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mercredi 8 mai 2019

8 mai 1945 : ou comment une ignominie peut en cacher une autre


Source
 Citation
Quand la victoire de la démocratie sur la barbarie nazie est apparue imminente, certains musulmans d'Algérie ont espéré que serait enfin mis en application le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Parmi eux Messali Hadj, chef du PPA (Parti Populaire Algérien), interdit depuis 1939. Mais celui-ci est jeté en prison par les autorités françaises et 20.000 de ses partisans défilent le 1er mai 1945 à Alger en sa faveur.

Le matin du 8 mai, une nouvelle manifestation survient à Sétif aux cris de «Istiqlal [Indépendance], libérez Messali». Les militants du PPA ont la consigne de ne pas porter d'armes ni d'arborer le drapeau algérien mais un scout musulman n'en tient pas compte et brandit le drapeau au coeur des quartiers européens.

La police se précipite. Le maire socialiste de la ville, un Européen, la supplie de ne pas tirer. Il est abattu de même que le scout. La foule, évaluée à 8.000 personnes se déchaîne et 27 Européens sont tués dans d'atroces conditions. L'insurrection s'étend à des villes voisines, faisant en quelques jours 103 morts dans la population européenne.

La répression est d'une extrême brutalité. L'aviation elle-même est requise pour bombarder les zones insurgées. Après la bataille, les tribunaux ordonnent 28 exécutions et une soixantaine de longues incarcérations.

Officiellement, les autorités françaises estiment que le drame aura fait 103 morts chez les Européens et 1.500 chez les musulmans. Les autorités algériennes parlent aujourd'hui de 45.000. Les historiens spécialistes évoquent quant à eux 2.500 à 6.000 morts.

Une opinion indifférente
Le drame passe inaperçu de l'opinion métropolitaine qui a la tête ailleurs du fait de la capitulation de l'Allemagne, le même jour. Le quotidien communiste L'Humanité ne l'évoque que pour insinuer que les émeutiers seraient des sympathisants nazis !

Les émeutes de Sétif consacrent la rupture définitive entre les musulmans et les colons d'Algérie et annoncent la guerre d'indépendance.
(source)
 
"Les historiens spécialistes évoquent quant à eux 2.500 à 6.000 morts...".

On est en droit de se demander comment nos historiens "spécialistes" s'y sont pris pour accéder aux bonnes statistiques sans avoir été sur place ! Pour ma part, je ferai volontiers plus confiance aux Algériens eux-mêmes.

Toujours est-il qu'il s'est bien agi d'un massacre, voire de trois, dès lors que trois localités furent concernées dans cet évènement, le pire étant la concomittance entre la fin d'une monstruosité ici, et la poursuite d'une autre monstruosité là-bas...

Par ailleurs, quelles qu'eussent pu être les vraies statistiques des massacres du 8 mai 1945, ces derniers ne constituaient nullement un accident, ayant été précédés d'autres massacres coloniaux récents - une mauvaise habitude ! - : ceux sur des tirailleurs sénégalais à Thiaroye (1944), suivis de ceux de Madagascar (1947).


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vendredi 9 janvier 2015

Le monde contre le terrorisme, oui, mais quel terrorisme ? The world against terrorism! What are you talking about?


Dans notre série : "Les arroseurs arrosés..." (The biters bit...)


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Alors, comme ça, il paraît que c'est l'union sacrée des forces démocratiques, voire de la Civilisation, contre la barbarie ? Parce que quelques personnalités un peu connues de la sphère médiatique française ont été assassinées on ne sait trop par qui ? (On m'a toujours appris que vous étiez présumé INNOCENT tant qu'un tribunal ne vous avait pas formellement jugé COUPABLE, et encore disposez-vous, dans ce cas, de voies de recours, en appel, en cassation...).

Alors, bien évidemment, le ban et l'arrière-ban de la société bien-pensante, journalistes et politiciens en tête, ont entrepris de se livrer à un numéro de strip-tease bien peu excitant, avec force larmes de crocodile et déclarations d'attachement indéfectible aux valeurs morales de l'Humanité. Rien que ça !

Le problème est que les mêmes, il n'y a pas si longtemps, s'activaient à détruire un pays, la Libye, tout comme ils continuent de s'activer à détruire la Syrie, après avoir tenté de détruire l'Irak et l'Afghanistan. Et comme leur connerie est sans limites, voilà qu'ils tentent d'isoler la Russie, coupable de ne pas les laisser aller répandre leur merde en Ukraine.

Bien évidemment, quand la merde que l'on tente de répandre sur les autres gicle sur vous, alors là, on a droit au grand lamento sur la Nation en danger, comme à Boston, où, un jour de marathon, une bombinette a tué et blessé des gens, ce qui est toujours regrettable, certes, mais ne saurait nous faire oublier que, tous les jours, ou presque, un assassin que les journalistes de son pays appellent "Mister President" arrose des villages afghans, yéménites, somaliens et pakistanais de tirs de missiles lâchés par des drones, faisant chaque semaine dix, vingt, trente fois plus de morts et de blessés que l'attentat de Boston !

L'éternelle histoire de la paille et de la poutre...


Il se déclare "désolé" pour les quelque 1600 personnes tuées par erreur (mauvaise visibilité, etc.) à l'aide de son joystick de pilote de drone... "Bryant, who worked for almost five years in America's secret drone program bombing targets in Afghanistan and other countries, such as Pakistan and Iraq, said operators lacked visibility and were not sure about the identity of the people they were shooting at."(Source)

Je vois encore, il n'y a pas si longtemps, un guignol à qui les journalistes donnent du "Monsieur le président" claironner, sur le perron de l'Elysée (c'est à Paris, pour ceux qui ne connaissent pas la France), que l'"on" allait apporter un soutien, y compris militaire, à l'opposition syrienne..., dans ce qui n'est qu'une poursuite de ce délire psychopathique bien dans la tradition "socialiste" française d'interventionnisme colonialiste dans les affaires des autres Etats, surtout quand ils sont réputés faibles !

