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dimanche 24 avril 2011

France, république bananière ? France, banana republic?

Warning: Hi folks! Sorry, no time to translate this into English... Why don't you use your translator online (copy - paste - translate)?



Les internautes qui me font l'honneur de consulter régulièrement mes pages, ailleurs qu'ici même, ont dû avoir la surprise de découvrir que des documents postés sur lepost.fr avaient disparu de l'affichage. 

Autant le dire tout net, j'ai mis longtemps avant de me décider à poster des documents ailleurs que sur mes propres blogs, par méfiance instinctive pour tout ce que je ne maîtrise pas de A à Z ! Et puis, j'ai pensé que l'Internet, c'était le règne de la démocratie, de la liberté d'expression..., vous savez ? Les nouvelles technologies, Facebook, Twitter et consorts, qui vont libérer les peuples opprimés d'Iran, de Tunisie, d'Egypte ou d'ailleurs.

L'Internet, cette belle invention que les plus lointaines galaxies nous envient ! Quelle liberté ! Pas de censure ! Honte à l'Iran ! Honte à la Chine ! Honte à Cuba..., ces régimes totalitaires qui osent encore embastiller de bien innocents militants de la liberté qui ne font que créer des espaces d'échanges en ligne.

Parce que, pour nous, en France, tout n'est que liberté, n'est-ce pas ? Alors, je me suis laissé tenter, et j'ai posté des documents sur divers sites, comme Agoravox, lepost.fr...

Ce que j'ai constaté, c'est que pour avoir du succès sur le net, nul besoin de pondre des textes élaborés ou simplement intelligents, si j'en juge par l'affluence attirée par les rubriques du type "chiens écrasés" ou autres choses parlant de tout et de n'importe quoi et tournant autour des 500 signes, quand mes propres posts dépassent souvent et allègrement les 45000 signes ! Comparaison gastronomique : mange-t-on plus ou moins bien chez Bocuse ou Trois-Gros que dans les restaurants fastfood, pleins à craquer de clients de tous âges, sachant que Bocuse et Trois-Gros attirent cent fois moins de clients que le moindre fast-food de quartier ?

Donc, pour ma part, je fais plutôt dans l'élaboré - parce qu'il se trouve que j'ai aussi enseigné, un peu partout, comme prof particulier : précepteur, comme du temps de Mozart ou avec les soeurs Polgar, championnes d'échecs, mais aussi en institution -, ce qui me pousse à soigner la qualité de ma prose, avec des documents souvent longs, parce que j'estime devoir m'adresser à des gens qui en ont entre les oreilles, je veux dire qui ont un cerveau ! Et parce que, pour moi, l'Internet, c'est tout sauf un vulgaire défouloir où l'on vient juste déblatérer en mauvais français toutes sortes de niaiseries.

Donc, fort d'une assez bonne culture générale et de pas mal de curiosité intellectuelle, je m'efforce de donner dans l'informatif et le pédagogique, avec énormément de références (le b.a-ba du droit de citation et du lien hypertexte), pour que les gens sortent d'une consultation de mes 'posts' un peu plus riches à la fin qu'au début.

Et, sur un plan pratique, cela a des conséquences indéniables. Il est vrai, par exemple, que mes 'posts' n'affichent pas de record de fréquentation, ce qui me laisse presque indifférent (voir plus haut), étant donné le niveau élevé auquel je prétends placer la barre. En revanche, quelque chose m'intéresse beaucoup plus, à savoir le référencement. Parce que 'Google' ne ment pas : si vous êtes là, c'est que des gens vous lisent et font le choix de "coucher" votre site sur leurs pages sous la forme de liens hypertexte. Et j'avoue que ça, c'est assez impressionnant, par exemple, ce jour où j'ai fait une petite recherche sur google, précisément, et où j'ai découvert ça...

al qaeda

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Reconnaissez que c'est quand même impressionnant de se retrouver en toute première page, voire en toute première position sur Google, - mais franchement, apparaître dans les  cent premières positions me suffit amplement - le tout parmi quelques centaines de milliers à millions de sites référencés. Et comment ne pas être surpris de retrouver son propre petit blog "privé" figurer si haut dans un classement, parfois loin devant des sites autrement plus prestigieux comme lemonde.fr, lexpress.fr voire les sites du New York Times ou de la BBC ?

Bien évidemment, le référencement sur un moteur de recherche, ça va, ça vient et ça bouge tous les jours. Il se trouve simplement que, sur les pages en anglais ou traitant de questions internationales, comme le prouvent les images ci-dessus, à chaque fois que lepost.fr est mentionné sur Google, c'est grâce à des documents postés par votre serviteur. Et ça, c'est un fait incontestable qui renforce ma propre stratégie en la matière, dès lors que j'ai réalisé, un beau jour, que l'Internet, c'était 97 % d'anglais, donc, qu'il fallait surmonter les réticences éventuelles face à l'emploi d'une langue qui n'est pas votre langue usuelle. Mais je sais que je ne peux que m'améliorer en la matière, dès lors que c'est en forgeant qu'on devient forgeron...

Selon le compteur de visites de mon blog, après la France, je suis pas mal lu aux États-Unis, en Extrême-Orient, en Iran, en Algérie, Tunisie, Côte d'Ivoire..., Singapour, etc., surtout depuis que les pages sont partiellement écrites en anglais.

Et comme nous sommes quand même en démocratie, et pas en Corée du Nord, ni au Zimbabwe, ni au Tadjikistan, ni dans quelque république bananière, alors nous nous devons de jouer de la transparence la plus totale en la matière.

Les Américains (heureux citoyens des États-Unis d'Amérique !) connaissent le premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté de religion, d'expression, etc. Ailleurs, on vous parle de liberté de pensée, ce qui ne veut strictement rien dire : penser ce qu'on veut, c'est une chose, le dire librement, c'est autre chose, n'est-ce pas ?

Alors, puisque nous ne sommes pas encore dans un régime de type nord-coréen, ou tout bêtement vichyste (et Vichy, c'était la France !), informons donc nos lecteurs de certaines choses, en toute transparence.

Pourquoi ne pas le dire : la censure est une des choses les plus infâmes qui soient, et qui expliquent, par parenthèse (non mais, qu'est-ce que je me marre !!!) les soulèvements populaires dans tel ou tel pays arabe, n'est-ce pas ? Et voilà que, depuis quelques semaines ou mois, on nous bassine avec les atteintes aux droits fondamentaux survenant dans telle ou telle dictature, syrienne, libyenne, yéménite, et j'en passe.

