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lundi 23 janvier 2023

Quand les déclarations d'Angela Merkel révèlent le niveau de cynisme des Occidentaux

Scott Ritter est un ancien officier U.S. qui semble avoir réussi sa reconversion comme géo-politologue. Ses papiers sont toujours excellents et je ne comprends, donc, pas pourquoi Twitter s'acharne à bloquer son compte ! Je vous soumets, ci-dessous, ma traduction de son analyse de récentes déclarations d'Angela Merkel. 

Relecture en cours


La guerre, semble-t-il, est la seule option que les adversaires de la Russie aient jamais envisagée.

Les récents commentaires de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel ont mis en lumière le jeu de duplicité joué par l'Allemagne, la France, l'Ukraine et les États-Unis lors de la préparation de l'invasion russe de l'Ukraine en février.

Alors que la soi-disant "Alliance occidentale" (les États-Unis, l'OTAN, l'UE et le G7) continue de prétendre que l'invasion de l'Ukraine par la Russie était un acte d'"agression non provoquée", la réalité est bien différente : la Russie a été dupée quand on lui a fait croire qu'il y avait une solution diplomatique à la violence qui avait éclaté dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, à la suite du coup d'État de Maïdan soutenu par les États-Unis en 2014 à Kiev.

Au lieu de cela, l'Ukraine et ses partenaires occidentaux gagnaient simplement du temps jusqu'à ce que l'OTAN puisse construire une armée ukrainienne capable de capturer le Donbass dans son intégralité, ainsi que d'expulser la Russie de Crimée.

Dans une interview de la semaine dernière avec Der Spiegel, Merkel a fait allusion au compromis de Munich de 1938. Elle a comparé les choix que l'ancien Premier ministre britannique Neville Chamberlain a dû faire concernant l'Allemagne nazie avec sa décision de s'opposer à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, lorsque la question a été soulevée lors du sommet de l'OTAN de 2008 à Bucarest.

En retardant l'adhésion à l'OTAN, et plus tard en faisant pression pour les accords de Minsk, Merkel croyait qu'elle gagnait du temps pour l'Ukraine afin qu'elle puisse mieux résister à une attaque russe, tout comme Chamberlain croyait qu'il gagnait du temps pour le Royaume-Uni et la France pour rassembler leurs forces contre L'Allemagne hitlérienne.

Le bilan de cette rétrospective est stupéfiant. Oubliez un instant le fait que Merkel comparât la menace posée par le régime nazi d'Hitler à celle de la Russie de Vladimir Poutine, et concentrez-vous plutôt sur le fait que Merkel savait qu'inviter l'Ukraine dans l'OTAN déclencherait une réponse militaire russe.

Plutôt que de rejeter complètement cette possibilité, Merkel a plutôt poursuivi une politique visant à rendre l'Ukraine capable de résister à une telle attaque.

La guerre, semble-t-il, était la seule option que les adversaires de la Russie aient jamais envisagée.

 

Poutine : Minsk fut une erreur

Les commentaires de Merkel sont parallèles à ceux faits en juin par l'ancien président ukrainien Petro Porochenko à plusieurs médias occidentaux. "Notre objectif", a déclaré Porochenko, "était d'abord d'arrêter la menace, ou du moins de retarder la guerre - de garantir huit ans pour restaurer la croissance économique et créer de puissantes forces armées". Porochenko a clairement indiqué que l'Ukraine n'était pas venue de bonne foi à la table des négociations sur les accords de Minsk.

C'est une prise de conscience à laquelle Poutine est également parvenu. Lors d'une récente réunion avec des épouses russes et des mères de soldats russes combattant en Ukraine, dont quelques veuves de soldats tombés au combat, Poutine a reconnu que c'était une erreur d'accepter les accords de Minsk et que le problème du Donbass aurait dû être résolu par la force de armes à l'époque, surtout compte tenu du mandat que lui avait confié la Douma russe concernant l'autorisation d'utiliser les forces militaires russes en "Ukraine", et pas seulement en Crimée.

La prise de conscience tardive de Poutine devrait faire frissonner tous ceux en Occident qui fonctionnent sur l'idée fausse qu'il peut maintenant y avoir d'une manière ou d'une autre un règlement négocié du conflit russo-ukrainien.

Aucun des interlocuteurs diplomatiques de la Russie n'a fait preuve d'un minimum d'intégrité lorsqu'il s'est agit de démontrer un véritable engagement en faveur d'une résolution pacifique de la violence ethnique qui a émané des événements sanglants du Maïdan en février 2014 et qui a renversé un gouvernement démocratiquement élu et certifié par l'OSCE.

