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vendredi 28 février 2020

Gangs urbains et délinquance en culottes courtes : un cancer africain #4.1


Épisode §4/1. Mother of seven...

Ce qui suit est une traduction que j'ai réalisée d'un article disponible en ligne sur le site du quotidien britannique The Guardian. C'est précisément cet article qui m'a incité à rédiger la présente série. J'avoue qu'en le parcourant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser : "Ben voyons !".

Mais, surtout, je me suis posé une question simple : "Mais à quoi peuvent bien servir nos sociologues et autres travailleurs sociaux ?".

Quand je dis "nos", j'entends bien que ce qui se passe dans le grand Londres se reproduit quasiment à l'identique un peu partout où l'on retrouve des paysans (africains ou non) déracinés et transbahutés vers les mégalopoles des pays industrialisés. Aux États-Unis, aux descendants d'esclaves entassés (depuis plus de deux siècles !) dans les fameux ghettos urbains de New York, Chicago, Detroit et d'ailleurs, sont venus s'ajouter les rejetons de paysans latino-américains venus initialement satisfaire les besoins en main d’œuvre (corvéable à merci) des grandes exploitations agricoles.

Lors de la lecture de l'article qui nous occupe, mon attention a été attirée par la formule : "Ali, a mother of seven...", dont vous trouverez la traduction française plus bas. Et moi de m'interroger : "mère de combien ?".


Des mères expédient leurs enfants en Somalie, pour leur éviter de se faire poignarder...

Les résidents des quartiers du  Nord de Londres ne croient pas que la police puisse protéger leurs jeunes contre les gangs de trafiquants. (1)

Des représentants de la communauté somalienne du nord de Londres disent que des centaines d'enfants ont été expédiés par avion vers la Somalie, le Somaliland et le Kenya, en raison des inquiétudes croissantes concernant les gangs de trafiquants de drogue et les bandes organisées, lesquels réseaux criminels utilisent des enfants pour transporter de la drogue des villes vers les zones périphériques.

Dans une série d'entretiens, des mères somaliennes arrivées à Londres après avoir fui leur pays pendant la guerre civile des années 1990 ont déclaré à l'Observer que nombre de leurs fils avaient demandé à quitter le Royaume-Uni en raison de l'influence des gangs de narco-trafiquants et de la  violence ambiante.

Rakhia Ismail, maire adjointe d'Islington, a déclaré : « Les renvoyer au pays est devenu le seul moyen de les mettre en lieu sûr. Cette question de la sécurité a été soulevée à plusieurs reprises par la communauté (somalienne) mais personne n'en a tenu compte. De nombreux adolescents sont partis pour l'étranger. Il y a deux semaines, il y a eu une (nouvelle) attaque au couteau, et un garçon a été ramené à la maison deux jours plus tard. »

Ces révélations font suite à une semaine de débats houleux sur les causes et les solutions potentielles à l’épidémie de criminalité touchant le pays. Dix-sept personnes sont décédées à la suite d'attaques à Londres depuis le début de 2019. Samedi dernier, on a signalé trois personnes admises à l'hôpital après une attaque dans une boîte de nuit à Birmingham, une ville ébranlée par trois décès au couteau durant le mois dernier. Par ailleurs, un garçon de 15 ans a été inculpé de meurtre après avoir poignardé Ayub Hassan, 17 ans, à l'ouest de Londres, jeudi après-midi.

Le supermarché Asda a publié un communiqué inattendu sur la question, annonçant qu'il cesserait de vendre des couteaux de cuisine à l'unité.

Les niveaux élevés de violence auxquels sont confrontées certaines parties de la société britannique sont manifestes dans les témoignages de l’importante communauté somalienne d’Islington. Ses représentants disent que 50 à 70% de leur communauté ont été directement touchés par les réseaux de trafiquants tout comme par la criminalité par arme blanche.

Sadia Ali, trésorière du Forum somalien d'Islington et fondatrice de 'Minority Matters' a déclaré que « Des centaines de jeunes ont été envoyés en Somalie, au Somaliland et au Kenya ; certains jeunes se sont installés dans des zones rurales. Les parents sentent qu'ils n'ont pas le choix s'ils veulent que leurs enfants soient en sécurité. »

Ali, une mère de sept enfants, a envoyé son fils de 15 ans en Somalie pour le protéger des gangs et a déclaré que beaucoup de ses amis ont maintenant des enfants sur deux continents. Un autre fils de 15 ans a récemment été envoyé en Somalie après que son ami a été poignardé à mort à Islington, lui-même s'étant entendu dire : "tu es le prochain sur la liste !".

Récemment, la Somalie a subi un certain nombre d'attaques terroristes. Un attentat à la voiture piégée dans la capitale, Mogadiscio, a fait sept morts et plusieurs blessés jeudi. Il faisait suite à un autre, survenu la semaine précédente, et qui a fait 29 morts.

Vendredi, une mère somalienne du nord de Londres s'est envolée pour Mombasa, au Kenya, pour dissuader son fils de 19 ans de rentrer au Royaume-Uni, après que des gangs lui ont demandé de revenir : "J'ai très peur de ce que les gangs feront s'il rentre à la maison."

