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mardi 7 mai 2019

7 mai 1954 : Diên Biên Phu, une débâcle coloniale


Les évocations de ce Waterloo tonkinois ne manquent pas dans la littérature ou dans la presse. 



Citation :
Le lieutenant-colonel Charles Piroth est sûr de son affaire. Aucun doute possible : le Viet-minh ne pourra jamais transporter des canons lourds sur des centaines de kilomètres, à travers la jungle, ces canons qui pourraient inquiéter la défense de Diên Biên Phu. Quand bien même y parviendraient-ils que les pièces de 155 françaises les réduiraient vite au silence.
Piroth est un officier respecté, ancien des combats d’Italie de 1944. Il sert au Vietnam depuis 1945 et commande l’artillerie du camp retranché, établi dans le nord-ouest du Tonkin, près de la frontière laotienne. En 1946, il a été blessé au bras dans une embuscade Viet-minh : on l’a amputé sans anesthésie. Ses faits d’armes lui ont valu le grade de commandeur de la Légion d’honneur. A 47 ans, il a la compétence, l’expérience, l’autorité. Les canons du général Giap ne lui font pas peur.
Mais le 13 mars 1954, tandis que l’armée vietnamienne lance son premier assaut, les obus tirés des collines font des ravages. En trois heures, «Béatrice», le point d’appui le plus au nord, reçoit des centaines de coups au but. Les abris sont pulvérisés, les défenseurs tués, les survivants terrorisés. Piroth donne l’ordre de répliquer. Rien n’y fait : les tirs français ne peuvent atteindre les pièces ennemies installées dans des grottes, à flanc de montagne. L’intensité du bombardement est une surprise catastrophique pour l’état-major français, qui se croyait protégé par les canons de l’artilleur péremptoire. Alors le 15 mars, après deux jours d’enfer, Piroth, en pleine dépression, attache une grenade sur sa poitrine et la fait exploser.
(...) 
La reddition de Dien Bien Phu sonne le glas de l’empire colonial français. En Algérie, le FLN lance sa première offensive. Partout au Sud, la victoire de Giap galvanise les partis indépendantistes. Bonaparte avait bâti un empire en Europe. En appliquant les mêmes préceptes, son élève a détruit un autre empire, celui des puissances européennes qui dominaient le monde depuis la Renaissance. L’indépendance du Sud s’est jouée dans une cuvette humide perdue dans la jungle montagneuse du Tonkin : Dien Bien Phu. (source)

Pas mal d'eau a coulé sous les ponts depuis cette bérézina tropicale. Et là, vous vous dites que d'aucuns auront tiré les leçons de ce désastre ! Il se trouve que, dans la foulée des Français, les Etats-Unis vont, à leur tour, s'engouffrer dans ce bourbier, après avoir commis quelques crimes majeurs en Corée, et avant de connaître, à leur tour, une déculottée mémorable face aux "petits hommes jaunes". Pour leur part, les Français vont connaître une nouvelle et cruelle déconvenue en Algérie, quelques années plus tard.

Mais qu'à cela ne tienne, le monde étant ce qu'il est, et la guerre étant un accélérateur de croissance (cf. Claude Cheysson, ministre des Affaires Etrangères de François Mitterrand), nous avons un peu partout ces guerres larvées, entretenues par un lobby militaro-industriel qui a impérativement besoin de fomenter des conflits pour continuer d'exister.

Question : s'agissant de la seule France : combien de soldats tués en terre étrangère depuis Diên Biên Phu ? 


jeudi 3 novembre 2011

Psychopathologie du harki ou le sort funeste des traîtres à leur pays



Né le... 1943. Entré dans la harka... le... 1958.

- Vous êtes devenu harki en 1958 ?
- Ben oui !
- Mais en 1958, vous avez... quinze ans !
- Ben oui !
- On vous a engagé dans l'armée aux côtés de la France à quinze ans ?
- Ben oui !
- Mais, on n'entre pas à l'armée à quinze ans !
- Ben si !

Je n'en crois pas mes yeux.

