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dimanche 10 mars 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #15


Épisode §15. La Marche Jaune
« Les gilets jaunes sont en train de nous rendre le service du siècle. » Monique Pinçon-Charlot
Le titre se veut un jeu de mots parti d'une hésitation. Au début, j'avais pensé à "Marque Jaune", mais le titre avait déjà servi : aucun féru de bandes dessinées n'ignore, en effet, qu'il s'agit là de l'un des plus énigmatiques épisodes des aventures de Black et Mortimer de feu Edgar P. Jacobs.


Du coup, étant donné le contexte (criminel) de l'enquête menée par Black et Mortimer, il m'a semblé mal venu d'associer ce funeste épisode aux pérégrinations du petit peuple en jaune venu déambuler tous les samedis sur les grands boulevards.

Mais s'il faut trouver une ressemblance entre les deux histoires, il faut probablement la rechercher dans la peur panique qui semble s'être emparée d'une certaine "intelligentsia" face à cette chose insaisissable, indéfinissable et apparemment incontrôlable sortie de nulle part, qui déboule depuis plus de trois mois sur les boulevards pour s'évaporer aussitôt, plongeant le Landerneau dans la plus grande déprime, à l'instar de la bonne population londonienne se calfeutrant chez elle de peur de tomber nez-à-nez sur la fantômatique silhouette toute de noir vêtue.

Les visiteurs réguliers de ce blog connaissent mon aversion pour le Landerneau politocratique français, dont ce pauvre Jean-Michel A. est un excellent spécimen : une sorte de marqueur, comme certains insectes (mouches) ou asticots apparaissant sur des scènes de crimes. Cela dit, la panique dans laquelle les G.J. ont mis nos politocrates et autres politicards a quand même quelque chose de jouissif et, rien que pour ça, il faut remercier nos "péripatéticien(ne)s" jaunes du samedi. (1)

Ainsi, donc, ce dernier samedi, 9 mars 2019, a eu lieu la dix-septième déambulation des Gilets Jaunes, et là, on a eu droit à ça :comme des interrogations angoissées du genre : ça va encore durer longtemps ? Ou encore : et si c'était la dernière manifestation ? Ou encore : serait-ce le chant du cygne du mouvement ? Autant dire la chronique d'une déconfiture annoncée.









Vous connaissez l'adage chinois ?

Quand le sage désigne la lune, l'imbécile regarde le doigt.

Et ce doigt que regardent les imbéciles, c'est le nombre de participants aux manifestations des Gilets Jaunes, tel que révélé par le ministère de l'Intérieur.

Tiens, par parenthèse, vous souvenez-vous du nombre de participants à la manifestation contre l'"antisémitisme" organisée tantôt (16 février 2019), Place de la République, à Paris ?
20.000 personnes, c'est le chiffre annoncé par les seuls organisateurs. Car, fort curieusement, aucun chiffre n'a été annoncé par le ministère de l'Intérieur, alors même que, s'agissant d'une manifestation statique sur une zone dont la superficie est connue, il aurait été fort aisé d'apprécier l'affluence sur la place. Toujours est-il que le ministère de la Police n'a toujours pas trouvé le temps de communiquer les bons chiffres, alors même que, pour les Gilets Jaunes, c'est quasiment minute par minute que le ministère fournit les chiffres de la participation.

Observons, par ailleurs, qu'aucun organe de presse ni analyste, politologue, politocrate... n'ont manifesté la moindre interrogation devant le silence-radio observé par le ministère de l'Intérieur au sujet de cette manifestation "anti-antisémite". De toutes parts, c'est motus et bouche cousue !

Toujours est-il que, pour l'acte XVII, le ministère a annoncé des chiffres aussitôt relayés par la presse officielle, enfin, je me comprends !
Ainsi, donc, nous avons des mots-clés, à moins qu'il ne s'agisse de ce que d'aucuns (je n'en fais pas partie et aucun linguiste digne de ce nom n'emploie cette expression !) appellent des "éléments de langage", à savoir dire et répéter sur tous les tons que "la mobilisation est en baisse", le tout, bien entendu, sur la base des seuls chiffres du ministère de l'Intérieur, et alors même qu'ici aussi, les organisateurs ont publié leurs propres estimations, et là, il a fallu creuser un tantinet pour dénicher un medium de moyenne importance disposé à publier aussi les chiffres des organisateurs ! 
Source

Ci-dessus, la seule source journalistique dénichée au bout d'un bon quart d'heure en ligne et mentionnant la participation à l'acte XVII, selon les organisateurs. 

