Entre nous, on ne peut pas dire que Marine Le Pen ait fait une mauvaise campagne présidentielle.
Ce n'est pas un euphémisme, plutôt une litote !
Le Pen n'a pas fait une mauvaise campagne ; il faut dire que ses principaux adversaires n'ont pas été bien flamboyants ; on en reparle bientôt.
Résumons notre propos : tout commence par une interview de Louis Aliot, vice-président du Front National, sur une chaîne de télévision (février 2016). Et là, je saute au plafond en l'entendant déclarer que son parti entendait à l'avenir s'appuyer sur le referendum d'initiative populaire pour régler les questions essentielles de la vie politique française.
Il se trouve que la dernière fois que quelqu'un avait prononcé ces trois mots : referendum - initiative - populaire, c'était l'un des deux débatteurs de l'entre-deux-tours de la présidentielle de... 1995 !
À votre avis, qui, de Jacques Chirac et de Lionel Jospin a, ainsi, déclaré sa flamme pour la démocratie directe ?!
Je vous aide : un septennat plus tard, il n'annoncera pas à la foule éplorée sa décision de mettre un terme définitif à sa carrière politique, puisqu'il aura gagné de nouveau !
Vous avez compris qu'élu en 1995 puis réélu en 2002, Chirac ne trouvera jamais le temps de mettre ses actes en conformité avec cette promesse que des millions de téléspectateurs ont entendue ?!
D'où ma stupéfaction en entendant Aliot à la télévision... Je m'étais, alors, promis de lui écrire pour le féliciter, ce que je ferai, quelques mois plus tard.
Mais, depuis, j'ai fait une incroyable découverte, qui m'a fait re-sauter au plafond, à savoir que ledit referendum d'initiative populaire figurait bel et bien dans le programme présidentiel de Marine Le Pen pour la campagne de 2012, mais était passé inaperçu, la candidate ayant manifestement choisi de s'asseoir dessus !
"Mais comment se fait-il qu'elle n'en ait quasiment pas parlé ? Autrement, je m'en souviendrai, quand même !", n'arrêté-je pas de me demander depuis.
Dans les faits, c'est Louis Aliot qui m'a incité à "pondre" cette série sur le prétendu plafond de verre qui entraverait la marche en avant des élus du FN vers des lendemains qui chantent (cf. les dernières régionales, les présidentielles de J.M. Le Pen hier, de M. Le Pen depuis 2012).
Alors, ce plafond de verre, au bout de dix épisodes ?
Comme je l'annonçais tantôt, j'estime qu'on se le construit souvent soi-même, avec le puissant soutien de professionnels de la communication et de la propagande.
On a vu comment la "grande presse" s'est évertuée à minimiser les propositions de Marine Le Pen, sur le ton du "rien de nouveau sous le soleil...". Par ailleurs, que penser des escadrilles de peaux de bananes que la présidente du FN a dû se coltiner, avec ces affaires judiciaires arrivant opportunément pile-poil au moment du lancement de la campagne présidentielle, ces bouquins paraissant en librairie en rangs serrés et faisant fi de la moindre présomption d'innocence (cf. Marine savait tout...!), ces émissions spéciales à la télévision, avec leur cortège de révélations fracassantes d'anciens collaborateurs de Le Pen ou élus démissionnaires du FN...?
Soit dit en passant, au cas où vous n'auriez pas tout compris, la femme qu'on aperçoit ci-dessus est vraiment une "journaliste" française fort connue ! |
Mais j'ai, moi-même, émis quelques opinions que je pense correspondre à des avis de gens que l'on est amené à rencontrer ici et là...
Pour ma part, j'estime que lorsqu'on est confronté à un supposé "plafond de verre" copieusement entretenu et poli par des adversaires farouches, on se doit de ne pas contribuer à le renforcer, et ce, d'autant plus que l'élection à la présidence de la République passe par une règle mathématique simple : totaliser au moins 50 % des voix plus une.
Prenons les Musulmans. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont loin de constituer un groupuscule, puisque c'est la deuxième religion de France. Le fait est que les millions de Musulmans de ce pays ne semblent pas très chauds à l'idée de voter pour les amis de Christian Estrosi ou de Nicolas Sarkozy, pas plus qu'ils ne sont emballés par les promoteurs du mariage homosexuel.
Or, que font les élites du FN ou assimilées ? À Béziers, le maire Robert Ménard semble obnubilé par le fichage des bambins selon leur patronyme, censé refléter leur appartenance religieuse. En région PACA, voilà que Marion Maréchal-Le-Pen se plaît à identifier des raisons de hiérarchiser les religions, avec tous les sous-entendus qu'on imagine. À Fréjus, le maire, David Rachline, promu directeur de campagne de Le Pen, s'applique, mordicus, à faire démolir une mosquée pour des raisons de procédure, ce qui eût constitué une première en France.