Un homme a comparu samedi devant un tribunal pour le meurtre de Jodie Chesney, 17 ans, qui a été poignardée dans le dos près d'une aire de jeux pour enfants à Harold Hill, Romford, à l'est de Londres, le 1er mars. Manuel Petrovic, 20 ans, a été placé en détention provisoire après avoir comparu devant la cour pénale de Barkingside.


Traduit de The Guardian, 1 mai 2019 (source)  



(1) County line est le genre d'idiomatisme qui vous donne des sueurs froides au moment de le traduire : des lignes de comtés. Dans les faits, il s'agit de bandes criminelles recrutant des jeunes afin de servir de coursiers - en passant d'un comté à un autre - dans la livraison de produits illicites divers, essentiellement de la drogue, les adolescents  livreurs passant plus facilement inaperçus. Mais apparemment, les bandes rivales savent identifier qui fait quoi, d'où pas mal de mortalité parmi les trafiquants en culottes courtes. Il me semble qu'il y a aussi pas mal de mortalité parmi certaines petites mains du trafic, spécialisées dans le "chouf" ou la vente en détail dans certains quartiers chauds de Marseille, sauf qu'ici, la Kalasch semble être préférée au poignard. (Lire)

lundi 3 février 2020

Gangs urbains et délinquance en culottes courtes : un cancer africain #1


Épisode §1. Ici Londres !

2 février 2020. Dixième arrondissement de Paris : un jeune de quatorze ans meurt poignardé à la suite d'une rixe entre bandes rivales.

Et là, avant même d'avoir visionné quelque reportage télévisé que ce soit, l'africain que je suis se dit : "Encore de petits connards africains !".

Dans la foulée, je me suis répété une interrogation qui me hante depuis des années : "Mais à quoi peuvent bien servir les sociologues ?".

La confirmation de l'origine africaine de la victime est venue très vite. Nous en reparlerons plus tard. 

Pour l'heure, jetons un œil sur un phénomène qui m'intrigue depuis des lustres : les "London stabbings", qui voient des dizaines de personnes poignardées à mort chaque année dans la capitale britannique. Et moi d'avoir, là encore, un pressentiment, jusqu'à ce que je découvre, un jour, sur une chaîne de télévision qui pouvait être BBC ou Skynews, un entrefilet défilant au bas de l'écran, et qui m'a fait littéralement sauter au plafond : il y était question de familles africaines (londoniennes) ayant entrepris d'expédier leurs enfants (mâles) au Kenya et en Somalie, histoire de leur éviter de tomber, un jour, sous les coups d'un surineur...

Ainsi, donc, Londres serait devenue plus dangereuse que le merdier somalien. Non, mais sans blague !

Résumé en images. Pour ceux qui lisent l'anglais.





 
 

Résumé des titres visibles ci-dessus : des centaines de familles londoniennes décident d'envoyer leur progéniture mâle en Afrique de l'Est, désormais présumée plus sûre que le chaos londonien. 

Nota Bene : si, sur la première archive (BBC), les victimes affichées sont de toutes origines, il semble, à la lecture des gazettes, que les manieurs de poignards soient majoritairement issus de l'immigration, comme on dit pudiquement dans les média. Et là, on se dit : "Ben voyons !"

À suivre...

 

samedi 14 septembre 2019

Sémantique de la désinformation #14


Épisode §14. On imagine les supporters de Juán Guaido sautant au plafond !

En tout cas, rien de tel que des sauts de cabri ou de kangourou pour se remuscler les abdos !

Parce que, si la nouvelle se confirme, alors j'en connais un certain nombre, qui doivent sauter au plafond en ce moment-même !

Par parenthèse, Charlie Hebdo est un hebdomadaire satirique français qui, dans une version antérieure, je veux dire du temps où ce journal était encore digne d'être lu, avait une rubrique baptisée "Les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine" (1).

On aurait pu reprendre la formule ici, avec ce scoop dont je n'ai entendu parler nulle part dans la presse française.

Citation : Juán Guaido may have some explaining to do. Photos have emerged depicting the Venezuelan opposition leader with gang members, confirmed by Colombian police to be leaders in the violent drug trafficking outfit, Los Rastrojos.
The photos first appeared in a tweet on Friday, shared by Wilfredo Canizares of the Fundacion Progresar (Progress Foundation), a Colombian NGO. They depict the US-sponsored “interim president” of Venezuela Juan Guaido posing chummily with two known drug lords, known under the aliases “The Brother,” and “The Minor.” (Source)
Traduction : Juán Guaido va probablement devoir fournir quelques explications. Des photos sont apparues, montrant le chef de l'opposition vénézuélienne en compagnie de membres de gangs, dont la police colombienne a confirmé qu’il s’agissait des leaders d’une violente organisation de trafic de drogue baptisée Los Rastrojos.
Les photos étaient apparues pour la première fois dans un tweet, ce vendredi, partagé par Wilfredo Canizares de la Fundacion Progresar (Fondation Progress), une ONG colombienne. Y figurent le "président par intérim" du Venezuela, parrainé par les États-Unis, Juán Guaido, en train de poser complaisamment avec deux fameux barons de la drogue  connus sous les sobriquets de "Le Frère" et "Le Cadet".


