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vendredi 28 juin 2024

L'opération secrète visant à susciter le soulèvement de l'Ukraine qui traumatise encore la CIA

Ce qui suit est ma traduction d'un incroyable article concernant les funestes projets du DeepState US, cette mafia qui contrôle les États-Unis depuis les origines, une mafia obsédée par les ingérences systématiques dans les affaires intérieures d'autres pays. Rares doivent être les pseudo-experts en géopolitique conscients du fait que la tentative de déstabilisation de la Russie via l'Ukraine, qui a culminé avec le coup d'État de la place Maidan en 2014, a de très lointaines origines. Les numéros entre parenthèses sont de mon fait et vont susciter une série de commentaires. Voir les notes plus bas.

Relecture en cours


L’opération secrète de soutien à l’indépendance de l’Ukraine qui obsède la CIA

Après la Seconde Guerre mondiale, les responsables de Washington ont envoyé des dizaines d’agents à la mort dans le but malavisé de créer un soulèvement contre Moscou.

À la fin de 1949, une série de vols non immatriculés ont commencé à être lancés depuis l’Europe centrale. Des C-47 gargantuesques, confiés à des pilotes hongrois ou tchèques, se dirigeaient vers la Turquie, puis bifurquaient vers le nord au-dessus de la mer Noire, échappant aux radars en volant à peine au-dessus du sol. Alors que les avions survolaient Lviv, une série de parachutes s'ouvraient, larguant une poignée de commandos dans le ciel de l'Ukraine soviétique. Sur le terrain, les hommes rejoignaient des résistants ukrainiens souhaitant repousser l’expansionnisme soviétique.

L’opération Red Sox, comme on l’appela, fut l’une des premières missions secrètes de la toute nouvelle guerre froide. Les commandos formés par les Américains transmettraient des renseignements à leurs gestionnaires en utilisant de nouveaux équipements de radio et de communication, attisant ainsi les mouvements nationalistes naissants en Ukraine, en Biélorussie, en Pologne et dans les pays baltes. L’objectif était de fournir aux États-Unis un aperçu sans précédent des projets de Moscou en Europe de l’Est – et, si possible, d’aider à briser l’empire soviétique lui-même. Pendant une demi-décennie, des dizaines d'agents ont pris part à ces vols, qui sont devenus l'une des "plus grandes opérations secrètes" américaines dans l'Europe d'après-guerre. Une insurrection sanglante en Ukraine serait la pièce maîtresse de l’opération. Et c’est en Ukraine que, comme l’a écrit un spécialiste, la CIA a connu l’un de ses "échecs les plus cuisants de la guerre froide".

En effet, presque rien dans cette mission de plusieurs années n’a été un véritable succès. Sur les 85 agents largués par la CIA sur le territoire sous contrôle soviétique, on estime que les trois quarts environ ont été presque immédiatement capturés et torturés, voire tués sur le coup. Et leurs maîtres, défaits par une combinaison d’orgueil et de désinformation soviétique, ont mis des années à comprendre, envoyant agent après agent à la mort aux confins occidentaux de l’Union soviétique.

Il s’agit d’un échec dont peu d’Américains se souviennent et qui a été escamoté par des missions bien plus réussies ailleurs. Mais c’est un échec qui mérite soudainement d’être revisité alors que Moscou s’efforce une fois de plus d’étouffer la souveraineté ukrainienne et de briser la résistance ukrainienne, quel qu’en soit le prix (1). Les efforts de Moscou pour s'emparer de villes comme Kiev et Odessa se sont heurtés à la résistance ukrainienne, mais la Russie n'est pas encore une force épuisée – surtout avec la perspective d'une mobilisation plus large de la population russe qui se rapproche de la réalité. Même dans les moments les plus chaotiques, Moscou a montré sa volonté d’encaisser des pertes embarrassantes tout en infligeant des dégâts dévastateurs aux civils. "J'ai passé des années à expliquer que l'armée russe ne mesurait pas 12 pieds", a récemment déclaré l'analyste russe Michael Kofman. "Il est déjà clair pour moi que je vais passer les années à venir à parler du fait que l'armée russe ne mesure pas non plus un mètre vingt." (2)

Mais la mission de la guerre froide en Ukraine et dans toute l’Europe de l’Est fut également un échec qui contient d’innombrables leçons. Alors qu’une insurrection potentielle en Ukraine se profilait une fois de plus, ce sont ces leçons – sur l’excès de confiance américaine, sur les capacités du Kremlin, sur la manière de déclencher une rébellion armée réussie en Europe – qui devront éclairer la stratégie d’après-guerre si les États-Unis et leurs alliés veulent garantir que les efforts du Kremlin pour conquérir l’Ukraine soient définitivement terminés. (3)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les autorités américaines se sont rendu compte que leur connaissance de leurs anciens alliés en Union soviétique était considérablement limitée.

