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mardi 21 août 2018

Tentative de radioscopie d'une pathologie bien ordinaire : l'islamophobie


Je tombe, l'autre jour, sur ce titre qui, naturellement, va attirer mon attention :

"Naturalisation : la Suisse refuse de se coucher devant la culture musulmane".

Bigre, fichtre, diantre ! Il se trouve que l'accroche me rend plus que méfiant, étant donnée l'origine du "papier" : le site "Boulevard Voltaire", co-créé, notamment, par l'ex-journaliste et actuel maire de Béziers (France) : Robert Ménard.

De fait, l'article n'est pas de Ménard, mais bon, j'imagine que tout le monde, dans l'espace francophone, connaît la ligne éditoriale du site en question, que je m'applique, pour ma part, à consulter régulièrement, dès lors que je n'aime pas les jugements a priori et préfère me faire une idée sur pièce.

Donc, je lis l'article, surtout pour m'assurer qu'il s'agit bien de la même affaire largement commentée dans d'autres média. Il s'agit bien de la même affaire : un refus de naturalisation opposé, dans un canton suisse, à un couple ayant ostensiblement refusé de serrer la main de quiconque du sexe opposé.   

Citation :

Quand un étranger demande la nationalité de son pays d’accueil, il paraîtrait naturel qu’il adhérât à ses principes et à ses valeurs. Bref, qu’il marquât sa volonté d’intégrer sa nouvelle communauté. C’est d’ailleurs, en théorie, une des conditions pour obtenir la nationalité française. Oh ! Oh ! Vous raisonnez comme un facho ! Cette évidence ne s’impose pas partout en Europe, comme le prouvent les deux exemples suivants.
À Lausanne, la nationalité suisse a été refusée à un couple de musulmans qui refusait de serrer la main de personnes du sexe opposé, voire de répondre à leurs questions. L’un des membres du comité de naturalisation a expliqué, pour justifier cette décision, que « la Constitution et l’égalité entre hommes et femmes l’emportent sur la bigoterie ». Le couple dispose d’un mois pour déposer un recours.
Nul doute que si l’affaire s’était passée en France, il trouverait de nombreux appuis parmi nos dirigeants « progressistes » et les associations antiracistes, plus prompts à défendre les cultures étrangères que la culture française. Horreur ! En avril dernier, le Conseil d’État a validé le rejet de la naturalisation d’une Algérienne qui avait refusé de serrer la main d’un représentant du préfet, lors de sa cérémonie d’accueil dans la nationalité française. Quelle intolérance, n’est-ce pas ? Il va falloir changer la loi ou la Constitution pour que le Conseil d’État ne tombe plus dans de pareils errements.
Fin de citation (Source)
Bien évidemment, vous trouverez le texte intégral sur le site en question. 
Et bien évidemment, j'ai lu la totalité de l'article, mais si j'arrête ici la citation, c'est d'abord parce que je n'ai pas très bien compris (question de méthode, comme on dit en première année de FAC, et même un peu avant, soit au lycée voire au collège !) la manœuvre consistant à mélanger deux situations bien différentes sous un même "chapeau", alors que, précisément, une des situations (le jugement suédois) semble annuler l'autre (la décision suisse).
L'article de P. Kerlouan se termine ainsi :
Par une sorte de perversion de l’esprit ou, pire, par la volonté délibérée d’effacer ce qu’il reste de notre culture chrétienne, des dirigeants politiques et associatifs prennent plaisir à saper les fondements de notre société. C’est pour l’enrichir, paraît-il !
Pour commencer , je me suis interrogé sur ce que l'auteur appelle "culture musulmane".
Constatons, en passant, qu'il s'avère bien commode, de nos jours, de taper encore et toujours sur l'Islam [à l'exception de toute autre religion... Voyez l'exemple du rituel de l'égorgement des animaux, commun aux Musulmans et aux... Juifs. Mais il semble que le hallal soit le seul rite à poser problème !] pris dans sa globalité, par des gens qui croient, par ce biais, se donner une image de révolutionnaires, voire de résistants défendant une citadelle assiégée.
"Volonté délibérée d'effacer ce qu'il reste de notre culture chrétienne... Saper les fondements de notre société...", dit notre maître-penseur.
Bigre, fichtre, diantre ! se dit le fils de pasteur que je suis !
Rappelons simplement à ce pauvre homme, qui se prend pour un intellectuel, et qui, de toute évidence, n'y connaît pas grand chose en matière de "culture chrétienne", qu'en Polynésie française, pour prendre cet exemple, dans les églises, les hommes se rangent d'un côté, les femmes de l'autre, coutume imposée par les missionnaires. Peut-être est-elle tombée en désuétude mais il existe des archives photographiques en attestant. 