La France soutient et finance des opérations barbouzardes en Syrie, après avoir participé à une opération barbouzarde internationale en Libye, puis à une autre en Côte d'Ivoire, et actuellement dans le Sahel, sans oublier l'Afghanistan, que les rats sont en train de quitter, la queue entre les jambes. Et voilà qu'après que deux ou trois gugusses ont tiré des coups de feu ici ou là, tuant une douzaine de personnes - contre des centaines de milliers dans les opérations sus-mentionnées -, le ridicule "Monsieur le Président" vient nous faire le coup de la patrie en danger et de la RRRRRRépublique outragée.

Pitoyable spectacle !

Résumons : il n'y a pas si longtemps, en Libye, la mafia internationale baptisée OTAN a voulu créer un merdier. C'est fait. Du coup, le nouveau slogan est "Tous aux abris !". Plus une seule ambassade ouverte à Tripoli. Mieux, ou pire : les Américains ont vu leur ambassadeur lynché comme un rat, et où ? À Benghazi, la ville que la résolution 1973 était censée protéger de l'infâme dictateur Kadhafi ! Désastreuse ironie du sort ! Et voilà l'Afrique du Nord et son Sahel déstabilisés pour longtemps par des criminels doublés de crétins, qui ne perdent rien pour attendre.

Il faut quand même savoir qu'au moment où j'écris ces lignes, un peu partout, et pas qu'en France, des gamins se claquent dans les mains et font le 'V' de la victoire après le coup fumant réalisé - j'ai failli écrire 'réussi' ! - l'autre jour, en plein centre de Paris, sur un local qui était censé bénéficier d'une protection policière. Et il ne faut pas se leurrer : de cette affaire, il va sortir deux ou trois héros qui ne demanderont qu'à faire des émules ; qu'ils en sortent vivants ou trucidés par les groupes d'intervention ne change strictement rien à l'affaire !

Vous êtes dans la merde, monsieur le président ! 

Mais j'en ai trop dit. Il y a juste une image qui résume très bien ce que nous sommes quelques milliards (entre Asie, Afrique, Amérique latine, voire Europe et Amérique du Nord) à penser actuellement.




Épilogue (provisoire)

Ce vendredi 9 janvier 2015, en fin d'après-midi, la police aurait donné un double assault à deux endroits distincts de Paris et de sa région, où des prises d'otages ont eu lieu. Bilan : trois preneurs d'otages présumés = trois morts.

On s'étonnera quand même de voir la police française si peu curieuse de savoir ce qu'il y avait derrière tous ces attentats, au point de ne pas s'appliquer à prendre ces gens vivants, histoire de les interroger... Car, à l'instar de feu Mohammed Merah, voilà que trois personnages dont les dépositions auraient été si précieuses dans la lutte contre le "terrorisme" sont "neutralisés". Reste tout de même un problème : à l'instar de Mohammed Merah, les trois individus "neutralisés" par la police, ce 9 janvier 2015, continuent de bénéficier de la présomption d'innocence, et ce, à titre perpétuel.

Cette bonne blague ! devez-vous penser. En effet, on parie combien que, dans pas très longtemps, nos braves journalistes et politicards, vous savez ? ceux-là mêmes qui nous dispensent des leçons de déontologie et de morale rrrrépublicaine à longueur de journée, vont se répandre dans les médias sur la mort des "tueurs de journalistes" ou des "auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo", conformément à une ligne éditoriale constante qui leur est chère, celle de la présomption de culpabilité ! (**)

Et j'imagine que, du côté des policiers français, on se prend à espérer que, lors d'un prochain attentat, les "terroristes" auront de nouveau la bonne idée de laisser  traîner une pièce d'identité dans une voiture volée !!! (Là, je viens de lire sur un forum de discussion quelque chose d'intéressant ; la personne faisait remarquer que les présumés gugusses de chez Charlie Hebdo avaient été assez niais pour "égarer" une carte d'identité... même pas falsifiée... Non mais, c'est vrai ça ; vous ne trouvez pas ça un peu gros ?! Alors, imaginons une autre hypothèse, sachant qu'on n'est pas obligé de croire la police sur parole : il n'y aurait jamais eu de carte d'identité dans la voiture ! Alors ? Les deux frères ont-ils compris que quelqu'un les avait manipulés...? Moi, à leur place, j'aurais appelé un organe de presse et je me serais rendu en plein jour, devant plein de témoins...).


Cerise sur le gâteau : une évocation picturale de Judith assez réussie, je dois l'avouer, que l'on doit à Cristofano Allori (1577-1621), peintre italien de la Renaissance.


Quoi ? Vous ne saviez pas qui était Judith, un des plus célèbres personnages féminins de l'Ancien Testament, qui a tranché, de ses petites mains, la tête du "méchant" Holopherne ? Par parenthèse, vous avez instinctivement compris que Judith n'était pas... musulmane !



(**) Dans la série : "Qu'est-ce que je vous disais ?"



Petite précision à l'attention de nos (nombreux) amis vivant à l'étranger : Le quotidien Le Monde, que je ne lis plus depuis de très nombreuses années - et il n'est pas le seul dans ce cas - passe en France pour être le journal de référence d'une certaine intelligentsia. Voilà qui vous donne une idée du niveau de l'intelligentsia française !

Répétons-le encore et toujours, maintenant qu'ils sont morts, les frères Kouachi et le dénommé Coulibaly ne seront jamais condamnés par aucun tribunal et, du coup, la présomption d'innocence dont ils bénéficiaient de leur vivant devient définitive ! C'est comme ça, dans les pays... civilisés.

vendredi 17 août 2012

Vous reprendrez bien une petite dose de désinformation ? Signée France Inter


Jeudi 16 août 2012. Il est neuf heures ; j'allume ma radio et j'appuie machinalement sur le bouton '1' de la télécommande, celui de France Inter. Une voix annonce le journal de Nicolas Teillard.