C'est dire si la France, cette inventrice des Droits de l'Homme, ne saurait être prise en défaut en la matière, n'est-ce pas ?

Imaginez donc ma surprise en découvrant, un jour, qu'un de mes 'posts' avait été supprimé du site lepost.fr, purement et simplement, le tout moyennant des explications plus que vasouillardes ! Alors qu'il ne s'agissait que d'une démonstration particulièrement implacable du faible niveau sportif du tennis féminin, comparé à d'autres sports, le tout s'appuyant sur des observations que n'importe quel bon préparateur physique ou  professeur d'EPS aurait pu faire !

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Il faut que je vous avoue quand même avoir passé quelques années en Fac de Droit (Strasbourg, où j'ai eu notamment comme prof feu Marc Puech, récemment décédé, ainsi que j'ai pu le lire dans les faire-part de décès du Monde.). Et même si je n'ai jamais exercé la profession de juriste, le Droit ne m'ayant intéressé que dans le cadre d'une quête de culture générale, j'y ai pris suffisamment de plaisir (Deug, Licence, Maîtrise quand même !) pour en avoir gardé de solides réminiscences.

Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai pu affirmer, sans risquer d'être démenti, que le président de la 5ème République ne pouvait pas démettre son premier ministre, parce que cela ne figurait nulle part dans la Constitution !

Vous comprenez aussi comment je dois avoir été le seul à annoncer, avec une quasi-certitude que non seulement Eric Zemmour serait condamné, mais encore, une fois condamné en première instance, qu'il y regarderait à deux fois avant d'interjeter appel. C'est dire si je suis, à chaque fois, estomaqué devant l'inculture juridique de certains experts près les grands médias, quand il ne s'agit pas carrément de profs à Science-Po !

Alors, quand on m'annonce qu'un de mes 'posts' est supprimé d'un site participatif, le tout sur la base d'une charte bricolée par je ne sais quels amateurs n'ayant visiblement jamais consulté le moindre Code (civil, pénal...), je bondis au plafond, et je le fais savoir.

Sur Agoravox, autre site participatif, un texte dénonçant les manoeuvres d'Arlette Laguillier, visiblement intéressée par la défaite de Ségolène Royal (toute la campagne de Laguillier - il suffisait de lire ses tracts, ce que j'ai fait ! - avait pris pour cible principale la campagne de la socialiste.) avait été censuré sans explication valable, ce qui m'a amené à cesser immédiatement toute collaboration avec ce site. Tout simplement parce que le mot "censure" ne fait pas partie de ma culture !

Parce que je veux bien être critiqué, ce que les internautes ont toute latitude de faire, même si je suis un peu surpris du faible nombre de contestataires postant des objections à mes interventions, moi qui ne "modère" absolument rien, hormis la vulgarité et l'outrage. Et c'est précisément cela qui doit servir de paravent à la liberté d'expression : la faculté d'être repris et critiqué par d'autres. Et si ce principe de libre expression-contestation est faussé par de la censure, à savoir l'intervention intempestive de quelqu'un qui prétend décider "urbi et orbi" de ce que vous devez dire ou ne pas dire, alors les bases du pacte sont faussées.

Le fait est que la censure pratiquée ici, à savoir sur lepost.fr, ne repose sur aucun argument si ce n'est la non-conformité à une soi-disant charte dont je suis en mesure de démontrer qu'elle est contraire au droit français. Parce qu'une charte privée ne saurait se substituer à LA LOI, qui lui est supérieure.

C'est ainsi que l'on m'a opposé, une fois, une prétendue  violation des droits d'auteurs, alors même que le document affichait un certain nombre de liens hypertexte - le b-a-ba en matière de respect des droits d'auteur, à savoir mentionner les sources du document cité ! - et que, ayant travaillé  notamment comme documentaliste, j'étais bien placé pour connaître les us et coutumes en la matière et que j'avais fait une application scrupuleuse du droit de citation (cf. article L.122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle) ! 

C'est vous dire l'amateurisme qui a présidé à la réalisation de la charte du post.fr, site dont on aimerait réellement connaître les commanditaires et donneurs d'ordre, parce qu'au fond, je ne vois pas pourquoi je contribuerais bénévolement à l'image et au prestige d'un site, le tout sans la moindre contrepartie, et dans la plus totale opacité, voire moyennant une censure à laquelle je serais censé me soumettre sans réagir !

Il se trouve que, depuis le déclenchement de l'agression occidentale contre un pays africain, une espèce de chappe de plomb semble vouloir s'abattre sur les organes d'information de ce pays, à en juger par le silence radio s'appliquant à la collusion de fait entre les agresseurs officiels de la Libye, d'une part, et de soi-disant rebelles d'autre part, dont tout le monde un tant soit peu informé - dans les pays où il existe encore une presse libre ! - sait qu'ils sont infiltrés par Al Qaeda !

Le résultat des courses, en ce qui me concerne, c'est une triple censure, portant sur des 'posts' constitués sous la forme de la revue de presse, c'est-à-dire dans lesquels je citais abondamment des documents consultables en ligne un peu partout. 


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Une longue revue de presse sur des faits complètement escamotés en France, concernant des pogroms contre tout ce qui avait la peau noire dans l'Est de la Libye, avec une mention spéciale à un formidable reportage de Mémona Affejee-Hintermann sur France 3.



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Une rencontre sur le perron de l'Elysée, avec une analyse que ne contesterait aucun spécialiste du comportement, tant les faits sont parlants et spectaculaires : deux personnes se serrent la main mais ne se regardent pas, voire s'évitent ostensiblement.



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C'est Kadhafi lui-même qui l'avait baptisée "Huitième merveille du monde", à savoir la Grande Rivière Artificielle grâce à laquelle cet immense désert va permettre de cultiver des céréales, fruits et légumes, du fourrage pour les animaux d'élevage, etc. Une réalisation qui, à elle seule, explique la vénération dont jouit Mouammar El Kadhafi auprès de ses frères bédouins. Le fait est que, pour un homme du désert, il y a plus important que le pétrole, l'or et les diamants réunis : l'EAU ! Et ce projet pharaonique, raillé par beaucoup d'esprits chagrins, et réalisé sans un centime d'emprunts par la Libye, permet aujourd'hui à chaque Libyen de disposer d'une moyenne théorique de mille litres d'eau par jour (il s'agit d'eau disponible, pas nécessairement consommée...) ! Je vous invite à consulter les statistiques sur la fourniture d'eau dans le monde (de combien d'eau dispose l'habitant de tel ou tel pays : ex. pour les Français, 150 litres d'eau par jour) pour comprendre ce que cette statistique veut dire !

