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dimanche 28 juillet 2019

Une petite pensée, en passant, pour une grande dame : Gisèle H.


C'était un 28 juillet...


Vous allez finir par savoir que j'ai exercé, parmi quelques activités professionnelles, celle de documentaliste, "professeur-documentaliste..." selon les codes administratifs de l'Éducation Nationale. Mais, longtemps auparavant, j'avais déjà une forte appétence pour les archives, avec ces documents qu'on recopiait 'in extenso' durant de longues après-midi et soirées dans telle grande bibliothèque universitaire (celle de Strasbourg était ouverte jusqu'à 22 heures, soit une heure de plus que le Centre Georges Pompidou). Il faut dire que faire des photocopies, surtout sur les machines disponibles dans les grandes bibliothèques, coûtait/coûte la peau des fesses ! Alors, on recopi/e/ait des pages entières.

Puis vint l'ère de l'ordinateur personnel, de l'Internet, du scanner, du stockage sur disque dur...

Et des scanners, des ordinateurs et des disques durs (amovibles), j'en consomme un maximum. Vous voyez ce petit scanner à main ? À chaque fois que je le sors quelque part, les gens vous regardent avec curiosité voire vous bombardent de questions. C'est pourtant un outil tout à fait banal, que j'utilise depuis une quinzaine d'années maintenant.
Mais quel rapport avec ce qui suit ? Vont se demander certains. 

Il se trouve qu'en ce matin du 28 juillet 2019, tout en réorganisant mes archives sur CD-Rom (répertorier, classer et référencer...), je tombe sur ce texte dont j'avais oublié l'existence, et daté du 28 juillet 2014.

Par parenthèse, 'Halimi' est un patronyme typiquement nord-africain, je veux dire berbère. Le dictionnaire nous dit que 'Halimi' est un nom formé avec le suffixe d’appartenance -i associé au prénom arabe halîm qui veut dire clément, bienveillant.

Origine berbère, soit. Il se trouve que, malgré tous mes efforts, j'ai pu identifier des Boujenah juifs et des Boujenah musulmans, comme des Benguigui, Boukobza, Belkacem, Ben Yamin (Benyamin), Ben Attar (Benattar)... juifs et d'autres musulmans - il me semble avoir déjà écrit là-dessus sur ce blog. Tandis que des Halimi, je n'en connais pas de musulmans. Patronyme berbère, donc, mais uniquement "juif". Étonnant non ? Voilà qui aurait mérité un petit travail de recherche universitaire (en ethnolinguistique, par exemple), histoire de m'occuper un peu, si j'avais encore vingt ans, dans le cadre d'un Master I ou II ; autrefois, on disait Maîtrise/DEA... Cela dit, on n'est pas obligé de passer par l'Université !

Mais pourquoi nous raconte-t-il tout ça ?, s'impatientent quelques visiteurs ?

Parce que je suis tombé, ce matin-même, sur une vieille archive datant d'il y a cinq ans, jour pour jour. Le document est très court et est signé Gisèle Halimi. Et c'est là que j'ai pensé, avec un peu d'inquiétude, que lorsque la "grande" presse ne parle plus de quelqu'un, c'est que la personne est  morte, ou (très) vieille ou (très) malade.

J'espère seulement que Gisèle Halimi, que je n'ai pas besoin de présenter (pour ça, il y a les moteurs de recherche !) n'est ni trop vieille pour passer (encore) à la télévision, ni même malade. (Citation : La mère, Fortunée née Matoudi, s’affichant descendante de la diaspora andalouse judéo-arabe, considérait s’être mésalliée en se mariant, à seize ans, avec un fils de berbère. Voir un des liens plus bas.)
 
Soit dit en passant, en ce moment-même, les Palestiniens continuent de subir l'indicible, l'innommable, pour reprendre une phraséologie propre à feu Claude Lanzmann, mais qu'il revendiquait pour une toute autre cause.