Ci-dessous, je retranscris in extenso les deux premiers sujets traités dans ce bulletin d'information, ainsi qu'un bout du troisième thème abordé.

"La Syrie mise au ban du monde musulman alors que les violences se poursuivent dans le pays, Damas a été suspendu de l’Organisation de Coopération Islamique en cause de la répression menée depuis dix-huit mois par le régime syrien, une répression qui a donné lieu à des crimes de guerre selon les Nations Unies ; la commission des droits de l’Homme de l’ONU a rendu son rapport hier ; elle y pointe les nombreuses violations du droit international ; les rebelles ne sont pas en reste d’ailleurs, mais sur l’échelle de l’horreur, les crimes du régime restent bien supérieurs. Le détail avec Perinne Mouterde."

"Tous coupables mais certains bien plus que d’autres selon les enquêteurs des droits de l’Homme de l’ONU : les forces gouvernementales comme les insurgés ont commis des crimes de guerre, mais ils sont plus nombreux et plus variés du côté du régime qui est aussi accusé de crimes contre l’Humanité, les troupes loyales  à Bachar al Assad et ses miliciens, les Chabiyas sont responsables de meurtres, d’actes de torture, d’arrestations arbitraires, de pillages et de destruction s de biens ; surtout les enquêteurs affirment que ces crimes relèvent d’une politique d’Etat, avec des opérations à grande échelle menées dans plusieurs provinces et une implication de l’armée et des services de sécurité du gouvernement au plus haut niveau. Ce rapport confirme par exemple que ces forces ont massacré fin mai à Houla une centaine de civils dont des dizaines d’enfants. Les rebelles sont, eux, accusés d’avoir exécuté des militaires, des miliciens et des informateurs présumés, parfois après des procès sommaires. L’ONU conclut que les deux parties ont recours a des pratiques toujours plus brutales face au camp adverse. Perrine Mouterde, Beyrouth, France Inter."

"Le conflit syrien qui déborde sur les pays voisins, et notamment en Jordanie, où Laurent Fabius débute ce matin sa tournée au Proche-Orient. Le ministre des Affaires Etrangères en visite dans l’un des camps de réfugiés où des milliers de Syriens s’entassent pour fuir les violences. La tension au Proche Orient, elle, se manifeste aussi de plus en plus en Israël. La menace iranienne pourrait conduire l’Etat hébreu à lancer une offensive sur les installations nucléaires de l’Iran, attaques imminentes si l’on en croit certains observateurs, en tout cas les déclarations des dirigeants israéliens se font chaque jour un peu plus fermes et les médias ne cessent d’alimenter les spéculations. À moins de trois mois de l’élection présidentielle américaine, l’éventualité d’une attaque agite aussi la Maison Blanche. Entre Jérusalem et Washington on assiste donc à une véritable partie d’échecs. Danielle Tabor..."

"Un ancien haut responsable du Pentagone affirme que la menace israélienne de lancer une attaque contre l’Iran est réelle. Netanyahu et Barak ne bluffent pas, estime-t-il ; ils sont en train, au contraire, de préparer l’opinion publique à cette éventualité car ils estiment que les sanctions ne serviront à rien. En revanche, le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, affirme, lui, qu’Israël n’a pas encore pris la décision de lancer ou non des frappes contre l’Iran. Mais côté israélien, la pression s’accentue ; le commandement de la défense passive prépare la population au scénario du pire ; à Tel Aviv soixante parkings souterrains ont été aménagés pour servir d’abris en cas d’attaque de missiles. Le test d’alertes par SMS se poursuit ; le ministre de la défense passive sortant, Nathan Vilnai déclare, je cite : Israël est prêt à affronter un conflit qui pourrait durer trente jours et causer  500 morts.". Jérusalem, Danielle Tabor, France Inter.

Total : 3 minutes 12

Arrive le troisième sujet :

En France, l’actualité marquée une nouvelle fois par le débat sur la sécurité, après les incidents d’Amiens ; cette nuit, cinq personnes ont été interpellées suite aux affrontements des jours derniers entre jeunes et forces de l’ordre… Etc.

Observons, en passant, que sur FRANCE Inter, la principale radio gouvernementale française, des jacqueries urbaines avec tirs d'armes à feu sur des policiers, en terre française,  n'apparaissent qu'en troisième position dans un bulletin d'information... Euh, je veux dire de désinformation.

Parce que je suppose que vous aviez compris que l'on était encore en présence d'un gros numéro d'enfumage désinformateur. Un de plus, va-t-on me dire !

D'abord, une observation : je n'ai entendu aucune autorité syrienne apporter son soutien aux incendiaires de véhicules et de groupes scolaires à Amiens, en France, de même que je ne sache pas que quiconque ait appelé à une réunion du Conseil de Sécurité pour se pencher sur les troubles endémiques qui agitent les banlieues françaises depuis des lustres. Quant à Koffi Annan, volant au secours de la paix à Amiens, il semble qu'il se soit fait porter aux abonnés absents.

Mais revenons au bulletin d'informations, ou de dé..., enfin, vous m'avez compris, de ce brave monsieur Teillard.

I. Syrie

1. Damas au ban du monde musulman, après avoir été exclu de la Ligue Arabe, ça veut tout simplement dire que la Syrie est un Etat non seulement souverain, conformément aux principes du droit international, mais par ailleurs absolument indépendant de ces deux organisations arabes ou islamiques, lesquelles, pour le coup, n'ont strictement rien à exiger d'un Etat non-membre ! Ça tombe sous le sens !

2. Damas suspendu à cause de la répression menée depuis 18 mois par le régime syrien... Un journaliste simplement honnête aurait pu observer que la "répression" en question vise des hommes en armes, dont beaucoup d'étrangers. Par ailleurs, du Yémen au Bahrein et de l'Irak à l'Arabie Saoudite elle-même, il semble que les autorités de ces pays soient régulièrement intervenues contre des manifestants, y compris de manière violente, sans pour autant que quelque ligue arabe ou organisation islamique que ce soit ait jugé bon de mettre ces pays au ban...