Lorsque les russophones du Donbass ont résisté au coup d'État et défendu cette élection démocratique, ils ont déclaré leur indépendance vis-à-vis de l'Ukraine. La réponse du régime du coup d'État de Kiev a été de lancer une attaque militaire vicieuse de huit ans contre eux, qui a tué des milliers de civils. Poutine a attendu huit ans pour reconnaître leur indépendance, puis a lancé une invasion à grande échelle du Donbass en février.

Il avait auparavant espéré que les accords de Minsk, garantis par l'Allemagne et la France et approuvés à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU (y compris par les États-Unis), résoudraient la crise en donnant l'autonomie au Donbass tout en le maintenant au sein de l'Ukraine. Mais Kiev n'a jamais mis en œuvre les accords et n'a pas été suffisamment poussé à le faire par l'Occident.

Le détachement montré par l'Occident, alors que tous les piliers de la légitimité s'effondraient à vue d'oeil – ​​des observateurs de l'OSCE (dont certains, selon la Russie, fournissaient à l'armée ukrainienne des renseignements ciblés sur les forces séparatistes russes) ; au jumelage du Format Normandie entre l'Allemagne et la France, censé garantir la mise en œuvre des accords de Minsk ; aux États-Unis, dont l'assistance militaire "défensive" autoproclamée à l'Ukraine de 2015 à 2022 n'était guère plus qu'un loup déguisé en mouton - tout cela soulignait la dure réalité qu'il n'y aurait jamais de règlement pacifique des problèmes qui sous-tendent le Conflit russo-ukrainien.

Et il n'y en aura jamais.

La guerre, semble-t-il, était la solution recherchée par "l'Occident collectif", et la guerre est la solution recherchée par la Russie aujourd'hui.

 

Semez le vent, récoltez la tempête.

À la réflexion, Merkel ne s'est pas trompée en citant Munich 1938 comme un antécédent à la situation en Ukraine aujourd'hui. La seule différence est qu'il ne s'agissait pas de nobles Allemands cherchant à repousser les Russes brutaux, mais plutôt d'Allemands fourbes (et d'autres Occidentaux) cherchant à tromper des Russes crédules.

Cela ne finira bien ni pour l'Allemagne, ni pour l'Ukraine, ni pour aucun de ceux qui se sont drapés dans le manteau de la diplomatie, tout en cachant à la vue l'épée qu'ils tenaient derrière leur dos.

 

Scott Ritter est un ancien officier du renseignement de l'U.S. Marine Corps qui a servi dans l'ex-Union soviétique pour mettre en œuvre des traités de contrôle des armements, dans le golfe Persique lors de l'opération Desert Storm et en Irak pour superviser le désarmement des(dites) Armes de Destruction Massive. Son livre le plus récent est Disarmament in the Time of Perestroika, publié par Clarity Press.


Source

Lecture utile : on croise encore, ici ou là, deux ou trois gogos faisant mine de ne pas comprendre le niveau de pourriture atteint par cette organisation mafieuse baptisée OTAN. Voici un lien vers une enquête internationale de facture universitaire livrant quelques vérités méconnues sur le coup d'État piloté par ladite mafia sur la Place Maïdan. C'est un peu long à traduire, mais bon, on espère pouvoir le traduire un jour. Sur la Place Maïdan, le but de certains margoulins (pilotés depuis l'étranger) était de provoquer un bain de sang afin d'en accuser le président Janukovitch, ce qui explique que les mêmes armes aient tiré des deux côtés, pour tuer et des manifestants et des policiers. 

The Snipers' Massacre on the Maidan in Ukraine

dimanche 8 janvier 2023

Signé Condoleeza Rice, Robert Gates : Le temps ne travaille pas pour l'Ukraine. Time is not on Ukraine’s side

Ce qui suit est un article signé Condoleeza Rice et Robert Gates pour le WaPo (Washington Post) que j'ai traduit pour un public francophone, mais que bien d'autres publics pourront consulter à l'aide de ce bon vieux traducteur que vous apercevez tout en haut. Par parenthèse, il serait temps que tous les sites de l'Internet 2.0 s'équipent d'une traduction automatique (même si elle n'est pas parfaite), à l'instar de Blogger, qui, il est vrai, est une succursale de Google, ceci expliquant cela. Cela dit, venant de "warmongers" (va-t-en-guerre) U.S., ce texte contient plus d'une assertion oiseuse que je me dispenserai de commenter. L'Histoire sera le meilleur juge.

