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lundi 3 avril 2017

Présidentielle 2017. Retour sur un débat. Episode 3


Télévision française, TF1, débat entre cinq candidats à la présidence de la République, 20 mars 2017.

Dernière demi-heure.

J'avais déjà commencé à analyser une partie du débat (voir l'épisode précédent). 

Dans la rubrique "rions un peu", je vous invite à vous concentrer - si vous n'êtes pas trop secoué(e)(s) par un fou-rire (!!!) sur les cinq conclusions, notamment celle d'Emmanuel Macron, en notant toutes les techniques d'évitement qu'il déploie, de manière à produire une véritable bouillie lui permettant de ne rien dire sur ce qu'il pense vraiment. Je dois avouer que le bougre est vraiment doué en la matière ! 

Au fait, vous vous souvenez de la série américaine Les Envahisseurs, avec David Vincent ? Dans cette série, les 'aliens' avaient, outre une apparence humaine quasi parfaite, deux particularités : 1) ils avaient l'auriculaire décalé par rapport à la paume et 2) l'obligation d'aller régulièrement se glisser sous un gros tube de verre, afin de se régénérer. Ce n'est pas très gentil, ce que je vais dire, mais à chaque fois que j'aperçois l'ineffable Emmanuel M. à la télévision, je me demande toujours à quel moment il va s'éclipser quelques instants, histoire d'aller se glisser sous la cloche de verre !

Je sais, ce n'est pas très charitable, et j'ai un peu honte. Mais je le pense vraiment ! 

Cela dit, ne vous attendez pas forcément à trouver, ici, une analyse exhaustive du discours de E.M... Je vous avais dit que j'accumulais du 'matos' pour un mémoire universitaire ? Le fait est que le matériel déjà accumulé a de quoi alimenter une petite douzaine de thèses. Un exemple du corpus ? Les matinées de la radio gouvernementale France Inter (Radio Paris dans les années 1940-1944).

Autant dire que ce qui suit est une sorte de brouillon. En attendant la suite, peut-être... 

Verbatim

Les journalistes :
Gilles Bouleau (G.B.)
Anne-Claire Coudray (A.C.C.)

Les débatteurs :
François Fillon (F.F.)
Benoît Hamon (B.H.)
Jean-Luc Mélenchon (J.L.M.)
Marine Le Pen (M.L.P.)
Emmanuel Macron (E.M.)


(...)

GB. Puisque nous parlions de la Russie, François Fillon, vous voulez, c’est inscrit dans votre programme, établir, je vous cite, une relation de confiance avec la Russie…

FF. C’est un point sur lequel je me rapproche de Jean-Luc Mélenchon…

GB. Pardonnez-moi, s’il vous plaît, je veux juste finir ma question, monsieur Fillon. Vous pensez que la Russie de Vladimir Poutine, qui a annexé la Crimée, on l’a dit, en violation du droit international, est un partenaire digne de confiance ?

FF. D’abord, il y a, nous-mêmes nous avons, euh, modifié des frontières, euh…

GB. Pas par la force, pas par la force et pas depuis trente ans.

FF. Si, si, bien sûr que si, le Kossovo, le Kossovo. Euh, nous sommes, parce que nous sommes des Occidentaux, nous pensons qu’on peut tout faire, qu’on peut envahir l’Iraq, qu’on peut régler l’ordre dans toute une partie du monde, mais y a que nous qui avons le droit de le faire parce qu’au ofnd, nous, on est les combattants de la liberté et d’une certaine forme…, voilà.

GB. Et puis, enfin, il y a un mandat de l’ONU, ce qui n’était pas le cas de la Russie.

FF. Oui, enfin, y a, y a un, un principe fondamental pour moi, d’abord, c’est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et quand monsieur Mélenchon pose la question des frontières, cette question, elle doit être posée au regard du droit international et au regard du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il y a des frontières qui ont été tracées…

MLP. En Libye aussi ?

FF. … dans des conditions, y a des frontières qui ont été tracées dans des conditions qui sont inacceptables pour les peuples, qui ont séparé des peuples et, ce débat-là, on ne peut pas refuser de le voir s’ouvrir.  La deuxième chose que je veux dire c’est que la politique…

BH. C’est lourd de conséquences !

FF. … française s’agissant de la lutte contre  ce vous appelez Daech et que moi j’appelle l’Etat islamique n’est pas du tout un succès. C’est au contraire un échec. C’est un échec parce que nous avons laissé à la Russie et à l’Iran toute liberté pour régler la question syrienne, alors que nous aurions dû, avec la Russie, avec les partenaires du Proche-Orient, ensemble, conduire cette lutte, ce qui nous aurait permis, euh, d’avoir notre mot à dire sur ce qui se passe aujourd’hui en Syrie et sur la suite de la guerre contre le totalitarisme. Donc…

BH. Conduire cette lutte aux côtés du régime de Bachar al Assad ?

FF. Il faut…, conduire la lutte contre les terroristes islamistes.

BH. D’accord, mais, aux côtés de Bachar al Assad ?