Par ailleurs, l'auteur du papier cité, qui doit être français, doit bien connaître les façades de moult écoles publiques mentionnant en gros caractères sur leur fronton "École de Garçons", "École de Filles". 



Et que dire de ces femmes israéliennes, régulièrement importunées dans bus, tramways voire avions par des intégristes arborant grosses barbes et papillotes et leur intimant l'ordre de vider les lieux car il n'est pas question qu'ils prennent place parmi des femmes ?
Tiens, juste pour rire, j'aurais volontiers demandé à l'auteur de ce papier sur Boulevard Voltaire de me dire, comme ça, à vue de nez, à quelle sphère culturo-religieuse pourraient appartenir les femmes représentées ci-dessous, adeptes voire professionnelles de ce qu'on appelle la "danse du ventre", en anglais "Oriental bellydance".





Alors, ces déhanchements lascifs, cette façon impudique d'exposer cuisses, seins et nombril... Pour être aussi libérées, aussi débraillées, il ne peut s'agir que de... chrétiennes. N'est-ce pas ?!
Pauvre Philippe Kerlouan et pauvre Boulevard Voltaire !
On résume ?
Le problème, de nos jours, est que les crétins ont désormais pignon sur rue, le tout en grande partie grâce ou à cause des média électroniques, qui permettent à n'importe qui de dire et d'écrire n'importe quoi !
Rappelons, en passant, que l'Islam sunnite est une religion sans clergé, dont il existe une infinité d'obédiences, à l'instar de ce qu'on retrouve dans le protestantisme. Mon propre père était "calviniste", et parmi la demi-douzaine d'oncles professant le métier de pasteur, il doit bien y avoir eu au moins un pentecôtiste, un baptiste, deux ou trois je ne sais pas quoi ; il me semble bien qu'il y avait également un témoin de Jéhovah... Et je vous garantis qu'entre toutes ces factions (!), il y avait plus que des nuances, le tout fondé sur le même Nouveau Testament !
Alors, quand je lis sous la plume d'un quidam prodigieusement inculte des inepties sur je ne sais quelle "culture musulmane", je me roule par terre, de rire.
Les deux guignols qui refusent de serrer la main de quelqu'un de l'autre sexe ne le font pas par référence à je ne sais quelle culture religieuse, mais tout bonnement parce que ce sont des blédards, pauvres bougres égarés d'un bled quelconque où les gens vivent encore comme au Moyen-Âge. 
La religion n'a rien à voir là-dedans. Tout le monde le sait, hormis quelques crétins !

Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles je suis viscéralement opposé aux migrations de masse, cette immigration de "bas de gamme" que d'aucuns prétendent vouloir organiser entre le Tiers-monde et l'Europe via la Méditerranée ou les Balkans.
Question à mille dinars : dites-moi donc qui a chassé les Juifs d'Espagne, je veux parler des Sépharades, sachant que les Arabes (Al Andalus) ont occupé la péninsule durant sept bons siècles.

Par ailleurs, je veux bien que l'on reproche ci ou ça à l'Islam dans son ensemble, mais le fait que les mêmes vociférateurs contre ce qui serait un péril islamique rasent les murs face à l'avalanche, au tsunami de crimes sexuels commis - et ça ne date pas d'hier - au sein de l'Eglise catholique, en dit long sur le peu de crédit qu'il faut accorder à leur prose. 
Et félicitons au passage les dignitaires musulmans pour leur droiture en matière sexuelle : à ce jour, ZÉRO procès contre un imam qui aurait abusé sexuellement d'un enfant.
Et que les tenants de la "culture chrétienne" en prennent de la graine !