Relecture en cours

 

Le temps ne travaille pas pour l'Ukraine

Condoleezza Rice a été secrétaire d'État U.S. de 2005 à 2009. Robert M. Gates a été secrétaire à la Défense de 2006 à 2011.

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, la seule chose qui soit certaine, à l'heure actuelle, c'est que les combats et la destruction continueront.

Vladimir Poutine reste pleinement déterminé à ramener toute l'Ukraine sous contrôle russe ou, à défaut, à la détruire en tant que pays viable. Il croit que c'est son destin historique - sa mission messianique - de rétablir l'Empire russe et, comme Zbigniew Brzezinski l'a observé il y a des années, il ne peut y avoir d'Empire russe sans l'Ukraine.

Nous avons tous les deux eu affaire à Poutine à plusieurs reprises, et nous sommes convaincus qu'il croit que le temps est de son côté : qu'il peut épuiser les Ukrainiens et que l'unité américaine et européenne et le soutien à l'Ukraine finiront par s'éroder et se fracturer. Certes, l'économie et le peuple russes souffriront de la poursuite de la guerre, mais les Russes ont enduré bien pire.

Pour Poutine, la défaite n'est pas une option. Il ne peut pas céder à l'Ukraine les quatre provinces orientales qu'il a déclarées faire partie de la Russie. S'il ne peut pas réussir militairement cette année, il doit conserver le contrôle des positions dans l'est et le sud de l'Ukraine qui fourniront de futurs points de départ pour de nouvelles offensives pour prendre le reste de la côte ukrainienne de la mer Noire, contrôler toute la région du Donbass, puis se déplacer vers l'ouest. Huit ans ont séparé la prise de la Crimée par la Russie et l'invasion d'il y a près d'un an. Comptez sur Poutine pour être patient afin d'accomplir son destin.

Pendant ce temps, bien que la réponse de l'Ukraine à l'invasion ait été héroïque et que son armée se soit brillamment comportée, l'économie du pays est en ruine, des millions de ses habitants ont fui, ses infrastructures sont en train d'être détruites et une grande partie de ses richesses minérales, de sa capacité industrielle et de ses possessions considérables en terres agricoles sont sous contrôle russe. La capacité militaire et l'économie de l'Ukraine dépendent désormais presque entièrement des bouées de sauvetage de l'Occident, principalement des États-Unis. En l'absence d'une autre percée ukrainienne majeure et d'un succès contre les forces russes, les pressions occidentales sur l'Ukraine pour négocier un cessez-le-feu augmenteront au fil des mois d'impasse militaire. Dans les circonstances actuelles, tout cessez-le-feu négocié laisserait les forces russes en position de force pour reprendre leur invasion dès qu'elles seront prêtes. C'est inacceptable.

La seule façon d'éviter un tel scénario est que les États-Unis et leurs alliés fournissent d'urgence à l'Ukraine une augmentation spectaculaire des fournitures et des capacités militaires - suffisante pour dissuader une nouvelle offensive russe et permettre à l'Ukraine de repousser les forces russes à l'est et au sud. Le congrès a fourni assez d'argent pour payer un tel renforcement ; ce qu'il faut maintenant, ce sont les décisions des États-Unis et de leurs alliés de fournir aux Ukrainiens l'équipement militaire supplémentaire dont ils ont besoin - avant tout, des blindés mobiles. L'accord américain de jeudi dernier pour fournir des véhicules de combat Bradley est louable, même s'il est tardif. Parce qu'il y a de sérieux défis logistiques associés à l'envoi de chars lourds américains Abrams, l'Allemagne et d'autres alliés devraient répondre à ce besoin. Les membres de l'OTAN devraient également fournir aux Ukrainiens des missiles à plus longue portée, des drones avancés, d'importants stocks de munitions (y compris des obus d'artillerie), davantage de capacités de reconnaissance et de surveillance et d'autres équipements. Ces capacités sont nécessaires en semaines, pas en mois.

De plus en plus de membres du Congrès et d'autres personnes dans notre discours public demandent : "Pourquoi devrions-nous nous en soucier ? Ce n'est pas notre combat.". Mais les États-Unis ont appris à leurs dépens – en 1914, 1941 et 2001 – qu'une agression et des attaques non provoquées contre l'État de droit et l'ordre international ne peuvent être ignorées. Finalement, notre sécurité a été menacée et nous avons été entraînés dans un conflit. Cette fois, les économies du monde - y compris la nôtre - voient déjà l'impact inflationniste et le ralentissement de la croissance causés par l'agressivité obstinée de Poutine. Il vaut mieux l'arrêter maintenant, avant que l'on en demande davantage aux États-Unis et à l'OTAN dans son ensemble. Nous avons un partenaire déterminé en Ukraine qui est prêt à supporter les conséquences de la guerre afin que nous n'ayons pas à le faire nous-mêmes à l'avenir.