FF. Vous avez, le gouvernement auquel vous avez appartenu  a livré des armes à des mouvements dont il pensait qu’ils étaient modérés et qui, en réalité, étaient des djihadistes, et qui aujourd’hui sont des armes qui se retournent contre nous-mêmes.

BH. Vous auriez engagé nos armées aux côtés du régime de Bachar al Assad ?

FF. Non, au contraire, je vais continuer, Monsieur Hamon en vous disant qu’il faut beaucoup moins engager les armées que vous l’avez fait avec votre président. On ne peut pas intervenir partout. La France c’est la France ; elle a sa responsabilité, elle a sa capacité. Pourquoi est-ce qu’on intervient, on n’est jamais intervenu autant, depuis vingt-cinq ans, que sous le mandat de François Hollande. Je ne crois pas que la France puisse assumer toutes ces responsabilités-là ; elle doit choisir ses priorités ; elle doit partager le fardeau avec les Européens, je ne propose pas une défense européenne, certainement pas, je veux que la France garde son indépendance, mais rien n’empêche d’avoir une complémentarité avec d’autres pays européens, de se répartir les tâches ; les Allemands ne peuvent pas rester assis dans leurs excédents budgétaires, et nous regarder, regarder les soldats français risquer leurs vies au Sahel pour empêcher la progression du terrorisme islamique. Donc ou bien les Allemands acceptent de participer à ces opérations militaires, ou bien ils prennent une part de responsabilité ailleurs, mais il doit y avoir un partage du fardeau entre les Européens, parce que, comme plusieurs l’ont dit tout à l’heure, le nouveau président américain est pour le moins imprévisible, et il est probable qu’il soit moins efficace pour nous aider dans un maintien de la paix qui d’ailleurs aura toujours été un échec s’agissant de la politique américaine au Proche-Orient, et donc, il faut qu’on prenne nos responsabilités, mais en préservant notre indépendance nationale.
A-C. C. Merci beaucoup monsieur Fillon. Justement, vous évoquiez le président américain ; Emmanuel Macron, si vous êtes élu président, dès la fin mai, au G7, vous allez rencontrer Donald Trump, quelle est l’attitude qu’il faut avoir face à un président aussi imprévisible ?

EM. Je vais dire deux choses : la première, il y a eu un manque dans notre débat.

A-C. C. Il y en a eu beaucoup d’autres !

FF. On n’a pas parlé d’Europe.

EM.  Il y en a eus beaucoup. Mais il y en a un… On a peu parlé d’Europe, très peu, et ce manque est important ; on a peu parlé aussi de finances publiques

A-C. Parce que vous avez pris du temps de parole pour autre chose…

EM. J’ai des désaccords avec François Fillon, on les a exprimés. Mais je pense, sans trahir les autres candidatures, que nous sommes les deux candidats à avoir au moins cherché à faire ce qu’on appelle un bouclage financier.

MLP. D’austérité !

EM. … c'est-à-dire à essayer de dire où est-ce qu’on fait des économies, où est-ce qu’il y a des dépenses à couper,  et… voilà, quel est le chemin de responsabilité  et je suis le seul candidat qui se conforme dès le début à nos engagements européens, parce que, on peut être pour l’Europe, m’enfin, messieurs-dame, ce sera notre désaccord cher Benoît Hamon, être pour l’Europe en disant : les règles sont pour les autres, les problèmes, c’est pour les autres, moi je suis européen quand ça m’arrange, non, et donc, il y a des règles qu’on doit respecter. Donc, je dis juste que c’est facile de faire des cadeaux, on a beaucoup parlé des cadeaux, sans doute trop, des promesses…

JLM. Mais non, lisez mon chiffrage, monsieur Macron !

EM. … on a envoyé des petits mots, mais on n’a pas été cohérents là-dessus, c’est un manque de notre débat. Moi j’ai un projet dont j’assume la cohérence ; il fallait en parler. Si on n’a pas un projet cohérent…

J.L. M. Moi j’ai vingt milliards d’excédent dans mon chiffrage.

E.M. Non, on n’est pas d’accord dessus je disais juste qu’on n’en a pas parlé, c’est tout.
J.L. M. Peut-être bien, mais j’ai vingt milliards d’excédent dans mon chiffrage !

(Brouhaha)

A.C.C. Allez-y monsieur Macron.

G. B. On s’éloigne beaucoup, beaucoup de Donald Trump, pardonnez-moi.

E.M. Et donc, on a besoin pour cela d’Europe. J’aurai une position extrêmement simple : le mandat que m’aura donné le peuple français, c’est celui de défendre son indépendance et sa sécurité.

M.L.P. Son indépendance !