Au cours de mon parcours universitaire, j'ai été amené à donner des cours particuliers pour financer mes études. Et puis, au hasard d'un mémoire de sociologie, je me suis retrouvé enquêtant dans des quartiers ouvriers, les fameux HLM si mal chantés par Renaud ("mon dieu qu'il est blême, mon HLM..."). Si seulement il avait pu visiter ces somptueux - oui, somptueux ! - appartements habités par des Maghrébins, avec leurs tentures aux murs et leurs tapis berbères qu'il faut pouvoir apprécier nus-pieds !

Prof particulier est certainement la couverture la plus adaptée pour qui veut observer les "vraies gens". Rendez-vous compte : le médecin ne passe que de temps en temps, de même que le plombier, le réparateur d'ascenseur - lequel n'entre jamais dans les appartements ! -, le facteur... Le prof particulier, lui, passe au moins une fois par semaine, voire tous les jours chez les riches. Chez les ouvriers, la séance hebdomadaire durait, en ce qui me concerne, au moins deux heures. Et ce jour-là, je suis dans une HLM de la banlieue sud de Paris, auprès d'une famille dont je vais suivre les enfants durant deux ans.

Le père m'apporte, un jour, un dossier, son dossier militaire, parce qu'il accède bientôt à la retraite. Je découvre à l'occasion qu'il a servi comme harki, ces supplétifs de l'armée française en Algérie, et que Messmer et De Gaulle ont laissé se faire égorger après la déroute. Car il faut bien parler de déroute, sinon pourquoi quitter un pays après y avoir mené une guerre victorieuse ?

Engagé comme harki à 15 ans !

Pauvre France !

Notre homme n'a probablement dû son salut de se retrouver parmi la poignée de harkis "rapatriés" (ha! ha! ha!) en France qu'à son jeune âge au moment de son engagement ?!

Détail scabreux qui en dit long sur la moralité des colonisateurs : arrivé à 19 ans en France,  il se trouvait, près de quarante ans plus tard, toujours ANALPHABÈTE ! Je veux dire par là qu'il n'aurait pas su distinguer le "a" du "t" dès lors qu'il ne connaissait même pas l'alphabet latin, ni arabe d'ailleurs !

PAUVRE FRANCE !

L'histoire des harkis, tout le monde la connaît, ou devrait la connaître ! Le fait de créer des blogs ou sites sur Internet vous confère quelques responsabilités. Et mon métier étant la pédagogie - ce mot que l'on n'entend plus nulle part ! - j'estime parfaitement bienvenu d'utiliser cet outil de communication comme instrument d'instruction civique voire d'instruction tout court, notamment à destination de ce jeune public, que je connais fort bien, lequel passe le clair de son temps à zapper, à sautiller d'une page à l'autre, sans jamais rien approfondir, en ces temps de "nouvelles technologies" où, dans les appartements, les consoles de jeux vidéo ont remplacé les instruments de musique. Je sais de quoi je parle !

Le fait est que l'histoire ancienne voire récente n'est pas tendre pour les "harkis" et autres "collabos", toutes ces gens qui font, un jour, le choix fatidique de prendre les armes contre leurs propres compatriotes, pas uniquement dans le cadre d'une guerre civile, mais pire, aux côtés d'un occupant étranger, d'un colonisateur.

Cette page revient sur quelques cas fameux de "collaborations" de ce genre. Tout ce qui suit est disponible sur l'Internet ; dans l'ordre ou dans le désordre, il sera question de Pétain et de Laval (le second a été fusillé ; le premier y a échappé en raison de son grand âge ou de son statut presitigieux de héros de la Grande Guerre [14-18] ?). Il sera aussi question de Najibullah, ce médecin afghan qui prendra l'initiative calamiteuse de faire entrer l'armée soviétique dans son pays. Exécuté lui aussi. Et comment oublier le Vietnam, avec son collaborateur en chef, Nguyen Van Thieû, qui finira ses jours aux Etats-Unis ? Et que dire de l'Armée du Liban Sud, ces "harkis" chrétiens libanais qu'on a vus déguerpir en direction d'Israël dans un beau (!) désordre rappelant quasiment l'effervescence régnant sur les toits de l'ambassade américaine de Saigon, au Vietnam. 