Pour mémoire, Juán Guaido est cette marionnette vénézuélienne insipide, sur laquelle je me suis déjà exprimé un certain nombre de fois ici même, et qui a reçu le soutien franc et massif d'un certain nombre de dirigeants étrangers bien imprudents, dont j'imagine qu'en ce moment-même, ils doivent se sentir bien à l'étroit dans leurs souliers.
Quant à notre bien discrète "grande presse", elle vient simplement nous confirmer ce que nous savions déjà : finalement, la forme la plus commode de la désinformation, c'est l'omerta : le motus et bouche cousue !  


(1) J'entends d'ici les hurlements indignés : "Mais monsieur, vous semblez faire fi de l'odieux attentat dont ce journal a été la victime !". J'entends bien, et je m'associe aux clameurs indignées suscitées par cet attentat. Il se trouve que j'ai toujours tenu Cabu pour le plus grand caricaturiste (mondial) depuis Daumier, que, par ailleurs, je me suis longtemps demandé ce que le génial Cabu faisait encore dans ce journal. Il se trouve aussi que j'ai été pétrifié par la nouvelle de cette chose que j'ai du mal à nommer. Toujours est-il que j'ai aussi lu le salutaire réquisitoire - arrivant un peu tard - délivré par  l'historique Delfeil de Ton (L'Obs) contre la dérive entamée depuis un certain temps par la direction de Charlie, dérive expliquant que j'aie cessé de lire ce torchon après les départs de Cavanna, Willem, Delfeil de Ton, Gébé... Croire que le fonds de commerce de l'islamophobie bête et méchante, initié par de mauvaises caricatures danoises, allait suffire pour tirer un mauvais journal de la mouise s'est avéré contre-productif, et ce, de la plus cruelle des manières !

Par parenthèse, voici ce qu'on peut lire sur l'attentat dans Wikipédia : "En novembre 2011, le siège du journal est endommagé par un incendie criminel. Le , un attentat perpétré par les frères Kouachi tue douze personnes, dont huit collaborateurs de l'hebdomadaire." Et là, je défie quiconque d'oser désigner formellement les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, les frères Kouachi étant, à l'époque, de simples suspects, suspects liquidés dans le cadre d'une double exécution extrajudiciaire. Suspects, c'est-à-dire présumés innocents, ce qu'ils restent depuis leur exécution, et ce, de manière définitive !


Lectures : 01 - 02 - 03 - 04- 05


lundi 19 septembre 2011

Victor Hugo ou quand la France avait encore de grands Hommes. Cuando Francia tenía todavía grandes personalidades. Anno dazumal, als Frankreich noch grosse Persönlichkeiten hatte. As France still had got great people


(English version available ; link below. Deutsche Uebersetzung, siehe Bindung unten. Traducción en castellano: enlace abajo)


Ce qui suit a déjà été publié ailleurs (ben oui, j'anime une petite flopée de blogs !). Et, pour une fois, il ne sera pas question de la Libye, quoique... Il est question de barbarie, d'une barbarie à laquelle la France a prêté son concours. Tiens, en passant (rajouté au 22.09.11), le texte de Victor Hugo en a secoué plus d'un(e), si j'en juge par l'explosion du nombre de lecteurs un peu partout. Il faut dire que le grand public connaît le poète, romancier et dramaturge, moins le polémiste, et ce texte est assez rare, voire moins connu que le "J'accuse !" de Zola... Voilà, je ne suis pas mécontent de vous l'avoir fait connaître. Et je suis bien sensible au fait que l'immense majorité de mon lectorat est fait de personnes intelligentes, qui veulent lire des choses chargées de sens, à une époque où l'Internet se remplit malheureusement de tant de blabla !

Voilà qui va nous rappeler ces temps pas si anciens que ça, où la France comptait encore de grands hommes, à l'image de Victor Hugo ou d'Emile Zola... Mais, plus près de nous, il y eut Albert Schweitzer, Théodor Monod et des tas d'autres avant eux : Jean Moulin, Pierre-Brossolette, le colonel Rol-Tanguy et tous ces courageux résistants de la période 1940-1944.

Aujourd'hui, la France se lance dans une entreprise criminelle dans un pays peuplé d'à peine six millions d'habitants, le tout  au vu et au su de tout le monde, et personne ne bouge, je veux dire personne ayant un nom : aucun "responsable politique", hormis Marine Le Pen, qui ne manque pas de panache en l'occurrence. Mais à gauche, rien ! Ne parlons pas du monde de nos stars médiatiques...

Pauvre Victor Hugo, pauvre Emile Zola, pauvre Albert Schweitzer, pauvre Théodor Monod..., pauvres héros de la résistance contre le nazisme. Votre pays n'est visiblement plus peuplé que d'un ramassis de veaux et de nouilles !