3. Les rebelles ne sont pas en reste d’ailleurs, mais sur l’échelle de l’horreur... Je doute que l'expression "sur l'échelle de l'horreur" figure dans le communiqué évoqué. Mais bon, nous sommes sur France Inter, non ? Pour le reste, les rapports de l'ONU se suivant et se ressemblant, il me semble avoir déjà épinglé l'alter ego de France Inter, je veux dire France Info, sur une présentation orientée d'un rapport de l'ONU sur les enfants, rapport fabriqué dans les conditions qu'on imagine.

Cela dit, qu'un rapport visiblement biaisé et, de surcroît, rédigé par une commission - droits de l'Homme - dont aucun représentant ne s'est rendu sur place, soit instrumentalisé par la grande presse (pour l'écrasante majorité de nos bonimenteurs et bonimenteuses, le rapport accuse le seul régime de Bachar el-Assad), qui pourrait s'en étonner ?

4. Dans son papier, la dénommée Perrine Mouterde, qui semble avoir récupéré le bureau beyrouthin de désinformation durant les vacances de l'illustre Valérie Crova, ne prononce pas une seule fois l'expression "guerre civile", pas plus qu'elle n'évoque la présence, avérée, d'étrangers aux côtés des "opposants", devenus entre-temps des rebelles.
"L'opposition dénonce des massacres orchestrés par les troupes du régime." Michaël Thébaut, France Inter, 07.06.2012, 6h38.
5. Et n'attendez pas non plus des "journalistes" de France Inter qu'ils évoquent les attentats commis par les "rebelles" contre des institutions non militaires comme une chaîne de télévision voire contre des confrères journalistes délibérément pris pour cibles. Pour l'heure, je ne sache pas que les "forces fidèles à Bachar el-Assad" aient enlevé ni assassiné le moindre journaliste proche de l'"opposition".

Mention spéciale à Florence Aubenas, entendue sur cette même chaîne de France Inter, quelques jours plus tôt, et qui, elle, a tâté de l'enlèvement par des groupes armés, en Irak. Aubenas était venue sur France Inter relater les horreurs infligées à la population syrienne par le seul régime de Bachar el-Assad, ce qui explique qu'elle n'ait croisé aucun druze, chrétien ou allaouite victime des bandes armées s'infiltrant depuis la Turquie, comme elle est restée absolument muette à propos des attaques perpétrées contre des journalistes. 

Pauvre Florence Aubenas !

6. Quant au massacre de Houla, au milieu d'une flopée d'autres massacres, il semble que Ban Ki-Moon lui-même ait admis qu'une guerre par procuration était actuellement menée en Syrie, et sur ce point, on le croit sur parole. Du reste, à propos de Houla, on avait commencé par expliquer que les tueries avaient eu lieu par armes lourdes, armes que seules les troupes gouvernementales possédaient, donc... Mais par la suite, il s'est avéré que l'essentiel des crimes avaient eu lieu par armes blanches... Rappellons aussi les "crimes contre l'humanité" dont les fonctionnaires de la CPI avaient, par pure malveillance, et en se discréditant au passage, affublé le régime de Kadhafi - on est toujours à la recherche des dizaines de milliers de morts par bombardements causés par l'aviation du "dictateur" - et l'on attend toujours de voir nos enquêteurs de l'ONU investiguer sur le sort des nègres de Libye et celui des travailleurs subsahariens durant l'intervention "humanitaire" de l'ONU-OTAN. 

Par parenthèse, le terme de "répression" ne convient nullement au contexte d'une guerre. Ces pauvres journalistes manquent cruellement de vocabulaire !


II. La menace iranienne

Quand on vous dit que ce régime iranien est une menace pour le monde ! C'est en tout cas cela que le bonimenteur de service, sur France Inter, a tenté de nous démontrer l'autre jour, avec l'aide d'une citoyenne israélienne - heureux pays qu'Israël, qui voit ses citoyens sélectionnés comme correspondants préférés des organes de presse étrangers ! Imaginez que le correspondant de France Inter en Corée du Nord soit un Nord-Coréen, ou que le correspondant à Pékin soit un citoyen de la Chine communiste... S'agissant d'Israël, la chose coule de source !

Donc, on a commencé par nous expliquer que face à la menace iranienne, Israël ne pouvait que réagir... Entre nous, ça ne fait que la 1354ème fois qu'un organe de presse se fait l'écho de l'attaque imminente d'un pays souverain par un autre pays situé à quelques milliers de kilomètres de là, mais bon. Puisqu'on vous dit que l'Iran est une menace pour Israël ! 

Détail intéressant : le bon Nicolas Teillard n'a pas osé nous servir l'argument de la "riposte" ; vous savez, à propos des (justes) représailles de l'armée (d'occupation) israélienne après un acte (terroriste) commis par des indigènes de Palestine, généralement baptisés "activistes". Non, le bon Teillard n'a pas poussé l'immonde jusqu'à évoquer une "riposte par anticipation". Il s'est contenté de passer le témoin à Danielle Tabor.

Et que croyez-vous qu'elle nous raconte, la Tabor, pour la 1354ème fois ? Que l'attaque serait imminente, que la défense passive serait en action, et patati et patata. Citation de l'ex-ministre de la Défense passive sur un conflit qui pourrait durer trente jours et causer cinq cents morts.

Cinq cents morts ? Mais dans quel camp ? 

Entre nous, quelqu'un pourrait-il me rappeler : 1. de quand date le conflit israélo-palestinien et 2. combien de morts il a coûtées (parmi la seule population israélienne) ? Et si aux morts et aux blessés éventuels, on ajoutait les déséquilibrés et autres zombies accros aux anxiolitiques et antidépresseurs, produits dont Israël est un gros consommateur ?