Et pourtant, en cherchant un peu, on pouvait sans peine dénicher certaines choses intéressantes, comme ce qui suit :



... ou encore ce qui suit :



Source
On résume ?

Trois statistiques : 28.600, 90.469 (minimum) en fin de manifestation, et 160.000 à 15h45, le dernier chiffre émanant d'un site "policier" ! Autant dire que, parmi ces trois estimations, la première a des allures d'intruse ; la logique voudrait, donc, que l'on conserve les deux dernières. Et pourtant, la "grande" presse, je veux dire la presse officielle ou semi-gouvernementale, n'en démord pas...

Il y aurait peut-être une explication, du moins, à en croire le psychanalyste Gérard Miller.

Source
Cela dit, ne soyons pas médisants et contentons-nous de juger sur pièce.

Par parenthèse, j'inviterais volontiers les Gilets Jaunes manifestant à Paris dans les prochains jours à choisir pour destination finale la Place de la République, ce qui permettrait de comparer l'occupation de la place par 3000 manifestants (cf. le ministère de l'Intérieur au 9 mars 2019) et par 20.000 manifestants (cf. les organisateurs au 19 février 2019). Mon avis personnel est que si les "3000" personnes supposées avoir manifesté (soit au moins trois groupes distincts) à Paris l'autre samedi s'étaient rassemblées Place de la République, la foule aurait largement débordé dans les rues avoisinantes !

Le fait est que nous sommes un certain nombre à fréquenter des salles de concert et à pouvoir apprécier le temps mis par une foule à accéder à une salle ou en sortir, et le moins qu'on puisse en dire est que le chiffre de 3000 manifestants parisiens l'autre samedi, sur au moins trois sites distincts, est rien de moins que ridicule !

Quand le sage désigne la lune...

Mais il y a autre chose : car, même à supposer que la mobilisation soit en baisse, qui peut être assez sot ou stupide pour en déduire que la situation des retraités, des travailleurs précaires, des chômeurs, des associations privées de subventions suite à la baisse de l'ISF, des agriculteurs acculés au suicide, des policiers et gendarmes au bord du burn-out, des gardiens de prisons au bord de la crise de nerf... se serait améliorée par une opération du Saint-Esprit ?

Et quand bien même il n'y aurait qu'un millier de personnes à défiler dans toute la France, cela signifierait-il que les problèmes du pays se seraient résolus comme par magie ?

Quand le sage désigne la lune..., le politicien-politicard-politocrate regarde les sondages !
Source
Je conseillais, plus haut, aux Gilets Jaunes, de se diriger à l'avenir vers la Place de la République, de manière à faciliter la comparaison avec une jauge de 20.000 personnes comme annoncé par les organisateurs de la manifestation contre l'"antisémitisme" du 19 février 2019.

Et je m'en vais leur donner un autre conseil. Il se trouve que je connais un peu le quartier des Champs-Elysées, avec ces douze avenues débouchant sur la place de l'Etoile. Et pour avoir maintes fois sillonné le quartier, à pied, je dois dire qu'il faut avoir de bonnes jambes pour se taper toute l'avenue des Champs et plus, jusqu'au terminus d'une manif, des kilomètres plus loin. Et n'oublions pas que les Champs-Elysées sont pavés, et que marcher sur des pavés, ne serait-ce qu'une demi-heure, ça vous casse les jambes si vous n'avez pas la forme olympique !

Il faut dire qu'une chose est de déambuler, par exemple, à Strasbourg, Tours, Amiens... ou à travers n'importe quelle ville de province, entre le Tribunal et la gare SNCF, ce qui prend entre dix minutes et une petite demi-heure ; une autre est de partir d'un arrondissement de Paris pour atterrir dans un autre, trois ou quatre heures plus tard ! Le fait est que, lors des premières manifs, on voyait plein de cheveux gris voire blancs, beaucoup moins lors des dernières, et à cela, il y a une raison toute prosaïque : manifester n'est pas une sinécure ! Les grands syndicats sortent sur les boulevards lors d'occasions spéciales, comme le 1er Mai, soit une fois l'an, sauf circonstances particulières. Tandis qu'ici, les GJ se farcissent une grande déambulation par semaine, soit de quoi épuiser n'importe qui, à commencer par les sujets les plus âgés, les moins entraînés, les familles avec de jeunes enfants, les handicapés..., qui rentrent chez eux complètement lessivés et courbaturés et ne sont pas prêts de remettre ça la semaine d'après, ni la suivante ! 