Je suppose que le fait de révéler à pas mal de monde - parce que mon blog et tout ce que j'écris est lu par pas mal de monde et je vous fais même la confidence qu'à la Maison Blanche, il y a plus d'un conseiller de M. Barack Obama qui doit se connecter chaque matin pour savoir ce que je dis de son champion de président, sans parler d'un certain nombre d'autres pays, dont les dirigeants ont été dûment informés de l'existence de mon blog - un certain nombre de vérités dissimulées par la grande presse sur les réalisations de Kadhafi en Libye, a pu en perturber plus d'un, au point de nous valoir cette pathétique opération de censure.

Nous avons donc, là, trois documents particulièrement percutants - je le dis d'autant plus volontiers que je me contentais de citer des travaux faits par d'autres ! - et qui ont été supprimés du post.fr sans aucune raison consistante, si ce n'est une prétendue violation de la charte.

Et comme il y a plus important que cette fameuse charte, je veux dire qu'il y a des réglements, ainsi que la LOI, vous comprendrez que je me tourne rapidement vers la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), pour lui soumettre cette charte que j'estime contraire à toutes les lois existantes, sans parler de la Déclaration Universelle des Droits, dont la France est un des pays initiateurs, ce qui est quand même un comble !

Quant au post.fr, mon verdict sera simple : si ce site n'est qu'une couverture publicitaire, permettant à je ne sais quel groupe de pression de se donner bonne figure en s'affichant sur l'Internet, tout en orientant les textes qui y sont publiés, au besoin par le biais de la censure, c'est un fort mauvais calcul car, très vite, tout ce qui y présente quelque intérêt disparaîtra et il n'y subsistera que des rubriques du type "chiens écrasés". Pour être clair : ou bien ce site devient un vrai site participatif, auto-régulé par des auteurs et lecteurs adultes et vaccinés, donc exempt de toute censure, ou il n'est que le paravent de projets occultes et inavouables, et il mourra rapidement de sa belle mort.

Le fait est que je n'ai toujours mis en ligne que des choses du niveau de celles que j'aimerais lire moi-même sur l'Internet, et que, par ailleurs, je lis moins de 5 % des documents visibles sur lepost.fr,  contre 95 %  de choses que je ne lis pas, parce que j'estime qu'elles me feraient perdre mon temps ! C'est un fait. Comme c'est un autre fait que je préfère, mille fois mieux, manger de temps en temps dans un grand restaurant, plutôt  que tous les jours dans un mauvais fast-food !

Affaire de goût !

Quant au présent texte, on verra bien s'il fait, lui aussi, l'objet d'une censure (cf. lepost.fr).  Auquel cas, vous aurez compris que d'aucuns ont conservé des moeurs qu'on croyait réservées à la Corée du Nord ou à quelque république bananière, regrettant visiblement un temps, pas si lointain, où l'on écoutait vos conversations téléphoniques, ouvrait votre courrier, coupait des scènes dans des films, arrachait des pages dans des bouquins avant de les mettre en vente en librairie, etc.

Toutes choses ne se passant pas qu'en Corée du Nord ou en Chine communiste. Souvenez-vous de Mitterrand, et de sa cellule d'écoute téléphonique en plein palais de l'Elysée !




jeudi 21 avril 2011

Nouvelles brèves : Al Qaeda et les Harkis de Benghazi

Avertissement : le document qui suit était également visible sur le site lepost.fr, d'où il a été supprimé, selon une technique bien connue dans les "démocraties populaires", je veux dire via la censure, parce qu'il s'agit bien d'une censure.

En voici la preuve :



Officiellement, il s'agissait de "non conformité du document avec la charte du Post", parce qu'ils ont une charte, bricolée par je ne sais qui, en tout cas par quelqu'un qui n'a jamais consulté aucun Code Civil ni Pénal ! 


Maintenant, je vous invite à bien consulter ce qui suit, et à vous demander ce qui a bien pu justifier une censure sur un site Internet pas chinois, pas nord-coréen, pas zimbabwéen, mais bien français !


Jeudi 21 avril 2011. 

Voici une capture d'écran réalisée, ce jour, sur le site lefigaro.fr.


libya

"About fifty French soldiers killed in Afghanistan since the start of the Allied military intervention in late 2001.  France has deployed some 4,000 troops on Afghan soil." (English text below)

Extrait de l'article du figaro.fr : "Une cinquantaine de militaires français ont été tués en Afghanistan depuis le début de l'intervention militaire alliée, fin 2001. La France a déployé quelque 4.000 hommes sur le sol afghan."

Une cinquantaine de tués ? Voilà qui est fort vague, non ? À moins que d'aucuns ne pensent, précisément, que ce "flou" va permettre de gommer la dureté de la statistique, dès lors que "cinquantaine" couvre le champ allant de 50 à 59 !

Mais pour connaître la bonne statistique, il suffit d'aller chercher l'info ailleurs :

Au total 56 soldats français sont morts en Afghanistan depuis décembre 2001. (France Inter, 21.04.11, 10h02)

Et, pendant ce temps, on reçoit à Paris. Source : le site liberation.fr.  

Regardez bien cette image ! Please look at this picture! 

harki

Ce que cette image m'inspire ? D'abord une petite pensée pour feu Georges Chetochine, cet expert connu de tous les téléspectateurs français, et spécialisé dans l'analyse des attitudes et des postures humaines.

Une poignée de mains sur le perron du palais de l'Elysée, ou l'art de se serrer la main sans se regarder... Pour être plus précis, il y en a un des deux qui regarde l'autre, et l'autre qui pense d'abord à regarder où sont les photographes ! Quel geste de mépris pour son interlocuteur : un pur produit du régime qu'il prétend combattre, et dont on se demande s'il est moins, aussi, ou plus sincère aujourd'hui qu'il ne l'était hier, au sein du régime politique qu'il a choisi de trahir ! 