Ce manque d’informations provenait de deux raisons principales liées. La première était l’absence de tout type d’appareil de renseignement structuré aux États-Unis, auquel a remédié la création de la CIA en 1947 (4). Mais la seconde était encore plus préoccupante : le manque de contacts à l’intérieur de l’Union soviétique, en particulier dans les régions qui s’opposent au leadership de de Moscou. Et c’est cette dernière question qui est devenue encore plus importante lorsque le Kremlin a commencé à s’emparer et à étrangler les pays conquis et à annexer des régions d’Europe, y compris une partie de l’Ukraine auparavant hors de l’emprise de Moscou.

À Washington, la CIA nouvellement créée a proposé une solution potentielle. Des agents américains parcouraient les camps de personnes déplacées à travers l’Europe à la recherche d’exilés qu’ils pourraient former puis ramener clandestinement en Union soviétique. Ils les utiliseraient à la fois pour recueillir des renseignements et pour établir des liens avec d’autres mouvements antisoviétiques. Mais certains hauts responsables de la CIA se demandaient pourquoi ils devraient s’arrêter là. Et si les États-Unis pouvaient également armer ces personnes, et potentiellement briser l’Union soviétique ? (5)

Le plan comportait plusieurs avantages. Comme le détaille l’un des rares examens scientifiques de l’opération : "À l’époque, les défenses aériennes soviétiques étaient terriblement désorganisées, permettant aux avions américains de violer leur espace aérien en toute impunité." (6) En outre, de l’avis des manutentionnaires américains, les stagiaires n’atterriraient guère dans le vide. Au contraire, ils se jetaient effectivement dans une poudrière : une zone de guerre opposant les nationalistes ukrainiens aux autorités soviétiques qui tentaient de conserver l’empire colonial de Moscou. Et ces nationalistes ukrainiens semblaient l'emporter. Pour la première fois depuis des décennies, l’indépendance de l’Ukraine semblait à portée de main (7), un message que les Américains étaient heureux de renforcer. "L’organisation ukrainienne offre des opportunités inhabituelles de pénétration en URSS et de contribution au développement de mouvements clandestins derrière le rideau de fer", lit-on dans un document déclassifié de la CIA de l’époque. Et s’ils réussissent, "à terme, une base opérationnelle pourrait être établie en… Ukraine".

On disait aux émigrés "que tout était au service de la libération, du renversement des régimes communistes", a écrit Scott Anderson dans The Quiet Americans, un livre sur les débuts de la CIA. "Ce message a été renforcé par le battement de tambour constant de la rhétorique émanant désormais de Washington."

Le projet a néanmoins été rejeté par certains milieux à Washington. Comme l'écrivait en 1947 le chef par intérim de la Division des projets spéciaux de la CIA pour les opérations soviétiques, les États-Unis devaient "faire face au fait qu'à long terme, les opérations utilisant les Ukrainiens en tant que groupe organisé s'avéreraient probablement sans valeur – simplement parce que sans sans consistance, le soutien aux groupes nationalistes ukrainiens sera décimé par la pression et la démoralisation soviétiques." Mais au début de la Guerre froide, la CIA recherchait un succès précoce en matière de renseignement qu’elle pourrait étendre ailleurs, d’autant plus que les relations entre Washington et Moscou entraient en déclin à la fin des années 1940.

En septembre 1949, l'opération était prête et les premiers vols étaient lancés. Les commandos ukrainiens ont réussi à pénétrer dans l’espace aérien soviétique et à atterrir dans l’ouest de l’Ukraine, au cœur de la résistance locale (8) à l’occupation soviétique. Et au début, tout semblait bien se passer. Les messages relayés aux gestionnaires américains, via de nouveaux équipements électroniques introduits clandestinement derrière les lignes soviétiques, parlaient de succès opérationnel. L’optimisme a continué de croître tandis que mois après mois, goutte après goutte, les mêmes messages optimistes revenaient.