Du coup, moi, j'opterais pour un itinéraire du type Place de l'Etoile-Avenue Foch plutôt que pour les Champs-Elysées. Avantages de Foch ? La distance de l'Arc de Triomphe à la Porte Dauphine se parcourt en bien moins de temps que les Champs. Par ailleurs, sur Foch, vous avez zéro magasin, zéro restaurant..., donc zéro nuisance pour les riverains, un samedi après-midi. Cerise sur le gâteau : dès la Porte Dauphine, on n'est plus qu'à quelques encablures du Bois de Boulogne, où l'air est bien plus pur que sur les Boulevards..., de quoi s'offrir un pique-nique bien sympa !  



(1) Qui s'effectue en déambulant et en échangeant des propos, des réflexions intellectuels. Ménard exposait ces vues à M. Marcelin Berthelot, au cours de longues promenades péripatéticiennes, sous les bois paisibles de Chaville et de Viroflay (BARRÈS, Voyage à Sparte, 1906, p. 11). Par référence au fait qu'Aristote enseignait en déambulant dans les allées du Lycée. (source)


Liens :  01  -  02  -  03  -  04  -  05 (plus intéressant qu'un prof de Sciences-Po !)  -  06


Petit supplément illustré : quand on sait un peu se servir d'un ordinateur, on doit être en mesure de contrefaire moult images, comme le fait de convertir une image plate en sa version "en relief" ou en "3D". Il faut dire que je ne désespère pas de persuader les héritiers d'Edgar P. Jacobs (que je cherche à joindre désespérément, outre le fait que l'éditeur belge est un neuneu !) de l'intérêt qu'il y aurait à convertir en 3D l'ensemble de l'oeuvre du maître, ce qui serait bien plus commode en travaillant sur les planches d'origine plutôt que sur des timbres-poste ! Wait and see...


Images en 3D. Lunettes rouge-cyan requises. Vous pouvez copier, mais les images sont en partie floutées !



mardi 4 décembre 2018

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert... #1

Épisode 1 : que diriez-vous d'une petite tranche de sémantique ?




Il fallait bien que cela arrive un jour : que j'écrive quelque chose sur lesdits "gilets jaunes" !

Mais j'entends d'ici l'interrogation : "Et pourquoi avoir attendu tout ce temps : par désintérêt, indifférence, circonspection ?".

Mettons qu'il y a un peu de tout ça. Le fait est que lorsqu'on se targue - c'est mon cas ! - d'appartenir à la catégorie des intellectuels, laquelle n'a rien à voir avec un quelconque bagage universitaire - cf. Spinoza était un simple ouvrier verrier ! -, et que l'on dispose d'un minimum de culture générale, laquelle permet de relativiser plein de choses grâce à une propension certaine à prendre de la hauteur sur les choses et les évènements, alors on s'impose un minimum de temps d'observation et de réflexion avant de pondre quelque analyse que ce soit.

Par parenthèse, en apprenant et voyant à la télévision ce que des brutes épaisses ont osé faire sur le site de l'Arc de Triomphe, à Paris, on se dit, d'une part, que, décidément, il y a des cons partout, et que, si ces abrutis avaient pu accéder aux salles du Louvre, si ça se trouve, ils n'auraient pas hésité à lacérer la Joconde !

Les cons, ça ose tout, a dit quelqu'un dans un film !

  • Experts
Je dois vous avouer que j'admire (je me comprends !) toutes ces gens qui défilent entre stations de radio et plateaux de télévision pour livrer, au jour le jour, voire matin, midi et soir, moult expertises sur des choses se déroulant sous leurs yeux, tout en vous annonçant, et ce, sans le moindre recul, par exemple, que "nous venons de vivre un évènement historique", que tel autre évènement (ex. une victoire sportive) "entre dans la légende", et patati et patata.

En voulez-vous une illustration récente ? Dans la soirée du 3 décembre 2018 étaient décernées, au Grand Palais de Paris, quelques récompenses annuelles liées au football professionnel, dont les deux ballons d'or, le masculin échappant, pour la première fois depuis dix ans, au tandem Cristiano Ronaldo/Lionel Messi. Et qu'a-t-on entendu ou lu ici ou là du côté de quelques "experts" du ballon rond ? Que c'était la fin d'une époque, que les années Messi-Ronaldo étaient définitivement derrière nous, et patati, et patata.