Le discours du président Volodymyr Zelensky devant le Congrès, le mois dernier, nous a rappelé le plaidoyer de Winston Churchill en février 1941 : "Donnez-nous les outils, et nous finirons le travail.". Nous sommes d'accord avec la détermination de l'administration Biden d'éviter une confrontation directe avec la Russie. Cependant, un Poutine enhardi pourrait ne pas nous donner ce choix. Le moyen d'éviter la confrontation avec la Russie à l'avenir est d'aider l'Ukraine à repousser l'envahisseur maintenant. C'est la leçon de l'histoire qui doit nous guider et qui rend urgentes les actions à entreprendre avant qu'il ne soit trop tard.

 

Source


vendredi 30 décembre 2022

Les secrets bien gardés des "biolabs" américains en Ukraine

Où l'on reparle des "biolabs" US en Ukraine

Quiconque s'intéresse aux informations récentes se souvient de l'interview de Victoria Nuland par le sénateur Marco Rubio sur l'existence - ou non - de labos biologiques à usage militaire installés par les États-Unis en Ukraine, Nuland essayant de s'en tirer en évoquant des "bio-facilities" qu'elle craignait que les Russes ne mettent la main dessus, et sans jamais démentir formellement leur existence.

Par ailleurs, il s'avère que des expérimentateurs japonais d'armes biologiques sur des populations civiles ont été recrutés sans état d'âme par les Etats-Unis, et ce, après la capitulation du Japon, à l'instar de ce que les mêmes Etats-Unis ont pratiqué avec moult officiers nazis, intégrés, toujours sans le moindre état d'âme, dans la CIA, à la NASA (cf. Wernher von Braun), voire dans les instance dirigeantes de l'OTAN. 

Ce qui suit est un article paru en juin 2022 sur le site de la télévision d'Etat chinoise CGTN et traduit de l'anglais par mes soins.


Depuis que les Russes ont fait part de leurs inquiétudes quant à l'existence de biolabs américains secrets en Ukraine, des discussions intenses ont circulé dans le monde entier. Chacun attend une réponse sérieuse et une explication détaillée de Washington, qui a répondu par une simple accusation de "désinformation".

Alors que les ambassades américaines du monde entier répètent la rhétorique classique de la désinformation, elles semblent avoir reçu une gifle à Hanoï. 

De toute évidence, les personnes ayant enduré la guerre du Vietnam n'oublieront pas l'agent Orange et beaucoup ont répondu avec colère au message de l'ambassade des États-Unis : "Des millions de Vietnamiens qui ont goûté et qui goûtent encore la toxicité de la dioxine que les États-Unis ont propagée au Vietnam". Je suis désolé d'avoir mal compris. L'Agent Orange n'est pas une arme chimique mais un cosmétique !"

Compte tenu de l'histoire et des conséquences des expériences biologiques américaines, il est impératif d'examiner attentivement ce qui se passe réellement dans ce domaine en Ukraine et ailleurs.

Qui prend les décisions sur les biolabs américains en Ukraine ?

Les États-Unis affirment que ces laboratoires sont détenus et gérés par le gouvernement ukrainien, et qu'ils ne participent qu'à la coopération de projets. Mais selon les recherches de l'académie nationale américaine des sciences, de l'ingénierie et de la médecine (NASEM), le département américain de la Défense (DoD) a jusqu'à présent investi plus de 200 millions de dollars dans un programme de réduction des menaces biologiques (BTRP) pour collaborer avec l'Ukraine sur ces laboratoires. Un accord américano-ukrainien signé en 2005 stipule aussi clairement que les représentants du DoD ont le droit de participer à des activités connexes dans des installations en Ukraine et que la partie ukrainienne doit stocker tous les agents pathogènes dangereux dans ces laboratoires, partager les données pertinentes avec les États-Unis, transférer aux États-Unis les souches pathogènes et s'abstenir de divulguer publiquement les informations désignées par les États-Unis comme « sensibles ».

Que se cache-t-il dans les biolabs ?