En effet, non content de leur avoir volé leurs terres, détruit leurs écoles, criblé leur territoire de "check points", dressé moult murs et barrières à travers leur territoire, voilà que l'occupant israélien poursuit son travail de déshumanisation des Palestiniens, en détruisant des maisons pour cause de "trop grande proximité avec le mur" (sic).

Dans la rubrique "C'est Hitler qui doit se tordre de rire dans sa tombe!" : "Des soldats israéliens pouffent de rire et se congratulent durant la destruction d'un immeuble (palestinien) en Cis-Jordanie (occupée)"


Alors, bien évidemment, du côté de la grande presse et des "grands" responsables politiques, c'est "motus et bouche cousue". Le hasard n'en est que plus méritant, qui m'a mis sur la piste de cette vieille archive, toujours d'actualité. 

GAZA. « JE NE VEUX PAS ME TAIRE »

Lundi, 28 Juillet, 2014


Appel. Gisèle Halimi est engagée depuis toujours pour la cause anticolonialiste et les droits de l’homme.

Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ?
(Source)
 
N.B. Zohra Bitan est une de ces grognasses qui se répandent régulièrement sur les réseaux sociaux (vous comprendrez peut-être maintenant pourquoi je déteste ces réceptacles de diarrhée verbale que sont lesdits réseaux sociaux !), tout en intervenant fréquemment sur une radio parisienne, se définissant elle-même - toute honte bue - comme une "arabe de service". Il se trouve qu'elle est bien moins "juive" que Gisèle Halimi, mais bien moins cultivée aussi, et bien moins regardante que cette dernière à propos du supplice que subit le peuple palestinien depuis des lustres. Et c'est pour qu'elle s'instruise un peu que j'ai adressé tantôt un message à Mme Bitan, l'invitant à lire Jean Dutourd, qui raconte dans son fameux roman "Au bon beurre" les péripéties d'un couple d'épiciers français sous l'occupation (allemande), histoire de comparer les deux occupations, israélienne en Palestine, et nazie en France !


N.B. Concernant les liens ci-dessous, ne manquez pas l'article et le forum de discussion relatifs au n°6 ('Le Monde Diplo') : pas moins de 945 contributions. À boire et à manger, bien sûr, comme sur tous les forums d'ailleurs (cf. RT, lien n° 4).

"Les détenus ne sont pas censés ériger de construction trop près des murs de la prison."

 

 Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07




lundi 17 juin 2019

France Ô ou une certaine idée de la (re)colonisation #5


Épisode §5. Ou quand le mépris envers l'autre se mue en mépris (par contagion) de soi-même



Citation :
Le chaman Uutaaq ne s’est pas trompé : je vais jouer un rôle capital pour eux le 18 juin 1951. Sur son ordre, je vais à la rencontre du général américain commandant la base de Thulé pour lui dire : « Go home ! » Visiblement, les Inuits ont été trahis par Copenhague, qui a autorisé l’implantation d’une base aérienne odieuse au cœur du Groenland. Elle leur fait perdre leur indépendance sacrée sans les consulter. C’est à ce moment-là que j’ai compris le colonialisme des grandes démocraties. Je me suis isolé, et cela a été un des grands moments de ma vie. Il y a là un mystère. Moi-même, je suis là, venu un an plus tôt que ce qui était prévu par le CNRS… J’ai donc une mission. Je rentre à Paris, convaincu que je dois faire un livre pour dénoncer ce qui se passe. Ce sera Les Derniers Rois de Thulé, et c’est pour cela que j’ai créé la collection Terre Humaine, comme un cri de ces peuples autochtones dont, tous les quinze jours, l’un d’entre eux disparaît dans l’indifférence générale. (Jean Malaurie)
Je suis récemment tombé sur un article en ligne évoquant le destin plus que fâcheux de ces "citoyens français" que sont les Indiens Wayanas de Guyane, une communauté souvent mentionnée dans les reportages de France Ô. C'est ainsi que j'ai appris, il y a un bon bout de temps maintenant, et grâce à France Ô, qu'un fort taux de suicides frappait cette petite communauté - notamment les sujets les plus jeunes - littéralement menacée d'extinction, suicides que l'on retrouve à peu près dans les mêmes termes un peu partout chez les Aborigènes du Groenland, d'Australie, du Nord du Canada et d'ailleurs.