Le fait est que la Juve de Ronaldo est bien partie pour aligner un scudetto supplémentaire cette année, à l'instar du Barça de Messi. Et l'année prochaine, il n'y a pas de coupe du monde... Alors, on parie combien que l'on risque de retrouver Messi et Ronaldo en bonne place dans la course au prochain ballon d'or ?

Un de ces "experts" médiatiques bien connus des Français, en tout cas en matière politique, est l'inénarrable Jean-Michel A., que l'on peut entendre, le matin, sur une radio, moins de deux heures plus tard, sur une télévision (voir ci-dessous) et, le soir même, sur une autre télévision. Mais je ne connais pas tous ses employeurs ! Et j'imagine mal notre homme parler d'une même chose, matin, midi et soir, en se renouvelant à chaque fois. D'où cette impression que nos "experts" médiatiques parlent souvent pour ne rien dire.



Par parenthèse, pour rester sur Aphatie, notre "expert" ne doit pas bien connaître la Constitution de la 5ème République, si j'en juge par cette toute récente saillie :



"E. M. doit déjà avoir en tête le nom d'un autre Premier ministre...", non mais sans blague ! Où Aphatie a-t-il vu que le Premier ministre était à la solde du Président de la République ? 

La Constitution de la 5ème République prévoit que le Premier ministre présente la démission du gouvernement, à la suite de quoi le Président procède à une nouvelle nomination. C'est ce que j'affirmai ici même, lorsque j'avançai que je ne voyais pas François Fillon contraint de quitter l'Hôtel de Matignon, et alors même que le ban et l'arrière-ban de nos politologues et autres politocrates spéculaient à-qui-mieux-mieux sur la nomination imminente de Jean-Louis Borloo au poste de Premier Ministre. 

Citations
Je ne prends pas de pari sur une décision qui concerne exclusivement une seule personne (le président de la République). Richard Descoings, directeur de Sciences Po', Radio RMC, 15.09.2010.
Le remaniement, plus on l'a attendu, plus il doit être important... Ça veut dire que ça passe par un changement de premier ministre. Alain Duhamel, politologue (et très probablement ex-prof à Sciences Po'), radio RTL, 28.10.2010.
Arnaud Leparmentier fait le pari que Fillon s'en va... Oui, pour le coup, nous serons deux à faire le pari ! Henri Verney journal Le Parisien, A. Leparmentier (journal Le Monde), radio France Info, 05.10.2010.
Mais, comme chacun sait, François Fillon n'est jamais parti et Jean-Louis Borloo n'a jamais été nommé Premier Ministre de Sarkozy !

Du reste, François Fillon a confirmé mon analyse lors d'une fameuse interview télévisée, lorsqu'il affirma à son intervieweuse, sans jamais être démenti par quelque politocrate que ce soit, que "le président de la République n'avait pas le pouvoir de se débarrasser d'un premier ministre jouissant de la confiance de l'Assemblée nationale.".

Et pour que les choses soient bien claires, j'inviterais volontiers ce pauvre Aphatie à lire l'article 8 de la Constitution :
Article 8 Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du GouvernementSur la proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
Ce qui veut dire, en bon français, qu'en l'absence d'une présentation par le Premier Ministre de la démission du gouvernement, le Président de la République ne procède à aucune nomination à Matignon !

Autre chose ? L'article 20, qui stipule que le Premier Ministre soit responsable devant le Parlement, pas devant le Président de la République !

Il faut dire que nos "experts" médiatiques ont le sens de l'anticipation et de l'hyperbole. Et comme je n'en fais pas partie, moi, je me contente d'observer, de réfléchir, et de ne produire une analyse qu'après mûre réflexion.

Il se trouve que ce blog s'intitule "Com' ils disent", ce qui veut tout dire, non ? Vous n'avez pas tout compris ? Alors j'explique, enfin, juste un peu, histoire de dévoiler un petit pan du voile.

'Com', c'est évidemment l'abrégé de "communication", mais au sens moderne, je veux dire un tantinet péjoratif de "ce n'est que de la com", ou l'art de parler pour ne rien dire, juste histoire d'occuper le terrain et d'épater la galerie des "experts" médiatiques évoqués plus haut.

  • Sémantique
Le fait est que, depuis mon plus jeune âge, je me passionne pour la sémantique. À ne pas confondre avec la sémiologie, ce terme qui ne veut absolument rien dire : s'il me fallait compiler toutes les âneries proférées par la plupart des sémiologues, il y aurait de quoi produire dix thèses de doctorat !