"Devant l'histoire, l'un des deux bandits s'appellera la France, l'autre s'appellera l'Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m'en donner l'occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais." (Victor Hugo)  

L'empereur Xianfeng est en fuite. Il a abandonné Pékin aux troupes anglo-françaises qui, le 6 octobre 1860, envahissent sa résidence d'été, d'une beauté exceptionnelle, la saccagent, la dévastent. Ce pillage, qui marquera la seconde guerre de l'opium, indigne certains témoins occidentaux. Victor Hugo, lui, ne connaît cette « merveille du monde » qu'à travers le récit des voyageurs, mais, d'emblée, il prend le parti des civilisés, les Chinois, contre les barbares. 


Hauteville House, 25 novembre 1861 

Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l'expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l'expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l'empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l'Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d'approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. 

Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici : 

ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s'appelait le Palais d'été. L'art a deux principes, l'Idée qui produit l'art européen, et la Chimère qui produit l'art oriental. Le Palais d'été était à l'art chimérique ce que le Parthénon est à l'art idéal. Tout ce que peut enfanter l'imagination d'un peuple presque extra-humain était là. Ce n'était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c'était une sorte d'énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle. 

Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d'été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d'eau et d'écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d'éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c'était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l'énormité d'une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l'homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d'été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d'été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C'était une sorte d'effrayant chef-d'œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d'Asie sur l'horizon de la civilisation d'Europe. 

Cette merveille a disparu. 

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d'été . L'un a pillé, l'autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu'il paraît. Une dévastation en grand du Palais d'été s'est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d'Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu'on avait fait au Parthénon, on l'a fait au Palais d'été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n'égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l'orient. Il n'y avait pas seulement là des chefs-d'œuvre d'art, il y avait un entassement d'orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L'un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l'autre a empli ses coffres ; et l'on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l'histoire des deux bandits. 

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie. 

Devant l'histoire, l'un des deux bandits s'appellera la France, l'autre s'appellera l'Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m'en donner l'occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. 

L'empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd'hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d'été . 

J'espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. 

En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. 

Telle est, monsieur, la quantité d'approbation que je donne à l'expédition.


Victor Hugo 



Je dois vous avouer que ce texte magistral me fait penser à un grand Antillais, je veux dire, un grand homme, un grand écrivain au style aussi flamboyant que celui de Hugo : j'ai nommé le regretté Aimé Césaire !

Observation : "... les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.". Ouais ! Ça se discute ! Parce que Victor Hugo écrit depuis son exil dans les Îles anglo-normandes (Guernesey), et la France vit sous la dictature de Napoléon... Le Petit. L'irresponsabilité des peuples évoquée par Hugo ne vaut, donc, qu'en régime de dictature. Aujourd'hui, les pays du monde dit civilisé sont des démocraties, avec pouvoir au peuple. Ce dernier est donc responsable et co-comptable des crimes commis par ses dirigeants en son nom.

En attendant, une agression coloniale particulièrement sordide car directement inspirée du travail des Einsatzgruppen nazis dans l'est de l'Europe (1941-1944) se poursuit en Libye, dans le silence de ce qu'en France et en Occident on appelle "l'intelligensia". Pauvre intelligentsia ! 

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jeudi 3 mars 2011

Procès Zemmour : clap de fin ?



Clap de fin ? Il faut croire !

Bien évidemment, je compatis à la douleur et probablement au sentiment d’humiliation que doivent ressentir les admirateurs et soutiens de ce cher Eric Zemmour, ulcérés d’avoir dû constater que leur battage médiatique n’avait pas ému les juges de la 17ème Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Je pense notamment aux Chevènement, Tillinac, Bilger, Naulleau, Ménard et à toutes ces sommités du microcosme politico-médiatique qui ont cru, un peu vite, qu’un simple froncement de sourcils de leur part suffirait à émouvoir des magistrats professionnels.

Grandeur et décadence…

Mais bon, comme je sais, par expérience, que la mémoire n’est pas le fort de nos contemporains, souvent enclins à blablater au jour le jour, à la minute la minute, oubliant aujourd’hui ce qu’ils ont dit hier, et ce, malgré, ou peut-être à cause de toutes ces technologies de l’information qui ont envahi notre environnement domestique, je me suis livré à une petite revue de presse autour de cette fameuse polémique suscitée par Eric Zemmour. Ça se passe presque de commentaires. 




En soutenant Eric Zemmour, au moyen de la présente pétition, l’UNI entend d’abord défendre le principe de la liberté d’expression, de plus en plus étouffée au nom d’un conformisme intellectuel omniprésent et toujours pesant. (…) Sur le point particulier qui fait l’objet de la polémique actuelle, l’UNI constate qu’Eric Zemmour a fait état d’un fait qui, jusqu’à présent, ne semble pas avoir été sérieusement contesté. Pire, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo a tenu des propos similaires à ceux pour lesquels il poursuit aujourd’hui Eric Zemmour en 2005. (…) Si certains veulent exprimer leur désaccord, la seule façon honnête de le faire est de réfuter ce fait au moyen d’arguments solidement établis. Au lieu de quoi on a, une fois de plus, affaire au procédé éculé, malhonnête et cher au terrorisme intellectuel qui consiste à lancer, sans l’ombre d’une justification, l’accusation de racisme, brandie comme l’arme absolue qui coupe court à tout débat.