Cette pauvre Danielle Tabor n'a pas de chance, d'avoir à livrer un papier sur France Inter alors même que tous les professeurs de droit de son pays sont en vacances, je veux parler des professeurs de droit international qui, en Israël et ailleurs, expliquent à leurs étudiants que ledit droit est fondé sur la souveraineté des Etats et l'inviolabilité de leurs frontières !

Suprême manque de pot, Danielle Tabor ne connaît pas bien la géographie de son pays, sinon elle verrait qu'une agression armée israélienne contre l'Iran supposait forcément la violation des frontières, dans les deux sens : aller-retour, d'un certain nombre de pays voisins, ce qui supposerait à l'égard de ces pays, soit qu'ils soient complices de l'agression israélienne, soit qu'Israël leur déclare, de facto, la guerre !

Mais dès lors qu'elle est nulle en géographie, Danielle Tabor semble ignorer le fait que, pour bombarder l'Iran, Israël a besoin de faire ravitailler ses avions en vol, ce qui suppose que ce pays, grand comme un demi-département français, dispose d'avions ravitailleurs. Vous voyez la Suisse ou l'Autriche acheter des avions ravitailleurs ? Pour en faire quoi, sinon des outils d'agression contre des pays lointains !

Voilà qui nous amène aux Etats-Unis, pour lesquels Israël serait un mercenaire très bon marché, aux dires de Roger Garaudy, que j'évoquais il y a peu. Et il faut certainement avoir présente à l'esprit l'existence de ce mercenariat pour comprendre l'inévitable évocation, tant par Nicolas Teillard que par Danielle Tabor, de l'implication américaine.

Parce que Nicolas Teillard et Danielle Tabor ne sont pas aussi idiots qu'ils essaient de le faire croire : tout le monde a compris qu'Israël, un pays grand comme la moitié d'un département français, n'a pas besoin d'avions ravitailleurs, et que si ce pays en possède, c'est uniquement dans la perspective d'une agression de grande ampleur contre un pays nécessairement lointain, le tout avec un équipement fourni par les Etats-Unis, véritables maîtres d'oeuvre de l'agression. 

Tout le reste n'est que mauvaise littérature, mais il faut croire que certains bonimenteurs, sur France Inter - et il n'y a pas que France Inter ! -, sont persuadés d'être écoutés par des cons !

Tiens, pendant que nous y sommes, je suis tombé l'autre jour sur cette illustration particulièrement parlante, que l'on doit au mouvement "Occupy Wall Street".



Il s'agit de la liste des pays agressés militairement, depuis  la fin de la Seconde Guerre Mondiale, par chacun des Etats dont le nom figure tout en haut (il n'y en a que deux !). Et comme on peut le voir, l'Iran n'a jamais agressé personne ! Et ça, les militants d'Occupy Wall Street en sont conscients et ne se gênent pas de le faire savoir. Autant dire que, même dans ce pays bourré de lobbyistes et de désinformateurs, la vérité avance !

À propos, vous connaissez la nouvelle ? En ce moment-même, il y aurait des immolations par le feu en... Israël. Cette terre bénie des dieux, que dis-je !, de DIEU !

C'est vraiment pas de chance ; décidément, tout fout le camp ! 


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mardi 25 octobre 2011

Libyan negroes still missing. On recherche toujours des nègres en Libye



COMMUNIQUÉ

On est toujours à la recherche de milliers voire de dizaines de milliers de nègres de Libye, qu'il s'agisse de citoyens libyens à la peau foncée ou de travailleurs africains immigrés.

Les pogroms anti-nègres ont commencé dès le soulèvement de Benghazi et ont fait l'objet de reportages et de prises de position (notamment sur ce blog) dès le mois de mars 2011.

Et l'on est toujours sans nouvelles de la population noire de Tawurgha, ville peuplée de descendants d'esclaves.







Les initiateurs de cette campagne génocidaire d'épuration ethnique, nous les connaissons.


Détail croustillant : ces liquidations massives de nègres en Libye ont été applaudies par la Gauche française, laquelle a voté la prolongation de la campagne militaire destinée à soutenir le coup d'Etat des harkis de Benghazi.





(...) En Libye, une situation d’urgence et de menace immédiate pour la sécurité des populations civiles a rendu nécessaire et légitime, il y a maintenant quatre mois, une intervention militaire sous mandat des Nations Unies. Face au régime dictatorial de Mouammar Kadhafi qui mène une répression sanglante contre sa population civile, la responsabilité de la communauté internationale est d’assurer une protection, conformément au droit international.

Le groupe socialiste vote aujourd’hui à l’Assemblée nationale en faveur de la poursuite de l’engagement français en Libye. C’est une décision responsable que j’approuve pleinement. Cette intervention se fonde sur un mandat clair : la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui ouvre la possibilité d’utiliser tous les moyens, y compris militaires, pour protéger les populations civiles de Libye. Seule une intervention au sol est exclue...


Vous vous souvenez d'un certain discours de Dakar ? Et de Ségolène Royal elle-même à Dakar quelque temps plus tard ? Et dire que Mme Royal a fait croire à tout le monde qu'elle au moins avait la fibre africaine... Hélas, trois fois hélas ! En tout cas, les raisons de sa débâcle lors des primaires socialistes sont entièrement contenues dans ce communiqué ô combien affligeant (en juillet 2011 plus personne ne pouvait ignorer le caractère raciste et génocidaire des harkis de Benghazi ! Par ailleurs, il semble que Mme Royal n'ait jamais parcouru le moindre article signé par un seul professeur de droit  international car, sinon, elle n'aurait jamais parlé de "mandat clair" à propos de cette fameuse résolution 1973 !), qui explique, à lui seul, pourquoi un certain peuple de gauche a brutalement tourné le dos à cette femme.


Chers nègres de France et de Navarre, des Antilles et de Guyane, de la Réunion et de Mayotte, ainsi que de Mélanésie, vous savez sans doute qu'on vote en 2012. Puissiez-vous ne pas avoir la mémoire courte !