EM. Son indépendance et sa sécurité, oui madame Le Pen, parce que je défendrai et je défends l’indépendance de la France. Je la défends sur le plan économique, loin de vos grands rêves, avec un esprit de responsabilité, parce que j’en défends les intérêts et l’intérêt de toutes celles et tous ceux qui produisent et qui consomment, et j’en défends les intérêts sur le plan de la sécurité, et à cet égard, j’ai pris des engagements clairs, qui sont partagés par d’autres candidats, pour investir dans notre défense, pour tenir nos objectifs, pour garder notre neu-, notre autonomie. Mais j’inscrirai cette politique dans une feuille de route diplomatique. Le désaccord que j’aurai(s ?) avec certains c’est l’interventionnisme, qui a pu avoir lieu en Libye, ou ailleurs. Une feuille de route diplomatique, c’est ce qui guide la politique de la France. Une indépendance dans l’Europe, non pas pour s’y fondre, non pas pour s’y confondre…

M.L.P. émet des sons.

EM. … mais pour construire des partenariats structurés, avec les Allemands en particulier…

M.L.P. C’est vide, complètement vide !

EM. … (les Allemands) qui, en effet, doivent partager le fardeau, mais qui doivent nous aider à tenir en Afrique, au Proche et Moyen-Orient notre position. Et une indépendance parce que la priorité de ma politique, ne vous en déplaise, madame Le Pen, ce sera la sécurité des Français dans la lutte contre Daesh, dans la lutte à l’intérieur et à l’extérieur. Donc j’aurai cette politique de crédibilité, de continuité. L’indépendance avec les moyens, loin du chaos, loin de l’insulte à l’égard de l’Europe. Une politique de responsabilité parce que notre histoire…

M.L.P. C’est incroyable !

EM. … celle de la France et des Etats-Unis, c’est une histoire séculaire. Nous avons ensemble construit la paix dans le monde. Nous avons, ensemble, fait renaître, mais oui, on l’a fait, ne vous en déplaise, monsieur Mélenchon, on l’a fait, avec des alliances historiques, et à cet égard…
FF. Avec les Russes aussi, d’ailleurs…
J.L. M. Avec les Russes, ben oui !
EM.  Et parfois avec les Russes. Nous aurons là-dessus un désaccord.
FF. Avec un homme qui s’appelle Staline.
EM. Aujourd’hui, les Russes ne partagent pas, monsieur Fillon, c’est mon désaccord avec vous…
FF. À l’époque non plus, hein ! Staline ne partageait pas grand-chose avec nous non plus.
EM. Vous avez complètement raison, sauf qu’aujourd’hui, je ne construirai pas mon indépendance, comme vous le proposez, madame Le Pen, en allant me rapprocher de monsieur Poutine. Je la construirai avec les outils de cette indépendance…

FF. Il faut faire la paix avec la Russie.

EM. … avec une politique de responsabilité, avec une vraie politique européenne. Voilà.
MLP. Vous savez quoi, monsieur Macron, vous avez un talent fou…

A.C.C. Vous êtes trop en avance.

MLP. …vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n’avez rien dit !

EM. Et j’ai encore parlé, madame Le Pen, j’ai encore parlé moins que vous ! C’est incroyable !

MLP. Rien dit ! C’est le vide absolu, sidéral ! J’attire l’attention des Français… il faut qu’ils s’attachent à vérifier qu’à chaque fois que vous prenez la parole, vous dites un petit peu de ceci, un petit peu de cela et jamais vous ne tranchez. On ne sait pas ce que vous voulez…

EM. Mais madame Le Pen, je crois que…

MLP. On ne sait pas ce que vous voulez, c’est très…, honnêtement je trouve ça très inquiétant.

EM. Mais si vous n’avez pas compris…

MLP. Très inquiétant.

EM. … que comme vous, je ne veux pas pactiser avec monsieur Poutine, si vous n’avez pas compris que contrairement à vous, je veux une politique française forte mais responsable, c’est-à-dire pas la ruine, pas les dépenses qu’on ne sait pas financer…

MLP. Ça ne veut rien dire, « forte mais responsable » ! Ça ne veut rien dire !

EM. … quand vous aurez compris que comme, contrairement à vous, je propose d’avoir une France forte dans une Europe que j’assume pleinement, c’est notre grand désaccord.

MLP C’est de pire en pire.

EM. Eh oui, eh oui, mais c’est notre désaccord. Alors quand on n’est pas d’accord avec vous on peut être clair. C’est juste qu’on n’est pas d’accord…

MLP. C’est pas clair du tout !

EM. … il y a beaucoup de Français qui ne sont pas d’accord avec vous.

GB. Pardonnez-moi, je veux vous poser à tous, avec Anne-Claire, nous voudrions vous poser une question sur laquelle vous aurez tous et toute (!?) un point d’accord. Elle est extrêmement importante, elle est sérieuse, elle est dans l’actualité depuis de nombreux mois : comment éviter que se produise, que se reproduise en France, à nouveau des attentas terroristes ? De grâce, tentez, s’il vous plaît, de répondre brièvement…

JLM. En deux secondes peut-être !

GB. … pas deux secondes, avec un temps réaliste. Monsieur Mélenchon, puisque vous vouliez avoir la parole ?

J.L.M. Non, non, pas du tout !

GB. Très bien, votre réponse est brève.