Pour être honnête, quand je dis que l'homme de droite regarde l'autre, en fait, le regard glisse de manière oblique vers le bas ; les deux visages sont à la même hauteur, mais l'on voit bien que l'homme situé à la droite de l'image baisse ostensiblement la tête, ce qui nous vaut un double réflexe d'évitement particulièrement spectaculaire et lourd de sens !

Le fait est que, dans ce double réflexe d'"évitement", comme on dit chez les comportementalistes, il y a la traduction du mépris, de la gêne, de la défiance, voire des arrières-pensées et de la crainte d'etre démasqué par l'autre.

Le mépris : celui qui reçoit a l'air de dire aux photographes, ses vrais interlocuteurs (!) : "Non mais vous n'imaginez quand même pas que je vais croire un traître (!) mot de ce harki manipulé par Al Qaïda !"

La gêne : ben oui,  médiatisation oblige : tout ça se passe devant une petite forêt d'objectifs photographiques et de caméras. Donc, on se redresse et l'on se dit : "attention, les gens nous regardent ! Essayons de faire bonne figure.". Mais seulement voilà : compte tenu de tout ce que nous savons sur la manipulation onusienne, la confiance ne règne pas du tout ! Nous savons fort bien que le visiteur n'est pas là pour obtenir la protection des populations civiles de Libye, mais pour tout autre chose.

La défiance : le maître des lieux sait qui est son hôte : un ancien du régime libyen qui a tourné casaque. Le visiteur sait qui est son hôte : celui-là même qui déroulait le tapis rouge au dirigeant libyen, il n'y a pas si longtemps. Quant au grand public, il se pose évidemment des questions, surtout s'il a accès à l'Internet !

Les arrières-pensées : tout le monde sait ce qu'il en est advenu des harkis algériens, massacrés pour la plupart, exfiltrés vers la France pour les autres, pour être parqués dans du préfabriqué, de même que  l'on se rappelle encore, un peu plus récemment, de l'Armée du Liban Sud, ces supplétifs chrétiens qui ont choisi de collaborer avec l'occupant, et qu'on a vu détaler dans un grand désordre et quitter leur pays le jour où leur mentor a décidé de mettre fin à l'occupation du Sud-Liban. Le Libyen sait tout cela, ce qui explique qu'il baisse les yeux, trop conscient de ce qui l'attend en cas d'échec de sa trahison, accroché qu'il est, tel un naufragé à une bouée de sauvetage, à un pouvoir français auquel il doit presque tout, et dont le représentant, par parenthèse, est l'objet d'un véritable désamour de la part de concitoyens auxquels il a tant et tant promis, le tout à une petite année d'une élection cruciale... En clair, notre Harki libyen doit se dire "si ce type coule, je coule avec lui !".

Question : que pensent les familles des soldats français basés en Afghanistan, et dont "une cinquantaine" sont passés de vie à trépas, sans compter les mutilés physiques, les estropiés du cerveau, condamnés à consommer des tonnes d'antidépresseurs, la torture endurée par les familles, et sans oublier non plus les otages des Talibans ou d'Aqmi, bref, que pensent toutes ces familles de cette étrange poignée de mains ainsi que de la danse du ventre exécutée par leur pays, la France, devant l'étrange coalition des Harkis de Benghazi ? Curieusement, aucun(e) journaliste n'a pensé à leur poser la question !



Concerning the picture above:

What does this picture mean to me? (…) 

A handshake on the steps of the Elysee Palace, or the art of shaking hands without looking at eachother! Isn't it strange? In other words, the first one (on the right) seems to look at the other one but apparently this one is only interested by the photographers! The guy is actually filled with contempt for his visitor, and is surely thinking: "this one is nobody else as a pure product of the regime he claims to be fighting, and one wonders whether he is less honest, as honest, or more honest today as he used do be in former times, as he acted as an executive in the political system he has chosen to betray.".


To be honest, saying that the man on the right is looking at his partner is not quite right. In  fact, he is averting his gaze and moving it obliquely downward; the two faces are almost at the same level, but it is clear that the visitor ostensibly lowers his head, while his partner is turning his face away, twisting his spine to the right, so that we have got here an incredible double reflex of avoidance. And they should be friends!

Most of the behaviorists would say that this double reflex of "avoidance" is the translation of contempt, embarrassment, mistrust, or even ulterior motives and fear of being unmasked by the partner.


Contempt. He who receives seems to tell the photographers – his actual interlocutors (!) –: "Hey, I hope that you are not thinking that I am going to believe a single word of this guy, who is surely  manipulated by Al Qaeda!".


Embarrassment. Of course, the (mass) media are the ruling power! All this happens in front of a forest of cameras. Indeed, everybody tries to straighten itself and thinks: "Watch out! people are looking at us! Let's look contented!". But the problem is that given everything we know about the UN manipulation, there should be trust for everybody! We do know that the visitor is not here in order to insure the protection of any civilians in Libya, but for everything else.


Distrust. The host knows who is his guest: a former member of the Libyan regime who has turned and run. The visitor knows who his host is: the very man who rolled out the red carpet for the Libyan leader when he came to Paris, three years ago. As for the audience, people obviously raise a lot of questions, especially those who have access to the Internet!


Ulterior motives. Everyone knows what happened to the Algerian harkis: most of them got slaughtered, the rest sent off to France, to be herded in uncomfortable prefabs. We remember also  the Army of South Lebanon, surrogate Christian forces who had chosen to collaborate with the occupier of their country, and who got into a big mess, scampering and leaving their country in a hurry as the Israelian occupier decided to end the occupation of Southern Lebanon. The Libyan visitor knows all that, which explains why he looks down, being too aware of what would happen if his treachery should fail. He must feel himself as hung as a castaway on a lifeline, realizing that he is so much dependent on a French power which can decide whether he lives or dies, and the big boss of which is incidentally the subject of a real disenchantment from most of his citizens, whom he  promised so many things during the last campaign… The problem is that he has not got much time until the next (crucial) election… Of course, our Libyan Harki should have said to himself: "if this one gets drowned, then it will be all about me!".





dimanche 17 avril 2011

Obama and Co : Kadhafi doit partir !? Kadhafi (to) go now!?

Une semaine ou presque sans écrire une ligne !