Liens

01. De son côté, Julien Dray a choisi de ne pas prendre part au vote. Il s’en explique sur son blog : « L’intervention de nos forces armées est devenue illisible, tout comme ses objectifs et son calendrier. Nous sommes de fait à un carrefour : soit on estime que les rebelles sont politiquement légitimes, et alors on leur donne immédiatement les moyens nécessaires (en termes de matériel, de formation, de soutien logistique) pour vaincre le régime en place, plutôt que de leur distiller au compte-goutte juste assez d’aide pour les maintenir à flot. Soit on prolonge l’actuelle et ambiguë forme de soutien, et alors on s’installe dans un no man’s land militaire et politique qui peut durer des mois, et qui ne fera que générer un peu plus de chaos dans la région. Cela porte un nom : l’enlisement, le bourbier, concepts bien connus des Américains. (...) C’est actuellement la deuxième option qui s’impose, et elle n’a pas de sens à mes yeux.Plutôt que de suivre Sarkozy et la droite sur ces questions – même avec des réserves – nous ferions mieux d’avoir l’audace d’une politique diplomatique ambitieuse et indépendante ».  Source

02. Bref, le Ps français (comme la plupart des autres en Europe d’ ailleurs), est à la remorque des Ricains, de l’ Otan et de Sarkozy. (...) Depuis 1945, je ne connais pas un seule prise de position de distanciement des partis “socialistes” vis-à-vis des opérations sionistes, colonialistes, impérialistes, de guerre des Ricains, de l’ Otan et des ex-puissances colonialistes.En Occident, un seul personnage (que je suis loin d’ approuver pour ses positions) d’ envergure, a eu le culot de foutre un coup de pied au cul des Ricains et de chasser l’ Otan: Charles DE GAULLE. Pour cette attitude, je l’ admire …Mais bref, la social-démocratie est dans son rôle de paravent du capitalisme, de l’impérialisme, du colonialisme, du sionisme… On ne sortira pas de ce cliché pour ce qui la concerne, depuis la trahison de la Révolution d’ Octobre 1917 et le vote des crédits nécessaires, dans un camp impérialiste comme dans l’ autre, pour jeter les peuples les uns contre les autres, déjà en 1914 … Source

03. Vidéo




samedi 8 octobre 2011

Libye : quand les émules de Goebbels se prennent pour des journalistes. L'exemple de l'AFP

Lu dans liberation.fr (je n'achète plus aucun journal, pas même après la mort de Steve Jobs sauf occasion rarissime !), un papier signé AFP (tiens Monsieur Mathieu est en vacances ?, pour ceux qui ont lu ma précédente analyse sur un papier de Libération, quotidien français) cité in extenso.

Ceux qui ont déjà lu mes précédentes analyses de texte savent désormais comment procéder pour lire un article de presse entre les lignes. Cette fois, c'est vous qui allez analyser le texte. Je me suis contenté (!) de mettre quelques passages en exergue, mais vous n'êtes nullement obligé(e)s d'en tenir compte (!). Juste une chose, tout de même : qui rédige l'article et à partir de quelles sources ? Reste la question de la justification de la campagne de Libye : qui se résume en trois sigles : ONU, OTAN, 1973.

Et maintenant, c'est à vous.


SYRTE (Libye) (AFP) - Les forces du nouveau régime libyen ont progressé samedi dans Syrte au prix de combats féroces et de lourdes pertes, resserrant inexorablement l'étau autour des derniers partisans du régime déchu.

"Les dernières batailles sont toujours les plus terribles", a estimé le président du Conseil national de transition (CNT, ex-rébellion), Moustapha Abdeljalil, qui a reconnu que les combats à Syrte, à 360 kilomètres à l'est de la capitale libyenne, étaient "féroces".

"Nos combattants, encore aujourd'hui, ont affaire à des tireurs embusqués postés sur des points hauts à Syrte", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Tripoli avec les ministres de la Défense italien et britannique.

C'est à la chute de l'ensemble de la région de Syrte, théâtre de combats violents depuis le 15 septembre, que le CNT compte proclamer la "libération" du pays. Outre Syrte, seul le bastion assiégé de Bani Walid au sud-est de Tripoli résiste encore.

En deux jours, les combats à Syrte ont fait 18 morts et près de 300 blessés dans les rangs des pro-CNT, selon Hassan Umran, médecin dans un hôpital de campagne à 50 km de la ville côtière où les forces du CNT ont lancé une "grosse opération" pour tenter de venir à bout de la résistance de leurs adversaires.

Elles ont progressé dans le centre-ville et autour de plusieurs zones stratégiques où les hommes restés fidèles au leader déchu Mouammar Kadhafi se sont retranchés.

Les pro-CNT sont parvenus à prendre le contrôle d'un important axe routier reliant le centre-ville au Centre de conférences Ouagadougou et à l'université, plus au sud. Ce Centre, vaste rectangle de béton en forme de blockhaus où se tenaient des sommets africains, et l'université sont des objectifs importants et font l'objet depuis des jours d'âpres combats de rue et à l'arme lourde.

"Nous nous sommes emparés de l'avenue. Nous contrôlons toute la route", a affirmé à un journaliste de l'AFP Naji Mismari, commandant CNT dont les hommes se trouvent désormais à moins d'un 1 km du Centre de conférences.

"Il y a des morts partout dans les maisons, nous avons libéré 17 familles coincées par les combats", a-t-il ajouté.

Plusieurs bâtiments autour du Centre sont également passés sous contrôle des ex-rebelles, a indiqué depuis Misrata le conseil militaire du CNT, parmi lesquels un vaste complexe de 700 logements en construction, d'où opéraient de nombreux tireurs embusqués pour ralentir la progression des anti-Kadhafi.

"Les snipers se trouvent désormais dans des bâtiments en hauteur, plus loin à l'intérieur de la ville", a déclaré un combattant pro-CNT au milieu des villas de luxe dévastées et criblées de balles.

La veille, les forces du CNT ont lancé une vaste offensive coordonnée depuis l'ouest, le sud et l'est, pour acculer les forces pro-Kadhafi vers la mer, avec le soutien aérien de l'Otan.