Pourtant, à Washington, les inquiétudes ont commencé à grandir. D’une part, il y avait la réalité de savoir avec qui ces émigrés ukrainiens étaient réellement en contact. Le corps principal des insurgés ukrainiens, et en particulier l’Organisation des nationalistes ukrainiens, était déjà directement lié aux atrocités nazies dans la région. "C’étaient des nazis, purement et simplement", a déclaré un chef des opérations de la CIA. "Pire encore, car beaucoup d’entre eux ont fait à leur place le sale boulot des nazis." (9)

Au-delà de ces inquiétudes concernant l’habilitation des fascistes, on a également mieux compris comment fonctionnaient réellement les opérations de police secrète et de contre-espionnage soviétiques – et à quel point une opération comme Red Sox aurait peu de succès dans un endroit comme l’URSS.

"Vous envoyez des gens dans ces zones contrôlées par les Soviétiques – en Pologne, en Ukraine ou ailleurs – avec l’idée qu’ils vont créer des groupes de résistance ou rejoindre ceux qui sont déjà là", se souvient un chef de station de la CIA. "Mais il est impossible que ces groupes de résistance puissent exister sous le système de sécurité soviétique. C'est pure illusion. Cela ne peut pas fonctionner. Vous envoyez simplement des gens à la mort. Au contraire, a ajouté Anderson, ces prétendus groupes de résistance antisoviétique, que la CIA pensait soutenir étaient, en réalité, "des bassins versants dans lesquels les ennemis des régimes, tant internes qu'externes, pouvaient être concentrés et confinés en toute sécurité jusqu'à ce que l'État soit libéré".

C’est précisément ce qui s’est passé dans toute la région. C’est une réalité qu’il a fallu des années aux États-Unis pour la comprendre. En Russie, divers agents parachutés ont rapidement disparu. En Pologne, des personnels qualifiés sont soudainement apparus à la radio d'État, affirmant qu'ils s'étaient livrés à des "activités criminelles et anti-polonaises", le tout au nom d'un groupe nationaliste polonais complètement fabriqué. En Lettonie, en Lituanie, en Estonie, tous les prétendus groupes de résistance étaient "soit des canulars, soit ils étaient entièrement contrôlés par le KGB", écrit Anderson. À maintes reprises, les renseignements soviétiques avaient trompé les Américains crédules, envoyant les exilés directement à la mort ou à l’emprisonnement.

Mais c’est en Ukraine que les Américains ont sans doute connu leur fiasco le plus embarrassant. Certes, il y a eu un véritable mouvement de résistance dans la région immédiatement après la guerre. Mais au moment où les Américains ont lancé leur opération, la résistance avait déjà été décimée, entravée par la pénétration du KGB et la poursuite incessante par le pouvoir soviétique. Mais les Américains n’en avaient aucune idée. "Soutenue par la désinformation soviétique", a noté Anderson, la CIA a continué à envoyer des dizaines et des dizaines d’agents dans la région, même jusqu’au milieu des années 1950. Au lieu de déclencher la rébellion, les trois quarts environ des agents formés ont tout simplement disparu dans la gueule soviétique. "De nombreux agents ne sont pas restés au sol pendant plus de quelques heures avant d’être arrêtés et abattus", a révélé une analyse ultérieure. Sans même que les États-Unis s’en rendent compte, Moscou avait démantelé l’une des opérations secrètes américaines les plus importantes en Europe.

Des générations plus tard, on ne sait toujours pas exactement comment les Soviétiques ont pénétré dans le programme. Il reste possible que l'espion Kim Philby ait trahi le projet, tout comme il l'avait fait lors d'opérations secrètes similaires en Albanie. Quelle que soit la raison, une chose est claire : la mission a été un désastre manifeste. Comme l’a résumé un historien de la CIA : "À long terme, les efforts de l’Agence pour pénétrer le rideau de fer en utilisant des agents ukrainiens se sont révélés malheureux et tragiques.".

Aujourd’hui, près de 75 ans plus tard, l’Ukraine brûle à nouveau. Alors que l’invasion russe en est à son troisième mois, les regards commencent à se tourner vers ce qui pourrait suivre. Il est désormais clair qu’il n’est pas possible de revenir au statu quo ante. Malgré les résultats remarquables de l'Ukraine jusqu'à présent, il semble qu'une nouvelle ligne de démarcation divisera une fois de plus une partie du pays. Un nouveau rideau de fer est déjà tombé. Il ne reste plus qu’à discerner la véritable ligne de démarcation.