Il se trouve simplement que le fameux "choc des cultures" est un de ces dadas chers aux ethnologues, ce qui donne, dans la presse anglo-saxonne, des présentations comme celle-ci : 
Aboriginal suicide rates. Suicide was unknown to Aboriginal people prior to invasion. Appalling living conditions and past traumas have led to a suicide rate that by far exceeds that of non-Aboriginal people.
Les taux de suicides chez les aborigènes. Le suicide était inconnu chez les aborigènes avant l'invasion (européenne, cela va sans dire, non ?! n.d.t.). Des conditions de vie épouvantables et les traumatismes du passé ont conduit à un taux de suicide qui dépasse de loin celui des non-autochtones. 
Soit dit en passant, et comme j'ai mauvais esprit, je suppose que ce sont les reportages sans complaisance de France Ô sur les conditions de (sur)vie de certains citoyens français de seconde zone qui ont rendu cette chaîne si indésirable aux yeux de certains ?

Aux dernières nouvelles, un célèbre Amérindien se trouvait récemment en France, où on lui aurait promis je ne sais trop quoi !?!?! Et pourquoi pas la ratification par la France de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2007 à la majorité de 143 voix contre 4 (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) ?

Par parenthèse, les Kanaks de Nouvelle-Calédonie font-ils partie de ces peuples autochtones reconnus par les Nations Unies ?

Mais je m'égare ! On était parti pour parler des Wayanas de Guyane. L'article évoqué plus haut était suivi d'un forum de discussion, dont j'extrais ce qui suit :


"La colonisation a fait son oeuvre destructrice.", laquelle a commencé par la négation de toute humanité aux sauvages (cf. La controverse de Valladolid). Par ailleurs, les téléspectateurs habituels de France Ô ont pu constater que si, en "métropole", les cérémonies commémoratives de l'abolition de l'esclavage ont été concentrées sur une seule journée (le 10 mai), dans les Outre-mer, elles se sont étalées sur un bon mois. 

Citation :
Tant qu'on n'aura pas été décolonisé, les cérémonies ne serviront à rien ! (Un habitant de Cayenne sur Guyane La 1ère, Lundi 10.06.2019).
Soit dit entre nous, on parie combien que l'un des buts inavoués de ceux qui souhaitent voir France Ô disparaître du paysage audiovisuel national français est de briser ce miroir qui leur renvoie une image si exécrable d'eux-mêmes ?  

By the way, au fait, la réplique fameuse : "Couvrez ce sein que je ne saurais voir !" est bien extraite du Tartuffe de Molière, n'est-il pas ?



Liens : 01 - 02 - 03 - 0405 - 06 - 07 - 08 - 09 - 10


dimanche 2 juin 2019

Sémantique de la désinformation #7


Épisode §7. En psychopathologie, on parle de "scotomisation"

Il est vrai qu'il existe une alternative à la désinformation par le mensonge : la désinformation par l'occultation...

Le fait est qu'il y a quelques jours, une polémique est apparue, en Allemagne, concernant le port de la kippa par les Juifs, quelqu'un leur conseillant de ne pas trop l'exhiber, tandis qu'un autre les enjoignait de l'arborer, au contraire, histoire de faire reculer l'"antisémitisme". Voyez le ministre allemand des affaires étrangères.

Le pompon en la matière est revenu au quotidien populaire Bild, garni d'un kit amovible permettant à ses lecteurs de se confectionner leur propre kippa en papier. Les Allemands auraient, ainsi, l'opportunité de manifester leur soutien à la communauté juive.

Comme tout cela est étrange !, ai-je pensé. Et, dans la foulée, je me suis demandé ce que ces bonnes âmes avaient prévu pour les femmes juives, enfin, je veux parler de la solidarité des Allemandes de toutes confessions en faveur de leurs consœurs juives. Il faut croire qu'il n'y a que les mâles que cela concerne !