Mais à mesure que l'étau se resserre, les tirs fratricides augmentent. A plusieurs reprises vendredi, des combattants ont reçu l'ordre d'arrêter de tirer car ils touchaient d'autres pro-CNT quelques kilomètres plus loin.

Sur le plan humanitaire, la situation des civils reste critique. Selon la Croix-Rouge internationale, "plusieurs milliers de civils sont toujours bloqués dans Syrte" et seuls quelques médecins sont présents à l'hôpital Ibn Sina, le principal de la ville, pour soigner les blessés.

"En raison des combats, la plupart des patients ont été déplacés vers les couloirs et l'hôpital est plein de civils, dont de nombreuses femmes avec des enfants en bas âge", a déclaré Cordula Wolfisberg, médecin de la Croix-Rouge qui a pu pénétrer dans l'hôpital jeudi.

Plus au sud, à Bani Walid, vaste oasis au relief accidenté à 170 kilomètres au sud-est de Tripoli, les pro-Kadhafi opposaient eux aussi une résistance opiniâtre, que les pro-CNT tentaient à nouveau de contourner en négociant avec les tribus de la ville.

"Nous avons demandé une réunion afin de pouvoir entrer à Bani Walid sans combat, mais s'il n'y a pas d'accord, nous n'aurons d'autre choix que d'attaquer", a déclaré un commandant sur le front. Des milliers d'habitants ont fui Bani Walid depuis plusieurs semaines et l'exode se poursuit.

© 2011 AFP


Autre lecture (lemonde.fr) :

Syrte (Libye), envoyée spéciale - Soutenus par des tirs d'artillerie lourde et les bombardiers de l'OTAN, les brigades révolutionnaires libyennes sont maintenant engagées dans des combats urbains dont l'intensité peut se mesurer au nombre de cartouches de tous calibres qui recouvrent le sol. Reprenant à leur compte les paroles, devenues légendaires, d'un des derniers discours de Mouammar Kadhafi, les pick-up chargés de civils-soldats ont entrepris, mardi 5 octobre, de traquer l'ennemi zenga zenga, "ruelle après ruelle", dar dar, "maison après maison"...


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vendredi 7 octobre 2011

De Lidice à Mylai, au Vietnam, et d'Oradour-sur-Glane à Syrte en Libye : psychopathologie du génocide

L'Histoire : un éternel recommencement ?

1940 : Hitler parade en France. Mais comme son ambition est d'envahir toute l'Europe, il se rend bien compte qu'il ne disposera jamais d'assez de personnel pour ce faire. Par ailleurs, les Allemands ne parlent pas toutes les langues européennes. Il faut donc recruter des supplétifs sur place. Ce sera la principale fonction de l'ex-héros de la 1ère Guerre mondiale : Philippe Pétain. La France va se trouver divisée, avec un territoire sous occupation et "collaboration", d'une part, et une zone dite "libre", d'autre part, avec, circulant entre ces deux secteurs, des résistants réfractaires à l'occupation et pourchassés par la milice pétainiste pour le compte de l'occupant. Un panorama somme toute semblable à ce que nous voyons actuellement en Libye partiellement occupée par les troupes de l'ONU-OTAN et leurs supplétifs de Benghazi.





Les nombreux touristes visitant régulièrement Paris auront reconnu ci-dessus les arcades de la Rue de Rivoli à gauche, et les Tuileries à droite


Celui-là n'a plus que quelques minutes à vivre avant le signal : "Feu !"





Si vous n'avez jamais entendu parler de Lidice, faites une petite recherche sur Internet...

 Quant à Oradour-sur-Glane...












Il faut dire qu'en matière de génocide, les nazis étaient passés maîtres...





Seulement voilà : les nazis n'ont jamais eu l'exclusivité des atrocités et des crimes de guerre voire contre l'Humanité. Ils ne les ont même pas initiés ! Pensons à toutes les guerres coloniales et aux innombrables génocides commis par les Européens sur les populations autochtones d'Amérique, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'Asie et d'Afrique, à commencer par la traite des Noirs.

Plus près de nous, il y eut Sétif (1945), Madagascar (1947), le Cameroun (1955-58), le Vietnam et notamment cette fameuse - et non unique - tuerie de Mylai...



Et pour ne pas perdre la main, voilà qu'on s'en va massacrer en Libye, après l'avoir fait en Irak et en Afghanistan...

Syrte en Libye, comme Lidice ou Oradour-sur--Glane






Psychopathologie des génocidaires : disposition ontologique ou simple atavisme ? Mais au fond, qu'est-ce que ça change ? Sinon que ceux qui couvrent d'autres pays de bombes se targuent toujours de prendre toutes les dispositions pour protéger leurs propres pays d'attaques dites "terroristes", ce qui est la marque de ce type de psychopathes : capables de terroriser des pays entiers et d'y massacrer les civils par dizaines de milliers, le tout au nom d'une lutte contre un terrorisme qu'ils ont pour l'essentiel fabriqué eux-mêmes ; un terrorisme fantasmé, en somme.

Car les faits sont là : que l'on compte les morts prétendument causées par le "terrorisme" (terrorisme exogène, forcément ; pour mémoire : on exclut les Brigades Rouges, l'IRA, la RAF, l'ETA, le FLNC, les gens de Waco ou d'Oklahoma City, etc.) dans les pays occidentaux, et les morts causées par les pays occidentaux aux quatre coins du monde, et faisons une comparaison. Prenons l'Irak,  l'Afghanistan, le Pakistan et la Libye et le nombre de civils qui y ont été assassinés par les bombes occidentales et rapprochons-le du nombre de citoyens occidentaux assassinés par des Irakiens, Afghans, Libyens...

C'est pourtant clair non ?