J.L.M. Je vous laisse organiser ça et je vais voir ça tiens !

GB. Vous pensez que la question est secondaire ?

J.L.M. Assez ouais.

MLP. Non, c’est qu’elle ne mérite pas, elle mérite peut-être un peu plus que quelques secondes quand même.

JLM. Ecoutez, franchement !

GB. Je n’ai pas dit quelques secondes. Développez votre pensée, monsieur Mélenchon.
JLM. Pourquoi moi ? …

A-C. C. Vous voulez qu’on commence par monsieur…

JLM. Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Alors tout d’un coup, tout l’ordre est changé, et nous voilà sur le terrorisme, donc je vais m’expliquer. Aujourd’hui, les actes terroristes sont pour l’essentiel le fait de l’islamisme politique. Et l’islamisme politique est l’arme de puissances qui se battent régionalement pour l’accès à des matières premières : du pétrole et du gaz. Dans tout ça, la religion est un prétexte. Que faire ? Premièrement, arrêter les guerres. Deuxièmement, apprendre à se passer de gaz et de pétrole. Troisièmement, défaire l’ennemi sur place. Trois…, quatrièmement, le capturer quand il est ici. Moins de bavardages, moins de gesticulations, plus de renseignement humain, plus de présence sur le terrain et ça ira mieux. Je n’ai pas fini ! Je vais terminer… La situation nous commande de comprendre que nous ne pouvons pas supporter : 1) qu’on se divise lorsque arrivent les attentats, qu’on doit tout faire pour rester groupés, 2) que ceux qui collaborent avec l’ennemi doivent être châtiés, en particulier l’entreprise Lafarge, qui a payé les troupes de gens qui ont assassiné des gens chez nous. Ceux-là doivent être punis, réquisitionnés, et en tout cas leur faire payer chèrement ce qu’ils ont fait. Après quoi, disons ceci : il n’existera jamais aucun système avec zéro pour cent de risque ; ça n’existe pas. Quand on est en guerre, il faut en accepter tous les aspects, y compris les plus cruels. Voilà pourquoi, nous ne serons jamais aussi forts que si d’abord nous restons groupés, si nous refusons de diviser les Français entre eux, et si nous évitons de faire des commentaires après coup comme si qui que ce soit dans ce pays, dans l’un ou l’autre service de sécurité ou de l’armée avait fait autre chose que son devoir du mieux qu’il le pouvait.

GB. Merci monsieur Mélenchon.

ACC. Benoît Hamon, comment éviter d’autres attentats ?

BH. Comment améliorer…

GB. … Comment faire tout ce qui est possible, raisonnablement ?

BH.  Souvenez-vous ces paroles malheureuses du maire de Nice, disant : à Nice ne serait jamais arrivé ce qui s’est passé au Bataclan parce que Nice était la ville la mieux vidéo-protégée ou surveillée de France. Cette déclaration qui était une déclaration tout à fait inopportune…

FF. Je rappelle celles de la Gauche au moment de Toulouse.

BH. Aujourd’hui, parler de la lutte contre le terrorisme en expliquant que d’une manière ou d’une autre si on changeait de gouvernement il  n’y aurait plus de risque terroriste serait absurde. Que faut-il faire ? D’abord en finir avec cette forme de lune de miel que nous avons eue avec un certain nombre de monarchies sunnites, je pense au Qatar et à l’Arabie Saoudite ; il y a eu un moment français pour les Saoudiens dans le fait qu’ils ont privilégié leurs alliances avec nous ; les Américains y ont modifié un petit peu l’équilibre de leurs partenariats et je pense que nous devons avoir une position beaucoup plus centrale dans la capacité à discuter avec l’ensemble des acteurs du monde chiite, sunnite, de manière à ne pas nous retrouver finalement embarqués dans des alliances qui sont des alliances qui ne permettent pas, aujourd’hui, à la France de jouer le rôle qu’elle devrait jouer avec sa diplomatie pour fabriquer des solutions politiques. La deuxième chose c’est de toujours considérer que quand il y a intervention militaire, il faut penser la paix et le développement derrière. C’est le général de Villiers qui disait que la réussite de l’opération au Mali avait largement dépendu des moyens que nous avions consacrés, justement, à penser la solution politique, ce qui m’amène à rajouter que, avant de dire un mot de la lutte contre le terrorisme en France, que demain il faudra porter l’effort de la France en matière d’aide au développement à 0,7 point du PIB si nous voulons permettre aux pays qui sont les pays les plus démunis, les plus pauvres, justement, de pouvoir continuer à se développer et d’avoir un développement qui permette à leurs populations de trouver de l’emploi, de vivre correctement. Leur développement, c’est notre sécurité. Alors comment lutter ici plus efficacement contre le terrorisme ? L’islam radical, à travers toutes ses branches, aujourd’hui continue à exercer une menace extrêmement contrainte sur notre territoire. Je propose que , demain, le coordinateur national du renseignement dispose de l’autorité sur l’ensemble des services de renseignement de façon à mutualiser les services et à être plus efficace, y compris à le doter d’un budget propre. Deuxièmement, de renforcer le renseignement territorial. Qui ne voit pas que ce renseignement humain est précieux là où le renseignement technologique ne nous permet de que d’avoir une information qui est une information partielle ? Donc, il faut renforcer le renseignement territorial, c’est absolument indispensable. Plus généralement, je pense que, vis-à-vis de la radicalisation qui existe dans notre pays, vis-à-vis des trajectoires d’un certain nombre de jeunes gens, il faut se pencher sur, euh, cette forme de double déni qui existe dans la société française. Le premier déni serait de penser que ceux qui le font ne le font pas en se déclarant musulmans. Oui, ce sont des musulmans, et peut-être qui ont dévoyé la religion, mais il faut aujourd’hui que l’Islam, en France, regarde cette dérive d’un certain nombre de jeunes Français musulmans. Mais il y a aussi un déni, c’est celui de la République quand elle ne voit pas que ce sont aussi de jeunes Français. Et on ne répond pas au fait que ce sont de jeunes Français par la déchéance de nationalité. On regarde ce que sont les défaillances au cœur de la République. On regarde ce que sont ces défaillances et on essaie de les résoudre, les résoudre par des politiques d’éducation, par des politiques qui sont des politiques fortes de présence sur les territoires…