Tout cela sonne quand même bizarrement !, continuai-je de penser.

Il faut dire qu'en Allemagne (et pas uniquement là), au même moment, c'était silence radio absolu sur un autre évènement, enfin, quand je dis "silence radio", ce n'est pas tout à fait exact.

Car voilà qu'en ce début du mois de juin, de grosses manifestations interviennent ici et là dans le monde musulman (et pas uniquement là), dans le cadre d'une journée internationale placée sous le signe de 'Al Quds', alias Jérusalem. Des manifestations relayées par une certaine presse. Et c'est là que je me dis, "voyons un peu ce qu'il en est exactement dans les média.".


Je suis, donc, allé voir du côté des moteurs de recherche en ligne.

Mots-clés : Al Quds, manifestations : 242.000 résultats

Mots-clés : Journée de Jérusalem, manifestations

1.080.000 (+ 242.000) résultats

Des infos datées (2017, 2014) ; pas grand chose sur l'actualité.

Il se trouve, par ailleurs, que d'autres manifestations populaires se déroulent  actuellement, ici ou là, dans divers pays musulmans, par exemple en Algérie.

 11.700.000 résultats

Du coup, je comprends pourquoi tout ça sonnait bizarrement : une profusion de papiers sur les manifestations en Algérie, et quasiment rien (de récent) sur la journée mondiale pour Al Quds, ou comment faire de la désinformation par le vide.

Mieux : il semble bien que l'opération montée en Allemagne ait été conçue comme un contre-feu.

 ... porter la kippa "avant une manifestation contre Israël".





"Das Hochfest aller Antisemiten...", "Unerträglicher Antisemitismus..." : "la grand' messe de tous les antisémites", "insupportable antisémitisme", etc., venant de gens pas très cultivés - j'ai déjà évoqué la chose ici - car ignorant que 90 % des Sémites vivant sur cette planète appartiennent à la sphère arabo-berbère et nord-africaine ! Mais bon !

Quant à l'épithète "insupportable/unerträglich", elle a l'avantage de la clarté, non ? On peut en déduire que, pour ce commentateur, ce qui suit n'a rien d'insupportable et ne l'empêche nullement de dormir. Heureux homme !






Pour tout vous dire, à côté des horreurs reproduites plus haut, et auxquelles tout humain normalement constitué ne peut réagir que par la nausée, il y a quelque chose qui, pour ma part, ajoute du désespoir à l'ignominie, à l'instar de l'image suivante :



L'horreur absolue, n'est-ce pas?

Vous ne comprenez pas ? Alors sachez que le quidam visible au premier plan sur la photo est un Falasha éthiopien ; il appartient à un des peuples les plus pacifiques de la Terre. Or, voilà notre Falasha, émigré en Palestine, contraint de se joindre à la cohorte des massacreurs de Palestiniens.

Des Africains, dont les ancêtres ont connu toutes les humiliations possibles et imaginables : l'esclavage, la colonisation, l'apartheid..., et qui ne trouvent rien de plus intelligent à faire que d'aller massacrer des enfants en Palestine. L'horreur absolue ! Notre troufion falasha, lui-même, a l'air de se rendre compte de l'horreur de sa situation et de ne pas trop bien comprendre ce qu'il faisait dans ce merdier. Vous avez compris que je faisais partie de ces gens qui estiment que les Falasha n'avaient rien à faire en Palestine ?

Revenons à nos "grands esprits" allemands cités plus haut. Mais qui leur a dit que la journée "Al Quds" était dirigée "contre Israël" ? 

Et pourquoi la défense d'un peuple spolié de ses droits basiques et bénéficiant d'une flopée de résolutions onusiennes serait-elle assimilable à de l'"antisémitisme" ? L'ONU (et sa batterie de résolutions visant Israël) serait-elle devenue une organisation "antisémite" ?

C'est là qu'on comprend mieux les raisons de l'effondrement d'un certain nombre de partis dits "socialistes" ou "socio-démocrates" qui, dans leur délire pro-Likoud, se sont irrémédiablement coupés de leur coeur de cible pas seulement populaire mais fondamentalement tiers-mondiste, euh, il paraît qu'il vaut mieux dire "altermondialiste".