Les États-Unis affirment que les installations en Ukraine contribueraient à prévenir les risques sur la sécurité biologique et à améliorer la santé publique. Cependant, le ministère russe de la Défense a récemment divulgué des informations montrant l'étendue des activités militaires biologiques américaines en Ukraine. Avec l'Ukraine comme centre, les États-Unis ont mis en place un réseau secret de recherche biologique couvrant l'Europe et l'Asie. Par exemple, le projet UP-4 étudie la possibilité de propagation de virus aviaires par les oiseaux migrateurs. Le projet R-781 considère les chauves-souris comme porteuses d'agents pathogènes pouvant être transmis à l'homme. Le projet UP-8 étudie la fièvre hémorragique congo-criméenne et l'hantavirus. On fait valoir que le projet UP-8 est mené parce que les agents pathogènes étudiés ont des foyers naturels à la fois en Ukraine et en Russie, et leur utilisation pourrait être déguisée en épidémies naturelles de maladies.

Pourquoi les États-Unis s'opposent-ils au reste du monde ?

La Maison Blanche a affirmé, le 10 mars  2022, que les États-Unis respectaient pleinement leurs obligations en vertu de la Convention sur les armes chimiques (CWC) et de la Convention sur les armes biologiques (BWC) et ne développaient ou ne possédaient nulle part de telles armes. Cependant, au cours des deux dernières décennies environ, les États-Unis ont été les seuls à s'opposer à la mise en place d'un mécanisme de vérification BWC, affirmant que le domaine biologique n'était pas vérifiable et que la vérification pouvait constituer une menace pour leurs intérêts nationaux et pour le secret des d'affaires. Entre-temps, les États-Unis sont le seul État partie détenteur d'armes chimiques et ils ont raté à deux reprises la date limite de leur destruction.

Où en est l'empreinte biologique des États-Unis ?

Les biolabs américains en Ukraine ne sont que la pointe de l'iceberg d'un long passé d'expériences chimiques et biologiques dans le monde entier. Le chercheur américain Jeffrey Kaye, auteur de "Dissimulation à Guantanamo", a récemment révélé l'accord grossier de l'armée américaine avec l'unité 731, une unité de guerre biologique japonaise notoire qui a mené des expériences bestiales de bactéries vivantes sur des Chinois innocents pendant la Seconde Guerre mondiale. 

En graciant les criminels de guerre de l'unité 731, y compris leur chef Shiro Ishii, qui a ensuite été affecté à des conférences à Fort Detrick, les États-Unis ont en retour obtenu des données et des technologies relatives à l'utilisation d'armes biologiques et chimiques, dont beaucoup ont également été envoyées à Fort Detrick, centre de recherche américain sur la guerre biologique. 

Selon Jeffrey Kaye, la Central Intelligence Agency (CIA), qui a travaillé en étroite collaboration avec Fort Detrick sur le développement de telles armes, a montré dans des dossiers déclassifiés que les États-Unis ont appliqué des armes biologiques inspirées de l'unité 731 pendant la guerre de Corée, dans laquelle d'innombrables souris et insectes porteurs de bactéries contagieuses, dont la peste et le choléra, ont été largués dans la partie nord de la péninsule.

Même maintenant, ce que les États-Unis ont fait dans leurs 336 biolabs à travers le monde reste un mystère. En 2010, Washington s'est excusé pour les expériences sur la syphilis au Guatemala ; à plusieurs reprises, des manifestations sauvages contre un biolab américain ont éclaté à Busan, en Corée du Sud ; l'année dernière, le Mouvement des pays non alignés, s'exprimant au nom de 123 États parties, a exhorté les États-Unis à changer de cap et a appelé à la reprise des négociations pour un protocole de vérification de la BWC dès que possible. Si les appels de la communauté internationale sont simplement traités par les politiciens à Washington comme de la "désinformation", personne ne saura jamais ce qui se déchaînera de la boîte de Pandore des biolabs américains.

Les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé les trois principaux types d'armes de destruction massive : armes nucléaires, biologiques et chimiques. Maintenant, ils doivent au monde une explication juste et vérifiable sur leurs biolabs en Ukraine et ailleurs.

Xin Ping

Note de l'éditeur : Xin Ping est un commentateur sur les affaires internationales qui écrit régulièrement pour CGTN, Global Times et China Daily. L'article reflète les opinions de l'auteur et pas nécessairement les vues de CGTN.

 

Source

Archive (en anglais) : audition de Victoria Nuland par le sénateur Marco Rubio


mardi 8 novembre 2022

Kim Dot Com sur Twitter. À propos du sabotage du pipeline Nordstream II et d'un tweet de Liz Truss

Ce qui suit est ma traduction d'un long "thread" (ils sont souvent très long, les threads) de Kim Dot Com sur Twitter. Et comme l'homme a des choses à dire, j'ai pris la liberté de traduire le présent texte à l'attention d'un public francophone peu à l'aise avec la langue anglaise, et je compte bien récidiver, comme avec d'autres, sur ce blog. Il est question, ici, du fameux "It's done" : "C'est fait" de Liz Truss, premier ministre britannique, au secrétaire d'État américain, juste après le sabotage des oléoducs Nord Stream.