Et pourtant, j'en ai saisies, des lignes de texte, cette semaine. Mais pas pour l'Internet. Parce qu'il n'y a pas que l'Internet dans la vie. Savoir décrocher, ne pas tomber dans la dépendance ! Donc, je m'aménage des breaks. Et ça peut prendre des jours, voire des semaines.

Mais j'ai une bonne excuse : ces derniers jours, je me suis abreuvé de Wagner, de Strauss (Richard) et de Mozart.

Tiens, Kirsten Flagstad, ça vous dit quelque chose ? Et Birgit Nilsson ? Et Shirley Verrett ? Et Leontyne Price ? Et Grace Bumbry ? Et Christa Ludwig ? Et Janet Baker ? Et Jessye Norman ?...

Si vous ne connaissez pas ces femmes, allez sur votre moteur de recherche favori, tapez 'youtube' et 'liebestod', par exemple. Mais bien évidemement, si vous n'aimez pas Wagner, alors, je ne peux rien pour vous !

C'était juste pour dire que j'ai passé des soirées exceptionnelles à voir, revoir et réécouter cet extraordinaire pianíssimo de Birgit Nilsson à la toute fin du Liebestod (La Mort d'Isolde, cf. Tristan und Isolde de Richard Wagner) : ... versinken... unbewusst... höchste... Lu........st ! Mais le Liebestod de Jessye Norman n'est pas mal non plus. Non mais qu'est-ce que je raconte ? Je vous défie de trouver voix plus veloutée (ni plus puissante) que celle de Jessye Norman. Et pour vous en convaincre, appréciez donc son Liebstod du festival de Salzburg (Autriche), qui sera aussi le dernier de Karajan. Aux côtés d'Eliette, sa femme, le maestro a l'air bien fatigué ; mais regardez-le revivre sur scène ! Comme on dit en anglais : "Enjoy!" !

Mais ce n'est pas de cela que je voulais vous parler.

Cette dernière semaine, j'ai acheté le journal. Enfin, j'en suis autour d'une soixantaine d'euros de presse écrite par semaine. Sauf que ce journal-là, je ne l'achète quasiment jamais !

Ce journal, c'est Le Figaro, la "danseuse" de Monsieur Dassault. Comment dire : ringard, vieillot ? C'est ça : ringard et vieillot. Du coup, je ne l'achète jamais, sauf ce dernier vendredi, où il affichait en Une trois "grands de ce monde", avec ce gros titre : "Kadhafi doit partir".

obama


Et moi de me demander : "Ah bon ? C'était dans la résolution 1973 ?"

Bien entendu, j'ai lu le papier produit par nos trois grands dirigeants, qui ont, visiblement, assez de temps libre pour s'occuper à écrire des éditoriaux dans la presse ! Et je suis tombé des nues... Et puis je suis allé vite fait sur l'Internet pour consulter la version anglaise du document, notamment sur le site du New York Times. Et là, je retombe des nues.

Autant dire les choses simplement : j'ai rarement lu pareil tissu d'inepties dans un journal, et signé par trois personnages de ce calibre.

On en reparlera, parce qu'il y aurait des tonnes de commentaires à faire sur ce papier !

Autre chose ?

Toujours dans le même journal, je tombe sur ça : trois scénarii (un scénario, des scénarii) possibles pour les primaires du PS. 




Sur la même page, on trouve, écrit tout petit (au point qu'il faudrait une grosse loupe pour déchiffrer la fiche technique) la référence à l'organisme de sondages "Opinion Way". J'ai numérisé le papier pour le ressortir, le jour venu, je veux dire à la fin des primaires socialistes. Juste pour rire ! Parce que les politocrates français sont en train de nous expliquer que, pour courir un marathon, celui qui n'a jamais parcouru 42,195 kilomètres a plus de chance d'aller au bout que celui/celle qui a déjà l'expérience du marathon. En clair, à en croire les sondologues et autres sondocrates, Ségolène Royal, qui a l'expérience d'une élection présidentielle, aurait moins de chance d'y arriver, cette fois-ci, que des gens qui n'ont jamais couru, ne serait-ce qu'un 10 000 mètres !

Où l'on voit que la France manque cruellement de politologues et d'analystes politiques ; rien que des commentateurs de sondages !

Mais nous en reparlerons aussi. Pour l'heure, je continue de me faire plaisir. Au fait : connaissez-vous l'Ave Verum Corpus de Mozart ? Non ? Comme je vous plains !

mercredi 6 avril 2011

Les armes de désinformation... 5/7. Quand la "communauté internationale" parraine des pogroms... Sponsored pogroms in Libya.



Avant-propos

Un certain nombre des documents présentés ici figuraient déjà sur un texte précédent consacré à Obama (volant au secours des massacreurs de nègres...). Le moins qu'on puisse dire est que la presse libre, comme on est en droit de l'appeler, n'a pas été d'une grande curiosité face à ce qui a bel et bien ressemblé à une vague de racisme et de xénophobie parmi les "révolutionnaires" libyens. Mais peut-être devons-nous certains (changements de) comportements aux premiers articles et reportages parus sur la question, qui ont alerté certains "révolutionnaires" libyens que certaines choses risquaient fort de se savoir et de ruiner leur image à l'étranger ?

Toujours est-il qu'en France même, on ne fut pas loin du silence radio dans la grande presse, à une poignée d'exceptions près.  Mais bien évidemment, la communauté noire s'est émue de la chose, et pas qu'en Afrique. Est-ce là la raison  du brusque repli tactique ou stratégique de Barack Obama dans son soutien en faveur de l'agression contre la Libye ? Ou n'a-t-il pas voulu empoisonner son entrée en campagne par une sordide croisade qui risquait de faire pas mal de "dégâts collatéraux", ce qui n'est jamais très bon pour l'image d'un "Prix Nobel de la paix" ?






Foreword

Some documents presented below belong to a previous file that I devoted to Barack Obama (rushing to negroes' slaughterers' aid in Libya.). The least I would say about this issue is that our so called "free and democratic press" didn't seem to be very concerned by what  actually looked like a growing wave of racism and xenophobia among the so called "revolutionary Libyans". Anyway, some important changes have been reported, given the huge amount of 'Western' reporters and journalists in Eastern Libya. And perhaps could we explain those changes by the fact that some articles and reports would have alerted the so "sympathetic revolutionary Libyans" to the fact that the raging campaign of racism against dark skinned people was likely to ruin their image abroad...