Or la pensée altermondialiste, émanation de la Gauche (internationaliste, forcément !), fait partie de l'ADN des milieux progressistes dans le monde entier. Voyez par exemple, en ce moment-même, les manifestations des progressistes états-uniens contre la politique anti-migrants de Trump.

Car ce que les socialistes français et leurs alter-ego allemands (1) et autres font mine d'ignorer, c'est que la pensée de gauche est consubstantielle d'une vision fraternelle de la mondialisation  - vision que je ne partage pas toujours, voyez les migrations sauvages à travers la Méditerranée, que je dénonce au moins depuis J.-L. Zapatero... -, tant il est vrai que c'est la gauche mondiale, pas la droite, qui a eu la peau de l'apartheid sud-africain. Or, ceux qui ont combattu l'apartheid sud-africain, hier, peuvent difficilement, aujourd'hui, soutenir l'apartheid israélien et la spoliation d'un peuple des droits fondamentaux qui lui sont reconnus par l'ONU !

Par parenthèse, et je l'ai déjà évoqué ici même, Israël est un des pays du monde où les Altermondialistes sont les plus actifs, y compris au sein même de l'armée (cf. Breaking the silence, qui mériterait, ô combien, le Prix Nobel de la Paix, si seulement les jurés de ce prix avaient des c...!). Par ailleurs, quiconque connaît un peu l'Allemagne et l'Autriche, sait que les émigrés israéliens y sont assez nombreux, je parle d'Israéliens d'origine allemande ou autrichienne, qui ont fait le choix de quitter définitivement Israël pour revenir dans le pays de leurs ancêtres germaniques, sans oublier ceux qui ne sont jamais partis, pas même sous Hitler (cf. la famille de mon ex-fiancée Bärbel, que j'ai déjà évoquée ici...). 

On résume ?

La kippa sur la tête ? On voit bien que le pauvre ministre allemand (SPD) des Affaires Étrangères n'y connaît pas grand chose en matière de judaïsme, sinon, il saurait que cet accessoire vestimentaire ne signifie pas grand chose, hors cérémonies religieuses !

Du coup, j'ai examiné d'un peu plus près l'article précité du Bild (que je vous encourage à lire si vous êtes germanophone), et y ai déniché ce qui suit :
Michael Kashi (70), Rentner aus Korntal-Münchingen
„ Ich bin in Israel geboren und aufgewachsen, lebe seit 1970 in Deutschland. Meine Kippa trage ich nur, wenn es notwendig ist, zum Beispiel in der Synagoge oder auf Festen in unserer Gemeinde. Früher habe ich oft meine Kippa aufgelassen, wenn ich nach der Synagoge durch die Stadt gegangen bin. Heute ziehe ich sie aber schon ab, bevor ich die Synagoge verlasse. Ich traue mich schlichtweg nicht mehr, sie draußen auf dem Kopf zu haben. Da trage ich dann lieber einen Ersatz, eine Kappe oder normale Mütze. Ich höre oft von Vorfällen und Anfeindungen gegenüber jüdischen Mitgliedern. Auch ich selbst habe oft mit Beschimpfungen zu kämpfen, die Leute werden unhöflich oder aggressiv mir gegenüber. Oft wird dabei auf das Dritte Reich angespielt, ich bekomme gesagt, ich sei nicht erwünscht in Deutschland oder ich bekomme bei Streit Sätze an den Kopf geknallt wie: ,Jetzt kann ich die deutsche Geschichte besser nachvollziehen und: ,Pass bloß auf, in zwei, drei Jahren darfst du sicher wieder nicht aus Deutschland frei ausreisen.‘“