Révision en cours

It's done. C'est fait.

Sergey Naryshkin, le chef des espions russes, a révélé qu'il avait la "confirmation indirecte" que le message "C'est fait" de l'ancien Premier ministre britannique Liz Truss à Antony Blinken, secrétaire d'Etat américain, a été envoyé peu après l'explosion des pipelines Nord Stream. Voyons ce que signifie "indirect".

Le scénario le plus probable est que la Chine a fourni les informations à la Russie et à d'autres pays. Les capacités cybernétiques de la Chine d'aujourd'hui n'ont rien à envier à celles des États-Unis. Tout ce dont vous entendez parler ces jours-ci, c'est que les États-Unis se plaignent d'énormes pertes de données dues aux cyberattaques chinoises. Il suffit de voir la peur que les États-Unis ont de Huawei.

Après les fuites sur l'arsenal d'espionnage numérique et les méthodes cybernétiques des États-Unis, avec des milliers de documents publiés par Edward Snowden  et Wikikeaks, une course mondiale aux cyber-armes a commencé. Les concurrents des services de renseignement américains ont considérablement amélioré leurs capacités. Résultat : la Chine domine désormais cet espace.

Une attaque contre les installations du gouvernement britannique et les comptes sur le "cloud" qui y sont liés est banale pour les pirates du gouvernement chinois. Ils contrôlent désormais le plus grand arsenal de procédés de type "zero-day" (jour-zéro), permettant un accès par porte dérobée à la plupart des appareils et serveurs connectés à Internet. Plus de détails ici (1).

"Qui a fait sauter les pipelines Nord Stream ?" était la plus grande question qu'on s'est posée dans les milieux du renseignement depuis les attentats du 11 septembre. À tel point que, lorsque la réponse a été trouvée, une onde de choc a émané des agences d'espionnage sur la stupidité des auteurs de l'attentat. Ils ont été surpris par deux mots : "C'est fait."

Nous avons maintenant la confirmation du chef des espions russes que ce "C'est fait" est bien réel. Peut-être est-il plus crédible que ses homologues américains, qui ont été pris en flagrant délit de mensonge au public à maintes reprises ? La prochaine grande question est de savoir comment la Russie va réagir. Le plus intelligent est de ne rien faire. Pourquoi ?

Parce que la Russie est en train de gagner (la guerre). Les médias ne vous le disent pas, mais des experts militaires indépendants s'accordent à dire qu'après la prochaine offensive d'hiver, avec de nouveaux renforts russes, l'Ukraine pliera, quelle que soit la quantité d'armes que les États-Unis et l'OTAN enverront à ce qui reste de l'armée ukrainienne.

La meilleure riposte pour Nord Stream est de ne pas riposter. Tout le monde sait qui l'a fait. La Russie et la Chine sont de plus en plus considérées comme des acteurs prudents et rationnels par les nations non occidentales. L'alliance BRICS+ gagne en soutiens. Un ordre multipolaire avec un nouveau système financier semble inévitable.

Plus les États-Unis intensifieront le conflit avec la Russie et la Chine au sujet de la "domination mondiale", plus ils accélèreront leur propre disparition. La plupart des nations aiment l'idée d'avoir leur mot à dire dans les affaires mondiales, dans un ordre multipolaire et avec une monnaie de réserve multinationale adossée à des actifs réels.

La question ultime est la suivante : les États-Unis accepteront-ils le fait qu'ils ne peuvent plus diriger le monde et qu'ils doivent partager la prospérité avec toutes les nations ou, dans un dernier acte d'arrogance, détruiront-ils le monde parce qu'ils ne peuvent pas accepter que les jours où ils vivaient aux dépens des autres sont terminés.

 

Source

 

(1) Le "thread" (tweet en plusieurs éléments) ci-dessus comportait un lien envoyant vers un autre texte que voici.

 

Les secrets détenus par les gouvernements ne sont des secrets que pour l'homme de la rue, pas pour les nations engagées dans la cyber-guerre mondiale. Les dirigeants des 20 premières nations espionnes savent qui a fait sauter le gazoduc Nord Stream. Laissez-moi vous expliquer la réalité du monde d'espionnage hyper transparent (qui a accès à presque tout) dans lequel nous vivons aujourd'hui.