FF. Faudra dire à Hollande !

BH. … justement des foyers qui sont des foyers de radicalisation.

GB. Merci Benoît Hamon. Marine Le Pen, que peut-on faire, que doit-on faire pour éviter que d’autres attentats terroristes ne se produisent sur le territoire ?

MLP. D’abord on retrouve la maîtrise de nos frontières, parce que je ne vois pas comment on peut se préserver des terroristes si on ne sait pas qui entre sur notre territoire ou qui en sort pour aller acheter des armes en Belgique. Deuxièmement, on interdit les organismes islamistes, car le terrorisme c’est l’arme, mais derrière il y a une idéologie totalitaire, c’est le fondamentalisme islamiste ; elle ne doit plus avoir le droit de cité dans notre pays. On expulse les étrangers islamistes, ceux qui sont fichés S, on déchoit de la nationalité les doubles nationaux qui sont convaincus de liens avec le fondamentalisme islamiste parce que on lui aura appliqué l’article 411-4 du Code, euh, euh, Pénal sur l’intelligence avec l’ennemi. On liste les organisations internationales qui sont les ennemis de la France. La liste n’est même pas encore faite : Boko Haram, Al Qaeda, l’Etat islamique, Al Nosra, ah oui, Al Nosra, c’est vrai que, c’était, on en disait le plus grand bien dans le gouvernement de François Hollande, il y a quelques mois, on interdit le financement étranger ou public des lieux de culte et de leur personnel…

BH. Vous dites n’importe quoi ! Vous dites n’importe quoi. C’est grave quand même… !

MLP. … on ferme les mosquées salafistes, on va chercher les associations parce que les fondamentalistes islamistes, ils sont allés partout, dans les associations culturelles, dans les clubs sportifs ; il faut aller les chercher partout où ils sont, voilà. Parce que, si on ne fait pas cela, si on ne dissout pas l’UOIF, si on n’interdit pas les Frères Musulmans, alors nous serons submergés par cette idéologie. Alors, oui je dis qu’effectivement tout n’a pas été fait, c’est le moins qu’on puisse dire, pour mener la guerre contre le fondamentalisme islamiste puisque on a parlé de guerre mais on ne s’est pas donné les moyens de cette guerre…

A.C.C. Monsieur Fillon, vous avez beaucoup de retard.

MLP. … Et croyez-moi, j’ai les plus vives inquiétudes, car ceux qui pensent qu’il suffit qu’il y ait pendant quelques semaines une sorte, une forme d’accalmie pour imaginer que c’est terminé, évidemment se trompent, on l’a vu la semaine dernière : deux attentats en l’espace de deux jours.

A.C.C. Monsieur Fillon, rattrapez votre retard maintenant.

FF. On est en présence d’un mouvement totalitaire comme on en a connus au 20e siècle, un mouvement totalitaire qui est en train de déstabiliser une très grande partie du monde : le Pakistan, l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak, le Yémen , l’Egypte n’a échappé à ce fondamentalisme qu’en remettant au pouvoir une forme de dictateur que le gouvernement actuel français considère comme formidable ; il n’avait pas de mots assez durs pour son prédécesseur ; la seule différence entre les deux est que l’un était général et le nouveau est maréchal, euh, la Libye euh, et euh, ce, euh, fondamen, ce ce totalitarisme descend vers l’Afrique occidentale, freiné par le courage des forces françaises au Sahel mais descend quand même vers l’Afrique occidentale. Donc c’est une guerre de longue durée, qui va nous occuper pendant la décennie qui vient, et peut-être même plus et qui nécessite l’alliance que j’appelais tout à l’heure de mes vœux avec tous ceux qui sont en mesure de nous aider à combattre ce danger pour la paix du monde : c’est les Russes, c’est les Iraniens, c’est l’ensemble des pays de la région en mettant devant leur responsabilité, en particulier les Saoudiens qui sont, en tout cas qui abritent sur leur territoire beaucoup des penseurs de ce fondamentalisme. Ensuite il faut que nous-mêmes pendant cette période de guerre qui va durer longtemps, nous mettions notre pays en sécurité et donc que nous utilisions un certain nombre d’instruments au plan judiciaire en particulier pour combattre ces terroristes. Le premier c’est l’intelligence avec l’ennemi ; l’intelligence avec l’ennemi ne conduit pas à la déchéance de nationalité mais permet d’arrêter…

