Mais pourquoi sont-ils donc si nuls ?
Voilà une question qui me taraude depuis belle lurette, notamment en périodes électorales.
Prenons cet illustre journaliste de télévision, qui présente le journal de 20 heures de la principale chaîne publique française, interrogeant Emmanuel Macron il y a quelques jours (25 avril 2017).
Question sur fond de panneau avec quatre visages de personnalités politiques françaises, et cette question du journaliste à Macron :
- Si je vous dis qu'un des quatre serait votre premier ministre en cas de victoire ?
Et là, j'ai pensé : "En cas de victoire, mais de quelle victoire : à la présidentielle ou aux législatives ?", mais j'avoue ne pas avoir attendu/entendu la réponse de Macron puisque j'ai "zappé" immédiatement, tout en pensant : "Pauvre crétin de journaliste !".
Bien évidemment, les forts en thèmes de 'Science Po' savent parfaitement, contrairement à bon nombre de journaleux, voire de politocrates, que la France ne disposera véritablement d'un gouvernement qu'au lendemain des législatives, si, d'aventure, une majorité claire s'installe à l'Assemblée Nationale. C'est précisément ce qui a conduit à l'invention de ce que j'appelle un oxymore : le concept de "majorité présidentielle".
Le fait est que, sans une majorité compatible avec son programme, le/la prochain(e) président(e) français(e) risque fort d'entrer en cohabitation, quelques semaines à peine après son intronisation.
La question du journaliste était, donc, parfaitement inepte !
Lui, je suis à peu près certain qu'il est passé par Science Po' : le sémillant Alain Duhamel, membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques.
Et le voilà qui se fend d'un commentaire tout à fait définitif : "Marine Le Pen progresse, mais ce n'est pas une victoire !".
Et là, on a envie de lui crier : "Bravo monsieur Duhamel pour votre appétence pour les truismes, puisque Le Pen est arrivée deuxième et que personne n'a prétendu qu'elle ait été en quoi que ce soit victorieuse !"
En fait, notre politocrate a fait encore plus fort dans le ridicule, puisqu'il est allé jusqu'à considérer que Le Pen avait en fait essuyé une certaine défaite, puisqu'elle aurait dû approcher les 30 % au premier tour (dixit les sondages, il y a un an) et qu'au final, elle se retrouve à 20 %, donc, elle a perdu des points !
Vous avez compris que notre politocrate comparait des choses absolument incomparables, à savoir des spéculations sondagières, d'une part, avec les résultats effectifs d'une élection, d'autre part ?
Alain Duhamel, ou l'art d'enfoncer des portes ouvertes !
Mais je voulais attirer l'attention des forts en thème de Science Po' sur une question précise, du niveau d'un cours d'ECJS au collège.
Prenons les programmes des deux candidats restés en lice pour le second tour de la présidentielle. L'exercice consiste à rechercher, pour chaque candidat, LA proposition phare dans chacune des rubriques suivantes, placées dans un ordre hiérarchique décroissant (non pas en termes d'importance mais d'un point de vue séquentiel : une chose d'abord, puis l'autre...) :
- quel État ?
- pour quoi faire ?
Cela pourrait être présenté sous la forme d'un tableau :
Pour ma part, je pense y être parvenu après lecture du programme de Marine Le Pen (cf. Art. 5) ; mais j'avoue avoir eu plus de mal avec Emmanuel Macron !!!
Programme de Marine Le Pen (extrait)
Question : face à la volonté de Marine Le Pen d'instaurer une véritable démocratie directe, sur le modèle helvétique, avec son projet de "référendum d'initiative populaire", je ne trouve aucune proposition majeure de Macron sur le plan institutionnel.
Je me trompe peut-être, et auquel cas, j'entends bien que d'aucuns m'apportent la contradiction !