Tout cela signifie que les États-Unis devront formuler une nouvelle stratégie non seulement concernant l’Ukraine, mais aussi la Russie dans son ensemble (10). Nous voyons déjà se dessiner les contours d’une nouvelle politique, comprenant des sanctions générales destinées à dégrader l’expansionnisme de la Russie et un soutien armé continu à l’Ukraine (11). Mais il ne s’agit que de tactiques visant des gains à court terme, avec une stratégie plus large qui n’a pas encore pris forme (malgré les commentaires improvisés de Biden sur le retrait de Poutine). De plus, alors même que l’Ukraine s’apprête à récupérer le territoire occupé par la Russie, il n’est pas clair si, ni comment, les États-Unis soutiendront l’ensemble de cet effort – ou si Washington fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider Kiev à une éventuelle attaque contre la Crimée (12).

Ce qui nous ramène à cette première mission ukrainienne, il y a plusieurs décennies. Car il s’agit d’une opération dont les leçons ont apparemment été oubliées à Washington. Comme Lindsay O'Rourke l'a noté dans Foreign Affairs plus tôt cette année : "sur 35 tentatives américaines d'armer secrètement des dissidents étrangers pendant la guerre froide, seules quatre ont réussi à amener les alliés des Américains au pouvoir.". 

Cette fois-ci, l’aide de Washington à l’Ukraine n’est guère secrète. Le mois dernier, la Maison Blanche a demandé une aide militaire d’environ 33 milliards de dollars à Kiev. Mais une grande partie du territoire ukrainien reste entièrement occupée par la Russie et des partisans ukrainiens commencent désormais à émerger derrière les lignes ennemies.

Un soldat ukrainien a été vu assis à bord d'un véhicule blindé de transport de troupes (APC) circulant sur une route près de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, le 26 avril. Les États-Unis sont confrontés à des décisions concernant leur stratégie de politique étrangère, tant en Ukraine qu'en Russie dans son ensemble.

Pourtant, ces insurgés, qui devront jouer un rôle clé pour faire reculer l’agression russe (13), ne peuvent pas réussir seuls, ni même avec des armes occidentales ou des commandos entraînés par l’Occident. Comme les premiers critiques du programme de la CIA en Ukraine ont tenté de le souligner, "une poignée de commandos ou de conseillers militaires largués par avion pourraient aider à guider les actions d'une rébellion en cours… mais ils n'allaient pas être l'étincelle qui déclencherait ou élargirait une rébellion", a écrit Anderson. Au lieu de cela, une telle insurrection ne réussirait que lorsque "une aide tangible est proche" – par exemple lorsque l’arrivée d’une armée libératrice "était imminente"".

À la fin des années 40 et au début des années 50, cette aide était introuvable ; aucune armée occidentale n’arriverait pour aider les insurgés ukrainiens à repousser les forces soviétiques (14). Mais aujourd’hui, un nouvel acteur apparaît : une armée ukrainienne qui a fait plus que faire ses preuves et qui a utilisé le soutien occidental pour y parvenir. Et c’est cela – plutôt que le soutien américain aux insurgés ailleurs, ou les opérations secrètes américaines destinées à attiser les populations agitées – qui sera le facteur décisif pour que Kiev se libère enfin de l’emprise impériale de Moscou. C’est pourquoi l’aide matérielle américaine et occidentale à l’armée ukrainienne ne peut pas s’arrêter (15). C’est une leçon que ceux qui ont vu la folie des efforts secrets des Américains dans la guerre froide reconnaîtraient – ​​et que les Ukrainiens qui luttent une fois de plus pour leur indépendance vis-à-vis de Moscou espèrent que les États-Unis finiront par digérer.

 

Par Casey Michel

Casey Michel est un journaliste d'investigation basé à New York et auteur de American Kleptocracy

 

Source

 

Notes

(1) Briser la résistance ukrainienne ? On se demande bien laquelle ? Une résistance spontanée ou la même mauvaise mayonnaise que celle ratée par la CIA en 1949 ?

(2) Quel embrouillamini ! Où l'on retrouve les mauvaises manies de bien des journalistes : voilà qu'on change brusquement de perspective, passant du récit originel, sur une opération survenue en 1949, à des considérations apparemment actuelles. 

(3) Décidément, ça ne s'arrange pas ! Voilà qu'on nous fait le coup de l'inversion accusatoire en voulant faire passer la Russie pour un agresseur perpétuel, ce qui contredit le propos liminaire introduisant l'article. 

(4) Il me semble que les innombrables échecs de la politique étrangère U.S. doivent moins à une méconnaissance des autres pays qu'à l'incapacité de s'abstenir de toute velléité de déstabilisation de pays indépendants, dont il serait temps que le Deep State US respecte la souveraineté.  

(5) L'auteur ne nous dit pas si les soviétiques, en clair Staline, étaient en train de commettre le même type d'ingérence au sein même des États-Unis. Il ne le dit pas tout simplement parce que la chose ne s'est pas produite ! 