Jean-Pierre Chevènement a apporté son soutien à Eric Zemmour, jugé pour provocation à la haine raciale, dans un courrier au tribunal où il affirme que plus de la moitié des infractions sont "imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine", apprend-t-on mercredi 12 janvier. (…) Sur la même ligne qu'Eric Zemmour, qui a déclaré au tribunal ne pas vouloir "se coucher devant le politiquement correct", le sénateur dit "craindre que le politiquement correct ne finisse par tuer le débat républicain". (…) Il regrette qu'on puisse "incriminer un journaliste d'avoir avancé un argument, certes formulé maladroitement, mais correspondant à une réalité, certes dérangeante, mais propre à susciter une prise de conscience partagée (...)"

Aux yeux de Jean-Pierre Chevènement, "la liberté d'expression n'a pas besoin d'être inutilement corsetée par des interdits judiciaires".

Cette lettre de l'ancien ministre, qui dit aussi "regretter de ne pouvoir participer à l'audience", a été évoquée mardi par les parties civiles qui souhaitaient la voir écarter des débats.



Philippe Bilger, avocat général : Zemmour n’a pas tort.

En effet, je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce « fait », la justesse de cette intuition qui, aujourd'hui, confirment un mouvement né il y a quelques années. (...) Tous les Noirs et tous les Arabes ne sont pas des trafiquants mais beaucoup de ceux-ci sont Noirs et Arabes. Je précise car rien dans ce domaine n'est inutile : qu'il y ait aussi des « trafiquants » ni Noirs ni Arabes est une évidence et ne me rend pas plus complaisant à leur égard. Il n'est point besoin d'aller chercher des consolations dans les statistiques officielles dont la finalité presque exclusive est de masquer ce qui crève les yeux et l'esprit.



"Si je devais attaquer Zemmour chaque fois que je suis en désaccord avec lui, je passerais ma vie au tribunal", ironise ce jeudi Eric Naulleau, visiblement aussi à l'aise face aux juges que devant les caméras. L'enjeu judiciaire de "l'affaire Zemmour" n'a, semble-t-il, pas altéré son sens de la formule. Et le public, venu en masse assister au "spectacle", s'en réjouit. Depuis mardi, première journée d'audience du procès, la XVIIème chambre correctionnelle du tribunal de Paris a en effet pris des allures de plateau de télévision. (...) À l'instar du mordant critique littéraire, un défilé de personnalités politiques et médiatiques se succède à la barre pour soutenir Eric Zemmour (son portrait ici), accusé de diffamation et de provocation à la haine raciale par cinq associations (Sos Racisme, la Licra, le Mrap, l'UEFJ et J'accuse). Robert Ménard, Claude Goasguen, Denis Tillinac et quelques autres, figurent parmi les "people" appelés à témoigner en faveur du polémiste. Tous ont, à leur manière, souligné les limites d'un procès dont les débats n'avaient peut-être pas leur place dans un prétoire. 

La liberté d'expression menacée ?

"Cette phrase ne me heurte pas", commente ainsi Claude Goasguen, député-maire UMP du XVIème arrondissement de Paris, en réaction aux propos tenus par Eric Zemmour dans Salut les Terriens, le 6 mars 2010: "[les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres] parce que la plupart des trafiquants sont Noirs et Arabes... c'est un fait". "Nier ça, c'est nier ce qui n'est pas niable", s'emporte l'homme politique, avant d'ajouter que c'est surtout "l'atteinte contre un journaliste qui est regrettable".

Extrait du forum de l'express.fr :

"pour avoir des chiffres fiables il suffit d assister aux audiences des tribunaux correctionnels (entree libre sauf cas de mineurs), de consulter les roles des tribunaux, de se poster devant une prison, d avoir acces a un registre des gardees a vue..etc il y a plein de facon de confirmer les propos de zemmour encore faut il avoir envie de chercher la verite....qui est aileurs que dans ces oficines politisees" (sic)

Là, j'oserai un commentaire : encore un …, comment dire ? – ne soyons pas méchant ! – un qui ne sait visiblement pas ce que le mot « statistique » veut dire ! "Assister aux audiences (combien ? toutes les audiences ? et dans combien de tribunaux ?)..., devant une prison (pourquoi 'une' et pas toutes les prisons ?)..., un registre des gardes à vue" (seulement 'un' ?), etc. Bref, un tissu d'inepties ! Ce qui est plus préoccupant, c'est qu'un tissu d'inepties  du même tonneau soit proféré par un avocat général : "je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris"...