L'histoire n'a jamais été tendre pour les "collabos" !

C'est probablement la raison pour laquelle, en Libye, les rats quittent déjà le bateau... Huit mois de massacres sous le parrainage du syndicat criminel ONU-OTAN. Pas loin de cent mille meurtres par le biais de bombardements massifs. Il paraît qu'ils ont gagné la guerre et libéré le pays ! Laissons-les plastronner, en nous  rappelant simplement qu'au Liban sud, la parenthèse israélienne aura duré quatorze années, presqu'autant que la présence soviétique en Afghanistan, et qu'au Vietnam, la parenthèse impérialiste franco-américaine a duré une bonne trentaine d'années, pour finir par un piteux ballet d'hélicoptères sur les toits de l'ambassade yankee de Saigon !

Ce survol de la question des "traîtres à leur pays" se termine par le cas très particulier des Oustachis croates, nationalistes extrémistes qui ne trouveront rien de plus intelligent que de s'allier avec Hitler.

L'Histoire a toujours été très sévère avec les collabos !


Lorsque Victor Nader, l'ex-commandant des forces spéciales de l'Armée du Liban Sud , bat le rappel de ses troupes, ses hommes répondent présent. Mais aujourd'hui, dix ans après la dissolution de son unité, le point de ralliement est une plage israélienne. Mais comme beaucoup d'anciens de l'ALS, cette milice formée et financée par Israël qui combattait les Palestiniens et le mouvement chiite Hezbollah, ils se sentent aujourd'hui floués. (Source)









After days of violent confrontation, Abdul Hakim Belhadj was able to stand in Gaddafi's compound in the Libyan capital and declare the end of tyranny in the country. He had fulfilled the promise that he made two weeks earlier and brought about the end of the regime, protecting thousands of civilians in the process. As the man "in charge of the military committee responsible for keeping order in Tripoli", Abdul Hakim Balhadj has come a long way from his days in a Gaddafi prison cell. For that, he has told the New York Times, he "is a grateful ally of the United States and Nato".

Après plusieurs jours d'affrontements violents, Abdul Hakim Belhadj est parvenu à accéder à la citadelle de Kadhafi dans la capitale libyenne, pour y déclarer la fin de la tyrannie dans le pays. Il avait rempli la promesse qu'il avait faite deux semaines plus tôt et provoqué la fin du régime, assurant par-là même la protection de milliers de civils. En sa qualité d'homme "en charge de la commission militaire chargée de maintenir l'ordre à Tripoli", Abdul Hakim Balhadj a parcouru un long chemin, depuis le temps passé une cellule d'une prison de Kadhafi. Pour cela, il a déclaré au New York Times qu'il "était un allié reconnaissant des Etats-Unis et l'OTAN".







Oustachis

En juin 1941, plus de cent mille hommes, femmes et enfants serbes furent tués en quelques jours, torturés et massacrés dans leurs maisons, sur les routes, dans les champs, les prisons, les écoles et même au sein de leurs églises orthodoxes… Voici deux témoignages sur ces atrocités. Le premier est la confession d'un de leurs auteurs, l'oustachi Hilmia Berberovitch… Il donna à la police de Belgrade la description suivante du massacre auquel il participa, dans l'église orthodoxe serbe de Glina : 

« Dans la ville de Glina, nous avons arrêté et mis en prison de nombreux serbes. Par petits groupes, nous les avons transférés de la prison dans l'église. Notre chef nous munit de haches et de couteaux et ensuite on commença le travail. Quelques-uns furent tués d'un coup au cœur. D'autres furent égorgés et d'autres encore coupés en morceaux à coups de hache. Non seulement l'église fut transformée en boucherie, mais c'était un enfer de cris et de gémissements… »

Et voici le deuxième témoignage, celui d'un survivant Jednak Ljuban. Il nous a fait le récit des heures mortelles qu'il a vécues dans la tragique église de Glina : 