(6) Ben voyons !

(7) Des décennies avant 1949, autant dire avant 1939-45 ! En clair, l'ingérence des États-Unis dans les affaires de l'Union Soviétique est très ancienne et n'a été mise en sommeil que par la Deuxième Guerre mondiale. 

(8) Quand on parle de résistance, il faut entendre des résidus des collabos ayant sévi dans la région sous les ordres d'Hitler, le plus connu d'entre eux étant Stepan Bandera.

(9) Rubrique "Ben voyons !". Personne n'a oublié que Wernher von Braun, le futur patron de la NASA naturalisé citoyen U.S., fut un éminent ingénieur nazi, comme preuve que la soi-disant lutte contre Hitler n'avait rien de structurel dès lors que le recours à des adeptes du nazisme offrait l'opportunité de combattre le véritable ennemi du Deep State : le communisme.

(10) Encore un propos de suprémaciste yankee : incapable de tirer la moindre leçon de son propre article, s'agissant de l'impossibilité structurelle pour un pays, quel qu'il soit, de peser durablement sur les affaires intérieures de pays soucieux de leur indépendance. 

(11) Pour mémoire, Vladimir Poutine était signataire des accords de Minsk, dont les protagonistes occidentaux eux-mêmes (Angela Merkel et François Hollande) ont reconnu qu'ils ne les avaient signés que dans le but de gagner du temps et permettre à l'Ukraine (entendez sous le leadership de l'OTAN) de se réarmer. 

(12) On rappellera ici que pas un seul coup de feu n'a été tiré par les Russes pour entrer en Crimée, le parlement de ce pays ayant émis le souhait d'être rattaché à la mère patrie russe après le coup d'État piloté par la CIA à Kiev en 2014. Autant dire que les bombardements ukrainiens sur la Crimée ne risquent pas d'inciter la population de la région à vouloir revenir en arrière. Rappelons aussi que, dès 2014, le canal sur le Dniepr amenant de l'eau douce vers la Crimée fut obstrué par les Ukrainiens, ce qui constituait un crime contre le Droit des peuples. Et les Criméens ont de la mémoire !

(13) Sans commentaire !

(14) Tout le monde aura compris qu'on a affaire, ici, à du mauvais travail journalistique, là où il aurait fallu une production universitaire capable d'apprécier les choses d'un point de vue structurel (cf. les effets d'un phénomène dans la longue durée) plutôt que conjoncturel (ex. la "méchante Russie" envahissant - sans raison ! - la "gentille Ukraine").

(15) Rubrique "Tout ça pour ça !". Il semble que l'auteur de cet article ait eu des trous de mémoire durant sa rédaction, au point qu'il ait oublié le titre-même du papier : "L'opération qui hante...". En clair, bis, ter, quater... repetita ? Sacré Deep State US !

(16) Par chance, des travaux de facture universitaire existent, à l'image de la formidable somme réalisée par Ivan Katchanovski sur le coup d'État de la place Maidan à Kiev, durant lequel des snipers ont tiré délibérément à la fois sur les policiers et sur les manifestants, histoire de provoquer un bain de sang visant à précipiter la chute du président Janoukovitch. En anglais (Source)

(17) L'obsession du DeepState US à éradiquer toute présence communiste dans le monde tranche singulièrement avec l'insistance de ce même appareil occulte à promouvoir le bolchevisme, et ce, dès les origines. Lisez Antony Sutton : Wall Street and the Bolchevik Revolution. (Source)

(18) Dans le genre "gag", voyez ce pseudo-fact-checking réalisé par les amateurs de France-Info.

Citation :  

Désintox. Non, François Hollande n'a pas admis que l'OTAN avait trompé la Russie.

Il affirme que «les farceurs Vovan et Lexus [...] ont fait admettre à l’ex-président français François Hollande que les accords de Minsk étaient une ruse de l’Otan pour militariser l’Ukraine, et que les nations occidentales ont renversé le gouvernement ukrainien démocratiquement élu en 2014 ».

Puis le faux Porochenko le relance : « Ces accords nous ont donné un peu de temps pour nous armer. Angela en a récemment parlé.» François Hollande répond alors : « Elle a eu raison, [...] c’est nous qui voulions gagner du temps pour permettre à l’Ukraine de se rétablir, de renforcer ses moyens militaires ».

Sauf que ce « NOUS » concerne lui et Angela Merkel, et non pas l’Otan.