MLP. Ça conduit à trois mois de prison… C’est pas mal !

FF. … toute personne pour laquelle on peut rapporter la preuve qu’il a une relation avec l’ennemi : quelqu’un qui se rend en Syrie ou quelqu’un qui a une relation directe avec l’Etat islamique peut-être arrêté…

JLM. … ou le patron de Lafarge !

FF. … Ensuite, vous avez ceux qui tournent leurs armes contre la France. C’est une disposition, monsieur Mélenchon, ça va vous faire plaisir, c’est une disposition du Front Populaire : ceux qui tournent leurs armes contre la France se voient retirer la nationalité française. Donc un Français qui, aujourd’hui, se rend en Syrie pour mener le combat contre nous devrait se voir retirer la nationalité française sans qu’il y ait besoin de modifier quelque législation que ce soit. Et puis ensuite il faut naturellement renforcer le renseignement, à mon sens pas en mettant tout le monde sous la même autorité, mais en ayant deux ser, deux grands services de renseignement : un service intérieur, sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, un service extérieur sous l’autorité du ministre de la Défense. Mais c’est un combat qui va être un combat de longue haleine, qui demande des efforts, et personne ne peut dire aujourd’hui que la France est à l’abri d’un nouvel attentat.

GB. Emmanuel Macron, que peut-on faire, que doit-on faire pour éviter que d’autres attentats se reproduisent sur le territoire français ?

EM. D’abord personne ne peut dire, ici, qu’il garantit qu’avec lui ou avec elle il n’y aura pas de nouveaux attentats. Personne ne peut regarder en face les Français en disant cela. Donc il faut beaucoup d’esprit de responsabilité,  beaucoup d’autorité en la matière, et il faut construire une action déterminée, résolue. D’abord à l’international, en effet, en luttant contre le terrorisme islamiste, partout où il est, en Syrie et en Irak, en continuant le travail dans la coalition, l’engagement de nos forces armées mais en construisant aussi une feuille de route diplomatique, en construisant une solution diplomatique qui construira la paix, qui permettra à des Etats de structurer la région. Ensuite, en Afrique, cela a été dit, en luttant, là aussi, contre le terrorisme islamiste qui s’est installé, en l’éradiquant dans le cadre de coalitions, en étant intraitable. Ensuite, en effet, en sanctionnant, en emprisonnant celles et ceux qui reviennent et qui ont, qui ont été sur des théâtres d’opérations armées, qui se sont battus, de ce fait, contre les intérêts français. Et enfin, sur notre territoire, nous l’avons dit tout à l’heure, en renforçant les moyens qui sont donnés à la sécurité intérieure, en reconstruisant le renseignement qui a été déstructuré et qui est indispensable pour comprendre les mouvements terroristes sur le terrain et en consolidant une meilleure coopération de notre renseignement au niveau national. On a besoin d’avoir auprès du conseil de défense une structure unique, consolidée, qui permette d’éviter les pertes d’informations et qui utilise aussi ce que le numérique permet aujourd’hui, c’est-à-dire de consolider l’ensemble des données qui sont disponibles et qui sont justement capturées par nos services en matière de terrorisme.

ACC. Merci beaucoup à tous les cinq, nous arrivons malheureusement au terme de ce débat ; nous regrettons de ne pas avoir pu développer davantage toutes ces questions internationales et de terrorisme, évidemment, et vous avez, comme convenu, une minute trente pour conclure, et, François Fillon, le tirage au sort vous a à nouveau désigné pour commencer. Allez-y.

FF. Mes chers compatriotes, l’enjeu de cette élection présidentielle c’est l’alternance, c’est-à-dire un véritable changement de politique. Je suis le seul candidat qui peut la rendre possible, entre la révolution des extrêmes qui ne conduirait qu’au chaos, ou la conduite par d’autres moyens de la politique socialiste de François Hollande, je suis le seul à vous proposer un vrai changement pour le redressement de notre pays. Et je suis le seul qui pourra, demain, disposer d’une majorité cohérente et stable pour conduire ce redressement. Alors, j’ai pu commettre des erreurs, j’ai quelques défauts, qui n’en a pas ? Mais j’ai l’expérience, l’expérience de la gestion d’une petite ville rurale, Sablé-sur-Sarthe, l’expérience de la gestion d’un magnifique département de l’Ouest, la Sarthe, l’expérience de la gestion d’une des plus belles régions de France, la région des Pays de la Loire, l’expérience du gouvernement. Mais j’ai surtout la volonté, la volonté de tout faire pour placer la France en tête, la volonté de tout faire pour rendre aux Français l’espoir d’une vie meilleure, la volonté de tout faire pour la plus belle des nations, la France.
GB. Benoît Hamon, votre mot de la fin en une minute trente.