Pourquoi juste les audiences correctionnelles ou criminelles à Paris ? Parce que hors de Paris, ce n'est pas le cas ? Monsieur Bilger est peut-être avocat général, reconnaissons que sa maîtrise de la rhétorique est bien faiblarde !



Article de Collado Jérémy

Zemmour cloué au pilori du “politiquement correct”? (affirmation gratuite sans le moindre commencement d’analyse !). 

Pas de doute, le chroniqueur du Figaro règle ses comptes. Avec SOS-Racisme, l'association qui l'a fait rompre avec la gauche. Et avec les populations immigrées d'aujourd'hui, accusées de s'affranchir des efforts d'assimilation que lui a dû subir. Plusieurs fois, il haussera les sourcils, hochant la tête en signe de désaveu face aux propos des parties civiles. Son avocat lui sourit, en signe d'approbation, avant que le journaliste reprenne la parole sous les gloussements du public. (…) Accusé par Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, de ne voir la société qu’avec des “lunettes racialisées”, Eric Zemmour a justifié ses propos par plusieurs études scientifiques. Tout en assurant que sa formulation est due au format télévisuel, “qui empêche de revenir sur ce qu’on a dit” pour le préciser. Mais aussi à la réalité qui, selon lui, est “brutale”. Reste à savoir si ses propos seront protégés par la liberté d'expression. Et si tout cela valait assignation en justice.

Sans vouloir être méchant, j'ai trouvé cette chronique franchement plate, sans relief, bref, assez faiblarde, au point qu’on la croirait signée par un émule de Mathieu Aron (France Info).



Rue89, qu'on ne peut pas soupçonner d'être Zemmour-compatible, a cherché à savoir si des chiffres existaient pour valider ou non les propos du journaliste du Figaro. Et surprise, alors que les statistiques ethniques sont interdites en France, des chiffres sur ce sujet ultra-sensible existent bel et bien :
(...)
Lorsqu'ils sont placés en garde à vue, Noirs et Arabes se retrouvent, comme tout citoyen ayant affaire avec la police, inscrits dans le fichier « Canonge ». Ce fichier a la particularité de classer les interpellés par origine ethnique. Même si les statistiques du Canonge restent à prendre avec des pincettes, il indique qu'Arabes et Noirs sont « surreprésentés » (comprendre : plus nombreux en proportion que dans la population totale). A la lecture de ce fichier, L'Express montrait ainsi en 2006 qu'à Paris : 37% des 103 000 référencés étaient blancs, 29% étaient nord-africains, 19% étaient noirs.
(...)
Rue89 précise que ces statistiques sont biaisées: «Noirs et Arabes sont aussi davantage contrôlés et interpellés. Et souvent davantage placés en garde à vue, à une époque où le recours à cette dernière explose.»

Extrait du forum de slate.fr : citation d’un papier du monde.fr qui, lui-même, cite le Washington Post

Le quotidien américain Washington Post constate, dans un reportage paru dans son édition du mardi 29 avril, la surreprésentation des prisonniers mulsumans dans le système carcéral français, en particulier par rapport à ses voisins européens. Prenant comme exemple la maison d'arrêt de Sédequin, à Lille, et se basant sur des chiffres compilés par des responsables de la communauté musulmane, des sociologues et des chercheurs, l'article estime que "60 % à 70 %" des détenus en France sont musulmans alors qu'ils représentent "à peine 12 % de la population totale du pays". "Sur un continent où la présence des immigrés et de leurs enfants dans les systèmes carcéraux est généralement disproportionnée, les données françaises sont les plus flagrantes", note l'article.
(…)
Les chiffres avancés ne sont pas officiels, explique le Washington Post, car l'Etat français ne demande pas à ses citoyens de communiquer leur origine ou leur religion. En revanche, le quotidien affirme qu'il s'agit d'"estimations généralement acceptées" par les démographes et les sociologues.

Commentaire : on commence par nous balancer des chiffres, avant de concéder qu'ils ne sont pas officiels, bref, qu'ils manquent de consistance. Incroyable !


RMC, Émission Les Grandes Gueules, mercredi 2 mars 2011. Invité Daniel Leconte : "La condamnation de Zemmour est une connerie !" 

Le producteur et réalisateur Daniel Leconte était l'invité des Grandes Gueules à l'occasion de la sortie en salles d'un documentaire sur l'affaire Clearstream, "Le Bal des Menteurs" : il a donné son avis sur Zemmour. (...) S'il établit le même constat que le chroniqueur de France Télévisions, Daniel Leconte n'en partage pas les conclusions : "C'est une connerie ! On ne revient pas sur une décision de justice, et pourtant Dieu sait que je ne partage pas les excès de langage de Zemmour, mais ces affaires-là se règlent dans les médias et non dans les tribunaux ! Personne ne conteste ce que dit Zemmour. !" Daniel Leconte va même plus loin dans son jugement, en affirmant : "Si on ne dit pas cette vérité là, qui va la dire ? Marine Le Pen !"