Où l'on voit que nos pseudo-fack-checkers ne manquent pas d'air et jouent avec les mots, en prétendant que les agissements de la France et de l'Allemagne en Ukraine ne concernent pas l'OTAN, la suite (omniprésence de l'OTAN sur la question ukrainienne) ayant confirmé ce que tout le monde avait compris : les milliards déversés depuis quelque temps dans les poches de l'oligarchie ukrainienne proviennent uniquement de la France et de l'Allemagne ? (Source) (Source)



samedi 17 septembre 2022

L'Ukraine : ce pays sans cimetières. Voyez le nouveau grossier false-flag à Izioum !

L'Ukraine, pays sans cimetières ! Ben oui, quoi ! Puisqu'on vous dit que le moindre quidam se retrouvant sous terre quelque part, dans un secteur récemment occupé par les troupes russes, a forcément fait l'objet d'une exécution sommaire. Et voilà un guignol de l'ONU qui annonce dare-dare sa prochaine visite sur place. Il y a de fortes chances qu'Ursula von der Leyen, vue récemment à Kiev, retourne fissa visiter les "charniers d'Izioum" pour les besoins de la propagande de l'OTAN. Mais puisqu'on vous dit qu'il n'y a pas de cimetières en Ukraine, juste des fosses communes creusées par les troupes russes !

Ce qui suit est la traduction par mes soins d'un article paru dans le Spiegel (en ligne), et dont il ressort que les jacassements de la volaille qui prétend faire l'opinion sont voués à s'estomper rapidement, à l'instar des vociférations entendues après la manipulation de Boucha (cf. des "cadavres" si bien alignés le long d'un trottoir qu'ils ne pouvaient avoir été apportés là que par un camion !).

J'ai assorti la traduction de commentaires personnels via des appels de notes de bas de page.

Boucha : des "cadavres" trop bien alignés pour que ce ne soit pas une grossière mise en scène ! (Source)

Non, mais visez-moi ce superbe oxymoron, signé France-Info-Intox : UNE fosse commune de 450 tombes ! Et là, vous sautez, je saute au plafond !

Relecture en cours

De nouveaux corps retrouvés dans l'est de l'Ukraine : 

"Je ne parlerai pas d'un nouveau Bucha."

Oleg Kotenko (à gauche), chargé des personnes disparues dans des circonstances particulières, avec un collègue dans une forêt près d'Izyum, où se trouvent les tombes. Photo : Evgeniy Maloletka/dpa

Il est peu probable que les tombes découvertes à Izyum fassent partie d'un enterrement de masse après un crime de guerre. Selon des sources ukrainiennes, des soldats et des civils morts lors de l'attaque russe de mars y ont été inhumés.

Les corps retrouvés dans la petite ville libérée d'Izyum, dans l'est de l'Ukraine, ne sont peut-être pas le signe d'un crime de guerre, après tout. Selon le commissaire ukrainien aux personnes disparues, il ne s'agit pas d'un charnier, mais de nombreuses tombes individuelles. "Je ne veux pas appeler ça une boucha. Ici, les gens ont été enterrés, disons, de manière plus civilisée", a déclaré Oleg Kotenko à la chaîne de télévision Nastoyashchee Vremja, ce vendredi soir.

Les habitants d'Izyum sont peut-être morts lorsque les troupes russes ont attaqué et capturé la ville fin mars, a déclaré Kotenko. (1) "La majorité est morte sous le feu, nous l'avions déjà compris d'après les données : des gens sont morts quand ils (c'est-à-dire les Russes, ndlr) ont bombardé la ville avec de l'artillerie", a déclaré Kotenko. Certains des services funéraires ne savaient pas qui étaient les nombreuses personnes décédées. C'est pourquoi il n'y a que des chiffres sur certaines croix. Les autorités tentent actuellement de trouver un registre de l'endroit où les corps ont été retrouvés.

Le chef de la police, Igor Klimenko, a annoncé dans la matinée que la plupart des personnes enterrées près d'Izyum étaient apparemment des civils. "Bien que nous ayons des informations selon lesquelles il y a des soldats là-bas, nous n'en avons pas récupéré un seul", a déclaré Klimenko lors d'une conférence de presse.

Fin mars, des centaines de civils morts, certains présentant des signes de torture, ont été retrouvés dans la banlieue de Kiev, à Bucha, après le retrait des troupes russes.

Depuis lors, Bucha est considéré comme le symbole des crimes de guerre les plus graves de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine (2), qui a débuté le 24 février.

La découverte d'un cimetière de plus de 440 tombes à Izioum a d'abord réveillé les souvenirs de Bucha. Selon le diffuseur Internet Hromadske, il y avait aussi une fosse commune dans laquelle reposent jusqu'à 25 soldats ukrainiens morts. Dans une première réaction, le président Volodymyr Zelensky a parlé d'un « charnier », mais a en même temps évoqué des investigations complémentaires.