Lectures : 01  -  02  -  03  - 04 -  05  - 06 

P.S.

01. Vous connaissez la nouvelle ? Au moment même où j'écris ces lignes, sur l'écran de France Info (Télévision), on peut voir courir en menu déroulant l'info selon laquelle un certain "Gilles Bénichou, corrupteur de l'ex-numéro deux de la police judiciaire de Lyon, a été arrêté au Maroc? Il était en cavale...". Gilles Bénichou, corrupteur de flic ! Entre nous, imaginons qu'il se soit appelé Gamal Ben Youssouf... Je ne vous raconte pas les commentaires indignés des hystériques anti-islamo-invasion-de-notre-beau-pays qui fourmillent sur le réseau mondial ! Remarquez, si ça se trouve, ce Bénichou est peut-être musulman. Forcément, avec des moeurs pareilles... Va savoir !? N'a-t-on pas vu, il y a quelques années de ça, deux jeunes lycéennes, porteuses d'abaja, donc musulmanes, - Lila et Alma, et dont le patronyme était Lévy ?

02. L'avant-dernière 'lecture', ci-dessus, renvoie à Brigitte Bardot et à sa croisade contre l'abattage rituel... musulman, pas juif. Et là, on se dit, une nouvelle fois : Ben voyons ! Que cette femme ait choisi de noyer sa misanthropie (qu'elle nous parle donc de ses liens avec son fils !!!) dans du vomi systématiquement anti-musulman est navrant, mais bon... Qui a dit que la vieillesse était un naufrage ? Cela dit, soyons charitables et adressons le message qui suit à cette femme un peu désemparée : "Chère Brigitte Bardot, quelque chose me dit que vous n'avez jamais lu la Torah - que mon père lisait dans le texte (= en hébreu). Moi, je me contente de la lire en français (et pas qu'elle, la Torah n'étant qu'un fragment de ce qu'on appelle l'Ancien Testament). Dans la Torah, donc, vous découvrirez la myriade d'injonctions que le 'Très Haut' impose aux Hébreux, notamment en matière d'abattage rituel et de pratiques de la vie quotidienne. Vous y découvrirez aussi, en passant, ce que c'est qu'un "holocauste", mot dont les plus grands rabbins ignorent apparemment la signification, quand je vois l'usage erroné qui en est fait, y compris en Israël !!!!!"

mercredi 15 août 2012

Hommage à Roger Garaudy


Roger Garaudy (1913-2012) est l'un des plus grands penseurs français de la période contemporaine. Un authentique penseur ; je veux dire pas un de ces vulgaires "agrégés de philo...logie" qui se font passer pour les philosophes qu'ils ne sont pas ! Et parce qu'il fut un authentique penseur, et pas un vulgaire compilateur de la pensée des autres ni un de ces cuistres de studio de radio ou de plateau de télévision, qui passent le clair de leur temps à s'entendre causer, Garaudy se vit blackboulé - comme on dit chez les françs-maçons - par les médias officiels, interdit d'antenne un peu partout, personne n'ayant les c... pour oser l'affronter en débat contradictoire, à l'instar de ce qui arrive actuellement au meilleur humoriste français, Dieudonné M'bala M'bala.

Et voilà la France se découvrant inquisitoriale, ou stalinienne, à l'instar d'une vulgaire dictature albanaise ou nord-coréenne, au point de ne même pas oser évoquer dans les médias la récente disparition de Garaudy . Mais des médias aux ordres de qui ? De quel chef d'orchestre ? Il faut croire qu'ils sont puissants, les ordonnateurs occultes qui dictent aux médias leur ligne de conduite. Autrefois, c'était l'Église catholique qui avait le pouvoir de vous traîner sur un bûcher pour un mot de travers. À l'époque, on se réclamait du droit divin et tout blasphème était passible de la peine de mort. Aujourd'hui, nous sommes censés baigner dans un univers de félicité et de liberté de penser et de s'exprimer, ce qui explique que nos grands inquisiteurs rasent les murs et agissent en catimini.