Nevertheless, in France for instance, the campaign of racism in "Free Libya" has been as well as hardly reported: a sort of "blackout" (France - I mean the elected king of the country! - having been one of the very few countries to recognize the Revolutionary group as the unique representative of the Republic of Libya.) among the press, except for very few outsiders. But obviously the black community felt upset, in Africa and elsewhere in the world. Should that be the reason of the sudden tactical or strategic withdrawal of Barack Obama and of the U.S. armada from the Libyan mess? Or is our so smart Barack not willing to poison his second presidential campaign with a sordid crusade that surely would much "collateral damage", which cannot be considered as beneficial to the prestige of a Nobel Prize Winner?


(N. BI just haven't got enough time to translate the French part into English. But why wouldn't you try a 'web translator'? Of course, it doesn't work as  well as a professional translator, but it helps you understand most of documents in a foreign language, and there are so many languages to read on the net! Just try! Otherwise that could be a good opportunity for you to learn French!)




Épisode 5 : Pogroms 



Pogrom (Cf. Le Trésor de la Langue Française)
Ces Juifs, un peu déclamatoires, ne sont pas les premiers à venir en Palestine, pour y reprendre avec le sol une intimité suspendue depuis bientôt deux mille ans. Il y a une quarantaine d'années, quelques familles de Juifs russes, terrifiées par les pogroms qui suivirent l'assassinat du tzar Alexandre II, avaient demandé un refuge à cette terre d'une éternelle espérance. THARAUDAn prochain, 1924, p.141.


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Libyan "revolution" attacks Black workers. No Tahrir in Benghazi: A Racist Pogrom Rages On against Black Africans in Libya
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American progressives and peace forces have been in a state of joyous delirium in recent weeks as they experienced vicarious, televised popular victories in Tunisia and Egypt. Watching unarmed crowds achieve tentative victories against entrenched, U.S.- backed regimes produced a kind of giddiness on this side of the ocean - an otherworldly feeling that, somehow, the foreign outposts of the U.S. empire might suddenly disintegrate by popular demand. But now, the U.S. naval war machine lies off the coast of Libya, and it is time for the American anti-war movement - such as it is - to remember who is the biggest enemy of peace on planet Earth: U.S. imperialism.
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It is also becoming clearer by the day that a vicious, racist pogrom is raging against the 1.5 million sub-Saharan Black African migrant workers who do the hard jobs in Libya, work that is rejected by the relatively prosperous Libyans. Hundreds of Black migrant workers have already been killed by anti-Khadafi forces -- yet the U.S. corporate media express absolutely no concern for their safety. One Western report noted that large numbers of Black Africans were seized in Benghazi and were assumed to have been hanged. That is a war crime, whether these men were soldiers or migrant workers, but the Western correspondent seemed unconcerned. One suspects there are many atrocities occurring in the rebel-held areas of Libya, especially against people that are not members of the locally dominant tribe. Benghazi is not Tahrir Square in Cairo.
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American United Nations Ambassador Susan Rice, who is at least as warlike as Condoleezza Rice, is visibly eager to invade Libya under humanitarian pretexts. The U.S. is the last country in a moral position to criticize Khadafi for his treatment of Arab civilians. Remember Fallujah, the Iraqi city of a quarter million people that the U.S. leveled after first bombing its hospitals, inflicting many thousands of casualties. If most Americans don't remember Fallujah, the Arab world certainly does.


Les "révolutionnaires" libyens s'en prennent aux travailleurs noirs. Aucune Place  Tahrir à Benghazi: Un Pogrom raciste s'est déclenché contre les négro-africains noirs de Libye. 
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Les mouvements progressistes et pacifistes américains se sont retrouvés, ces dernières semaines, dans un état de joyeux délire en expérimentant, par personne interposée et via la télévision, des victoires populaires en Tunisie et en Egypte. Le fait de pouvoir contempler des foules sans armes réussissant enfin à venir à bout de régimes solidement enracinés  et soutenus par les Etats-Unis a déclenché chez nous comme une sorte de vertige - un sentiment venu d'ailleurs et selon lequel, d'une certaine manière, les postes avancés, basés à l'étranger, de l'empire américain, pouvaient tout à coup se désintégrer sous la pression des peuples. Le problème est que, maintenant, la machinerie de la marine de guerre américaine  se situe au large des côtes de la Libye, et il est temps pour le mouvement pacifiste américain – ainsi qu'il se considère - de se remettre en mémoire quel est le plus grand ennemi de la paix sur la planète Terre : l'impérialisme américain.
(...)
Il s'avère de plus en plus clairement, maintenant, qu'un  pogrom cruel et raciste est en cours, avec pour victimes les 1,5 million d'Africains sub-sahariens  présents en Libye comme travailleurs migrants et assumant tous les travaux rejetés par des Libyens relativement plus prospères que les immigrés. Des centaines de travailleurs noirs ont déjà été tués par les forces anti-Khadafi – néanmoins, la corporation des médias américains ayant pignon sur rue ne semble manifester aucune inquiétude pour leur sécurité. Un rapport occidental relève qu'un grand nombre d'Africains noirs ont été enlevés à Benghazi et que, selon toute probabilité, ils auraient été pendus. Il s'agit là d'un crime de guerre, que ces hommes fussent  des soldats ou de simples travailleurs migrants, mais le journaliste occidental ne semble pas avoir été préoccupé par cette contingence. On pense généralement que de nombreuses atrocités se produisent dans les zones tenues par les rebelles libyens, en particulier contre les personnes qui n'appartiennent pas à la tribu locale dominante. Benghazi n'est pas la place Tahrir au Caire.
(...)
L'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies Susan Rice, qui est au moins aussi belliqueuse que le fut Condoleezza Rice, est visiblement désireuse d'envahir la Libye sous des prétextes humanitaires. Néanmoins, les États-Unis sont le dernier pays pouvant se permettre d'afficher une position morale critique à l'égard de Khadafi dans son traitement des civils arabes. Souvenons-nous de Falloudjah, cette ville irakienne d'un quart de million d'habitants, que les Etats-Unis ont rasée, après avoir commencé par en bombarder les hôpitaux, faisant des milliers de victimes. Si la plupart des Américains ne se souviennent pas de Falloudjah, le monde arabe, lui, n'a certainement pas oublié.