« Les Oustachis ont rassemblé quelques centaines de paysans de mon village et de ses environs et nous ont transportés à Topusko. Les Oustachis nous expliquèrent que notre présence dans l'Église avait pour but de nous faire assister à un « Te Deum » chanté pour la longévité du Poglavnik et celle de « l'État indépendant de Croatie ». Mais à l'intérieur de l'église, tout semblait être préparé pour la messe. Nous entendîmes un camion s'arrêter devant l'église et un groupe nombreux d'Oustachis ne tarda pas à entrer, armés de haches et de couteaux. Derrière eux, ils fermèrent la porte. Un Oustachi prit alors la parole pour demander aux Serbes s'ils possédaient sur eux leur certificat de conversion à la religion catholique. Les deux seuls qui purent l'exhiber furent immédiatement relâchés… Les Oustachis commencèrent à massacrer notre groupe dans l'église. Les cris de douleurs et les sanglots d'effroi retentissaient de toutes parts. Je perdis conscience… et puis il me sembla soudain que le silence régnait dans l'église et je sentais clignoter la lumière des cierges qui brillaient encore sur l'autel de l'église profanée… » (...) 

« À Kladusa, ils emmenèrent des familles serbes tout entières dans les boucheries. Là ils les abattirent comme du bétail et, avant même qu'ils eussent expiré, ils pendirent aux crochets à viande tout d'abord les petits enfants. Les femmes vinrent ensuite et les hommes furent accrochés les derniers. Dans les villages entre Vlasenika et Kladanj, nous découvrîmes des bébés empalés sur des lattes pointues d'un enclos, leurs petits membres tordus de douleur, tout comme des pattes d'insectes piqués sur les épingles. Les rites les plus féroces des tribus cannibales n'ont jamais connu rien de semblable… »

Des prêtres catholiques participèrent de près ou de loins aux massacres et organisaient aussi des conversions forcées de cvillages serbes ou bosniaques.

Ces prêtres ou des frères franciscains portaient des armes sur leur soutanes ou alors revêtaients des uniformes oustachis. [Texte d'origiine non retouché] (Source)




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vendredi 7 octobre 2011

De Lidice à Mylai, au Vietnam, et d'Oradour-sur-Glane à Syrte en Libye : psychopathologie du génocide

L'Histoire : un éternel recommencement ?

1940 : Hitler parade en France. Mais comme son ambition est d'envahir toute l'Europe, il se rend bien compte qu'il ne disposera jamais d'assez de personnel pour ce faire. Par ailleurs, les Allemands ne parlent pas toutes les langues européennes. Il faut donc recruter des supplétifs sur place. Ce sera la principale fonction de l'ex-héros de la 1ère Guerre mondiale : Philippe Pétain. La France va se trouver divisée, avec un territoire sous occupation et "collaboration", d'une part, et une zone dite "libre", d'autre part, avec, circulant entre ces deux secteurs, des résistants réfractaires à l'occupation et pourchassés par la milice pétainiste pour le compte de l'occupant. Un panorama somme toute semblable à ce que nous voyons actuellement en Libye partiellement occupée par les troupes de l'ONU-OTAN et leurs supplétifs de Benghazi.





Les nombreux touristes visitant régulièrement Paris auront reconnu ci-dessus les arcades de la Rue de Rivoli à gauche, et les Tuileries à droite


Celui-là n'a plus que quelques minutes à vivre avant le signal : "Feu !"





Si vous n'avez jamais entendu parler de Lidice, faites une petite recherche sur Internet...

 Quant à Oradour-sur-Glane...












Il faut dire qu'en matière de génocide, les nazis étaient passés maîtres...





Seulement voilà : les nazis n'ont jamais eu l'exclusivité des atrocités et des crimes de guerre voire contre l'Humanité. Ils ne les ont même pas initiés ! Pensons à toutes les guerres coloniales et aux innombrables génocides commis par les Européens sur les populations autochtones d'Amérique, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'Asie et d'Afrique, à commencer par la traite des Noirs.

Plus près de nous, il y eut Sétif (1945), Madagascar (1947), le Cameroun (1955-58), le Vietnam et notamment cette fameuse - et non unique - tuerie de Mylai...



Et pour ne pas perdre la main, voilà qu'on s'en va massacrer en Libye, après l'avoir fait en Irak et en Afghanistan...