Roger Garaudy a disparu le 13 juin 2012 et je m'étais promis de lui consacrer quelques lignes, en attendant une étude plus détaillée sur laquelle je travaille actuellement. Il se trouve simplement que les principales thèses contenues dans son fameux pamphlet sur "Les mythes fondateurs...", qui lui a valu d'être effacé des tablettes officielles par les tenants du stalinisme, ont été - les thèses - largement reprises ailleurs, notamment dans des ouvrages fameux de Norman Finkelstein et Shlomo Sand, lesquels n'ont eu droit - allez savoir pourquoi - à aucun procès ni à aucun autodafé de leurs ouvrages.

Mais qu'importe la couardise de la grande presse et des médias "officiels". Grâce à l'Internet, nous vivons une révolution culturelle aussi décisive que la prise en main de l'imprimerie par les paysans allemands - les premiers paysans lettrés de l'Histoire et inventeurs des tout premiers tracts (en allemand : Flugblatt ; plur. Flugblätter) -, qui allait conduire à la victoire des idées de Luther dans l'espace germanique. Et force est d'admettre que l'Internet est devenu un espace d'expression démocratique à nul autre pareil.

La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas, s'amuse à répéter le Canard Enchaîné ; et entre nous, je ne vois pas très bien qui pourrait venir, là maintenant, décider à ma place de ce que je devrais dire ou ne pas dire, penser ou ne pas penser, écrire ou ne pas écrire !

En guise d'hommage à ce grand homme qu'était Garaudy, j'ai choisi de reproduire un extrait de la préface des "Mythes fondateurs...", ouvrage largement accessible sur l'Internet comme l'essentiel de la production du philosophe.




POURQUOI CE LIVRE ? 

Les intégrismes, générateurs de violences et de guerres, sont une maladie mortelle de notre temps. 

Ce livre fait partie d'une trilogie que j'ai consacrée à les combattre :  Grandeur et décadence de l'Islam, dans lequel je dénonce l'épicentre de l'intégrisme musulman : l'Arabie Saoudite. J'y ai désigné le Roi Fahd, complice de l'invasion américaine au Moyen-Orient, comme "prostituée politique", qui fait de l'islamisme une maladie de l'Islam. 

Deux ouvrages consacrés à l'intégrisme catholique romain qui, tout en prétendant "défendre la vie", disserte sur l'embryon, mais se tait lorsque 13 millions et demi d'enfants meurent chaque année de malnutrition et de faim, victimes du "monothéisme du marché" imposé par la domination américaine. Ces ouvrages s'intitulent : Avons-nous besoin de Dieu ? et Vers une guerre de religion ? (contre le monothéisme du marché). 

Le troisième volet du triptyque: Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, dénonce l'hérésie du sionisme politique qui consiste à substituer au Dieu d'Israël l'Etat d'Israël, porte-avions nucléaire et insubmersible des provisoires maîtres du monde : Les Etats-Unis, qui entendent s'approprier les pétroles du Moyen-Orient, nerf de la croissance à l'occidentale. (Modèle de "croissance" qui, par le truchement du F.M.I., coûte au Tiers Monde l'équivalent en morts d'un Hiroshima tous les deux jours). 

Depuis Lord Balfour, déclarant, lorsqu'il livrait aux sionistes un pays qui ne lui appartenait pas : "Peu importe le système mis en œuvre pour que nous conservions le pétrole du Moyen-Orient. Il est essentiel que ce pétrole demeure accessible." (Kimhe John, Palestine et Israël, Ed. Albin Michel, 1973, p. 27), jusqu'au secrétaire d'Etat américain, Cordell Hull : "Il faut bien comprendre que le pétrole d'Arabie Saoudite constitue l'un des plus puissants leviers du monde" (ibidem, p. 240), une même politique assigne la même mission aux dirigeants sionistes israéliens, celle qu'a définie Joseph Luns, ancien secrétaire général de l'O.T.A.N. : "Israël a été le mercenaire le moins coûteux de notre époque moderne." (Nadav Shragaï, Haaretz du 13 mars 1992). 

