable déclare-t-il, par ailleurs, que l'on n'ait pas le droit de faire des statistiques ethniques ?

Force est, donc, de constater que Zemmour livre cette assertion sur les trafiquants de drogue non pas en s'appuyant sur une statistique mais plutôt à partir de ses propres fantasmes.

On voit bien que les deux assertions examinées plus haut, qui tendent à impliquer tant la Police que la Justice, sont fausses, ainsi qu'il ressort des déclarations mêmes du prévenu, à savoir l'illégalité des statistiques ethniques.


14. opinion vraie ou non

Et c'est là qu'on aimerait expliquer à ces pauvres députés de l'UMP quelques notions de sémantique.

Visiblement, nos députés, à l'instar de 99 % des commentateurs que j'évoquais plus haut, confondent "opinion" et "assertion".

- Monsieur, vous êtes un crétin !, est une opinion.
- Monsieur, j'affirme que vous avez détourné de l'argent !, est une assertion.

Une opinion n'a pas à être vraie ou non, fausse ou non, une assertion, si. Parler d'opinion vraie est une totale ineptie ! La question que pose l'affaire Zemmour, comme je l'ai démontré plus haut, porte sur une opinion et deux assertions. Mais il faut croire que  nos trente députés de l'UMP prennent leurs auditeurs pour des cons !

- Sur l'opinion, trouver normal que des employeurs fassent jouer la couleur de peau au moment d'une embauche est contraire à la loi, voire à la Constitution de la Vème République, laquelle garantit l'égalité de tous les citoyens, sans égards à leur race, sexe ou religion.

- Sur les assertions : a) les policiers font du contrôle au faciès ; b) le ministère de la Justice tient une statistique des trafiquants de drogue classés selon leur origine ethnique..., là aussi, en me contentant de me fonder sur ses propres déclarations, ainsi que sur l'incapacité dans laquelle il s'est trouvé de fournir ne serait que l'embryon du tiers du quart d'un commencement de preuve à ses allégations, se contentant d'incantations, j'affirme, pour ma part, que Zemmour a tout faux.

Et c'est là que j'attends avec impatience la décision de justice à intervenir - enfin, je veux dire la décision définitive, laquelle n'interviendra peut-être qu'après un arrêt d'appel voire une décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

Imaginons, une seconde, que Zemmour soit relaxé. Ça voudra dire que :

1. La France est un pays dont la police pratique bel et bien des contrôles au faciès, secret de Polichinelle que Zemmour se sera contenté de révéler à la télévision.

2. Il existe bien des statistiques d'origine judiciaire, dressant le profil ethnique des trafiquants de drogue.

3. La France est un pays dans lequel les employeurs pratiquent bel et bien un recrutement au faciès, secret de Polichinelle que Zemmour se sera contenté d'éventer à la télévision.

4. Compte tenu du principe sacro-saint de l'égalité de tous devant la loi, on ne voit pas très bien comment les libertés octroyées à Eric Zemmour seraient interdites à d'autres, par exemple à Dieudonné M'bala M'bala ! Du coup, les condamnations dont ce dernier a fait l'objet apparaîtraient comme un "deux poids-et-deux mesures" avec lequel la Justice française risque de se coltiner longtemps. Mais, par ailleurs, on aurait ouvert, à cette occasion, une formidable boîte de Pandorre ! Parce que...

5. On ne voit pas très bien, si Zemmour a eu raison de s'exprimer comme il l'a fait, ce qui interdirait à un quidam, de déclarer, par exemple, en paraphrasant Eric Zemmour, que :

- l'escroc Stavisky était juif, comme Bernard Madoff, comme les escrocs de l'affaire du Sentier..., par conséquent, tout le monde sait que les juifs sont des escrocs, c'est un fait ! Ou encore :

- des décennies durant, des prélats et des prêtres catholiques ont abusé sexuellement d'enfants, aux quatre coins du monde ; par conséquent, tout le monde sait que les prêtres catholiques sont des pédophiles, c'est un fait ! Ou encore :

- Véronique C. stockait des foetus dans son congélateur ; une autre femme avait enterré ses enfants dans son jardin... Par conséquent, tout le monde sait que les Françaises de race blanche n'aiment pas les enfants et n'hésitent pas à les congeler à la naissance voire à les enterrer dans leur jardin, c'est un fait...

Etc., etc.

À chaque fois, il se sera agi d'opinions que leurs auteurs auraient désormais le droit d'exprimer librement, à l'instar d'Eric Zemmour.

Vous voulez que je vous dise ? Il risque d'y avoir une jurisprudence Eric Zemmour !



P.S.

Dans la rubrique : "Décidément !"



Pour mémoire : dans l'affaire supposée d'espionnage industriel chez Renault, rien n'a encore été prouvé !


(*) Source : dictionnaire Larousse :

assertion


nom féminin
(latin adsertio, de adserere, affirmer)
  • Proposition, de forme affirmative ou négative, qu'on avance et qu'on donne comme vraie.
  • Affirmation catégorique de quelque chose qu'il n'est pas possible de vérifier.
  • Statut d'une phrase dans laquelle le sujet parlant énonce une vérité, déclare un fait (par opposition à l'interrogation, à l'exclamation, à l'injonction).