Syrte en Libye, comme Lidice ou Oradour-sur--Glane






Psychopathologie des génocidaires : disposition ontologique ou simple atavisme ? Mais au fond, qu'est-ce que ça change ? Sinon que ceux qui couvrent d'autres pays de bombes se targuent toujours de prendre toutes les dispositions pour protéger leurs propres pays d'attaques dites "terroristes", ce qui est la marque de ce type de psychopathes : capables de terroriser des pays entiers et d'y massacrer les civils par dizaines de milliers, le tout au nom d'une lutte contre un terrorisme qu'ils ont pour l'essentiel fabriqué eux-mêmes ; un terrorisme fantasmé, en somme.

Car les faits sont là : que l'on compte les morts prétendument causées par le "terrorisme" (terrorisme exogène, forcément ; pour mémoire : on exclut les Brigades Rouges, l'IRA, la RAF, l'ETA, le FLNC, les gens de Waco ou d'Oklahoma City, etc.) dans les pays occidentaux, et les morts causées par les pays occidentaux aux quatre coins du monde, et faisons une comparaison. Prenons l'Irak,  l'Afghanistan, le Pakistan et la Libye et le nombre de civils qui y ont été assassinés par les bombes occidentales et rapprochons-le du nombre de citoyens occidentaux assassinés par des Irakiens, Afghans, Libyens...

C'est pourtant clair non ?

Les psychopathes génocidaires ont ceci de particulier qu'ils passent le clair de leur temps à expliquer au monde entier qu'ils doivent se défendre contre de méchants barbares, d'où leur juste recours à la légitime défense ! Cette psychopathie se comprend fort bien à travers l'idéologie véhiculée par le cinéma. Considérons deux exemples significatifs :

- Rambo : voyez les actions héroïques de ce vétéran des guerres d'Indochine dans la défense des valeurs morales de l'Occident face aux barbares ; et où vivent ces fameux barbares, à votre avis ?

- le western au cinéma : dans 95 % de ce type de films, on vous montre toujours de braves et pacifiques pionniers  traversant les grandes plaines américaines dans leur roulotte, et tout juste armés de leur courage et de leur (inévitable) bible, se faisant harceler par de méchants Indiens, les braves pionniers n'ayant d'autre ressource que de prendre les fusils pour se défendre héroïquement, jusqu'à l'arrivée miraculeuse de la cavalerie... Ça, c'est la mythologie hollywoodienne. Dans les faits, ce sont bien les Européens et leurs armées supérieurement équipées qui ont exterminé les Peaux-Rouges pour leur voler leurs terres, et non l'inverse !

Cette idéologie psychopathologique est inculquée aux enfants par le biais du... jeu vidéo. Prenez tous les "shoot 'em up" (dégommez-les tous) et tous ces jeux ultra-violents dans lesquels le personnage central est une arme visible au premier plan. Qui est l'ennemi qu'il s'agit d'éradiquer avant qu'il ne vous éradique, lui ? Dans tous les cas, ou presque, un méchant "alien" (étranger) venu chez vous bourré d'intentions maléfiques et bien décidé à vous détruire. Donc, pour survivre, il faut dégommer les aliens. Et voilà comment on inculque cette pathologie du "tuer avant d'être tué" à des gamins en culottes courtes ! Et ne venez pas vous étonner que, précisément, cette idéologie ne conduise quelques esprits faibles à entrer dans une entreprise, un lycée ou une université et à liquider des camarades et leurs profs, ou à tirer sur tout ce qui bouge depuis une voiture planquée, jusqu'à aller massacrer des enfants dans une halte-garderie..., etc. Ce genre de "faits divers" n'est plus si rare que ça, et l'on peut même s'attendre à ce qu'il se répande.

Sociétés angoissées, sociétés névrosés et chauffées à blanc par quelques manipulateurs d'esprits faibles, avec, omniprésent, le fantasme de l'envahisseur qui ne pense qu'à nous détruire, et que nous devons agresser par anticipation. Et en la matière, nos croisés se sont trouvé un "alien" bien commode : l'islamiste, qu'ils auront largement contribué à fabriquer (il n'y avait pas de Hamas en Palestine dans les années 70-80, soit avant la première Intifada, et en Afghanistan, il n'y avait pas de Taliban ni d'Alqaeda avant l'invasion soviétique.). Et maintenant, ils se lâchent, avec les caricatures de Mahomet, le Coran qu'on brûle en public, la chasse aux signes religieux, surtout musulmans, jusqu'aux interventions militaires. Il ne s'agit là que d'avatars d'une seule et même névrose, pas si récente que ça, du reste, quand on pense que les Croisades se sont étendues sur des siècles !