Un mercenaire pourtant bien payé puisque, par exemple, de 1951 à 1959, deux millions d'Israéliens ont reçu, par tête, cent fois plus que deux milliards d'habitants du Tiers Monde ; et surtout mercenaire bien protégé: de 1972 à 1996, les Etats-Unis ont opposé trente fois leur veto, aux Nations Unies, à toute condamnation d'Israël, alors que ses dirigeants appliquaient leur programme de désintégration de tous les Etats du Moyen-Orient, programme exposé par la revue Kivounim (Orientations) , février 1982, p. 50 à 59, à l'époque de l'invasion du Liban. Cette politique repose, grâce à l'appui inconditionnel des Etats-Unis, sur l'idée que la loi internationale est un "chiffon de papier" (Ben Gourion), et que par exemple, les résolutions 242 et 338 des Nations Unies, qui exigent qu'Israël se retire de la Cisjordanie et du Golan, sont destinées à rester lettre morte, de même que la condamnation unanime de l'annexion de Jérusalem, que même les Etats-Unis votèrent, mais en excluant toute sanction. 

Une politique aussi inavouable en son fond exige le camouflage que mon livre a pour objet de dévoiler. 

D'abord, une prétendue justification "théologique" des agressions par une lecture intégriste des textes révélés, transformant le mythe en histoire : le grandiose symbole de la soumission inconditionnelle d'Abraham à la volonté de Dieu, et sa bénédiction de "toutes les familles de la terre", transformé en son contraire tribal : la terre conquise devenant "terre promise", comme chez tous les peuples du Moyen-Orient, de la Mésopotamie aux Hittites et à l'Egypte. 

Il en est de même pour l'Exode, cet éternel symbole de la libération des peuples contre l'oppression et la tyrannie, invoqué aussi bien par le Coran (XLIV, 31-32) que par les actuels "théologiens de la libération". Alors qu'il s'adresse à tous les peuples fidèles à la volonté d'un Dieu Universel, il devient un miracle unique, et le privilège qu'aurait accordé un Dieu partiel et partial à un peuple élu, comme dans toutes les religions tribales et tous les nationalismes, qui prétendent être le peuple élu dont la mission serait d'accomplir la volonté de Dieu: Gesta Dei pert Francos, pour les Français, Gott mit uns, pour les Allemands, Faire Christ Roi, pour Franco, In God We Trust, blasphème inscrit sur chaque dollar, dieu tout puissant du monothéisme de l'argent et du marché. 

Et puis une mythologie plus moderne: celle de l'Etat d'Israël qui serait "la réponse de Dieu à l'Holocauste", comme si Israël était le seul refuge des victimes de la barbarie de Hitler, alors qu'Itzhak Shamir lui-même (qui offrait son alliance à Hitler jusqu'à son arrestation par les Anglais, pour collaboration avec l'ennemi et terrorisme) écrit : "Contrairement à l'opinion commune, la plupart des immigrants israéliens n'étaient pas les restes survivants de l'Holocauste, mais des Juifs de pays arabes, indigènes à la région." (Itzhak Shamir, Looking Back,Looking Ahead, 1987, p. 574). 

Il fallait donc gonfler les chiffres des victimes. Par exemple, la plaque commémorative du monument d'Auschwitz disait, en dix-neuf langues, jusqu'en 1994 : quatre millions de victimes. Les nouvelles plaques proclament aujourd'hui : "environ un million et demi". Il fallait faire croire, avec le mythe des six millions, que l'humanité avait assisté là "au plus grand génocide de l'histoire", en oubliant 60 millions d'indiens d'Amérique, cent millions de Noirs (10 tués pour un captif), oubliant même Hiroshima et Nagasaki, et les cinquante millions de morts de cette deuxième guerre mondiale, dont 17 millions de slaves, comme si l'hitlérisme n'avait été qu'un vaste pogrom et non pas un crime contre l'humanité entière. Serait-on antisémite pour dire que les Juifs ont été très durement frappés, mais qu'ils ne furent pas les seuls, sous prétexte que la télévision ne parle que de ces victimes mais pas des autres ? 