Fears of ethnic cleansing rise as the Libyan Revolution unfolds. As we and the international community continue to give understandable solidarity to the self-proclaimed revolutionaries of Libya, it is also important that we give equal weight to the condemnation of reported atrocities now surfacing against dark-skinned people (Black Africans) by the revolutionaries, or by those acting in the name of the revolution. 
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These practices should end. There is no place in revolution for ethnic cleansing. Revolution is about positive change. It is about constructing deeper humanity and bonds among people.
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I write this letter to bring attention to the under-reported but troubling issue of possible ethnic cleansing in Libya. As the Libyan Revolution unfolds, fears of possible ethnic cleansing are gripping the more than 1.5 million migrant workers from sub-Saharan (Black Africa) now working as low-waged workers in the oil industry, as domestic servants, and as general labourers in Libyan society. 


Les craintes de voir naître un nettoyage ethnique augmentent à mesure que la Révolution libyenne se déroule. Dès lors que nous tous, ainsi que la communauté internationale continuerons de manifester une solidarité tout à fait compréhensible pour les révolutionnaires auto-proclamés de Libye, il s'avère tout aussi important que nous accordions un poids égal à la condamnation des atrocités qui se sont fait jour contre les personnes à peau foncée d'Afrique et qui sont menées par les révolutionnaires, ou par des personnes agissant au nom de la révolution.
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Ces pratiques devraient prendre fin. Il n'y a pas de place dans un mouvement révolutionnaire pour le nettoyage ethnique. La révolution engage des changements positifs. Il s'agit de bâtir une humanité plus profonde et d'établir des liens plus étroits entre les Hommes.
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J'écris ce texte pour attirer l'attention sur la question escamotée, mais dérangeante, d'un possible nettoyage ethnique en Libye. Au fur et à mesure que la Révolution libyenne prend de l'ampleur, les craintes d'un nettoyage ethnique envahissent les plus de 1,5 million de travailleurs migrants d'Afrique sub-saharienne employés actuellement comme main d'œuvre subalterne dans l'industrie pétrolière mais aussi comme domestiques et comme ouvriers peu qualifiés au sein de la société libyenne.



As nations evacuate their citizens from the violence gripping Libya, many African migrant workers are targeted because they are suspected of being mercenaries hired by Muammar Gaddafi, the Libyan leader.
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Dozens of workers from sub-Saharan Africa are feared killed, and hundreds are in hiding, as angry mobs of anti-government protesters hunt down "black African mercenaries," according to witnesses.
(...)
About 90 Kenyans and another 64 citizens from South Sudan, Uganda, Zimbabwe, Lesotho, Zambia, Rwanda, South Africa, Tanzania, Democratic Republic of Congo, Sierra Leone and Burundi landed in Nairobi on Monday, according to officials.
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"We were being attacked by local people who said that we were mercenaries killing people. Let me say that they did not want to see black people," Julius Kiluu, a 60-year-old building supervisor, told Reuters.
(...)
"Our camp was burnt down, and we were assisted by the Kenyan embassy and our company to get to the airport," he said.
(...)
Rights organisations say that thousands of workers are stranded in camps and private homes, protected by their colleagues as their governments fail to evacuate them from the chaos.


Tandis que des pays évacuent leurs citoyens pour les faire échapper de la violence qui s'est emparée de  la Libye, de nombreux travailleurs migrants africains sont ciblés parce que soupçonnés d'être des mercenaires engagés par Mouammar Kadhafi, le dirigeant libyen.



Des dizaines de travailleurs d'Afrique subsaharienne craignent pour leur vie et des centaines d'entre eux sont entrés en clandestinité devant les foules en colère de manifestants anti-gouvernementaux, traquant les "mercenaires noirs africains", selon certains témoins.
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Environ 90 Kenyans et 64 autres citoyens d'Afrique sub-saharienne : Sud-Soudan, Ouganda, Zimbabwe, Lesotho, Zambie, Rwanda,  Afrique du Sud, Tanzanie, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Burundi ont atterri à Nairobi ce lundi, selon des responsables.
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"Nous avons été attaqués par la population locale qui nous a accusés d'être des mercenaires chargés de tuer des gens. Permettez-moi de dire qu'ils ne voulaient pas voir de personnes à peau noire", a déclaré à Reuters Julius Kiluu, un contremaître en bâtiment de 60 ans.
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"Notre camp a été brûlé et nous avons été aidés par l'ambassade du Kenya et par notre société pour nous faire gagner l'aéroport", a-t-il ajouté.
(...)
Des organisations de défense des droits humains estiment que des milliers de travailleurs sont coincés dans des camps et dans des demeures privées, protégés par leurs collègues, face à la défaillance de leur gouvernement pour les faire sortir du chaos.


18 mars 2011 : un très beau portfolio dans le Monde Magazine sur les travailleurs négro-africains de Libye. Le reportage revient sur les conditions de vie plus que sordides de ces travailleurs, dont beaucoup de clandestins, qui se sont retrouvés coïncés dès lors que l'on risquait de les confondre avec des mercenaires de l'armée libyenne.


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Mais je dois dire que le premier reportage qu'il m'ait été donné de voir sur la question est dû à l'excellente Memona Hintermann.

Hinterman Affejee..., c'est une native de l'Océan Indien, ce formidable melting pot de races et de religions ; mais c'est aussi un regard - au propre comme au figuré - qui passe très bien à la télévision, mais c'est surtout une personnalité rare. Disons qu'il y a les reporters, les grands reporters, et il y a Memona Hintermann. Je pense tout particulièrement à certain été de l'année 199... ou pas loin. Le président de la République s'appelle Jacques Chirac et son premier ministre (de cohabitation) s'appelle Lionel Jospin. Ce jour-là, l'occupant israélien a décidé d'éliminer un de ses plus farouches opposants palestiniens. Seulement voilà, l'homme est marié et a des enfants. Qu'à cela ne tienne, se disent nos barbouzes israéliennes, on va bombarder la maison. Toute la maison. La bombe devait peser une tonne et demie ou pas loin. Et bien entendu, toute la famille a été exterminée.