Izioum a été conquise par les troupes russes fin mars (3). La semaine dernière, ils en ont de nouveau été expulsés sous la pression des contre-offensives ukrainiennes (4).

Quand parle-t-on de crime de guerre ?

Chaque décès de civil en temps de guerre n'est pas automatiquement un crime de guerre. La "Convention de Genève pour la protection des civils en temps de guerre" stipule quelles attaques contre la population civile sont autorisées et lesquelles ne le sont pas. La loi martiale ne protège pas contre les décès de civils, elle limite seulement les circonstances dans lesquelles ils peuvent se produire. Le "Statut de Rome de la Cour pénale internationale" précise quelles violations de cette convention constituent un crime de guerre.

Qu'est-ce qui s'applique aux civils en temps de guerre ? 

"La guerre diffère du meurtre et du massacre en ce qu'il y a des règles"...

De quoi les troupes russes (5) pourraient être accusées à La Haye

"La guerre diffère du meurtre et du massacre en ce qu'il y a des règles", a expliqué l'expert en droit international Daniel-Erasmus Khan dans une interview au SPIEGEL peu après l'invasion russe de l'Ukraine. En mars, le SPIEGEL a déjà documenté des violations du droit international par les troupes russes (5). Entre autres, le procureur de la Cour pénale internationale à La Haye et le parquet fédéral à Karlsruhe enquêtent sur d'éventuels crimes de guerre russes (6).

Le "meurtre prémédité" d'un civil figure en tête d'une longue liste d'actes qualifiés de crimes de guerre par le Statut de la Cour pénale internationale (7). Afin de poursuivre ces crimes, cependant, ils doivent être prouvés. La difficulté de cette tâche a déjà été décrite après les atrocités commises dans la banlieue de Bucha à Kiev début avril.

Dans tous les cas, les éventuels crimes de guerre en Ukraine devraient être traités rapidement, a conseillé la médecin légiste Eva Elvira Klonowski dans une interview avec SPIEGEL fin août. Les proches ont besoin de certitude – et de réconfort. Et plus tôt une fosse commune est exhumée, plus de preuves peuvent être trouvées, puisque les tissus mous du corps humain sont les premiers à se dégrader.

Source : Spiegel

 

Notes

(1) Entrée des Russes dans la ville annoncée par les Ukrainiens le 1er avril

(2) Bucha symbole des crimes de guerre commis par les Russes... Nous sommes quelques-uns à en douter. Voyez plus haut l'image publiée par le New York Times !

(3) "Isjum a été conquise par les troupes russes fin mars." Sur au moins une tombe, on voit la date d'inhumation : 19 mars 2022.

(4) "Sous la pression des contre-offensives ukrainiennes...", l'avenir nous dira si les Russes se sont déplacés sous la pression et s'il existe bel et bien des contre-offensives ukrainiennes à l'Est.

(5) Tout le monde sait (!!!) que personne n'est mort dans le Donbass depuis 2014 du fait des bombardements incessants des civils par les milices ukrainiennes avec le concours de l'armée régulière !

(6) Un parquet fédéral allemand enquêtant sur des crimes de guerre (uniquement !) russes en territoire ukrainien, ça s'appelle de la propagande et rien d'autre !

(7) Ni l'Ukraine, ni la Russie, ne sont parties à la Convention créant la Cour Pénale Internationale, ni les Etats-Unis, ni Israël, par ailleurs ! Il serait intéressant d'avoir l'avis des Viet-Nâmiens, Irakiens, Afghans, Palestiniens, Libyens, Syriens... parmi la multitude de peuples victimes du terrorisme de certains États parfaitement identifiés.  

 

Liens (sur l'art de fabriquer des faux, comme à Boucha)

Mon compte Twitter : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6  

 

jeudi 16 juin 2022

Ukraine. Quand les armes françaises tuent des civils dans le Donbass

Traduction par mes soins d'un papier paru sur le site Donbass Insider (Source)

Relecture en cours


samedi 26 mars 2022

Guerre en Ukraine ou comment conjurer le sort en s'offrant une heure de fou-rire sur Twitter

Mise à jour du 2 avril 2022

 

On dit "No comment!" ?

Euh, pas vraiment ! J'ai passé une petite heure à consulter le compte Touitteur du grand philologue français Bernard-Henri Lévy. 