Traduction :
Michael K. (70), Retraité de Korntal-Münchingen
Je suis né et ai grandi en Israël et vis en Allemagne depuis 1970. Je ne porte ma kippa que lorsque cela est nécessaire, par exemple dans la synagogue ou lors de cérémonies au sein de la communauté. J'avais l'habitude de garder ma kippa en quittant la synagogue, pour aller ensuite déambuler en ville. Mais aujourd'hui, je la retire avant même de quitter la synagogue. Je n'ose plus la mettre sur la tête dans la rue. Du coup, je préfère porter un artifice sous la forme d’une casquette ou d’un chapeau normal. J'entends souvent évoquer des incidents et des cas d'hostilité envers les Juifs. J’ai moi-même ai été souvent confronté aux insultes ; les gens deviennent impolis ou agressifs envers moi. On fait souvent allusion au Troisième Reich. On me dit que je ne suis pas le bienvenu en Allemagne ou l’on me jette des phrases telles que: "Maintenant, je comprends mieux l'histoire allemande", ou encore : « Fais bien attention : dans deux, trois ans, c’est sûr que tu ne pourras pas partir si facilement d’Allemagne. »
 Né et élevé en Israël.

Lui au moins connaît la tradition : "Meine Kippa trage ich nur, wenn es notwendig ist" ; en bon allemand, j'aurais dit : "Meine Kippa trage ich nur, wenn es unentbehrlich ist..." : je ne porte la kippa que lorsque la chose s'avère indispensable, pas simplement nécessaire, s'agissant d'un accessoire plus que vestimentaire : rituel !

D'où ce petit message que j'adresserais volontiers au ministre allemand des Affaires Etrangères : "Gnädiger Herr Maas, angesichts Ihrer grausamen Inkompetenz in dieser Angelegenheit, würde ich (als Sohn eines evangelischen Pfarrers, der Hebräisch fließend reden und schreiben konnte) Ihnen nur eines vorschlagen: nehmen Sie dringend Förderkurse im Fach Judentum, anstatt Unsinn (= Blödsinn) zu reden!".

Israël utilise l'archéologie pour éliminer toute trace d'une histoire non juive. Par parenthèse, The Forward est une organisation fondée par des Juifs laïcs. (Source)

(1) Et comme la stratégie de l'"infiltration" ne saurait s'arrêter aux socialistes français et/ou allemands, voyez la grosse 'manip' lancée depuis quelques mois au Royaume-Uni à propos d'un soi-disant "Antisemitism in Labour", une féroce entreprise de déstabilisation à laquelle quelques renégats (cf. Tony Blair) ont tenu à s'associer. Sauf que Jeremy Corbyn est tout sauf une couille molle, lui qui a déjà annoncé que si les Travaillistes reviennent aux affaires, le Royaume-Uni reconnaîtrait immédiatement l'Etat Palestinien. Ceci expliquant probablement cela... (Pour ceux qui pratiquent l'anglais : avant dernier lien ci-dessous).


Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07 - (et comme, bien évidemment, "Juif allemand" ne veut pas nécessairement dire "pro-Likoud") - 08




mardi 19 mars 2019

Memento : retour sur une infâmie internationale portant un nom : Bush


Vous connaissez la nouvelle ? Il paraît que George Bush, le prédécesseur de Barack Obama, est mort.

- Mais monsieur, va-t-on me rétorquer, vous vous trompez ! C'est le père, George Bush, qui est mort ; le fils, George W. Bush, est bel et bien vivant !

Vivant, enfin, si l'on peut dire. Il semble que celui qui était le président des États-Unis, en ce début de mars 2003, a disparu des tablettes, après s'être converti à la... peinture. Bien évidemment, après deux mandats, il ne saurait être question pour lui de se porter candidat pour la Maison Blanche. Le fait est que ses dernières apparitions publiques ont eu lieu lors de deux obsèques : celles de sa mère, d'abord, celles de son père, ensuite. À part ça, la famille Bush comptait encore un rejeton impliqué dans la politique : Jeb, gouverneur de Floride, lequel a été balayé avec d'autres lors des dernières primaires républicaines qui virent Donald Trump l'emporter au final.

Exit, donc, la famille Bush. Vous parlez d'une déconfiture !

Mais j'en entends qui se demandent pour quelle raison je me mets, tout d'un coup, à évoquer cette calamiteuse famille de politiciens américains.