Les psychopathes génocidaires ont ceci de particulier qu'ils passent le clair de leur temps à expliquer au monde entier qu'ils doivent se défendre contre de méchants barbares, d'où leur juste recours à la légitime défense ! Cette psychopathie se comprend fort bien à travers l'idéologie véhiculée par le cinéma. Considérons deux exemples significatifs :

- Rambo : voyez les actions héroïques de ce vétéran des guerres d'Indochine dans la défense des valeurs morales de l'Occident face aux barbares ; et où vivent ces fameux barbares, à votre avis ?

- le western au cinéma : dans 95 % de ce type de films, on vous montre toujours de braves et pacifiques pionniers  traversant les grandes plaines américaines dans leur roulotte, et tout juste armés de leur courage et de leur (inévitable) bible, se faisant harceler par de méchants Indiens, les braves pionniers n'ayant d'autre ressource que de prendre les fusils pour se défendre héroïquement, jusqu'à l'arrivée miraculeuse de la cavalerie... Ça, c'est la mythologie hollywoodienne. Dans les faits, ce sont bien les Européens et leurs armées supérieurement équipées qui ont exterminé les Peaux-Rouges pour leur voler leurs terres, et non l'inverse !

Cette idéologie psychopathologique est inculquée aux enfants par le biais du... jeu vidéo. Prenez tous les "shoot 'em up" (dégommez-les tous) et tous ces jeux ultra-violents dans lesquels le personnage central est une arme visible au premier plan. Qui est l'ennemi qu'il s'agit d'éradiquer avant qu'il ne vous éradique, lui ? Dans tous les cas, ou presque, un méchant "alien" (étranger) venu chez vous bourré d'intentions maléfiques et bien décidé à vous détruire. Donc, pour survivre, il faut dégommer les aliens. Et voilà comment on inculque cette pathologie du "tuer avant d'être tué" à des gamins en culottes courtes ! Et ne venez pas vous étonner que, précisément, cette idéologie ne conduise quelques esprits faibles à entrer dans une entreprise, un lycée ou une université et à liquider des camarades et leurs profs, ou à tirer sur tout ce qui bouge depuis une voiture planquée, jusqu'à aller massacrer des enfants dans une halte-garderie..., etc. Ce genre de "faits divers" n'est plus si rare que ça, et l'on peut même s'attendre à ce qu'il se répande.

Sociétés angoissées, sociétés névrosés et chauffées à blanc par quelques manipulateurs d'esprits faibles, avec, omniprésent, le fantasme de l'envahisseur qui ne pense qu'à nous détruire, et que nous devons agresser par anticipation. Et en la matière, nos croisés se sont trouvé un "alien" bien commode : l'islamiste, qu'ils auront largement contribué à fabriquer (il n'y avait pas de Hamas en Palestine dans les années 70-80, soit avant la première Intifada, et en Afghanistan, il n'y avait pas de Taliban ni d'Alqaeda avant l'invasion soviétique.). Et maintenant, ils se lâchent, avec les caricatures de Mahomet, le Coran qu'on brûle en public, la chasse aux signes religieux, surtout musulmans, jusqu'aux interventions militaires. Il ne s'agit là que d'avatars d'une seule et même névrose, pas si récente que ça, du reste, quand on pense que les Croisades se sont étendues sur des siècles !

Et quand on parle de croisade, n'oublions pas l'idéologie, car tout ça est censé être fait pour la bonne cause ; vous savez ? "Gott mit uns!" (Dieu avec nous !), ce qui nous renvoie à... la Bible, évidemment ! Et le tour est joué !

La religion. L'opium du peuple ! Revoyez tous ces massacres, commis pour la "bonne cause" ; au hasard, la Saint-Barthélémy ! 

Alors, reprenons un peu les statistiques des victimes occidentales du "terrorisme" et des victimes des armes occidentales à travers le monde, et identifions pour de bon les vrais terroristes !

Dans le cas de la Libye, les choses sont on ne peut plus claires : plus personne n'évoque cette fameuse résolution 1973 et sa volonté de protéger des civils, pour preuve de l'immense merdier dans lequel les agresseurs se sont enfoncés jusqu'au cou, au point de cracher sur leur propre parole, dont on a compris qu'elle n'avait plus aucune valeur, d'où le récent veto russo-chinois contre une résolution sur la Syrie !

Face à une situation aussi désastreuse, comment s'étonner que les troupes d'occupation en Libye pensent que leurs mensonges étant définitivement éventés, il n'y avait plus lieu de prendre des gants ! Les harkis de Benghazi ne contrôlent même pas la totalité de la Cyrénaïque, leur région d'origine. La presse des siècles derniers n'ose même pas faire de reportage à Benghazi, ville que le CNT ne tient plus, tout comme il ne tient pas Tobrouk, Brega, villes censées être hostiles à Kadhafi ; ne parlons même pas de tout le sud du pays ou de Tripoli, où les harkis ne se sont toujours pas installés. Sur Internet, nous savons de sources sûres que Belhadj, l'ancien d'Alqaeda, aurait été sérieusement blessé par un sniper... Dans ces conditions, vouloir à tout prix occuper Syrte et Bani Wallid, quand 90 % du pays vous échappent, et que le vent de sable va se lever bientôt, clouant les hélicoptères au sol, ça a un côté "baroud de déshonneur" !

Cette guerre, ils vont la perdre. Voilà ce que je n'ai pas arrêté d'écrire ici. Parce que ces psychopathes qui se prennent pour les rois du monde ont oublié les leçons de l'histoire : je pense au ballet des hélicoptères sur le toit de l'ambassade américaine à Saigon, ce 30 avril 1975, avec cette longue file de  "collaborateurs" cherchant désespérément à fuir leur propre pays !

Question : en couvrant la Libye sous les bombes, le syndicat criminel ONU-OTAN s'efforce d'installer ses supplétifs au pouvoir, ou fait-il exactement le contraire : leur pourrir la situation pour que la haine des Libyens à leur égard soit au plus haut ? Ce qui amène une autre question : le syndicat criminel ONU-OTAN veut-il vraiment que le CNT gouverne un jour la Libye ?


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