En outre, pour compléter le camouflage, il fallait, par un nom théologique : "Holocauste", donner un caractère sacrificiel à ces massacres réels, et les insérer en quelque sorte dans le plan divin, comme par exemple la crucifixion de Jésus. 

Notre livre n'a d'autre objet que de dénoncer ce camouflage idéologique d'une politique, pour empêcher qu'on la confonde avec la grande tradition des prophètes d'Israël. Avec mon ami Bernard Lecache, fondateur de la L.I.C.A. (devenue la L.I.CR.A.) déporté dans le même camp de concentration que moi, nous apprenions, en des cours du soir, à nos compagnons, la grandeur, l'universalisme, et la puissance libératrice de ces prophètes juifs. 

A ce message prophétique, je n'ai jamais cessé d'être fidèle, même lorsqu'après 35 ans de militantisme au Parti communiste, et membre de son Bureau politique, j'en étais exclu, en 1970, pour avoir dit, dés 1968 : "L'Union soviétique n'est pas un pays socialiste". Comme je dis aujourd'hui : La théologie de la domination de la Curie romaine n'est pas fidèle au Christ, l'Islamisme trahit l'Islam, et le sionisme politique est aux antipodes du grand prophétisme juif. 

Déjà, lorsqu'au temps de la guerre du Liban, en 1982, avec le Père Lelong, le Pasteur Matthiot, et Jacques Fauvet, nous étions traduits en justice par la L.I.CR.A. pour avoir montré, dans Le Monde du 17 juin 1982, avec la bienveillance de son directeur, que l'invasion du Liban était dans la logique du sionisme politique, le tribunal de Paris par jugement du 24 mars 1983, confirmé en appel, puis définitivement par la Cour de Cassation, "considérant qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un Etat et de l'idéologie qui l'inspire, et non de provocation raciale... la déboute [la L.I.CR.A.] de toutes ses demandes, et la condamne aux dépens." 

Le présent livre est strictement fidèle à notre critique politique et idéologique d'alors, même si la loi scélérate du "communiste" Gayssot a voulu renforcer, depuis lors, la répression contre la liberté d'expression en faisant du jugement de Nuremberg le critère de la vérité historique et en instituant un "délit d'opinion". Ce projet de loi fut combattu à l'Assemblée Nationale d'alors par l'actuel ministre de la Justice. 

Nous pensons apporter une contribution à la lutte pour une paix véritable, fondée sur le respect de la vérité et de la loi internationale. 

Courageusement, en Israël même, des Juifs fidèles à leurs prophètes, de "nouveaux historiens" de l'Université hébraïque de Jérusalem, et les partisans israéliens d'une paix juste, après la révélation de leur malfaisance, pour l'Etat d'Israël lui-même, et pour la paix du monde, s'interrogent sur les "mythes" du sionisme politique qui ont conduit aux assassinats commis par Baruch Goldstein à Hébron, et par Ygal Amir contre le Premier ministre Ytzhak Rabin. 
  
La vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera. 

Le terrorisme intellectuel d'un "lobby" déjà dénoncé par le Général de Gaulle pour "son influence excessive sur l'information" m'a conduit, en France, à procéder à une pré-publication de ce texte dans un numéro spécial hors commerce, réservé aux abonnés, d'une revue. Ce fait, expression de la situation en France, semble avoir beaucoup plus retenu l'attention des commentateurs que le contenu de mon texte. 

Je le publie donc aujourd'hui moi-même, sous ma seule responsabilité, sous forme de Samizdat, au sens strict de ce terme qui signifie en russe : "édité par soi-même". 

Ce livre est déjà traduit et en cours de publication aux États-Unis, en Italie, au Liban, en Turquie, au Brésil. Il est en cours de traduction en allemand et en russe. 

Le texte français est accessible sur le réseau télématique Internet. 

Contre les mythologies dévoyées, ce sera une nouvelle contribution à l'histoire critique du monde contemporain. 