Et quand on parle de croisade, n'oublions pas l'idéologie, car tout ça est censé être fait pour la bonne cause ; vous savez ? "Gott mit uns!" (Dieu avec nous !), ce qui nous renvoie à... la Bible, évidemment ! Et le tour est joué !

La religion. L'opium du peuple ! Revoyez tous ces massacres, commis pour la "bonne cause" ; au hasard, la Saint-Barthélémy ! 

Alors, reprenons un peu les statistiques des victimes occidentales du "terrorisme" et des victimes des armes occidentales à travers le monde, et identifions pour de bon les vrais terroristes !

Dans le cas de la Libye, les choses sont on ne peut plus claires : plus personne n'évoque cette fameuse résolution 1973 et sa volonté de protéger des civils, pour preuve de l'immense merdier dans lequel les agresseurs se sont enfoncés jusqu'au cou, au point de cracher sur leur propre parole, dont on a compris qu'elle n'avait plus aucune valeur, d'où le récent veto russo-chinois contre une résolution sur la Syrie !

Face à une situation aussi désastreuse, comment s'étonner que les troupes d'occupation en Libye pensent que leurs mensonges étant définitivement éventés, il n'y avait plus lieu de prendre des gants ! Les harkis de Benghazi ne contrôlent même pas la totalité de la Cyrénaïque, leur région d'origine. La presse des siècles derniers n'ose même pas faire de reportage à Benghazi, ville que le CNT ne tient plus, tout comme il ne tient pas Tobrouk, Brega, villes censées être hostiles à Kadhafi ; ne parlons même pas de tout le sud du pays ou de Tripoli, où les harkis ne se sont toujours pas installés. Sur Internet, nous savons de sources sûres que Belhadj, l'ancien d'Alqaeda, aurait été sérieusement blessé par un sniper... Dans ces conditions, vouloir à tout prix occuper Syrte et Bani Wallid, quand 90 % du pays vous échappent, et que le vent de sable va se lever bientôt, clouant les hélicoptères au sol, ça a un côté "baroud de déshonneur" !

Cette guerre, ils vont la perdre. Voilà ce que je n'ai pas arrêté d'écrire ici. Parce que ces psychopathes qui se prennent pour les rois du monde ont oublié les leçons de l'histoire : je pense au ballet des hélicoptères sur le toit de l'ambassade américaine à Saigon, ce 30 avril 1975, avec cette longue file de  "collaborateurs" cherchant désespérément à fuir leur propre pays !

Question : en couvrant la Libye sous les bombes, le syndicat criminel ONU-OTAN s'efforce d'installer ses supplétifs au pouvoir, ou fait-il exactement le contraire : leur pourrir la situation pour que la haine des Libyens à leur égard soit au plus haut ? Ce qui amène une autre question : le syndicat criminel ONU-OTAN veut-il vraiment que le CNT gouverne un jour la Libye ?


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dimanche 2 octobre 2011

Libya: the Dien Bien Phu syndrom. Libya: el síndrome de Dien Bien Phu. Libye : le syndrome de Dien Bien Phu

Et dire que l'équipée des forces de la croisade judéo-chrétienne ne devait durer que quelques jours, dès lors que les populations opprimées par l'infâme Kadhafi se seraient jetées au cou de leurs libérateurs blancs ! Et puis, patatras ! Nos experts avaient juste minimisé quelques détails, que nous n'avons pas cessé d'évoquer, à savoir que Kadhafi n'était pas Saddam Hussein et qu'il n'était pas un mauvais joueur d'échecs, sachant parfaitement qu'une partie ne s'apprécie qu'au tout dernier coup !