BH.  Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens, le 23 avril puis le 7 mai, je vous propose un vote utile. Un vote qui vous est utile. Un vote utile à vos enfants. Un vote utile à vos petits-enfants. Nous avons pris l’habitude, depuis trop longtemps, de nous rendre aux urnes pour voter contre, pour voter par dépit, par déprime, par défaut, par élimination. Je vous propose de voter pour, de voter pour la transition écologique car nos modes de production et nos modes de consommation épuisent la planète et affectent notre santé. Je vous propose de voter pour une nouvelle protection sociale qui s’adapte au travail tel qu’il est et non pas tel qu’il fut en mettant en œuvre le revenu universel d’existence. Je vous propose de voter pour le soutien au pouvoir d’achat des plus modestes, parce que ça n’est que justice. Je vous propose de voter pour une Sixième République, pour en finir avec cette démocratie intermittente. Je vous propose de voter pour une Europe qui soit libérée, enfin, du dogme austéritaire. Et puis je vous propose de voter pour une République bienveillante. Une Républiste (sic)  qui s’attache à assurer l’égalité effective des citoyens devant leurs droits, qui s’attache à garantir le même niveau de service public pour tous. Je vous propose, mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens, de voter pour un futur désirable. Ensemble, faisons battre le cœur de la France.

ACC. Marine Le Pen, vous avez la parole.

MLP. Bien, mais moi, je vous propose, mes chers compatriotes, de vous rendre compte que la plupart des promesses qui vous ont été faites ce soir ne pourront pas être mises en œuvre pour une raison simple, c’est que l’Union Européenne nous cadenasse, nous interdit, nous brime, et que à chaque fois que l’on veut mettre en place une mesure de bon sens, comme, d’ailleurs, vous le savez pertinemment, euh, eh bien, euh, nous sommes interdits de le faire. Alors, on vous parlait tout à l’heure d’indépendance. Euh, l’indépendance, ça ne consiste pas à se soumettre aux technocrates de Bruxelles ; l’indépendance, ça consiste à décider pour nous-mêmes. Vous, Français, vous avez le droit de décider pour vous-mêmes. Et je vais même vous dire mieux : vous avez le droit de vous protéger. Vous avez le droit de vous pl… (sic.) protéger des pluri-insécurités qui sont la conséquence de l’ouverture totale, euh, de nos frontières, que ce soit d’ailleurs sur le plan économique, ou que ce soit sur le plan, euh, de la circulation, euh, des hommes. La mondialisation sauvage a été un cauchemar pour vous : baisse du pouvoir d’achat, délocalisations en masse, chômage, euh, qui n’a cessé de s’envoler au fur et à mesure des ans, il est temps de retrouver la protection de la nation. Alors moi je vous dis quelque chose de très simple : je ne ferai rien contre votre volonté. Euh, si je suis élue, j’engagerai des négociations auprès de l’Europe, vous le savez, pour retrouver la liberté, les libertés qui vous appartiennent. Et puis parce que ce choix est tellement engageant, j’organiserai un referendum, et vous pourrez vous faire votre opinion dans le cadre d’un grand débat national. Je ne sais pas ce… que vous voterez ; vous voterez oui ou vous voterez non, vous aurez en tout cas la liberté, euh, de ce choix. Mais ce qui est sûr, mes chers compatriotes c’est que moi je respecterai la décision que vous aurez exprimée à l’issue de ce referendum. Je ne ferai pas comme en 2005, où vous avez dit « non », et la droite et la gauche, eh bien, ont dit « oui » à votre place. Or moi, je vous appelle à la liberté, je vous appelle à remettre la France en ordre, parce que le désordre est généralisé, et je vous dis qu’il n’y a pas de fatalité à ce que vous vivez. En réalité, c’est la conséquence de mauvais choix politiques ; eh bien, il suffit de faire des bons choix politiques pour que, immédiatement, la situation s’améliore pour vous, pour vos enfants, pour vos parents.

GB. Jean-Luc Mélenchon, votre mot de la fin, au terme de ce débat.