"Top secret" ne signifie rien pour les meilleures agences d'espionnage du monde. Le secret existe pour garder les citoyens dans l'ignorance. La Russie et la Chine savent exactement qui a fait sauter les pipelines Nord Stream, car dans le monde d'aujourd'hui, il est impossible qu'une telle opération ne laisse aucune trace. Laissez-moi vous expliquer.

Toutes les grandes bases de données technologiques sont surveillées par toutes les grandes agences d'espionnage. Chaque smartphone est un micro ouvert pour eux. Chaque ordinateur qui est connecté au réseau est grand ouvert. Toutes les puces majeures et la plupart des matériels sont trojanisés (2). Toutes les données qu'une agence d'espionnage collecte sont volées par les autres.

Tous les dirigeants des nations sont ciblés par les technologies d'espionnage et pas un seul d'entre eux, pas même le président des États-Unis, n'est pas espionné avec succès 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par de multiples agences étrangères et nationales. Même les appareils cryptés que les agences d'espionnage donnent à leurs dirigeants sont faillibles (3). C'est la réalité.

Les conversations privées occasionnelles dans des environnements sans technologie sont possibles mais constituent une exception. Une attaque comme celle du Nord Stream implique des centaines de personnes de l'armée, des agences et des dirigeants de plusieurs pays. Impossible de ne pas avoir de maillon faible dans un tel scénario.

Les auteurs d'événements majeurs comprennent que leurs adversaires savent exactement qui est le coupable et c'est un jeu qu'ils jouent l'un contre l'autre aux dépens des gens ordinaires qui deviennent les victimes de stupides concours du type "qui a la plus grosse bite". C'est une guerre secrète qui dure depuis des décennies.

J'ai eu un passé de pirate informatique, puis de consultant en sécurité des données ; j'ai engagé les meilleurs pirates du monde et j'ai été payé par des entreprises cotées pour les pirater. Nous n'avons jamais eu de client que nous n'avons pas piraté avec succès. C'est la vérité. Il n'y a pas du tout de sécurité efficace des données. Tout est grand ouvert.

Les agences d'espionnage disposant de budgets de plusieurs milliards de dollars ont des codeurs dans toutes les grandes entreprises technologiques qui mettent en place des portes dérobées. Il est impossible de les garder secrètes. Les agences concurrentes, les cybercriminels et les analystes spécialistes de la sécurité les trouvent. C'est pourquoi vous devez constamment installer de nouveaux correctifs de sécurité.

Je comprends exactement comment tout cela fonctionne et lorsque la NSA a coopéré avec son agence partenaire néo-zélandaise GCSB pour espionner mes appareils (dans une affaire de droits d'auteur), je les ai surpris, je les ai dénoncés, je les ai traînés en justice, j'ai forcé un changement de loi et le Premier ministre a dû me présenter des excuses.

Lorsque je partage des informations sur l'espionnage avec vous, je ne vous fais pas perdre votre temps comme les 50 chefs de l'espionnage américain, qui ont demandé à leurs journalistes de vous raconter des mensonges sur le fait que l'ordinateur portable de Hunter Biden relevait d'une désinformation russe ou que la Russie avait piraté le DNC (4) et donné les données concernant Hillary Clinton à Wikileaks.

 Source

 

(2) Trojan renvoie à des virus infectant des systèmes informatiques à la manière du cheval de Troie.

(3) Backdoor : porte dérobée (située à l'arrière d'une pièce), par laquelle un intrus peut s'introduire dans un bâtiment ; c'est le cas des "failles" de sécurité en informatique.

(4) DNC : il doit s'agir du Democratic National Commitee chargé de superviser la campagne présidentielle du Parti Démocrate (2016).

lundi 26 septembre 2022

Sobre las actividades militar-biológicas de EE.UU. en Ucrania

Ce qui suit est ma traduction d'un article paru sur RT-espagnol, concernant les fameuses "bio-facilities" de Victoria Nulland : ces laboratoires secrets installés par la mafia américano-otanesque en Ukraine, et dont Nulland craignait qu'ils ne tombassent entre les mains des Russes. Il se trouve que, depuis, les Russes ont réussi à mettre la main sur certaines de ces installations, d'autres ayant été détruites en catastrophe par les larbins de l'OTAN basés à Kiev.

Bien évidemment, pas plus avec ces labos qu'avec les turpitudes d'un certain Hunter Biden, fils de son père, en Ukraine, ladite "presse mainstream du siècle dernier" ne semble prête à informer le grand public sur ces installations dignes des expériences menées par les scientifiques nazis.