La raison ? Un peu de mémoire et de hasard.

Mars 2003, ça vous rappelle quelque chose ? Oui ? Non ? 

Pour ma part, j'avoue que ça m'avait un peu échappé - je veux parler de la date exacte -, et puis, tout récemment, autant dire ce matin, je fais un peu le ménage chez moi, au milieu d'une montagne d'imprimés en tous genres, lorsque je suis tombé sur ce qui suit : une coupure de presse collectée au temps où je lisais (achetais) encore le journal, je veux dire certains journaux...

Un des auteurs concernés par les articles qui suivent s'appelle Bruno Tertrais et passait, il n'y a pas si longtemps que ça, pour un de ces experts en relations internationales et stratégiques que le monde entier "nous" envie. Mais il y a aussi l'essayiste Guy Sorman, qui n'hésite pas à "vendre la mèche" (la guerre va se faire pour le bénéfice d'Israël), sans oublier un éditorial à l'eau tiède de Yves Thréard, bien dans la droite ligne du quotidien de la famille Dassault.

On appréciera, en passant, ce constat que l'on doit à un... Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, qui nous livre cette expertise : L'histoire de l'Europe démontre à l'envi combien la confrontation armée fut nécessaire pour la survie des nations libres. Ça ne s'invente pas, n'est-ce pas ? Il est vrai que notre homme se rattrape un peu plus loin, n'étant pas dupe des bienfaits supposés des guerres néo-coloniales ou des néo-guerres coloniales, c'est selon. En attendant, il démontre que l'ONU ne sert (plus) à rien.

Ceux et celles qui ne connaissent pas la France doivent savoir que Le Figaro est un quotidien appartenant à une famille française de marchands d'armes.

Depuis la catastrophe qui allait s'abattre sur l'Irak, la famille Bush a sombré dans l'anonymat, et avec elle pas mal de "beau monde". Je pense, entre autres personnages, à ce brillantissime général Powell agitant devant les caméras sa fiole de substance chimique attribuée au régime de "l'infâme Saddam Hussein". Quant à nos grands experts en géo-politique et autres relations stratégiques, si Bruno Tertrais et Guy Sorman sont devenus bien moins visibles qu'autrefois, pas mal d'autres de leurs congénères continuent de pondre leurs expertises bâclées et mal ficelées, à l'instar de ce qui s'est produit à propos de la Syrie et, quelques années plus tôt, de la Libye.

Comme preuve(s) que les experts n'apprennent rien de l'histoire. Normal : les experts ne se trompent jamais !

Dans notre série : le hasard fait bien les choses, voici, donc, un petit retour en arrière grâce à une archive bien jaunie du Figaro, édition du mardi 18 mars 2003.

Nota bene : les traits de soulignement sont de mon fait et datent du jour de l'achat du journal. Par ailleurs, pour agrandir une image, on clique (à gauche) dessus.







Bruno Tertrais dixit : "Si l'on veut mettre un terme définitif à la menace potentielle que les programmes de Saddam représentent pour les Etats-Unis... la seule option possible est d'en finir avec le régime irakien.". Ce genre de logorrhée ne vous rappelle rien ? Voyez la Libye, la Syrie, la Corée du Nord...

Par parenthèse, est-ce que quelqu'un sait où est passé ce grand expert et futurologue de Bruno Tertrais ? Parce que, dans la rubrique "Tout ça pour ça ?", il semble que M. Tertrais ait plein de choses à nous dire, non ?

Non mais, sérieusement, vous n'êtes pas subjugués par ce chef d'oeuvre de raisonnement, que l'on doit toujours à Bruno Tertrais ? 
Si, par extraordinaire, Saddam Hussein avait effectivement renoncé à tous ces programmes, il aurait été facile d'en apporter la preuve en coopérant de manière active avec les inspecteurs...
Vous avez compris ? Apporter la preuve que les armes - qu'on n'a pas trouvées - n'existent pas... Ça mérite le Prix Nobel, non ?!  


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