C'est "philologue" qui vous fait sursauter ? C'est pourtant évident, non ? En grec, λόγος (logos) c'est le discours, tandis que σοφία (sophia) est l'équivalent de "sagesse", en allemand : "Weisheit", de "Wissen" (savoir, connaître), qui donne "Ich weiß" (je sais), "der Weise" (le sage, le savant), et partant, "die Wissenschaft", "die Weisheit" (la Science, la Sagesse). Autant dire que le sage (der Weise) est celui qui sait des choses. "Philosophe" renverrait donc à la connaissance, quand "philologue" renverrait plutôt au discours, à la faconde.

Bernard-Henri Lévy est bien un philologue, bien plus qu'un philosophe.

Mais j'entends d'ici la question : "Et ce serait quoi, pour vous, un philosophe ?". Très simple ! Au hasard, Blaise Pascal, Ibn Battuta, Ibn Khaldoun, Charles Darwin, René Descartes, Théodore Monod..., rien que des amoureux de la connaissance, le plus complet des philosophes étant, à mon avis, l'allemand Alexander von Humboldt.

Cela dit, on était parti pour parler du compte Touitteur dudit philologue, comme suite d'une de ses visites en Ukraine, notamment à Odessa.

Les captures d'écran qui suivent ont été prélevées sur le compte @BHL sur Twitter. Vous y trouverez un certain nombre d'interventions de "twittos" ayant tenu à exprimer leur avis sur les diverses prises de position de notre philologue. Le moins qu'on puisse dire est que ce dernier n'a pas peur de la controverse ! 

N.B. Un clic gauche sur une image pour l'agrandir, un clic dans la croix en haut de l'image agrandie pour la refermer.










On change de rubrique. Cette fois, on enfourche un des dadas favoris de notre philologue : l'"antisémitisme", synonyme, forcément, d'antisionisme, de la part de Palestiniens coupables d'attentats sur des israéliens. Il se trouve que, lors du dernier attentat en date (mars 2022), au sein d'Israël même, il y a eu au moins une victime arabe, un policier.
 
Sinon, quelqu'un pourrait-il rappeler à Bernard-Henri Lévy, et accessoirement, à Emmanuel Macron, que :
 
1. sémite ne renvoie pas à des religions mais à des langues, la plus répandue de toutes étant l'arabe ?
 
2. le sionisme est un courant politique daté (19ème siècle à début du 20ème avec la prise de possession de la Palestine par un gang de margoulins ayant réussi à manipuler le mandataire britannique ; cf. la fameuse déclaration dite Balfour), d'essence européenne, et animé par des individus dont la religion était loin de constituer un vademecum. Il est même hautement probable que maints sionistes aient été férocement antijuifs (voir citation plus bas) ?

Toujours est-il que la force des cyniques réside visiblement dans leur capacité à déblatérer les inepties les plus grossières sans se démonter. Et, là aussi, Lévy fait montre de "qualités" tout à fait exceptionnelles, avec cette propension à toujours vouloir battre sa coulpe sur la poitrine d'autrui, coupable, ici, de ne pas suffisamment s'apitoyer sur le sort de ces malheureux israéliens, victimes du méchant Hamas. Euh, le Hamas à Tel Aviv ? Ben oui ! Puisque c'est Lévy Bernard-Henri qui vous le dit ; il a enquêté ; il a sûrement vu des choses !

Admirons quand même ce sens de l'abnégation chez notre philologue, qui récolte, à chaque fois, un tombereau d'insultes et de commentaires désobligeants, et qui, à chaque fois, se relève vaillamment. Il faut croire que la défense, mordicus, des crimes israéliens en Palestine vaut bien de se coltiner quelques quolibets de la part de "twittos" outragés par le cynisme du démagogue !


Citation :

« Die Aussage, die jüngst kein Geringerer als König Theodor Herzl vor der englischen Fremdeneinwanderungs-Commission abgelegt hat. Herr Herzl erklärte, daß die Einwanderung ‘jüdischer Paupers aus dem Osten’ für England eine ernste Gefahr bedeute und bekämpft werden müsse ». (Source)
(Il s'agit de...) La déclaration faite récemment par rien de moins que le roi Theodor Herzl devant la commission anglaise sur l'immigration des étrangers. M. Herzl a déclaré que l'immigration de 'misérables hères juifs venus de l'Est' représentait un grave danger pour l'Angleterre et qu'il fallait la combattre".

Par parenthèse, Herzl pouvait bien se permettre d'être antisémite, lui qui n'était qu'un descendant de Khazars, tribus germano-slaves basées entre la Mer Noire et la Mer Caspienne.