JLM. Oui. Le monde entre dans une saison des tempêtes, au sens propre, avec le changement climatique, et au sens figuré avec la montée des guerres. Nous ne pouvons pas affronter cette situation pieds et poings liés par les chaînes de l’argent. La cupidité doit céder la place à la vertu. L’intérêt général humain commande non seulement pour notre pays mais dans nos responsabilités vis-à-vis de l’humanité universelle. À soixante-cinq ans, je n’organise pas ma carrière. J’assume une mission, celle que résume ce programme qui se trouve ici et que moi-même je résume en quelques mots : rendre la France aux Français, en la libérant de l’oligarchie, rendre la République à la France en la libérant de la monarchie présidentielle. Enfin, j’assumerai la tâche compliquée, d’avoir à tout changer en Europe sans tout détruire, de faire valoir notre volonté d’indépendance sans agresser et sans fracasser. Pour finir, je vous dis ceci : pour la part qui me reviendrait, je suis prêt aux responsabilités. Elles entraînent une mobilisation populaire dont j’aurai besoin pour conduire à son terme un programme qui dérange beaucoup d’intérêts particuliers. Mais je sais que notre peuple y est prêt. Et au fond, contre la force du peuple, rien n’est possible. Avec la force du peuple, tout est possible.

ACC. Emmanuel Macron, vous concluez ce débat.

EM.  Merci beaucoup. Merci à vous d’avoir conduit ce débat, merci à l’ensemble de mes compétiteurs de l’avoir mené avec moi. Nous avons euh, je crois, mené une discussion qui, je l’espère, chers compatriotes vous…ra (sic), vous aura donné plus de clarté. Il y a des désaccords qui ont été partagés, d’autres profondément assumés, je souhaite en tout cas profondément réconcilier des vues, parce que ce pays, aujourd’hui, se divise. Notre pays se divise, et il se divise bien souvent sur la peur et sur le jeu que certains ou certaines font de la peur. Moi je vous le dis, la France, elle a l’énergie, je l’ai sentie l’énergie, dans la France de l’Hexagone comme dans la France de l’Outre-mer dont nous avons si peu parlé. Il y a cette énergie, ce courage du peuple français, cette volonté de l’avant (sic.). Vous n’êtes pas le problème, comme trop vous le di (sic.) … sont en train de vous le dire. Le problème c’est que simplement les solutions, l’ordre établi n’est plus le bon (1). Alors oui, le projet que je porte, c’est un projet qui vise à mieux vous protéger avec une tolérance zéro, avec un grand pragmatisme, sans pour autant vous diviser et jouer de la peur. C’est un projet qui libère, en redonnant plus de marge de manœuvre à celles et ceux qui veulent créer, qui veulent entreprendre, qui veulent prendre leur part de risque, et qui en même temps protège (2), qui donne accès à la justice, au droit, à l’éducation, à la culture. C’est un projet pour être fier, fier de ce que nous sommes, fiers d’être Français, non pas en donnant un visage des Français qu’ils n’ont jamais eu. Nous sommes un peuple qui est généreux, qui est solidaire, qui est volontaire, qui est un destin, au fond. Voilà. Ce projet, je veux le porter avec vous. L’alternance profonde (3), c’est notre projet. Ce n’est pas le tic-tac, le balancier de la droite qui succède à la gauche pour tout détricoter comme on le vit depuis trente ans. C’est un renouvellement en profondeur de la vie politique française, un renouvellement des visages, des usages, c’est cela, depuis le premier jour ce que vous faites avec moi. C’est cela que je veux mener jusqu’au bout. En votant pour moi, vous me donnerez la possibilité de faire cette alternance profonde pour vous, parce que je veux que la fan… (sic) la France, notre pays, redevienne une chance, et une chance pour chacun.

ACC. Merci beaucoup à tous les cinq d’avoir, donc, accepté cet échange qui, nous l’espérons, aura un peu éclairé les Français ; merci également, depuis chez vous, de nous avoir suivis jusqu’à cette heure bien tardive.

Gilles Bouleau annonce la suite du programme sur la chaîne...

Fin du verbatim


(1) Vous avez compris ?

(2)  Sur le sujet du verbe ('protège'), j'avoue avoir hésité...

(3) Exercice : rechercher toutes les occurrences de  l'expression "alternance profonde" dans les discours de Macron. Même chose pour "renouvellement en profondeur" ou "renouvellement véritable"..., "renouvellement des visages...", "renouvellement des usages...".




Petit supplément : il faut croire que je n'ai pas la berlue, et que d'autres réalisent également que quelque chose ne tourne pas rond dans le discours de Macron !

Citation :

Le discours d’Emmanuel Macron à Marseille restera dans les annales politiques comme une anthologie de médiocrité absolue. Où l’on voit que la bête de scène compte sur l’inaudibilité par des auditeurs admiratifs de ce bout-à-bout de mots magiques qui ont fait la force, jusqu’à présent, du candidat. Car, ne nous y trompons pas, Macron est un jeune homme intelligent et opportuniste qui n’a d’ambition que pour sa carrière. S’il est élu président de la République (le summum d’une vie pour le commun des mortels), dès la fin de son mandat, il reprendra du service auprès de ses obligés de la finance. Et ce langage indescriptible, où les mots savants se suivent dans un brouillamini savant, le sert auprès des plus faibles de nos concitoyens qui ne réalisent pas qu’ils sont l’objet d’une OPA qui va lui permettre d’atteindre son but, si on ne réussit pas à l’éliminer avant le 23 avril. (Source)