Diên Biên Phú, c'est quelque part la fin de l'arrogance coloniale, quand un petit pays, le Vietnam, sous-équipé, vient à bout du terrorisme d'Etat français. Curieusement, les Américains ne retirent rien de l'humiliation française de Dien Bien Phu, puisqu'ils vont se jeter, la tête la première, dans le piège vietnamien, ce qui va conduire à cette autre débâcle de 1975...

Juste un petit rappel : la Libye, c'est grand comme trois fois l'Afghanistan et comme cinq fois le Vietnam. Et au Vietnam aussi, il y avait des harkis : des Vietnamiens qui avaient choisi de combattre aux côtés des envahisseurs venus détruire leur pays sous les bombes !

Quand un pays prétendument civilisé commet des crimes contre l'Humanité de sang froid, avec la certitude de n'être jamais jugé ! Cette image d'enfants vietnamiens dont le village a été "traité" au napalm est célèbre. Cela dit, les crimes américains au Vietnam ne font que suivre de peu ces deux crimes MAJUSCULES que furent Hiroshima et Nagasaki ! Mais entre nous, pas mal d'années avant les Américains, la France "traitait" déjà les villages du Cameroun au napalm ! (Voyez le gouvernorat du Cameroun sous De Gaulle-Messmer, entre 1955 et  1958, sans oublier Sétif, 1945 et Madagascar, 1947 !)

Ambassade américaine à Saigon, 30 avril 1975. Jour de débâcle. Il faut évacuer, dare-dare, tous les harkis (traîtres à leur pays) ; enfin, tous, ça va être difficile !

Le dernier matin

Tout s'effrite. Tout se disloque. Le temps s'étire dans le silence revenu. Il bancale, il s'arrête. Le ciel se retourne et devient bleu comme jamais. Le soleil sourit aux vainqueurs. Il nargue les vaincus.

Il est 3 heures de l'après-midi. Au-dessus de la plaine, imperturbable, un Dakota scintillant de lumière largue des colis inutiles et dérisoires. Il y a quatre longues heures que Diên Biên Phu n'a plus besoin de rien. Rien en tout cas qui puisse venir d'ailleurs. Le camp retranché ne peut plus compter que sur lui-même et puiser dans son propre courage la force d'assumer son destin.

Depuis 11 heures ce matin, plus aucune des positions françaises à l'est de la Nam Youm n'est tenue. Leurs garnisons ont été submergées ; elles ne se sont pas rendues.

Eliane 10 est tombé à l'aube. Il n'y avait plus que deux officiers, retranchés sur le toit d'un abri. Les lieutenants Bailly, du 8ème Choc, envoyé en renfort, arrivé seul, et Le Boudec. Ils étaient grièvement blessés et les Viets les ont laissé brancarder jusqu'à l'antenne chirurgicale. Le Boudec sera le dernier opéré du commandant Grauwin.


The ultimate Generalíssimo: Nguyên Vô Giáp, born on August 25th, 1911


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dimanche 29 mai 2011

Remembering Viêtnam. Bons baisers de Saigon (1945-1975)

Warning: the English/German/Spanish version of this text is available here...


Remembering Viêtnam : 1945-1975

Trente ans d'une formidable guerre d'indépendance contre le colonialisme. Tout avait commencé par une résistance farouche contre le colonisateur français, lequel, à peine "libéré" du joug nazi, s'empressait d'aller massacrer des populations entières en Algérie d'abord, au Vietnam ensuite, sans oublier Thiaroye (Sénégal), Madagascar, et ailleurs.

Et puis, il y eut la déroute française à Dien Bien Phu face au généralissime Nguyen Vo Giap. Mais, apparemment, la leçon n'a pas dû porter, puisque les Américains allaient s'empaler à leur tour sur le fer de lance de la résistance vietcong, jusqu'à ce jour fatidique d'avril 1975, avec cet incroyable ballet d'hélicoptères au-dessus de l'ambassade américaine, dans une évacuation des plus chaotiques.

Il faut dire que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, malgré la supériorité militaire, aucune grande puissance coloniale n'a remporté la moindre victoire sur un pays du Tiers-monde. Une réalité que d'aucuns semblent avoir scotomisée, comme on dit en psychanalyse !