Et c'est là qu'on se dit : "Mazette ! C'est qu'ils ne veulent pas du tout du vote des Musulmans !".
"Sans nous, vous pouvez gagner, pas contre nous !", pouvait-on lire en gros titre dans une édition du Quotidien Le Figaro, quelques mois avant la présidentielle de 1995. L'avertissement était proféré par de jeunes "Beurs" (Arabes) de France.
Prenons les Catholiques ou, plus généralement, les chrétiens traditionalistes. Le moins qu'on puisse dire est qu'il y a eu maldonne entre certains responsables du FN et ce milieu, notamment à la suite de prises de positions intransigeantes de la mouvance autour de la Manif pour tous. Il me semble que c'est Florian Philippot, vice-président du FN, qui aurait ironisé en évoquant la culture des bonzaïs. (Liens : 1 - 2)
Et moi de penser : Le FN se sent-il assez fort pour se brouiller et avec les Musulmans
et avec les Chrétiens de France, deux mouvances absolument réfractaires
- si l'on excepte quelques Protestants - au mariage homosexuel ? Et,
dans ces conditions, comment imaginer, une seconde, pouvoir atteindre les fatidiques 50 % + une voix ?
Je sais bien que le principe du mariage pour tous est remis en cause dans le programme présidentiel de Marine Le Pen, laquelle n'envisage pas de rétroactivité (ce qui tombe sous le sens). Mais alors, à quoi rimaient les mots ironiques de Florian Philippot, et à quoi pourraient-ils aboutir, sinon à pousser "Sens Commun" dans les bras de François Fillon ?
Je rappelle que, dans mon courrier à Louis Aliot, déjà évoqué, j'avais émis quelques doutes sur ce qui me semblait être des hésitations de la présidente du FN, peut-être pas si motivée que ça à l'idée d'entrer à l'Elysée.
Je rappelle que, dans mon courrier à Louis Aliot, déjà évoqué, j'avais émis quelques doutes sur ce qui me semblait être des hésitations de la présidente du FN, peut-être pas si motivée que ça à l'idée d'entrer à l'Elysée.
Sur ces entrefaîtes arrive la campagne pour la présidentielle. Une lecture attentive des programmes me permet de dire que Marine Le Pen est la seule des "grands candidats" à pouvoir être opérationnelle dès son accès à l'Elysée, face à de présumés "super-premiers-ministres" qui vont devoir attendre la nomination du prochain gouvernement et, surtout, une éventuelle victoire aux législatives, sans quoi, toutes les promesses tomberaient à l'eau.
Bon programme de Le Pen, mais...
Prenez Florian Philippot, dont j'ai déjà dit qu'il avait tendance à se faire envahissant dans les médias, surtout si c'est pour faire dans le blablabli-blablabla !
Les captures d'écran qui suivent ont été faites à 24 heures d'intervalle, les quatre premières datant du même jour (matin et soir) ; en clair, Philippot est passé sur la même chaîne de télévision dans la "Matinale" et en soirée, et pour dire quoi, je vous le demande ???
Questions : qu'est-ce que Philippot a bien pu dire le soir, qu'il n'a pas dit le matin du même jour ? Et à quoi peut bien servir le surmédiatisé Florian Philippot dans la bataille féroce censée opposer Marine Le Pen et ses troupes aux cohortes de l'Establishment ?
Vous voulez mon avis ?
J'estime que Marine Le Pen n'a absolument pas besoin de l'emporter à la prochaine présidentielle, mais qu'une éventuelle non qualification pour le second tour aurait des allures d'alerte rouge.
Une avance confortable au premier tour de la présidentielle lui permettrait de marquer l'opinion, tout en narguant, au passage, la cohorte de tous ceux, membre de l'Establishment et du Système, qui lui auraient savonné la planche avec toutes ces "affaires" déclenchées opportunément à quelques encablures de la présidentielle. Le fait est qu'une bonne, voire très bonne performance au premier tour de cette présidentielle contribuerait à banaliser l'enracinement du FN dans les esprits, loin de l'hystérie s'étant emparée du Landerneau politico-médiatique à la suite d'un fameux 21 avril...
Il n'empêche que je maintiens que quelque chose cloche dans la machinerie FN, auquel l'envahissant Philippot n'est pas tout à fait étranger !
Il n'empêche que je maintiens que quelque chose cloche dans la machinerie FN, auquel l'envahissant Philippot n'est pas tout à fait étranger !