On attend toujours la grande communication émanant de l'officine onusienne censée superviser l'application par tous les pays membres de leur renonciation aux armes chimiques et bactériologiques. Pour ceux qui pensent que l'ONU sert encore à quelque chose !

Une fois n'est pas coutume, ce papier est très court et n'a, donc, pas été trop long à traduire.

Relecture en cours

La Russie présente des preuves matérielles des activités militaro-biologiques américaines en Ukraine

Publié: 19 septembre 2022 13:33 GMT

Les États-Unis reconnaissent avoir exporté des échantillons de souches pathogènes et de biomatériaux de citoyens ukrainiens.

Lors de la réunion des États signataires de la Convention sur les armes biologiques qui s'est tenue du 5 au 9 septembre 2022, le ministère russe de la Défense a présenté des preuves physiques des activités militaro-biologiques américaines en Ukraine, selon le lieutenant-général Igor Kirillov, chef du département biologique, chimique et radiologique troupes de défense des forces armées russes.

"Les participants à la réunion ont reçu des copies de documents précédemment annoncés par le ministère russe de la Défense, ainsi que des preuves matérielles confirmant que des travaux sur des programmes militaro-biologiques avaient été menés en Ukraine", a-t-il déclaré.

Il est rapporté que Moscou a posé plus de 20 questions liées aux activités illégales de Kiev et de Washington, tout en procédant à l'analyse du contenu des discours des représentants américains et ukrainiens.

Selon la Russie, le Pentagone contrôle 336 biolabs dans 30 pays.

"Les explications des États-Unis et de l'Ukraine concernant l'exportation de souches et de biomatériaux de citoyens ukrainiens et le respect des normes éthiques lors de la conduite de recherches avec des militaires, des citoyens à faible revenu, ainsi qu'avec des membres parmi les plus vulnérables d'une population, des patients dans des hôpitaux psychiatriques, étaient très peu convaincantes", a déclaré Kirillov, notant que la délégation américaine "reconnaissait ces faits" mais indiquait que le transfert d'échantillons de biomatériaux pathogènes aux États-Unis "n'était pas fréquent".

Kirillov a ajouté que Kiev n'avait pas expliqué les raisons de la destruction urgente des preuves documentaires des activités militaro-biologiques conjointes avec Washington, et que l'Ukraine avait complètement ignoré les questions sur les quantités injustifiées d'agents biologiques menaçants découverts sur place.

Le lieutenant général a également souligné que les participants à la réunion n'avaient pas mis en doute l'authenticité des preuves présentées sur les programmes biologiques militaires américains, de même que que Kiev et Washington n'avaient pas été en mesure de démontrer que la situation épidémiologique en Ukraine s'était améliorée à la suite de leur coopération dans ce domaine.

Le ministère russe de la Défense affirme que des laboratoires biologiques financés par les États-Unis en Ukraine étudiaient le même virus qui a causé la dengue à Cuba.

Selon Kirillov, le véritable objectif des programmes militaro-biologiques américains à l'étranger est d'augmenter leurs capacités à contourner les obligations de la Convention.

Par ailleurs, il a souligné que "par crainte de la réaction américaine et de la menace de sanctions", de nombreux pays se sont abstenus d'assister à la réunion. Ainsi, seuls 89 pays sur les 184 membres y ont participé. Il a souligné que plus de la moitié des délégations ont soutenu la position russe ou adopté une position neutre lors de la réunion, tandis que l'Ukraine, les États-Unis et la plupart des alliés au sein de l'OTAN "s'y sont opposés, mais même parmi eux, il n'y a pas eu d'unanimité".

En fin de compte, la Russie a proposé des initiatives pour renforcer la Convention, ainsi que la reprise des négociations sur un protocole juridiquement contraignant et la création d'un comité consultatif scientifique avec une large géographie et des droits égaux des participants.

"Parce que des questions subsistent sur les programmes militaro-biologiques américains et ukrainiens, le ministère russe de la Défense continuera de prendre des mesures pour clarifier la situation", a conclu Kirillov.

 

Source (accessible dans les dictatures de l'Union Européenne avec un VPN) 


Mon commentaire : les Russes savent ce qu'ils ont trouvé. En bons joueurs d'échecs, ils ont choisi de ne pas déballer tous leurs "biscuits" d'un seul coup. Les margoulins du camp d'en face savent qu'ils sont cuits, mais font semblant, espérant que leurs larbins des médias ex-mainstream joueront le jeu de la désinformation, mais ce n'est que du bluff, comme au poker. Tôt ou tard, le grand public saura, et nous sommes aussi là pour ça !