J'ai appris, à l'occasion, que Daniel Leconte était docteur en histoire, lequel déclare, sans ambages, que "personne ne conteste ce que dit Zemmour !", ce qui est factuellement faux, à en croire la procédure juridictionnelle ! De même qu'il ajoute, à propos des États-Unis, que les Noirs y sont majoritaires dans les prisons. Dommage que notre docteur en histore s'arrête à des considérations "phénotypiques", pour parler pompeusement, je veux dire à des considérations se limitant à l'apparence. Et imaginons qu'en vrai historien, je veux dire en vrai chercheur, Leconte ait été un peu plus fin dans son analyse, en se demandant quelle pouvait être la proportion, dans ces prisons américaines, d'enfants d'ouvriers, de paysans pauvres, de cadres supérieurs ou d'universitaires. Par exemple, Leconte a-t-il seulement cherché à comparer la proportion de prisonniers blancs, originaires de familles ouvrières, avec celle de prisonniers noirs, originaires de familles des classes moyenne et supérieure ?

Parce que je suis à peu près certain d'une chose - mais, contrairement au docteur en histoire qu'est Leconte, pour être péremptoire, moi, je commencerais par consulter des statistiques absolument fiables, avant d'affirmer n'importe quoi...  - : dans les prisons américaines, comme dans toutes les prisons du monde, on trouve essentiellement des pauvres, ce qui explique que les groupes sociaux les plus touchés par la pauvreté soient aussi ceux qui assurent le gros des contingents de délinquants.


Dans le même ordre d'idées, Daniel Leconte ne sait peut-être pas qu'il y a des systèmes juridictionnels recourant abondamment à la caution : vous payez une caution et vous êtes libre au moins jusqu'à l'audience. Ce qui expliquerait largement pourquoi ceux qui ne peuvent pas s'acquitter de la caution soient aussi ceux qui emplissent les prisons !

Par voie de conséquence, moi, si j'étais docteur en histoire, mais pas forcément, je poserais, par hypothèse, qu'on doit s'attendre à trouver  dans les prisons américaines plus de Blancs issus de familles pauvres que de Noirs issus de familles riches. Et, du coup, l'on constaterait que le problème ne tient pas du tout à la couleur de la peau ni à l'origine ethnique, mais bel et bien à la ségrégation sociale.

Qu'est-ce qu'il a dit déjà, Leconte ?, que la condamnation d'Eric Zemmour est une connerie ? Moi j'en vois une autre, de connerie, et bien plus grave, que des diplômés des universités s'évertuent à s'abaisser à ressasser des arguments de bas de gamme, juste dignes d'un vulgaire café du commerce !

Mais il y a certainement plus grave, c'est de voir des élus, des législateurs, ceux-là mêmes qui votent les lois et sont les auteurs des Codes (civil, pénal, etc.), s'asseoir allègrement sur les grands principes - ex. Nul n'est censé ignorer la loi ! - et sur ce qui aurait dû leur servir de déontologie, en crachant sur des textes de référence démocratiquement élaborés par les Assemblées et qui, précisément, s'imposent à tous, citoyens, administration et juges, oubliant un peu vite que ces derniers ne font qu'appliquer la loi ! 

In fine, comment résister au plaisir (!) de republier ce papier signé par Mathieu Aron sur France Info ?

"Il (Zemmour) assume la totalité de ses propos. (...) Orateur brillant, polémiste redoutable, au fil des débats, Eric Zemmour assoit son autorité sur l'audience. Ses contradicteurs font pâle figure ; ils osent à peine lui poser quelques questions. (...) Alors, de plus en plus incisif, le prévenu attaque. Il attaque le catéchisme bien pensant des antiracistes, dénonce une inquisition moyen-âgeuse. On se glorifie d'une France black- blanc-beur quand l'équipe de France remporte une coupe du monde, mais on n'aurait pas le droit de faire des statistiques ethniques. (...)  Je dis ce que je vois ; je rends compte de la réalité et aujourd'hui, c'est la réalité qu'on veut criminaliser. (...) Et puis, cruel, il rapporte une tentative de médiation de la Licra  : "son président était prêt de retirer sa plainte si je débattais avec lui à la télévision ; il voulait bien profiter de ma notoriété.""
(…)
"Curieuse audience où le prévenu se mue en accusateur et transforme son procès en redoutable tribune." 

Vous voulez que je vous dise ? Ce vibrant papier, malheureusement un peu daté, maintenant, hélas !, aurait pu valoir à Aron le prix Pulitzer !

mardi 1 mars 2011

Eric Zemmour définitivement condamné ? Normal !



Entre nous, vous parlez d’un scoop !

Vous connaissez l’adage : « Les paroles s’envolent, les écrits restent. » 

Il se trouve que j’ai écrit des choses ici même, et que j’ai pris quelques risques à écrire que je voyais mal les juges du tribunal correctionnel ne pas condamner Zemmour, et j’en ai rajouté une couche en déclarant que Zemmour y regarderait à deux fois avant de prendre le risque d’interjeter appel.

Il faut croire que Zemmour Eric lit mon blog.

Plaisanterie mise à part, je suis très sérieux !