Je revois encore le reportage de Memona Hintermann dans le journal du soir de France 3. Ses yeux lançaient des éclairs devant l'ignominie qui venait de se produire, avec ces ruines encore fumantes ; et il n'y avait pas que les yeux :   il y avait aussi la voix, qui demandait où était passée la communauté internationale et où étaient passés les dirigeants de la France ! Il faut dire que ce massacre ignoble n'a donné lieu à aucune protestation d'aucune sorte de ce qu'il est convenu d'appeler la communauté internationale !

Donc, le 6 mars 2011, soit deux semaines avant la parution du reportage du Monde Magazine, Memona Hintermann est en reportage en Libye pour le journal du soir de France 3. Petite parenthèse, il se trouve que Mme Hintermann a une connection toute particulière avec Mouammar Kadhafi, qui l'aurait approchée, un jour, de très près. L'épisode est assez scabreux, à la limite du sordide, mais je dois dire que le récit qu'en a fait Hintermann, un jour, était presque drôle. Disons qu'elle a fait preuve d'un réel esprit d'initiative pour se tirer d'un mauvais pas.

Retour au 6 mars 2011. Hintermann se trouve dans la région de Benghazi, ce que Bernard-Henri Lévy appelle la Libye libre. Et là, on tombe des nues : des noirs africains se font pourchasser comme des rats par les "révolutionnaires libyens", qui les accusent de servir comme mercenaires au sein de l'armée de Kadhafi. Les plus chanceux ont réussi à gagner des camps de réfugiés. Mais les plus nombreux sont encore coïncés et éparpillés en pleine nature.


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Alors, évidemment, on cherche à en savoir un peu plus, et heureusement qu'il y a l'Internet !

Oboun Maabi est ghanéen. Il travaillait dans le secteur de la construction à Zouara, une ville de l'ouest de la Libye tombée aux mains des rebelles. Depuis, les migrants originaires de l'Afrique subsaharienne n'y sont plus en sécurité. « Tous les opposants pensent que nous sommes des mercenaires de Kadhafi. Aujourd'hui, si on est noir à Zouara, on est mort ». Le Ghanéen a passé deux jours aux portes de la Tunisie, entouré de milliers d'autres travailleurs, surtout égyptiens, fuyant aussi les violences. Mais de jeunes Tunisiens, qui se sont improvisés garde-frontières au poste de Ras Jdir, ne laissaient pas entrer les Africains. « Les Noirs sont laissés pour compte. Beaucoup ont dû rebrousser le chemin ».

Bien évidemment, on va me dire que les mercenaires de Kadhafi sont des sauvages (ben voyons, des nègres !), qu'ils commettent des actes horribles... Parce qu'avant l'invasion occidentale Kadhafi faisait terroriser sa population par des mercenaires importés d'Afrique Noire ? Par ailleurs, l'ONU est là pour protégér les civils, non ?

Et dire que, du côté de la C.P.I. (Cour Pénale Internationale), il était question de "crimes contre l'humanité" qu'aurait commis le régime libyen contre son propre peuple... Quel dommage que la CPI soit aussi sélective ! Et puis, comment les dirigeants de la coalition allaient-ils pouvoir expliquer à leurs peuples, que l'Occident avait décidé de voler au secours de massacreurs de nègres !

Notons tout de même que la présence massive de journalistes de toutes obédiences et, notamment, la multitude de chaînes de télévision présentes dans l'Est de la Libye, avec les possibilités de mettre l'information en ligne presque instantanément, tout cela a dû contribuer à sauver les travailleurs noirs du désastre, même si l'on ne peut pas exclure que, loin des caméras et dans tel bled paumé, les massacres se soient poursuivis. J'observe tout simplement que la chasse à l'homme noir n'a plus été un sujet d'actualité, nos "révolutionnaires" ayant dû être soigneusement "briefés" par leurs conseillers, histoire de ne pas ruiner leur crédit à l'étranger. En attendant, le grand frère "noir" des Amériques est parti sur la pointe des pieds, et entre nous, je vois mal un seul pays de l'Afrique sub-saharienne reconnaître la clique de Benghazi. Pour preuve, leur absence au sommet de l'Union Africaine d'Addis Abbeba, où ils auraient probablement dû faire face à la vindicte populaire. Autant dire que les affaires commencent plutôt mal pour les amis de Bernard-Henri Lévy !

Il s'est quand même trouvé trois pays africains pour voter en faveur de la résolution 1973 : Gabon, Afrique du Sud et Nigeria, trois pays dont les dirigeants doivent se moquer comme d'une guigne du sort de leurs ressortissants en Libye !

Mais ce qui ne manque pas de sel c'est le résultat obtenu lorsque l'on  rapproche les dates, car, au moins dès le 6 mars 2011, on (la France en tout cas, grâce à Memona Affejee-Hintermann) savait qu'il y avait des progroms anti-noirs en "Libye libre". Or la résolution 1973 est adoptée le 18 mars 2011. Autant dire que les membres du Conseil de sécurité savent, lorsqu'ils passent au vote, que l'intervention militaire en faveur des belligérants de Benghazi revient à leur offrir un blanc-seing dans leur croisade raciste.

Une croisade raciste soutenue, donc, par dix pays (France, Royaume-Uni, États-Unis, Bosnie-Herzégovine, Portugal, Colombie, Liban, Gabon, Afrique du Sud, Nigeria), avec l'abstention complaisante voire complice de cinq autres (Allemagne, Fédération de Russie, Chine, Brésil, Inde). C'est dire si la prétendue protection des populations civiles ("to protect civilians") n'était que broutilles et attrape-nigauds !

Et en ce qui les concerne, les nègres de France, qui s'apprêtent à voter en 2012, devront se rappeler que leur pays s'en est allé bombarder la Libye, dans le but de protéger des pogroms anti-nègres dans l'Est du pays, tout comme ils se remémoreront, le moment venu, la liste des partis politiques ayant soutenu cette ignominie.

Il n'en demeure pas moins que, face à l'agression coloniale et raciste,  parée des oripeaux du droit international, rarement continent aura été aussi soudé que l'Afrique face à la croisade occidentale en Libye, soutenue en cela par l'Amérique latine et l'Asie. Mais la tempérance du Tiers-monde et sa massive non-intervention dans l'agression contre la Libye ont certainement une raison, quand on considère la multitude d'insurrections qui ont miné et minent encore l'équilibre politique de tant de pays sortis du colonialisme, en Afrique et ailleurs. 



Prochain épisode : Jurisprudence de l'insurrection


Lectures :