Fin de l'extrait de la préface de Roger Garaudy




Citations :

Norman Finkelstein [On the misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, Los Angeles, U. of California Press, 2005, 345 p.]
I examined how the Nazi holocaust has been fashioned into an ideological weapon to immunize Israel from legitimate criticism. In this book I look at a variant of this Holocaust card, namely, the "new anti-Semitism." In fact, the allegation of a new anti-Semitism is neither new nor about anti-Semitism. Whenever Israel comes under renewed international pressure to withdraw from occupied territories, its apologists mount yet another meticulously orchestrated media extravaganza alleging that the world is awash in anti-Semitism.
Je me suis penché sur la manière dont l'holocauste nazi a été instrumentalisé en une arme idéologique pour immuniser Israël de toute critique. Dans ce livre, j'examine une variante de cet instrument de l'Holocauste, à savoir, le « nouvel antisémitisme ». En fait, l'allégation d'un nouvel antisémitisme n'est ni nouvelle ni limitée à l'antisémitisme. Chaque fois qu'Israël est soumis à une pression internationale renouvelée pour qu'il se retire des territoires (palestiniens) occupés, ses propagandistes mettent immédiatement en place une campagne fumeuse et méticuleusement orchestrée à travers les médias, alléguant que le monde serait de nouveau submergé par une vague d'antisémitisme. 

Extrait du Lévitique ou 3ème Livre de Moïse (à l'intention de tous ceux, notamment tous ces pauvres "Juifs" qui, à l'instar de K., ma petite fiancée ashkénase, n'ont jamais lu la Torah !)
1.1    L'Éternel appela Moïse ; de la tente d'assignation, il lui parla et dit :
1.2    Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur : Lorsque quelqu'un d'entre vous fera une offrande à l'Éternel, il offrira du bétail, du gros ou du menu bétail.
1.3    Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut; il l'offrira à l'entrée de la tente d'assignation, devant l'Éternel, pour obtenir sa faveur.
1.4    Il posera sa main sur la tête de l'holocauste, qui sera agréé de l'Éternel, pour lui servir d'expiation.
1.5    Il égorgera le veau devant l'Éternel; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, offriront le sang, et le répandront tout autour sur l'autel qui est à l'entrée de la tente d'assignation.
1.6    Il dépouillera l'holocauste, et le coupera par morceaux.
1.7    Les fils du sacrificateur Aaron mettront du feu sur l'autel, et arrangeront du bois sur le feu.
1.8    Les sacrificateurs, fils d'Aaron, poseront les morceaux, la tête et la graisse, sur le bois mis au feu sur l'autel.
1.9    Il lavera avec de l'eau les entrailles et les jambes; et le sacrificateur brûlera le tout sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d'une odeur 
agréable à l'Éternel.
1.10  Si son offrande est un holocauste de menu bétail, d'agneaux ou de chèvres, il offrira un mâle sans défaut.
1.11  Il l'égorgera au côté septentrional de l'autel, devant l'Éternel ; et les sacrificateurs, fils d'Aaron, en répandront le sang sur l'autel tout autour.
1.12  Il le coupera par morceaux ; et le sacrificateur les posera, avec la tête et la graisse, sur le bois mis au feu sur l'autel.
1.13  Il lavera avec de l'eau les entrailles et les jambes; et le sacrificateur sacrifiera le tout, et le brûlera sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d'une odeur agréable à l'Éternel.
1.14  Si son offrande à l'Éternel est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou de jeunes pigeons.
1.15  Le sacrificateur sacrifiera l'oiseau sur l'autel ; il lui ouvrira la tête avec l'ongle, et la brûlera sur l'autel, et il exprimera le sang contre un côté de l'autel.
1.16  Il ôtera le jabot avec ses plumes, et le jettera près de l'autel, vers l'orient, dans le lieu où l'on met les cendres.
1.17  Il déchirera les ailes, sans les détacher; et le sacrificateur brûlera l'oiseau sur l'autel, sur le bois mis au feu. C'est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d'une odeur agréable à l'Éternel.