Du coup, j’en vois qui vont penser que je m’obstine contre ce pauvre homme, au point d’en faire un persécuté ! Non mais sans blague ! Persécuté, Eric Zemmour ? Mon problème, désormais, est la question du deux poids, deux mesures, quand je pense aux interventions quotidiennes à hebdomadaires de Zemmour sur les ondes et dans la presse écrite, dans un pays qui prétend interdire à l’un de ses meilleurs humoristes, voire le meilleur de tous, de s’exprimer librement, lui aussi, tout en l’interdisant de toute présence médiatique, tous médias confondus, comme s’il n’y avait qu’un seul chef d’orchestre pour organiser ce boycott. Car, enfin, difficile de croire qu’un tel synchronisme puisse intervenir sans la moindre concertation !

Alors, moi je dis au CSA que Zemmour doit être traité sur un pied d’égalité avec Dieudonné, et réciproquement. Ni plus, ni moins. Ou alors, c’est qu’il y a maldonne ! C’est-à-dire qu’il y a des raisons inavouées qui sous-tendent l’embargo dont Dieudonné fait l’objet. Et ça, dans le pays dit des Droits de l’Homme, je n’ose pas trop le croire.

On parie combien que le CSA va devoir sortir de sa léthargie à propos de la condamnation définitive d’Eric Zemmour et du traitement scandaleusement inéquitable dont Dieudonné est la victime ? Ou alors, qu’on nous dise que « les nègres et les bougnoules n’ont pas voix au chapitre en France ». Au moins comme ça, les choses seront tout à fait claires. 

Claires ? Je plaisante !

Tiens, puisque nous en sommes à nous poiler…, l’autre lundi, j’écoute quelqu’un que j’apprécie plutôt : Daniel Mermet, France Inter, Là-bas si j’y suis, 28 février 2011, entre 15h et 16h.. Invités : Alain Badiou, Eric Hazan, sur l’antisémitisme. Les deux auteurs s’en prennent à cette intelligentsia qui prétend pourfendre les actes d’antisémitisme, en soulignant que les principales cibles de ces attaques sont surtout des intellectuels de gauche soucieux de jeter un pont entre eux-mêmes et la jeunesse des cités ouvrières. Tout ça avait l’air très intéressant, jusqu’à ce que ce brave Mermet, lui-même visé par les tenants du terrorisme intellectuel contre le soi-disant antisémitisme, n’entonne le grand air du pharisien, dans le genre : « nous autres ne sommes pas antisémites, mais ce n’est pas le cas de… », et Mermet de citer ce bon Dieudonné.

Quel dommage ! Non mais quel dommage que Mermet estime judicieux de plaider sa bonne foi, au prix d’une mise à l’index d’autrui, un peu comme ces maffieux à qui la police propose de « donner » leurs petits camarades, moyennant une remise de peine.

Franchement, ce n’était pas glorieux de la part de quelqu’un pour qui j’avais de l’estime, jusqu’à cette minute précise, quelqu’un qui, du reste, n’a jamais éprouvé le besoin d’inviter Dieudonné s’expliquer de vive voix – et pourtant, il en reçoit, des invités, le cher Mermet ! – pour qu’on en finisse définitivement avec ces citations bidonnées et rapportées n’importe comment !

Face à ce numéro de pharisaïsme, j’ai zappé. Du coup, je me demande si je suis prêt à réécouter cette émission, que j’appréciais pourtant !

Pour mémoire, il serait grand temps que les Français, et notamment leurs élites intellectuelles et médiatiques sachent – et je défie quiconque, fût-il ou elle professeur agrégé ou docteur ès… à la Sorbonne ou au Collège de France, de soutenir le contraire ! – qu’il n’y a pas de langue naturelle sémitique, et partant, pas de population sémite (native = indigène) en Europe ! Les Finkielkraut, Cukierman, Blumstein, Weintraub et autres Fajnzylber…, en clair, les Juifs d'Europe ne sont pas des sémites mais des descendants de Slaves ou d’Allemands, et que je sache, il n’existe aucune langue sémito-slave ou sémito-germanique, pas même le yiddish (déformation de l’allemand jüdisch), une langue totalement germanique, qui n’a quasiment rien à voir avec l’hébreu, et que je comprends fort bien, du reste, quand on la parle lentement. La confusion faite généralement entre judaïsme et sémitisme relève, à ce propos, de la pure et simple escroquerie. Les seuls sémites vivant actuellement en Europe sont les Arabes et Maghrébins issus de l’immigration. Du coup, par voie de conséquence, on ne saurait accuser un Arabe ou un Maghrébin de je ne sais quel antisémitisme, car cela équivaudrait à accuser un Sénégalais ou Malien de racisme anti-noir !

Pour en revenir à Daniel Mermet, comme j’ai un peu de culture « religieuse » - la faute à mon père ! -, je suis allé me renseigner à bonne source : je veux parler de la fameuse parabole sur le pharisien et le publicain, telle que rapportée dans l’Evangile de Luc :

« Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain. Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18, 9-14)