D'où me vient cette aversion pour la sémiologie et les sémiologues ? De cette propension des faux experts à dire à peu près tout et n'importe quoi, s'agissant de disciplines aux contours flous voire illisibles. C'est ainsi que le dictionnaire nous définit la sémiologie comme une étude des systèmes de signes linguistiques (F. de Saussure), sauf que, depuis De Saussure, le concept a été copieusement élargi à celui de science des significations en général, incluant tous les signes censés (!) porter du sens, qu'ils soient linguistiques, graphiques, ou autres...

Et à propos d'autres (signes), j'entends encore cette "sémiologue" analysant la performance de Marine Le Pen lors du débat d'entre les deux tours de la dernière élection présidentielle française, et attirant l'attention des téléspectateurs sur un signe tangible de la fébrilité de Marine Le Pen, à savoir ce geste consistant à remettre sa mêche de cheveux en place.

Le problème est que tous ceux qui ont pu observer Marine Le Pen depuis qu'elle apparaît à la télévision ont pu constater que ce tic gestuel l'habitait depuis fort longtemps, comme cet autre tic (propre à beaucoup de porteurs de lunettes) consistant à remonter de l'index ses lunettes sur son nez. 

Contrairement à ce fourre-tout qu'est la sémiologie, la sémantique, elle, se définit très clairement, comme l'étude du sens (profond) des mots.

Un exemple ? Les époux Ortigues sont les auteurs d'un contestable "Oedipe africain", transcription un peu bêbête (de mon point de vue) des thèses (déjà tirées par les cheveux) de Freud sur la relation mère-fils. Et voilà notre Oedipe incliné ou incité à se débarrasser de son père.

Seulement voilà : en bons (ou mauvais) épigones de Freud, Ortigues et Ortigues ont soigneusement négligé la sémantique de certaines langues africaines, qui leur aurait évité de commettre un funeste impair.

C'est ainsi que, dans bien des langues vernaculaires - et pas seulement en Afrique -, la soeur du père est un "père", tandis que le frère de la mère est une "mère" ; en clair, la première appartient à l'ensemble (cf. les mathématiques) des "pères", tandis que le second appartient à celui des "mères". Et cela n'a rien à voir avec le sexe biologique de l'individu ! Du coup, venir manipuler la théorie oedipienne dans un tel contexte vous conduit droit dans le mur ; en un mot comme en cent : dans une multitude de sociétés basées sur le principe de la famille dite élargie, un père peut fort bien être une femme, de même qu'une mère peut fort bien être un homme ! 

Mais j'en entends qui s'interrogent : "Mais où veut-il nous amener ?".

Mais aux gilets jaunes, pardi ! Au fait, vous savez ce que c'est qu'un gilet jaune ?

Prenons la proposition suivante : "Saccage de l'Arc de Triomphe de l'Étoile par des gilets jaunes".

J'en connais qui vont se poser des questions : "des gilets jaunes saccageant l'Arc de Triomphe ? Mais ça ne veut rien dire !".

M.D.R. (mort de rire !). En français (mais dans d'autres langues aussi) on appelle ça une figure de rhétorique...

À suivre...


N. B. Tiens donc, en attendant la suite, je vous invite à lire ce qui suit : lecture 01  -  lecture 02... 

Question à mille euros : sachant que la France (métropole + dépendances d'Outre-mer) possède le tout premier domaine agricole de l'Union Européenne, comment expliquer que ce pays s'échine à importer + taxer un carburant polluant (le gazole tiré du pétrole) alors qu'il existe des alternatives moins polluantes, notamment du gazole végétal, que les campagnes françaises peuvent fort bien produire en quantité ? 

Citation :
Mais il y a un autre problème… et il est de taille. Si l’on passe les odeurs de friture que dégagera (logiquement) votre automobile, il convient de rappeler que cette pratique est tout bonnement interdite par la loi. La cause ? Une sombre histoire de taxes sur les carburants non prélévées et un manque à gagner pour l’Etat Français… en totale contradiction avec les directives européennes. (Source)

Petit supplément illustré : voir l'Arc de Triomphe de l'Etoile vandalisé par des connards ne peut que me mettre en rogne, et le mot est faible. Il se trouve que l'Arc est un monument que j'ai souvent visité et photographié sous toutes les coutures, de jour comme de nuit. Les images qui suivent sont des épreuves de repérage préparatoires à des images en 3D.

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La dernière image est un anaglyphe (3D) : lunettes spéciales (rouge-cyan) requises